D’abord parce que nous avons été élus sur un l’engagement clair et sans équivoque de
réformer notre pays quoi qu’il en coûte à notre popularité.
Néfaste aussi parce que la France ne peut plus attendre.
En plus de 20 ans, la France a perdu beaucoup de temps. Beaucoup trop de temps. Une
génération… durant laquelle notre pays n’a jamais su profiter pleinement des périodes de
croissance mondiale et n’a jamais su créer l’environnement favorable à son développement.
Les politiques menées ont toujours consisté à dépenser sans compter les fruits de la
croissance, qui plus est toujours plus faibles en France que chez nos voisins, et à creuser nos
déficits et renforcer les contraintes réglementaires en période de vache maigre.
Le gouvernement Jospin entre 1997 et 2002 en est évidemment la plus parfaite incarnation.
Bénéficiant d’une croissance mondiale très soutenue, il n’a fait que dilapider les fruits de celle-
ci en contraignant le travail et les salaires avec les 35h ou en multipliant les politiques
publiques, les subventions, coûteuses et inefficaces, en alimentant les mirages ‘un autre âge,
tels que par exemple les emplois jeunes.
Les gouvernements qui lui ont succédé ont quant à eux malheureusement préféré gérer la
pénurie de croissance en attendant des jours meilleurs sans lancer - à part peut être celle des
retraites, mais on le sait il reste du chemin à parcourir – n’a jamais su lancer disais-je les
réformes structurelles d’envergures nécessaires pour redonner à notre pays les moyens
d’affronter l’avenir et de bénéficier à plein de la croissance de demain.
Aujourd’hui, et je veux le dire simplement mais avec fermeté, nous sommes placés face à nos
responsabilités.
Nous allons devoir choisir entre le gros dos et le culot, entre l’immobilisme et l’audace.
Nicolas SARKOZY et sa majorité parlementaire ont été élus sur leur volonté et leur capacité à
réformer en profondeur un pays à bout de souffle.
Alors oui, il faut oser le dire : un sursaut est nécessaire si nous ne voulons pas assister
impuissant à l’affaiblissement de notre économie et plus généralement de notre société.
Depuis XX ans, la France ne cesse de décroître dans le classement des pays européens en
termes de revenu par habitant. Et si nous persistons dans l’immobilisme, si nous n’acceptons
pas de nous adapter et de mener, même en période de doutes et de rejet d’une partie de
l’opinion – comme c’est peut-être le cas aujourd’hui -, une politique audacieuse de réformes de
fonds, si nous n’acceptons pas de prendre le risque de l’impopularité, alors la France
poursuivra dans son déclin alors même que la mondialisation, qui rend nécessaire ces
adaptations en profondeurs, ne cessera de s’imposer comme une réalité incontournable.
Portée par la très large victoire de mai 2007, par la volonté de tout un peuple de miser sur
l’énergie, la fougue et le volontarisme du Président de la République, sur sa capacité à faire
bouger les choses, à briser les tabous, oui la majorité se doit de passer à la vitesse supérieure.
A ce sujet, je dois dire que si je peux comprendre les critiques qui ont été faite sur la forme,
j’ai du mal à comprendre et à accepter les attaques sur le fond du rapport ATTALI
On a vu à cette occasion, dans les rangs de la majorité politique s’exprimer cette frilosité et
cette faiblesse qui lui ont tant coûté par le passé, et qui, surtout, ont tant coûté à la France.