Les allergies au latex provoquées par les gants à

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Número 4 2004
Les allergies au latex provoquées par
les gants à usage médical, diagnostic
et dosage des protéines
Pour les gants à usage médical, le problème des allergies au latex reste d’une
actualité brûlante. Selon la norme européene EN 1441, les fabricants sont
tenus d’effectuer une analyse de risques qui, comme le précise la norme EN
455-3, concerne aussi le potentiel allergénique des gants. Cette dernière
norme décrit les méthodes classiques de détermination quantitative des
protéines contenues dans les gants en latex. De nouvelles techniques
commencent aussi à entrer dans la pratique courante, mais l’utilisateur en
ignore souvent la pertinence. Plus d’information avec SEMPERMED.
S
ous le terme d’allergie au latex, on désigne souvent
présents dans les gants en latex et dans les gants non
aussi bien les réactions pseudo- allergiques
latex. Les réactions de type IV peuvent par conséquent
(irritations) que les réactions allergiques véritables. Alors
survenir aussi bien avec des gants en latex artificiel
que les réactions d’irritation sont imputables à l’effet
qu’avec des gants en latex naturel.
cutané de facteurs physiques (particules pulvérulentes)
ou chimiques (pH, occlusion), les
Immunglobuline (Ig E)
Antigéne
allergies véritables s’expliquent par des
réactions immunitaires excessives vis-àAntigène
vis des constituants du gant. Parmi les
réactions allergiques aux gants à usage
médical, on distingue les allergies de
Ig E
À
type I et les allergies de type IV.
L
L
Les allergies de type IV (à médiation
E
R
cellulaire) sont en principe imputables à
G
I
des produits chimiques utilisés lors de la
E
Cellule immunitaire
Mastocyte
Mastocyte
fabrication des gants. Ces allergies
Réserve
Histamine
d’histamine
impliquent essentiellement les accéléraLorsque des antigènes pénètrent dans l’organisme, le cellules du système immunitaire produisent des anticorps spécifiteurs de vulcanisation, et notamment les
ques (immunoglobulines). Ces derniers s’accumulent sur les mastocytes et les sensibilisent. Lors d’un contact ultérieur,
thiurames.
les mastocytes seront capables de capturer «leurs» antigènes et il se produira une libèration d’histamine, totalement
De nombreux composés chimiques sont
incontrôlée chez le sujet allergique.
1
In-vivo
Type IV
Type I
Test épicutané
Test-prick
Cuti-réaction
Intradermoréaction
Test par frottement
Test de provocation
à tester sont laissées pendant 48 heures au contact de
la peau, et les réactions sont contrôlées 24 ou 48 heures
plus tard, ainsi que 72, voire 96 heures après
l’application. L’interprétation est effectuée conformément
aux recommandations de l’ICDRG (Groupe de recherche
international sur les dermatites de contact). La
persistance des manifestations cutanées pendant au
moins 48 heures est le signe d’une réaction allergique.
Lorsqu’on soupçonne qu’une allergie peut être imputable
à des gants à usage médical, on teste, outre les
substances habituelles (principaux allergènes de type
IV), les constituants essentiels du caoutchouc ainsi qu’un
échantillon du gant en latex.
test cutané – essai de port du gant
test de provocation bronique –
avec gant poudré
In-vitro
Test de transformation lymphocytaire
Dosage des IgE spécifiques
Examples: -RAST
-CAP FEIA
Test de simulationExamples:
Example: -test de libération d’histamine
Tableau 1 (cette liste ne prétend pas être exhaustive)
Les allergies de type I (médiées par les lgE) sont
imputables aux protéines contenues dans le latex. À
l’heure actuelle, il est possible de réduire la concentration
de ces protéines dans les gants produits mais il reste
impossible de supprimer totalement ces molécules. Nous
présenterons ici les méthodes de diagnostic les plus
couramment utilisées pour déceler une allergie au latex,
puis les principales techniques appliquées pour
déterminer le potentiel allergénique des gants en latex.
Diagnostic
En présence de réactions allergiques à des gants en
latex, le diagnostic fait appel à des tests in vivo et in vitro.
Diagnostic d’une allergie de type IV
Tableau clinique
Une allergie de type IV se traduit par un eczéma de contact
apparaissant 24 à 48 heures après le contact avec
l’allergène et s’aggravant progressivement. Outre
l’érythème prurigineux, les papules, les vésicules et la
desquamation, l’eczéma de contact allergique se
caractérise aussi par des phénomènes de dissémination,
c’est-à-dire des manifestations cutanées s’étendant sur
toute la zone de contact avec l’allergène (gants en latex par
exemple). Ces caractéristiques permettent de distinguer
clairement ces phénomènes des manifestations d’irritation.
Test épicutané: les substances à tester sont dèposées à l’aide d’une
bande adhésive à réservoirs, prévue à cet effet
Test in vitro
Dans les allergies de type IV, on utilise le test de
transformation lymphocytaire qui repose sur la
stimulation, par l’allergène, de la croissance
lymphocytaire dans le sang du patient. Ce test très
coûteux et difficile à mettre en oeuvre n’est utilisé
qu’exceptionnellement pour le diagnostic.
Diagnostic d’une allergie de type I
Tableau clinique
Contrairement aux allergies de type IV, la
symptomatologie clinique des allergies de type I apparaît
le plus souvent dans les 5 à 30 minutes suivant le contact
avec l’allergène. C’est pourquoi ce type de réaction est
également appelé „ allergie immédiate “. Selon von
Krogh et Maibach, l’allergie de type I comporte quatre
stades qui sont tous présents dans les allergies au latex.
Test in-vivo
Test épicutané ou patch-test
Ce test est pratiqué sur une zone normale non
enflammée du dos. Les substances à tester sont placées
dans de petits réservoirs en aluminium (chambre de
Finn, par exemple) fixés sur la peau à l’aide de bandes
adhésives commercialisées à cet usage. Les substances
2
Stade I
Urticaire de contact localisée
Stade II
Urticaire généralisée avec oedème
péri-orbitaire
Stade III
Uriticaire et signes muqueux (asthme
bronchique allergique, rhinoconjunctivite oedème laryngé et manifestations
digestives)
Stade IV
Choc anaphylactique
Intradermoréaction
Cuti-réaction
Tableau 2
Ce test consiste à effectuer une injection intradermique
de 0,02 à 0,05 ml d’une solution d’allergène fortement
diluée (selon la substance à tester).Les réactions sont
lues au bout de 20 à 40 minutes, de la même manière
que dans le prick-test. Ce test est cependant rarement
utilisé pour le diagnostic des allergies au latex.
Test in vivo
Parmi les tests in vivo, on compte avant tout les tests
cutanés dans lesquels l’allergène est introduit dans le
tissu conjonctif du derme, qui est riche en mastocytes.
L’allergène déclenche alors une réaction de type
immédiat, mediée par les lgE. La standardisation des
différentes méthodes est délicate car les résultats du test
dépendent de plusieurs facteurs, entre autres de la
quantité d’allergène contenue dans l’extrait déposé sur
la peau ou introduit dans l’organisme, ainsi que du type
de protéine par lequel le patient a été sensibilisé.
Prick-test
Dans le prick-test, l’allergène est
déposé sur la peau de la face
interne de l’avant-bras. Une aiguille
fine, ou une lancette, est utilisée
pour piquer et relever la couche
superficielle de la peau au centre
de la goutte déposée, sachant
qu’aucun saignement ne doit se
produire. La réaction est lue au bout
de 20 à 40 minutes, en respectant
des règles bien définies.
Test par frottement
Intradermoréaction
En cas de risque de réaction allergique majeure (choc
anaphylactique), l’allergène à tester est appliqué par
frottement léger sur la peau. La lecture se fait comme
dans le prick-test mais, en cas de résultat négatif, un
prick-test est effectué à la suite.
Test prick
Test de provocation
Le test de provocation consiste à mettre le patient en
contact avec le matériel allergénique, dans des
conditions aussi proches que possible de la réalité. En
cas d’allergie à des gants, on peut faire appel à un essai
de port du gant et à un test de provocation bronchique.
Cuti-réaction
Evaluation
Quaddel-size (mm)
Erythem-size (mm)
0
+
++
+++
++++
0
2– 3
3
4–6
> 6 (pseudopodia)
<3
3–5
6 – 10
11 – 20
> 20
Essai de port du gant
Ce test consiste à enfiler le gant (ou uniquement un
doigt) après avoir humidifié la main à l’eau. Le gant est
laissé en place pendant 30 minutes. Les réactions sont
ensuite évaluées comme dans le prick-test. Cette
méthode est surtout utilisée lorsque les antécédents du
Tableau 3: évaluation des réactions au test prick selon Ring (1988)
Dans ce test, la peau est scarifiée (sans saignement) à
l’aide d’une lancette d’environ 5 mm de long, avant
l’application de la substance contenant l’allergène. La
lecture des résultats s’effectue comme dans le prick-test .
3
patient indiquent clairement une allergie au latex mais
que les lgE spécifiques ne sont pas décelables dans le
sang.
humains chez des animaux de laboratoire. Lorsque ces
anticorps de détection portent un marquage radioactif, la
quantité d’lgE fixées peut être déterminée par un compteur
gamma.Lorsque les anticorps de détection sont marqués
par une enzyme, la méthode comporte également une
réaction enzymatique (immuno-enzymo essai). Après
addition des anti-IgE marqués par une enzyme, on ajoute
une solution qui provoque la formation d’une substance
colorante ou fluorescente. La concentration du colorant est
quantifiée à l’aide d’un photomètre.
Test de provocation bronchique
Ce test comporte une exploration fonctionnelle des voies
respiratoires supérieures et inférieures, en présence d’un
allergène administré par un nébulisateur. Pour les gants,
on utilise généralement la poudre des gants incriminés
dont on sait qu’elle véhicule les protéines allergènes du
latex. Les réactions bronchopulmonaires sont
enregistrées en continu (spirométrie, pléthysmographie
du corps entier, rhinomanométrie).
MISE EN GARDE:
Tous les tests in vivo portant sur des allergènes de type
I doivent être pratiqués exclusivement par des médecins
expérimentés, et à proximité du matériel nécessaire en
cas d’urgence car, même si elles sont rares, les réactions
anaphylactiques ne peuvent être exclues. Le patient et
le personnel des services effectuant ce type de tests
doivent être correctement informés des risques
possibles.
Prélèvment du patient
contenant des
IgE spécifiques
Allergène fixé
sur un disque
en papier
Complexe allergène-IgEanti-IgE-sur disque en papier
Anti-IgE à marquage
radioactif
Test-in-vitro
Parmi ces tests, il faut citer le dosage des lgE
(immunoglobulines ou anticorps de classe E) spécifiques
des allergènes ainsi que différents tests de stimulation.
Complexe allergène-IgE
sur disque en papier
RAST (Radio-Allergo-Sorbent-Test)
Photométrie
Le principe de base de la détermination photométrique
de la concentration consiste à utiliser: un rayon lumineux
d’intensité donnée qui frappe le liquide à tester,
provoquant ainsi une atténuation de la lumière qui peut
être alors mesurée. Une courbe d’étalonnage permet
de déterminer la concentration de la substance à doser.
Dosage des lgE spécifiques des allergènes RAST
Le RAST (Radio Allergo Sorbent Test) mis au point par la
société Pharmacia (Uppsala) a été la première méthode
de dosage des lgE spécifiques des allergènes. Par la
suite, lorsque ce test est tombé dans le domaine public,
toute une série d’autres méthodes équivalentes reposant
sur le même principe ont été développées. On a
cependant pris l’habitude d’utiliser le terme „RAST“
comme synonyme de dosage des lgE spécifiques des
allergènes, même si ajourd’hui les anticorps ne sont plus
dosés en utilisant un marquage radioactif.
Dans toutes ces techniques, l’allergène est avant tout fixé
à une phase solide (disque en papier, récipient ou billes
en polystyrène). Lorsque le sérum du patient y est ajouté,
les lgE correspondantes se lient à l’allergène fixé. Après
lavage du sérum, les molécules d’lgE qui se sont ainsi
également fixées peuvent être décelées à l’aide
d’anticorps dirigés contre les IgE humaines (anti-IgE).
Ces anti-IgE sont obtenues par injection d’anticorps
Rayon lumineux
Absorption
Liquide à tester
Signal de mesure
Concentration
Test de stimulation (test de libération d’histamine,
par exemple)
Ce test consiste à faire incuber des cellules sanguines
(sang total ou lymphocytes isolés) en présence de
différentes concentrations de l’allergène. Cette procédure
4
stimule les lymphocytes B qui présentent à leur surface
la molécule d’lgE correspondante, ce qui déclenche la
réaction caractéristique d’une allergie de type I. Il se
produit, entre autres, une libération d’histamine ainsi
qu’une nouvelle synthèse et une libération de
prostaglandines. Ces substances (médiateurs) peuvent
être mesurées, ce qui renseigne sur l’intensité de la
réaction allergique. Ces techniques sont cependant
coûteuses et très difficiles à mettre en oeuvre; elles sont
par conséquent réservées à certains cas particuliers.
matière première, toutes les protéines du latex
contenues dans les gants ont une signification
allergologique. Certains allergènes ont depuis lors été
identifiés et leur structure primaire a pu être analysée.
Potentiel allergénique des gants en latex
Il existe différentes méthodes dont les unes permettent
de déterminer la teneur totale en protéines des gants en
latex et les autres la teneur en allergènes. Les méthodes
décrites ci-après utilisent les différentes propriétés des
protéines pour connaître le potentiel allergénique des
gants en latex.
Les méthodes de dosage des protéines totales prennent
en compte l’ensemble des protéines solubles contenues
dans un gant en latex, y compris celles qui ne
proviennent pas du latex mais sont ajoutées par certains
fabricants (caséine par exemple).
Table 4
Allergéne
Nb d’acides aminés
Prohévéine
20
187
Hévéine (N-terminale)*
4,7
43
Hévéine (C-terminale)*
14
138
REF**
14,6
137
Hévamine
29,6
273
Préntyltransférase
38
* Issue de la prohévéine
** Rubber Elongation Factor, Facteur d’élongation du caoutchouc
Allergène important dans le spina bifida
kD: kiloDalton – unité de masse moléculaire
On connaît également en partie la structure primaire de
trois protéines dont le poids moléculaire est
respectivement de 27, 36 et 100-110 kD.
Difficultés de dosage des protéines contenues dans
un gant en latex
Protéines
antigèniques IgG
Teneur
totale en
protéines
Masse moléculaire (kD)
Protéines allergéniques
IgE
Techniques
Unités
analytique
-Lowry
µg/g**
(teneur totale en protéines)
-HPLC
µg/g
Méthodes de chimie
-Bradford
Tous les allergénes sont des antigénes mais la réciproque
n’est pasnécessairement vraie
Méthodes immunologiques
(teneur en allergènes)
Dans le latex utilisé pour la fabrication des gants, 240
protéines différentes ont été identifiées à ce jour. Ces
protéines se distinguent essentiellement par leur poids
moléculaire qui varie entre 2 et 200 kilodaltons (kD).
Elles n’ont cependant été mises en évidence que dans
le latex sous forme de matière première et non dans les
extraits préparés à partir de gants en latex. Ces extraits
ne contiennent en effet que quelques-unes des protéines
initiales mais renferment en revanche un grand nombre
de peptides dont la masse moléculaire est inférieure à
10 kD. Dans la mesure où il s’agit de produits de
dégradation des protéines initiales, on peut partir du
principe que, contrairement au latex sous forme de
-Inhibition du RAST
UA*/ml
-Inhibiton ELISA
UA/ml
-LEAP
µg/g
** Mikrogramme de protéines par gramme de latex
* UA = unité arbitraire (non standardisée)
Tableau 5 (cette liste ne prétend aucunement être exhaustive)
Les méthodes usuelles de dosage des protéines sont
prévues pour caractériser les protéines en tant que
constituants principaux d’un échantillon biochimique.
Dans un gant en latex, les protéines ne sont présentes
qu’à l’état de traces (concentrations mesurées en ppm,
c’est-à-dire en parties par million) et celles-ci doivent être
dosées en présence de toute une série de substances
5
chimiques qui perturbent de nombreuses techniques
colorimétriques. C’est pourquoi l’Union Européenne a
financé un projet de recherche sur la détermination des
protéines et des accélérateurs de vulcanisation contenus
dans les gants en latex et sur la signification allergologique
des résultats obtenus. Ce projet a été conduit dans des
services de dermatologie d’Erlangen, de Copenhague
ainsi qu’à l’ÖIBW de Vienne.
Ces travaux ont montré que la méthode de Lowry modifiée
débouche sur des résultats acceptables, en bonne
corrélation avec les données cliniques (prick-test).
Avantages:
Ce procédé est intéressant car seule la surface des
gants est soumise à l’extraction et le volume de liquide
d’extraction est minime. Cette approche simule aussi
très bien les conditions réelles de port des gants. Étant
donné que le gant intérieur est rempli d’une solution
colorée (pour détecter les perforations), un contact
optimal est garanti entre le produit d’extraction et
l’ensemble de la surface.
ASTM D 5712
Aux États-Unis, les gants sont préalablement fragmentés
et l’extraction s’effectue en solution aqueuse, dans
certaines conditions bien déterminées.
Procédé d’extraction
Le procédé d’extraction qui consiste à extraire les
protéines du gant est au moins aussi important que la
technique de mesure. Une méthode développée à cet
effet dans le cadre du projet européen mentionné cidessus a été reprise dans la norme européenne EN
455-3. Il est essentiel d’utiliser un tampon car, avec les
gants poudrés, l’addition d’oxyde de magnésium donne
lieu à des pH très élevés (jusqu’à 10,5) dans les extraits
non tamponnés. Les directives internationales (CEN,
ASTM, ISO) se sont accordées sur un tampon de pH 7,4.
Méthodes de chimie analytique
Ces méthodes permettent de déterminer la teneur totale
en protéines dans les extraits préparés à partir de gants
en latex naturel.
Méthode de Lowry modifiée
Cette méthode colorimétrique repose sur une réaction
des ions cuivre avec les protéines et utilise le réactif de
Folins pour obtenir une coloration bleue caractéristique
dont l’absorption est mesurée à l’aide d’un
spectrophotomètre, à une longueur d’onde de 600-750
nm (voir le descriptif de la photométrie).
EN 455-3
Le liquide d’extraction est versé entre deux gants enfilés
l’un sur l’autre puis le gant intérieur est rempli par un
colorant. En l’espace de deux heures, à température
donnée, toutes les protéines hydrosolubles sont extraites
de la face interne du gant extérieur et de la face externe
du gant intérieur. Le colorant est alors éliminé et l’extrait
se trouvant entre les deux gants est analysé à l’aide de
l’une des méthodes décrites ci-après.
Dosage des protéines sur des plaques de microtitrage selon la méthode modifée de Lowry
Afin de pouvoir doser les protéines présentes seulement
à l’état de traces, celles-ci doivent être préalablement
précipitées par addition d’acides, pour être ensuite
rediluées sous un faible volume puis enfin concentrées.
Cette étape de précipitation permet aussi d’éliminer
partiellement les autres substances qui perturbent les
résultats de la méthode de Lowry.
1 gant extérieur, 2 gant intérieur, 3 liquide d’extrction tamponné,
4 solution colorante, 5 pince
6
Avantages:
Cette méthode est recommandée, aussi bien par la
norme européenne que par les normes ASTM et ISO,
pour doser les protéines des gants. Il s’agit d’une
technique relativement simple à mettre en oeuvre, et
utilisée régulièrement dans de nombreux laboratoires.
Elle se prête également aux contrôles de routine réalisés
en cours de fabrication. Elle présente enfin une
corrélation acceptable avec les résultats cliniques du
prick-test.
Invonvénients:
Cette méthode complexe est malheureusement
coûteuse et très difficile à mettre en oeuvre et ne peut
donc pas être utilisée en routine.
Méthodes immunologiques
Il existe aussi toute une série de méthodes
immunologiques pour doser les protéines du latex. Ces
techniques sont plus spécifiques des protéines
allergéniques que le dosage des protéines totales. Plus
de 50 protéines différentes présentant des propriétés
allergéniques ont été caractérisées à ce jour dans le
latex. Dans les extraits préparés à partir de gants en
latex, on trouve surtout, à côté de certaines protéines,
une grande quantité de fragments protéiniques qui
contiennent les épitopes allergéniques (parties des
molécules qui se lient aux lgE). Compte tenu de la
multitude de protéines et de peptides allergéniques, il
reste impossible à ce jour de standardiser et d’affiner les
méthodes immunologiques de telle manière que tous les
laboratoires du monde puissent caractériser les mêmes
allergènes en concentrations comparables.
Inconvénients:
Toute une série de composés chimiques risquent
malheureusement de perturber la réaction colorée. Au
cours de ces deux dernières années, il est cependant
apparu que ces substances se raréfiaient.
Analyse des acides aminés par HPLC
(chromatographie liquide à haute pression)
Ces méthodes utilisent l’acide chlorhydrique pour
décomposer les protéines en acides aminés. Ces
derniers sont alors séparés par HPLC puis dosés. La
somme des différents acides aminés donne la teneur en
protéines.
Technique d’inhibition du RAST
Technique d’inhibition ELISA (Enzym Linked Immuno
Sorbend Assay = dosage immunoenzymatique)
Ces approches utilisent les méthodes de dosage des
lgE spécifiques d’allergènes, décrites plus haut, pour
doser les protéines du latex. Un échantillon contenant
de nombreux prélèvements sériques de patients
allergiques au latex est mis à incuber avec des extraits
de latex (pour la préparation des extraits de latex, voir
le paragraphe consacrée au procédé d’extraction). Les
allergènes du latex contenus dans l’extrait se fixent aux
lgE correspondantes du sérum. Lors du dosage des
lgE spécifiques du latex par l’une des méthodes décrites
ci-dessus (RAST par exemple), les anticorps déjà fixés
ne sont plus reconnus et ne peuvent plus être détectés.
La diminution de concentration des lgE spécifiques par
rapport à la teneur d’un échantillon non traité par l’extrait
permet de calculer la concentration d’allergène dans
l’extrait, grâce à des courbes d’étalonnage. On utilise
comme solution de référence une solution d’allergène
préparée à partir du latex et/ou d’extraits de gants. Ces
procédés permettent de doser les protéines
allergéniques dans des extraits de gants. Les résultats
sont cependant fonction de trois facteurs non encore
standardisés et ne sont donc pas comparables:
Chaque pic correspond à un acide aminé. Les concentrations peuvent
être déterminées d’aprés la surface des pics.
Avantages:
Cette méthode a l’avantage d’être totalement
indépendante de la structure des protéines et de ne
pas être perturbée par d’autres substances chimiques.
Dans le projet de recherche mentionné plus haut, c’est
le dosage des acides aminés qui s’est révélé le mieux
corrélé au prick-test.
7
- L’allergène couplé à la phase solide
Il faut s’assurer que toutes les protéines et tous les
peptides actifs sur le plan allergologique, et contenus
dans le gant, sont effectivement fixés à la phase
solide. Les allergènes commercialisés varient d’un
fabricant à l’autre.
- La substance de référence utilisée pour préparer
les courbes d’étalonnage
La substance de référence doit contenir toutes les
protéines et tous les peptides importants sur le plan
allergologique.
- Le mélange de sérums
Le mélange de sérums doit contenir suffisamment de
molécules d’lgE dirigées contre toutes les protéines
et tous les peptides importants sur le plan
allergologique.
évidence par l’addition d’un second anticorps (lgG antilapin de caprin) qui réagit avec les anticorps de lapin.
Ce second anticorps est marqué par une enzyme qui
présente une réaction colorée lors de l’addition d’un
substrat adapté. Cette coloration est mesurée par
spectrophotométrie.
Avantages:
Il s’agit d’une technique très sensible. L’utilisation
exclusive de sérums animaux permet de s’affranchir de
toute dépendance vis-à-vis du sérum humain.
Inconvénients:
Ce test ne dose pas les protéines allergéniques du latex
mais uniquement les protéines qui provoquent une
réaction immunitaire chez le lapin (protéines
antigéniques). Un autre inconvénient est que les
protéines et les peptides dont la masse moléculaire est
inférieure à 10 000 daltons ne se fixent pas complètement
à la surface du polystyrène. Cette approche n’identifie
donc que partiellement les protéines dans les extraits de
gant, dans lesquels ces petites molécules représentent
la majeure partie des protéines allergéniques.
Avantage:
Les techniques d’inhibition du RAST et d’inhibition ELISA
sont extrêmement sensibles pour doser les protéines
allergéniques du latex.
Inconvénients:
Les deux méthodes sont actuellement dépendantes de
l’utilisation de sérum humain comme source d’lgE. Elles
sont également onéreuses et longues à mettre en oeuvre
et s’avèrent par conséquent inadaptées aux contrôles de
routine en cours de fabrication.
Glossaire
Allergène
Substance qui provoque une allergie
chez des sujets prédisposés.
Anticorps
Substance immunitaire formée dans le
sérum sanguin en réaction à l’introduction
LEAP (Latex ELISA for Antigenic Protein)
Ce procédé mis au point par Beezhold est une technique
immunoenzymatique pour doser les protéines du latex.
Il consiste à fixer par des liaisons non covalentes les
protéines du latex contenues dans l’extrait de gant à la
surface de plaques de microtitrage en polystyrène, puis
à les incuber avec des anticorps anti-latex de lapin.
Ces anticorps sont obtenus chez des lapins ayant reçu
des protéines de latex purifiées qui ont provoqué la
formation d’lgG. La quantité fixée d’anticorps de lapin
dirigés contre les protéines du latex est mise en
d’un antigène.
Antigène
Substance étrangère (bactérie par exemple)
qui provoque la formation d’anticorps dans
l’organisme.
Caséine
FEIA
Protéine du lait de vache.
Dosage immunoenzymatique à
fluorescence.
Inhibition
Limitation ou suppression d’une
réaction chimique sous l’effet d’une
substance inhibitrice.
Protéine à courte chaîne moléculaire.
Impressum
Édition et fabrication : Semperit Technische Produkte Ges.m.b.H. & Co KG, Editeur : Sempermed, Modecenterstrasse 22, A-1031 Vienne, Tel. +43-1-79 777-621,
Fax: +43-1-79 777-630, E-Mail : [email protected], Rédaction : Martina Büchele
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08/2004 DM1500843
Peptide
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