secretaire d`état aux petites et moyennes entreprises, au commerce

HERVE NOVELLI,
SECRÉTAIRE D’ÉTAT AUPRÈS DU MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L’EMPLOI
EN CHARGE DES ENTREPRISES ET DU COMMERCE EXTERIEUR
Commun iqué de pres se
Com mun iqué de pres se
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http://www.p a c t e f orce5.fr
Paris, le 22 février 2008
141
Colloque « Allons chercher la Croissance »
organisé par la Fondation Concorde
Discours d’Hervé Novelli
Secrétaire d’Etat chargé des Entreprises et du Commerce Extérieur
Seul le prononce fait foi
Monsieur le Président de la Fondation Concorde, Cher Michel ROUSSEAU
Monsieur le Président de l’IFRAP, Cher Bernard ZIMMERN,
Monsieur le Député, Cher Frédéric LEFEBVRE,
Chers amis,
Tout d’abord permettez-moi de vous remercier pour votre invitation et bien au-delà vous
remercier du travail remarquable que la Fondation Concorde et l’IFRAP mènent depuis des
années pour proposer des solutions aux problèmes de notre pays et agir dans le sens d’un plus
grand pragmatisme dans nos politiques publiques.
Depuis des années nous travaillons ensemble sur les Réformes structurelles nécessaires à
notre pays et vous le savez, dans les fonctions qui sont les miennes aujourd’hui, au service des
entreprises et du Commerce Extérieur, je m’attache à les mettre en œuvre.
« Les entrepreneurs sont notre avenir ».
C’est le sous-titre que vous avez choisi pour définir ce colloque consacré à la croissance auquel
vous m’avez fait l’amitié et l’honneur de m’inviter.
Et bien cette affirmation n’a jamais été aussi vraie.
En tant que Secrétaire d’Etat aux Entreprises et au Commerce Extérieur, en tant que Président
des Réformateurs et responsable politique attaché aux idées et valeurs libérales, je ne peux
que souscrire au constat que vous dressez, au lien que vous rappelez, si évident et
malheureusement si peu reconnu dans notre pays, entre la croissance, la prospérité d’un pays,
et sa capacité à motiver, à valoriser et à soutenir les initiatives individuelles et les
entrepreneurs.
Une société qui ne prend pas de risques est une société sclérosée. Un pays qui n’entreprend
pas est un pays sans avenir.
C’est pourquoi pour redonner un avenir à notre si beau pays -qui possède, tant d’atouts et tant
de talents hélas contraints et très peu valorisés-, c’est pourquoi, disais-je, il faut redonner aux
hommes et aux femmes désireux et capables d’entreprendre le goût de le faire en France,
l’envie de se lancer, et, à l’horizon, restaurer la fierté de réussir de créer des emplois et de la
richesse.
Aujourd’hui la France attend des résultats. Vous attendez des résultats. Et croyez moi, moi
aussi j’attends des résultats… des résultats concrets, tangibles, durables, des signes qui
montrent que notre pays est en train de sortir enfin- de l’ornière dans laquelle il s’est placé
au fil des dernières années.
Nous attendons tous, mais nous n’attendons pas les bras croisés. L’action que le
Gouvernement a entrepris depuis voi 10 mois maintenant le prouve bien aux observateurs
attentifs.
Nous avons commencé le travail de réforme en profondeur de notre pays avec pour objectif de
lui permettre de retrouver le chemin de la prospérité pour tous et de générer enfin ce point de
croissance qui nous fait tant défaut depuis plusieurs années et qui est pourtant largement à
notre portée.
Au titre de mon action, je citerai le pacte force 5 et les futures mesures qui devraient être
débattues dans la loi de modernisation de l’économie qui sera présentée au printemps, pour
simplifier l’environnement des entreprises, leur fiscalité, assurer leur financement, velopper
l’innovation et aider à leur exportation.
Des actions concrètes ont ainsi déjà été menées. Mais il faut aller plus loin et plus vite pour
que l’obligation de résultats, que nous nous sommes fixée et à laquelle nous ne pourrons
déroger, ne reste pas un vain mot, pour qu’elle se traduise par un renouveau économique et
redonne des perspectives aux Français.
Mais aujourd’hui l’heure n’est pas tant au bilan des actions menées qu’aux perspectives : nous
avons besoin d’une vision politique et économique.
Alors que l’économie mondiale connaît un passage à vide, que la crise des « subprimes »
pénalise tous les marchés financiers, que le spectre de l’inflation plane de nouveaux sur « le
panier de la ménagère », que les sondages d’opinion deviennent moins favorables…, nous
avons un choix stratégique à faire pour la conduite de notre action politique.
Ce choix est entre l’immobilisme et le mouvement. Entre le repli sur soi et la remise en cause
de nos certitudes. Entre le conservatisme et le progrès. Ou, comme l’a si bien dit un
éditorialiste d’un grand quotidien du soir - Eric le Boucher pour ne pas le nommer entre « la
stratégie du gros dos et celle du culot ».
L’immobilisme serait évidemment la voie la plus simple à emprunter.
Faire le gros dos en attendant des jours meilleurs tant du point de vue de la conjoncture
économique que de l’état de l’opinion : c’est ce qu’ont fait nos prédécesseurs. Ce serait le
choix le plus facile mais en réalité aussi le plus néfaste.
Néfaste à double titre.
D’abord parce que nous avons été élus sur un l’engagement clair et sans équivoque de
réformer notre pays quoi qu’il en coûte à notre popularité.
Néfaste aussi parce que la France ne peut plus attendre.
En plus de 20 ans, la France a perdu beaucoup de temps. Beaucoup trop de temps. Une
génération… durant laquelle notre pays n’a jamais su profiter pleinement des périodes de
croissance mondiale et n’a jamais su créer l’environnement favorable à son développement.
Les politiques menées ont toujours consisté à dépenser sans compter les fruits de la
croissance, qui plus est toujours plus faibles en France que chez nos voisins, et à creuser nos
déficits et renforcer les contraintes réglementaires en période de vache maigre.
Le gouvernement Jospin entre 1997 et 2002 en est évidemment la plus parfaite incarnation.
Bénéficiant d’une croissance mondiale très soutenue, il n’a fait que dilapider les fruits de celle-
ci en contraignant le travail et les salaires avec les 35h ou en multipliant les politiques
publiques, les subventions, coûteuses et inefficaces, en alimentant les mirages ‘un autre âge,
tels que par exemple les emplois jeunes.
Les gouvernements qui lui ont succédé ont quant à eux malheureusement préfé gérer la
pénurie de croissance en attendant des jours meilleurs sans lancer - à part peut être celle des
retraites, mais on le sait il reste du chemin à parcourir n’a jamais su lancer disais-je les
réformes structurelles d’envergures nécessaires pour redonner à notre pays les moyens
d’affronter l’avenir et de bénéficier à plein de la croissance de demain.
Aujourd’hui, et je veux le dire simplement mais avec fermeté, nous sommes placés face à nos
responsabilités.
Nous allons devoir choisir entre le gros dos et le culot, entre l’immobilisme et l’audace.
Nicolas SARKOZY et sa majorité parlementaire ont été élus sur leur volonté et leur capacià
réformer en profondeur un pays à bout de souffle.
Alors oui, il faut oser le dire : un sursaut est nécessaire si nous ne voulons pas assister
impuissant à l’affaiblissement de notre économie et plus généralement de notre société.
Depuis XX ans, la France ne cesse de décroître dans le classement des pays européens en
termes de revenu par habitant. Et si nous persistons dans l’immobilisme, si nous n’acceptons
pas de nous adapter et de mener, même en période de doutes et de rejet d’une partie de
l’opinion comme c’est peut-être le cas aujourd’hui -, une politique audacieuse de réformes de
fonds, si nous n’acceptons pas de prendre le risque de l’impopularité, alors la France
poursuivra dans son déclin alors même que la mondialisation, qui rend nécessaire ces
adaptations en profondeurs, ne cessera de s’imposer comme une réalité incontournable.
Portée par la très large victoire de mai 2007, par la volonté de tout un peuple de miser sur
l’énergie, la fougue et le volontarisme du Président de la République, sur sa capaci à faire
bouger les choses, à briser les tabous, oui la majorité se doit de passer à la vitesse supérieure.
A ce sujet, je dois dire que si je peux comprendre les critiques qui ont été faite sur la forme,
j’ai du mal à comprendre et à accepter les attaques sur le fond du rapport ATTALI
On a vu à cette occasion, dans les rangs de la majorité politique s’exprimer cette frilosité et
cette faiblesse qui lui ont tant coûté par le passé, et qui, surtout, ont tant coûté à la France.
Subitement recroquevillée sur ses réflexes pavloviens, notre majorité a subitement renoué
avec ses vieux démons conservateurs.
« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » disait Danton : ce doit être notre
unique feuille de route pour les mois à venir.
Aujourd’hui que les choses vont, en apparence, un peu moins bien, il appartient aux
réformateurs que je représente, derrière le Président de la République et le Premier Ministre,
d’assumer haut et fort cette nécessité d’accélérer les Réformes, au risque de déranger, de
bousculer… il nous revient d’aider la France à sortir d’une politique de gestion de la pénurie et
de retrouver le chemin d’une politique économique ambitieuse qui ouvre le champs des
possibles.
René Char disait « Il y a ceux qui voient le monde tel qu’il est et qui se disent ’’pourquoi’’ ? Et
il y a ceux qui imaginent le monde tel qu’il devrait être et qui se disent ’’pourquoi pas’’ ? »
Et bien notre devoir est de nous dire « pourquoi pas ? ». Les politiques n’ont pas vocation à
gérer l’existant comme cela a malheureusement été trop souvent le cas.
Notre rôle, c’est de montrer un chemin, de faire partager une vision de la société et d’agir pour
apporter la croissance et la prospérité à nos concitoyens.
Je parle ici de la croissance économique, thème de vos débats aujourd’hui, mais Il s’agit aussi
et surtout d’une question de vision de la société.
La vraie question est : quelle société voulons-nous pour nous et surtout pour nos enfants ?
La société que nous voulons est une société de libertés, liberté de vivre, d’entreprendre, de
jouir du fruit de notre travail ;une société qui ne contraigne plus les individus avec des normes
omniprésentes et excessives qui prétendent régir dans le moindre détail la vie de nos
concitoyens et conduit à les déresponsabiliser.
Une société dans laquelle le risque sera une valeur positive, rémunératrice, épanouissante et
dans laquelle la "précaution", mieux comprise et mieux utilisée, ne sera pas érigée en
immobilité de principe.
Une société, également, qui laisse se relever ceux qui trébuchent, qui sache reconnaître,
jusque dans l’échec, le courage et l’énergie, en un mot, une société qui valorise l’entrepreneur
en tant que tel.
Il faut bien en avoir conscience.
La rupture souhaitée par le Président de la République n’est pas seulement synonyme de
réformes structurelles, pour certaines douloureuses et difficiles à faire comprendre et à mettre
en oeuvre.
C’est aussi, et surtout j’allais dire, une rupture dans notre façon de penser, notre manière
d’aborder les sujets économiques et de répondre aux enjeux de la mondialisation.
Il faut en fait en finir avec ce que j’appellerais la « culture de l’envie ou du ressentiment» qui a
trop souvent été entretenue par nos politiques publiques et par des discours ambigus ou
suspicieux sur le rôle et la réussite des entrepreneurs. Depuis trop longtemps notre société a
tendance à ne pas valoriser l’initiative individuelle, celle des entrepreneurs, et à encourager un
nivellement par le bas qui ne dit pas son nom, mais qui est bien réel, en alourdissant la charge
sociale et fiscale sur ceux qui réussissent.
Il faut retrouver le souffle d’une « culture de l’exemple », qui est au fondement de la
promotion républicaine, et qui réussit si bien chez nos voisins, notamment anglo-saxons. Seule
une politique visant à redonner aux Français le goût d’entreprendre et de réussir nous
permettra de sortir du marasme économique dans lequel notre pays se complaît depuis trop
d’années….
Nous voulons aussi une société de responsabilité, chacun assume les conséquences de ses
actes et dans laquelle l’Etat ne se cantonne plus à un rôle de protecteur plus ou moins
bienveillant et souvent inhibiteur mais sait, aussi, être un facilitateur pour ceux qui veulent et
peuvent agir par eux-mêmes.
Enfin nous voulons une société d’ouverture, d’ouverture vers les autres, vers le monde, une
société qui cesse d’avoir peur de la différence et de la mondialisation mais qui au contraire,
pleinement consciente de son potentiel, s’enrichisse de ces différences et exporte son savoir
faire
Pour mettre en œuvre cette vision et notre politique, nous avons 4 ans devant nous. Et une
fenêtre de 18 mois, période pendant laquelle l’excuse des élections ne pourra pas être utilisée,
pour accélérer les choses.
Les priorités de ces 18 prochains mois sont :
libérer les entrepreneurs des contraintes qui pèsent sur leur développement,
faire croître notre PME et notamment les PMI qui doivent bénéficier de toutes les
attentions des pouvoirs publics,
réformer les mécanismes de prélèvement des cotisations sociales qui pèsent
exclusivement sur le travail et impactent la compétitivité de nos entreprises,
réformer la fiscalité des entreprises et des personnes, réformer la sécurité sociale, les
retraites…
et mère de toutes les réformes, poursuivre la réforme de notre Etat, aller plus loin
encore et notamment, baisser drastiquement la dépense publique.
Les archaïsmes dont souffre l’Etat sont en effet le principal frein à la politique que nous devons
mettre en œuvre. Rien ne se fera si l’Etat ne se met pas au service de la réforme et si nous
continuons à entretenir un Etat mastodonte facteur de blocages et d’inerties.
La croissance future de notre pays, la baisse du chômage, le retour en force de la France dans
l’économie mondiale dans les 5 à 10 ans à venir va dépendre de ce que nous avons déjà
entrepris et surtout de ce que nous ferons dans les prochains mois.
Je l’ai déjà dit. Il ne faut pas se tromper, les réformes différées ne peuvent plus l’être au
risque que notre pays décroche définitivement dans le concert économique mondial.
Nos pertes de parts de marché mondial et le creusement de notre déficit extérieur sont le
révélateur de nos difficultés et de l’inadaptation de notre économie et de notre industrie à la
mondialisation.
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