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YOD.
déduire cependant avec certitude la présence des substances
albuminoïdes
de ces observations, ni de l'analyse que lit
Boudier
du latex des Lactarius controversus et plumbeus,
attendu qu'il va de soi qu'en récoltant le latex des blessures on
recueille
aussi le contenu des
autres
éléments lésionnés du
thalle.
Cet
auteur fit la jolie découverte que c'est la substance rési-
neuse qui donne la saveur au latex, et que cette dernière est
d'autant
plus forte que la substance résineuse est plus
fine-
ment émulsionnée, ce qui, à priori, semble
très
naturel. De
plus Boudier trouve que la substance résineuse du latex est
généralement extractible par
l'alcool,
ce que je puis confirmer,
et j'ajouterai par Péther et le chloroforme.
Elle
peut même
être
obtenue quelquefois en paillettes cristallines, en
traitant
l'extrait alcoolique par de l'eau, comme l'indique Boudier qui
découvrit cette méthode. Il isola ainsi une substance cristal-
line
d'un jaune d'ambre, du latex du Lactarius controversus, et
une autre, amorphe, d'un brun verdâtre, de celui du L. plum-
beus.
On
ne connaît cependant encore presque pas ces substances
qui
doivent avoir une constitution chimique
très
différente, au
moins
à en juger par le goût
très
différent qu'a le latex chez
les
différentes espèces, comme aussi aux diverses couleurs que
présente ce dernier, et qui changent, comme l'on sait, fré-
quemment au contact de l'air. On peut
s'attendre,
avec Heese,
que le latex soit, au moins dans plusieurs cas, un mélange d'un
nombre assez considérable de substances.
Quant
à la signification physiologique des laticifères, comme
aussi à celle des sphérocystes et du tissu connectif, les travaux
d'Errerà sont les seuls qui aient jeté un peu de lumière'sur
ce
thème obscur.
Voici
comment il s'exprime à la page 30 de son beau travail
sur le glycogène chez les Basidioinycètes (1), après avoir com-
paré la
structure
des Champignons qui nous occupent avec
(1) Bruxelles, 1885, p. 30 et 31.