GREFFE
Transfert de cellules, tissus ou organes vivants d'un donneur à un receveur, dans le but de conserver
l'intégrité fonctionnelle du matériel transplanté chez le receveur.
(V. aussi TRANSPLANTATION CORNEENNE au Ch. 96.)
Depuis le premier succès de greffe rénale, il y a plus de 40 ans, le recours à la greffe dans le tt des
insuffisances d'organes au stade terminal s'est largement répandu. Les prédictions sur les taux de
survie se sont améliorées (v. TAB. 149-1), et de nombreux organes sont maintenant transplantés.
Cet élargissement de l'usage de la greffe est attribué aux nouveaux immunosuppresseurs, plus
sélectifs ; à l'amélioration des techniques permettant l'identification d'une immunité préexistante chez
les donneurs disponibles ; à une meilleure sélection des patients ; aux interventions plus précoces ; à
l'amélioration des techniques chirurgicales ; à l'identification plus précoce et plus précise des épisodes
de rejet ; et à une meilleure compréhension de la réaction de rejet.
Cependant, le plus grand obstacle à la greffe est la réaction de rejet qui détruit généralement le tissu
rapidement après, sauf dans certaines circonstances (p. ex. la plupart des greffes de cornée et de
cartilage, les greffes entre jumeaux identiques). Le rejet chronique, plus lent, est en outre apparu
comme un facteur significatif de la survie à long terme et de l'état fonctionnel des organes
transplantés. Les limites liées à la disponibilité des organes provenant de donneurs humains restent
également importantes.
Les greffes sont classées selon leur localisation et les relations génétiques entre le donneur et le
receveur. Un tissu ou une greffe d'organe orthotopique sont transférés vers un site receveur
anatomiquement normal (p. ex. greffe cardiaque). Le transfert vers un site anatomique anormal est
appelé hétérotopique (p. ex. la greffe d'un rein dans la fosse iliaque du receveur). Une autogreffe est le
transfert de tissu du même patient d'un site à un autre (p. ex. une greffe osseuse pour stabiliser une
fracture). Une greffe syngénique (isogreffe) est une greffe entre 2 jumeaux identiques ; une allogreffe
(homogreffe) est une greffe entre 2 membres de la même espèce qui ne sont pas génétiquement
similaires. Les xénogreffes (hétérogreffes) sont des greffes entre des membres des 2 espèces différentes.
Les seules xénogreffes actuellement pratiquées utilisent du matériel fixé, non-vivant, p. ex. valves
cardiaques porcines. Une amélioration de l'immunosuppression peut permettre les xénogreffes et
aider à surmonter le problème du manque actuel de donneurs.
A de rares exceptions, les greffes cliniques sont des allogreffes, provenant des parents vivants (et
parfois de personnes non apparentées) ou de cadavres. Les donneurs vivants sont utilisés en général
pour la greffe de moelle osseuse, mais les greffes segmentaires de foie, de pancréas et de poumon
sont de plus en plus souvent données par des parents vivants. L'acceptation du concept de mort
cérébrale a accru l'utilisation et la demande d'organes de cadavre, permettant fréquemment
l'obtention de plusieurs organes à partir d'un seul donneur. Cependant, le besoin d'organes dépasse
de loin le nombre disponible des parents, et le nombre des patients qui attendent une greffe d'organes
continue d'augmenter (v. TAB. 149-2).
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