l’avènement de cette plante, le Litimé a subi d’importants flux migratoires ayant provoqué de
profondes mutations socioéconomiques, spatiales, écologiques et environnementaux.
L’étude spatiale basée sur l’acquisition des images satellitaires Spot a permis d’établir une
cartographie diachronique de la végétation de la zone d’étude afin d’apprécier les
changements des modes d’occupation du sol survenus entre 1986 et 2001 dans cette zone.
Dans cette étude, les espaces « urbanisés » de même que ceux affectés aux cultures évoluent
au détriment des superficies couvertes.
Quant à l’étude phytoécologique fondée sur l’établissement de 77 relevés de végétation, elle a
permis de dresser un bilan floristique du Litimé. Au total, 318 espèces ont été inventoriées et
réparties en 218 genres et 74 familles dont les plus fréquentes par ordre d’importance sont les
Fabaceae, Euphorbiaceae, Rubiaceae, Moraceae, Apocynaceae. L’analyse des spectres
biologiques et phytogéographiques sur l’ensemble du Litimé a non seulement mis en évidence
le caractère guinéen de la végétation, mais a également montré la progression des taxons
savanicoles notamment dans les milieux ouverts sous l’action humaine.
Enfin, l’étude socioéconomique basée sur les enquêtes ethnobotaniques a mis en évidence
l’importance de la forêt pour les populations locales à travers les usages socio-économiques,
culturels et écologiques qu’elle procure à ces populations.
Ces trois études concourent aux résultats suivants :
le paysage végétal original du Litimé n’existe plus;
l’introduction du cacao dans le Litimé a facilité la multiplicité de petits exploitants
agricoles itinérants dont les activités sont en déséquilibre avec le milieu;
la distribution spatiale des villages et l’extension des champs de cultures se fait au
détriment des espaces forestiers;
enfin, la végétation du Litimé est la réserve nourricière pour les populations locales.
En Perspectives, ce travail propose de :
développer la reforestation basée sur la régénération naturelle assistée, qui encourage
la promotion des espèces autochtones à croissance rapide au détriment des espèces
importée ;
encourager l’agroforesterie qui a déjà fait ses preuves dans le milieu ;
canaliser les cours d’éducation environnementale vers les populations à faible niveau
d’instruction ;
promouvoir le recours aux foyers améliorés qui consomment moins de bois.
Mots clés : Togo, plaine du Litimé, cacao, biodiversité, dynamique, écosystèmes.