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48 Santé-MAG N°16 - Mars 2013
Vers des greffes 
sans traitement immunosuppresseur
Le professeur Satoru TODO, de 
l'Université de Hokkaido, spécialiste 
des greffes d'organes, le professeur 
en immunologie Kou OKUMURA, 
de l'Université Juntendo et leurs 
collaborateurs ont annoncé être 
parvenus à supprimer les rejets de greffe, 
sans l'aide d'immunosuppresseurs. 
L'étude, commencée en novembre 2010, 
portait sur 10 patients, bénéficiant de 
greffes de foie. La technique employée 
a permis de diminuer les doses du trai-
tement immunosuppresseur, voire de 
supprimer, totalement, le traitement, 
dans 4 des cas. Une autre étude, menée 
par l'Université Juntendo et l'Université 
de médecine, pour femmes, de Tokyo, 
débutée 5 ans plus tôt et employant une 
technique similaire, pour des greffes de 
rein, avait obtenu des résultats encou-
rageant : les patients avaient pu réduire, 
considérablement, les doses de médi-
caments.
Les receveurs d'organes sont, actuel-
lement, obligés de suivre un traitement 
à vie, pour éviter un rejet de greffe. Ce-
lui-ci survient quand les lymphocytes 
T du receveur (un certain type de glo-
bule blanc) attaquent le greffon, alors 
reconnu comme un corps étranger. 
Les immunosuppresseurs empêchent 
les leucocytes de réagir correctement 
et préviennent les rejets. Toutefois, 
le système immunitaire du patient en 
ressort affaibli; ce qui augmente, non 
seulement les risques d'infection et de 
cancer, mais peut, aussi, conduire à une 
défaillance rénale ou à d'autres graves 
effets secondaires. Environ 500 greffes 
de foie ont lieu, chaque année, au Japon. 
Le taux de survie, à cinq ans, est d'envi-
ron 80%. Une méthode, qui permettrait 
de bloquer, efficacement, tout rejet de 
greffe, sans l'usage de traitements mé-
dicaux, fait espérer un meilleur taux de 
survie et une meilleure qualité de vie, 
pour les receveurs.
La technique, développée par ces cher-
cheurs, nécessite un donneur d'organe 
vivant. Les globules blancs des donneur 
et receveur sont extraits, avant la trans-
plantation et mis en culture, ensemble. 
Un agent spécial est ajouté, dans leur 
milieu de culture, de sorte que les leu-
cocytes du receveur confondent les 
éléments provenant du donneur avec 
les éléments du "soi". Les leucocytes, 
en culture, sont réinjectés au receveur, 
deux semaines après la greffe. 
Les doses d'immunosuppresseurs, 
prises par le receveur, sont, ensuite, 
progressivement réduites. Dix individus, 
âgés de 30 à 69 ans, ayant développé 
une cirrhose du foie, causée par une 
hépatite ou une angiocholite, ont servi 
d'échantillon, pour l'étude. Quatre 
d'entre eux ont arrêté de prendre des 
immunosuppresseurs, entre 18 et 21 
mois, après leur greffe. Au moment de la 
rédaction, ils sont donc sans traitement, 
depuis des périodes allant de 7 semaines 
à 6 mois. Les six personnes restantes 
ont réduit les doses de médicaments 
et les chercheurs espèrent que cinq 
d'entre eux pourront, en fin de compte, 
arrêter, définitivement, leur traitement.
Avant que cette nouvelle technique ne se 
généralise en thérapie, les chercheurs 
veulent s'assurer de son efficacité et 
de sa sécurité, durant une période de 
temps étendue, car certaines formes 
de rejet peuvent survenir plusieurs an-
nées après les greffes. Cette technique 
pourrait, aussi, être utilisée, pour trai-
ter les rhumatismes et autres maladies 
auto-immunes, qui surviennent quand 
les globules blancs ne reconnaissent 
plus le "soi" du "non-soi" et attaquent 
le corps même du patient, le prenant 
pour un corps étranger. "En théorie, les 
maladies auto-immunes peuvent être 
soignées, si l'on peut enseigner aux 
globules blancs, qui attaquent le soi, 
que le corps n'est pas étranger," a dit 
Okumura. Les résultats détaillés des 
recherches seront présentés lors d'un 
meeting annuel du Congrès américain  
des transplantations, en mai 
Les chercheurs du département de 
Neurosciences et des Technologies du 
cerveau de l'Institut Italien de Techno-
logie (IIT) ont publié une étude iden-
tifiant le groupe de neurones jouant 
le rôle d'interrupteur, pour les ondes 
cérébrales lentes, produites durant le 
sommeil.
Les oscillations cérébrales, produites 
durant les phases du sommeil, sont 
fondamentales dans la régulation des 
propriétés électriques des neurones 
et dans l'amélioration de certaines 
capacités cognitives. Décrire les mé-
canismes, à la base des microcircuits 
neuronaux qui les produisent, signifie 
contribuer, de manière déterminante, 
à la compréhension du cerveau des 
mammifères; un des défis les plus im-
portant dans le domaine de la biologie. 
L'étude publiée sur Nature Neuros-
cience , dirigée par Tommaso Fel-
lin a été possible grâce à l'utilisation 
de l'optogénétique , appliquée aux 
couches les plus profondes du cortex 
cérébral. Pour observer le rôle des 
circuits, situés au plus profond du 
cortex, les chercheurs ont utilisé des 
rhodopsines."Le cortex cérébral est 
une structure complexe composée par 
différentes couches, qui contiennent, 
chacune, une quantité innombrable 
de neurones. Il suffit de penser 
qu'une portion millimétrique de cor-
tex contient près de 100.000 cellules. 
Durant notre étude, nous avons iden-
tifié un sous-groupe neuronal, situé 
dans les couches les plus profondes 
du cortex, et nous en avons compris 
son fonctionnement. Nous avons mis 
en valeur son rôle dans la régulation 
des ondes lentes; c'est-à-dire, l'acti-
vité électrique particulière qu'on enre-
gistre dans le cerveau, durant le som-
meil profond", a expliqué Tommaso 
Fellin.
Avec cette découverte il est, donc, pos-
sible de mieux comprendre les circuits, 
qui consolident les informations et les 
transforment en souvenirs profonds, 
durant le sommeil 
Des italiens identifient les neurones 
contrôlant les ondes cérébrales