INFO Vers des greffes sans traitement immunosuppresseur Le professeur Satoru TODO, de l'Université de Hokkaido, spécialiste des greffes d'organes, le professeur en immunologie Kou OKUMURA, de l'Université Juntendo et leurs collaborateurs ont annoncé être parvenus à supprimer les rejets de greffe, sans l'aide d'immunosuppresseurs. L'étude, commencée en novembre 2010, portait sur 10 patients, bénéficiant de greffes de foie. La technique employée a permis de diminuer les doses du traitement immunosuppresseur, voire de supprimer, totalement, le traitement, dans 4 des cas. Une autre étude, menée par l'Université Juntendo et l'Université de médecine, pour femmes, de Tokyo, débutée 5 ans plus tôt et employant une technique similaire, pour des greffes de rein, avait obtenu des résultats encourageant : les patients avaient pu réduire, considérablement, les doses de médicaments. Les receveurs d'organes sont, actuellement, obligés de suivre un traitement à vie, pour éviter un rejet de greffe. Celui-ci survient quand les lymphocytes T du receveur (un certain type de globule blanc) attaquent le greffon, alors reconnu comme un corps étranger. Les immunosuppresseurs empêchent les leucocytes de réagir correctement et préviennent les rejets. Toutefois, le système immunitaire du patient en ressort affaibli; ce qui augmente, non seulement les risques d'infection et de cancer, mais peut, aussi, conduire à une défaillance rénale ou à d'autres graves effets secondaires. Environ 500 greffes de foie ont lieu, chaque année, au Japon. Le taux de survie, à cinq ans, est d'environ 80%. Une méthode, qui permettrait de bloquer, efficacement, tout rejet de greffe, sans l'usage de traitements médicaux, fait espérer un meilleur taux de 48 Santé-MAG N°16 - Mars 2013 survie et une meilleure qualité de vie, pour les receveurs. La technique, développée par ces chercheurs, nécessite un donneur d'organe vivant. Les globules blancs des donneur et receveur sont extraits, avant la transplantation et mis en culture, ensemble. Un agent spécial est ajouté, dans leur milieu de culture, de sorte que les leucocytes du receveur confondent les éléments provenant du donneur avec les éléments du "soi". Les leucocytes, en culture, sont réinjectés au receveur, deux semaines après la greffe. Les doses d'immunosuppresseurs, prises par le receveur, sont, ensuite, progressivement réduites. Dix individus, âgés de 30 à 69 ans, ayant développé une cirrhose du foie, causée par une hépatite ou une angiocholite, ont servi d'échantillon, pour l'étude. Quatre d'entre eux ont arrêté de prendre des immunosuppresseurs, entre 18 et 21 mois, après leur greffe. Au moment de la rédaction, ils sont donc sans traitement, depuis des périodes allant de 7 semaines à 6 mois. Les six personnes restantes ont réduit les doses de médicaments et les chercheurs espèrent que cinq d'entre eux pourront, en fin de compte, arrêter, définitivement, leur traitement. Avant que cette nouvelle technique ne se généralise en thérapie, les chercheurs veulent s'assurer de son efficacité et de sa sécurité, durant une période de temps étendue, car certaines formes de rejet peuvent survenir plusieurs années après les greffes. Cette technique pourrait, aussi, être utilisée, pour traiter les rhumatismes et autres maladies auto-immunes, qui surviennent quand les globules blancs ne reconnaissent plus le "soi" du "non-soi" et attaquent le corps même du patient, le prenant pour un corps étranger. "En théorie, les maladies auto-immunes peuvent être soignées, si l'on peut enseigner aux globules blancs, qui attaquent le soi, que le corps n'est pas étranger," a dit Okumura. Les résultats détaillés des recherches seront présentés lors d'un meeting annuel du Congrès américain des transplantations, en mai Des italiens identifient les neurones contrôlant les ondes cérébrales Les chercheurs du département de Neurosciences et des Technologies du cerveau de l'Institut Italien de Technologie (IIT) ont publié une étude identifiant le groupe de neurones jouant le rôle d'interrupteur, pour les ondes cérébrales lentes, produites durant le sommeil. Les oscillations cérébrales, produites durant les phases du sommeil, sont fondamentales dans la régulation des propriétés électriques des neurones et dans l'amélioration de certaines capacités cognitives. Décrire les mécanismes, à la base des microcircuits neuronaux qui les produisent, signifie contribuer, de manière déterminante, à la compréhension du cerveau des mammifères; un des défis les plus important dans le domaine de la biologie. L'étude publiée sur Nature Neuroscience , dirigée par Tommaso Fellin a été possible grâce à l'utilisation de l'optogénétique , appliquée aux couches les plus profondes du cortex cérébral. Pour observer le rôle des circuits, situés au plus profond du cortex, les chercheurs ont utilisé des rhodopsines."Le cortex cérébral est une structure complexe composée par différentes couches, qui contiennent, chacune, une quantité innombrable de neurones. Il suffit de penser qu'une portion millimétrique de cortex contient près de 100.000 cellules. Durant notre étude, nous avons identifié un sous-groupe neuronal, situé dans les couches les plus profondes du cortex, et nous en avons compris son fonctionnement. Nous avons mis en valeur son rôle dans la régulation des ondes lentes; c'est-à-dire, l'activité électrique particulière qu'on enregistre dans le cerveau, durant le sommeil profond", a expliqué Tommaso Fellin. Avec cette découverte il est, donc, possible de mieux comprendre les circuits, qui consolident les informations et les transforment en souvenirs profonds, durant le sommeil