l’introduction d’une corticothérapie. Une prévention par un régime pauvre en sucres rapides peut être
utile, à condition d’avoir évalué au préalable l’état nutritionnel du patient. L’arrêt de la corticothérapie
entraîne souvent un retour à l’état antérieur.
- La rétention sodée peut avoir des répercussions tensionnelles par aggravation d’une hypertension
artérielle (HTA) pré-existante ou son instauration. Un régime pauvre en sel peut être bénéfique mais est
souvent déconseillé chez le sujet âgé en raison de son caractère anorexigène.
- L’hypokaliémie doit être guettée et corrigée par une supplémentation potassique orale.
- L’obésité cushingoïde est un reflet de l’hypercorticisme iatrogène. Il n’y a pas de traitement
spécifique.
- Des troubles des fonctions sexuelles peuvent survenir. La freination de l’axe corticotrope, avec risque
d’insuffisance surrénalienne aiguë à l’arrêt du traitement doit être recherchée par un test au Synacthène®
lorsque l’on envisage de mettre fin à une corticothérapie prolongée.
MALADIES INFECTIEUSES
Les corticoïdes peuvent favoriser des infections parfois redoutables comme les infections bactériennes
de tous types, la réactivation d’une tuberculose latente ou d’une anguillulose maligne lors de contact
possible préalable. Il paraît raisonnable de discuter une prophylaxie anti-tuberculeuse par isoniazide lors
de l’instauration d’une corticothérapie en cas d’antécédent de tuberculose. Les facteurs suivants doivent
être pris en compte: nature des traitements anti-tuberculeux reçus, durée prévisible de la corticothérapie,
existence d’autres causes d’immunodépression. L’anguillulose maligne doit être prévenue par un
traitement anti-parasitaire par tiabenzol avant le début de la corticothérapie (importance de
l’interrogatoire à la recherche d’un voyage en zone d’endémie).
TROUBLES NEUROPSYCHIQUES
Des manifestations neuropsychiques bénignes comme des insomnies ou une excitation anormale sont
fréquentes. Plus rarement, une corticothérapie peut être à l’origine d’épisodes psychotiques. Une étude
française rétrospective a ainsi permis de noter la survenue de complications psychiatriques chez 16% des
patients recevant une corticothérapie au long cours pour une maladie de Horton, essentiellement sous la
forme de troubles de l’humeur, d’épisodes dépressifs ou maniaques. La survenue de ces événements est
plus fréquente dans le premier mois de traitement et en cas d’administration de doses élevées de
corticoïdes.
AUTRES PATHOLOGIES IMPUTABLES A LA CORTICOTHERAPIE
- Les effets secondaires cutanés de la corticothérapie sont une fragilité de la peau, l’apparition de
vergetures et d’acné. La corticothérapie peut également être responsable d’un retard de cicatrisation.
- La cataracte capsulaire postérieure est l’effet secondaire oculaire le plus fréquent; le glaucome à
angle aigu induit par les corticoïdes est rare.
- Les corticoïdes augmentent les risques de formation d’ulcères gastro-duodénaux lors d’un traitement
par anti-inflammatoire non stéroïdien. Par contre, ils ne sont pas gastro-toxiques par eux-mêmes.
CONCLUSION
Les corticoïdes restent des médicaments d’intérêt majeur chez le patient âgé, principalement dans la
prise en charge des maladies inflammatoires. Leur utilisation nécessite cependant quelques précautions,
en particulier en ce qui concerne le risque infectieux et la potentialisation de l’ostéoporose. Lors de la
survenue d’effets secondaires trop importants, il est nécessaire de réduire rapidement les posologies, en
prenant garde au risque de rechute de la pathologie qui est à l’origine de cette prescription.
©2004 Successful Aging Database