Vers un modèle d`économie solidaire adapté

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Institut Régional de Travailleurs Sociaux de la Réunion
Et
Université de la Réunion
Rapport De Stage
Vers un modèle d’économie sociale et solidaire adapté
aux Comores
En vue de l’obtention du Diplôme
Licence en Economie Sociale et Solidaire
Sous la Direction de : Docteur Mohamed MOURCHIDI
Ali Marianne MIZELLI
Sitti KASSIM
Jean-Michel SAINGAINY
Année Universitaire : 2008-2OO9
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ARCHIPEL DES COMORES
Source : Magazine ILES - n° 37 - Décembre 1994
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La Grande COMORE
Source : Magazine ILES - n° 37 - Décembre 1994
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Sommaire
Préambule
Introduction
Partie I- Cadre de Référence
I-
Aperçu historique et politique
II- Situation socio-économique
A- Ressources Naturelles
B- Descriptif de l’économie nationale
C- L’état sanitaire et l’emploi
Partie II- Le terrain de stage
I- Le secteur associatif
A- Le monde associatif
B- Enquête et observations
II- Ministère de tutelle
A- Contenu du PRRN
B- Actions menées par l’Etat
Partie III- Bilan et Perspectives
I-Les partenaires identifiés pour la construction d’un modèle solidaire
II-Propositions et Perspectives
Conclusion
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Préambule
Dans le cadre de ma formation universitaire, j’ai été amené à effectuer un stage.
Je me devais de choisir comme terrain de stage soit le Canada, soit une île ou pays de
l’Océan indien : Mayotte, Madagascar ou les Comores.
Au début je portais ma préférence sur le Canada. En effet, ce dernier étant un pays
développé, cela allait me permettre de réunir les meilleures conditions pour obtenir les
meilleurs outils pour l’ouverture de mon projet crèche à la Réunion.
Mayotte, disposait de l’avantage d’être sur le territoire français. J’ai eu plusieurs fois
l’occasion dans ma carrière d’y séjourner. Le champ de l’économie solidaire est amené à
évoluer grâce notamment à la départementalisation de ce territoire. En même temps, le
décalage, vu de l’extérieur entre Mayotte et ses îles sœurs des Comores à tous les niveaux
m’incitait à privilégier l’Union des Comores.
En réalité, j’ai la ferme conviction que mieux connaître les Comores, allait me permettre
aussi, de mieux comprendre l’évolution de Mayotte.
Mon objectif étant d’inscrire mon action dans la durée ; ma rencontre avec son excellence
Monsieur Souleymana MOHAMED, Ambassadeur des Comores à Paris et la Secrétaire
Particulière de son excellence Ahmed Abdallah MOHAMED SAMBI, Président de
l’Union des Comores m’a convaincu d’opter pour les Comores.
En effet, malgré les difficultés que traversent les Comores, la dynamique de changement
en route est porteuse d’espoir.
Les Comores sont une société associative par essence ; dont la solidarité ancestrale reste
authentique. Aussi, l’économie solidaire existe bel et bien de longues dates, même si des
changements aussi bien structurels que conceptuels sont nécessaires.
Il est donc certain que tout programme de développement qui ne s’inspire pas
l’architecture sociale serait à mon avis, voué à l’échec.
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de
Pour mener à bien cette étude; il m’a fallut en peu de temps pour m’adapter à ce pays, au
combien attirant mais aussi complexe ; pour toute personne qui cherche à véritablement
comprendre au-delà des préjugés et idées reçues.
Pour mieux entrer en phase avec cette population ; j’ai vécu comme eux (confronté au
paludisme ; coupure d’eau et d’électricité, gérer le quotidien avec tous ces aléas) et
participé à la vie communautaire (cérémonies religieuses et coutumières). J’ai été accepté
non comme un Mzungu (Blanc ; occidental) ; mais comme un des leurs. Ainsi, grâce aussi
aux amis que je me suis fais sur place et ma façon d’être; je pouvais accéder de partout
(Parents de tous les milieux; Notables; Autorités et citoyen lambda). Ce qui m’a permis de
pouvoir être au fait des réalités. Aussi de par mon expérience professionnelle et militant
ainsi que ma capacité à prendre du recul ; j’ai pu à bien des moments être d’une utilité
certaine.
Mon immersion dans cette culture ; plutôt proche de la culture réunionnaise (au moins
d’antan) n’aurait pu se faire sans la présence de Abdérémane CHANFI en tant que
surveillent général du lycée Saïd Mohamed CHEIK ; ce personnage incontournable connaît
parfaitement l’histoire politique, culturelle et cultuelle de son pays et est un militant de
toujours pour les causes humanitaires. C’est donc au quotidien qu’il accompagne la
jeunesse de ce lycée d’Etat.
Saïd MZE personnage très connu dans le milieu cultuel, son père ayant été un enseignant
de renom dans l’île.
Saïd Mohamed ALI responsable à TÉLÉ COM Moroni très bon cuisinier, qui m’a fait
découvrir l’Art culinaire comorien.
Je remercie tous ceux qui m’ont permis de réaliser ce stage et parmi eux :
Son excellence le Président Ahmed Abdallah SAMBI, l’ambassadeur des Comores à
Paris Soulaimana MOHAMED, les chefs religieux et la famille MLANAO plus
précisément Nourdine MLANAO en tant que facilitateur et coordonateur de mon action
sur le terrain et Marie Zahara Alphonse MLANAO pour son hospitalité;
J’adresse aussi ma reconnaissance à ceux m’ayant permis d’avoir une grille de lecture
socio-économique du pays et facilitant ainsi mon intégration sociale et la confiance des
informateurs, seule garantie pour une vision juste des réalités d’une part et d’autre part,
préconiser des réponses adaptables et adaptées issues de ma propre expérience.
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Parmi eux, je citerai :
- Mohamed Larif OUKACHA, Ministre de l’Aménagement du Territoire et de
l’Infrastructure, de l’Urbanisme et de l’Habitat,
- Docteur Dhoinine IKILILOU Ministre de la Santé, de la Solidarité et de la Promotion
du Genre,
- Sitti KASSIM, Secrétaire d’Etat auprès de la vice-Présidence chargée de la santé,
solidarité et la promotion du genre humain,
- le Secrétaire Général du vice-président chargé de la Santé, de la Solidarité et de la
Promotion du Genre, Docteur Mohamed MOURCHIDI ;
- Ali Marianne MIZELLI, secrétaire Général au Ministère de l’Aménagement du
Territoire et de l’Infrastructure, de l’Urbanisme et de l’Habitat,
- Halima Abdoul KARIM Directrice Nationale de la Promotion du Genre,
- Fatouma HADJI Directrice Générale de la Solidarité,
- Mohamed Mdjassir ABDILLAH chef de service à la Direction de la Solidarité m’ont
ouvert les portes du Ministère de tutelle et de la vice-Présidence de l’Union,
C’est grâce à toutes ces personnalités que j’ai pu rentrer en contact avec les différentes
autorités et les principaux acteurs du pays.
Ensuite une grande pensée à tous ceux que je n’ai pas cité mais qui par leur présence m’ont
permis de connaître ce peuple.
Enfin je ne pourrais passer sous silence, Marie Claire SAINGAINY-MONGENOTY qui
m’a soutenu tout au long de ce stage , riche en expériences.
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Introduction
Durant mes deux mois de stage, je m’étais fixé entre autres comme objectifs :
- faire un constat sur les résultats de la coopération régionale et notamment sur le plan
sanitaire et social ; de cerner l’action des ONG
- évaluer les besoins et les attentes de la population notamment sur le plan sanitaire et
social ;
- enfin, prospecter des pistes de Formation pour les jeunes.
Ce rapport de stage est constitué en trois parties.
Dans la première partie, il s’agit d’une part d’avoir un aperçu historique et politique du
pays et d’autre part cerner la situation socio-économique.
Aussi, connaître les ressources naturelles, l’état de l’économie nationale ainsi que l’état
sanitaire et celui de l’emploi aux Comores en constituaient la finalité.
La seconde partie est consacrée à mon terrain de stage. Il m’a fallut, primo mener une
enquête auprès des associations et autres mouvements afin de mieux comprendre le
fonctionnement social. Secundo, j’ai présenté les actions étatiques et plus particulièrement
le PRRN – programme de reconstruction et réconciliation nationale-. Enfin, j’expose
brièvement les missions que m’ont confiées mes Ministres de Tutelle. - Mohamed Larif
OUKACHA, Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Infrastructure, de
l’Urbanisme et de l’Habitat et Docteur Dhoinine IKILILOU Ministre de la Santé, de la
Solidarité et de la Promotion du Genre.
Dans la troisième et dernière partie, il s’agit de mettre en relief les voies et moyens pour le
développement d’une économie solidaire adaptée au contexte et à la réalité comorienne.
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Partie I- Cadre de Référence
I- Contexte et Aperçu historique et politique
D’origine volcanique, les Comores, situées à égale distance de l’Afrique et de
Madagascar, sont essentiellement formées de montagnes, qui surplombent des plaines
côtières étroites. Le sommet le plus élevé, le Karthala (2 361 m) sur la Grande Comore, est
un volcan toujours actif dont la dernière éruption s’est produite en 1977. Les îles, soumises
à un climat tropical humide, sont exposées à la mousson de l’océan indien de novembre à
mai, et aux alizés, qui prévalent le reste de l’année. Les températures vont de 23 °C à 26 °C
en moyenne. Les précipitations varient en fonction de l’altitude, Moroni reçoit 2 600 mm
d’eau par an, mais le massif du Karthala en reçoit de 6 000 à 8 000 mm par an. La faune et
la flore se rattachent à celle de Madagascar (les papillons et les lémuriens).
Peuplées, selon la tradition, d’Antalaotres, une population née des contacts entre les
populations locales et les immigrants d’Arabie et d’Orient, les Comores sont islamisées à
partir du XIIème siècle par les Arabes.
Dans le même temps, les premiers Européens, d’abord des Portugais, accostent dans
l’archipel, certains d’entre eux entrant comme pirates au service des sultans. L’île
d’Anjouan finit par s’assurer la prééminence sur l’archipel, où le pouvoir se trouve parfois
aux mains de sultans. En 1843, les Français achètent Mayotte au sultan local (par une rente
viagère). Un protectorat est mis en place, élargi en 1885-1886 aux trois autres îles.
L’accaparement des meilleures terres par les Européens provoque de grandes insurrections
comme en 1889 à Anjouan et en 1902 à Mohéli.
Devenu colonie française, l’archipel est rattaché à Madagascar à la veille de la Première
Guerre mondiale. Elles deviennent des contrées oubliées et la population se replie sur ses
us et coutumes. En 1946, les Comores sont séparées de Madagascar et deviennent territoire
français d’outre-mer. C’est sous le Docteur Saïd Mohamed CHEICK que les Comores
accèdent à l’autonomie interne à partir de 1961. Ce dernier domine la vie politique local
jusqu’à sa mort en mars 1970.
Sous la pression populaire relayée par le gouvernement local, la France organise un
référendum en 1974 sur leur destinée. Le résultat est sans appel, a plus de 90% le peuple
réclame l’indépendance des Comores. Néanmoins le décompte île par île montre que
Mayotte a voté à plus de 90% contre l’indépendance. Bien entendu, l’autre partie soutenue
par les Nations Unies (par plusieurs résolutions de l’ONU) exige que le décompte soit
national.
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C’est dans ce contexte que le Président du Conseil de gouvernement des Comores, Ahmed
Abdallah ABDEREMAN déclare unilatéralement l’indépendance des Comores le 6 juillet
1975.
Le 3 août 1975, Ali SOILIH renversa Ahmed ABDALLAH et instaure la République
laïque et sociale (75-78).
Lors d’un second référendum, en 1976, organisé exclusivement à Mayotte, ce dernier
devient une collectivité territoriale française. Depuis 30 ans, l’Etat comorien, soutenu dans
cette démarche par les résolutions des Nations Unies, revendique le retour de l’île de
Mayotte dans le giron comorien. Un différend qui a toujours fragilisé et empoisonné les
relations franco-comoriennes.
Depuis leur indépendance, les Comores ont connu près d’une vingtaine de coups d’Etat ou
tentative de coups d’Etat. La durée moyenne d’un gouvernement n’excède pas six mois. Le
record a été battu durant la période 1990 – 1995 où la durée moyenne d’un gouvernement
était de quatre mois.
Cette instabilité politique n’a pas permis aux gouvernements successifs de pouvoir mener
une réflexion sur le développement. Une situation qui a engendré une certaine méfiance de
la part des investisseurs potentiels extérieurs comme intérieurs. Elle a aussi été à l’origine
d’une certaine discontinuité dans le suivi des dossiers des investisseurs qui dans la plupart
des cas abandonnent le projet qui pourtant ayant été préalablement bien étudié.
L’infiltration de certains opérateurs privés dans la vie politique des régimes successifs a
créé une atmosphère malsaine au sein du secteur privé avec très souvent une concurrence
déloyale.
En août 1997, les Comores, déjà imputée d’une de ses îles (Mayotte) connaît une autre
crise de type séparatiste sur l’île d’Anjouan. Pendant plusieurs année, l’île ne reconnaissait
pas l’administration centrale. Une situation qui n’a fait qu’aggraver l’atmosphère d’une
économie déjà très mal au point. En 2OO2, une nouvelle constitution est votée donnant une
large autonomie aux îles. Les Comores deviennent l’Union des Comores avec 4
gouvernements, 4 assemblées et l’instauration d’une tournante par île pour la Présidence de
l’Union. Malgré ces cadeaux donnés aux séparatistes de tout bord au détriment du bien être
de la population, les tensions entre gouvernements des îles et Etat central persistent.
Arrivée au pouvoir en 2006, Le Président Ahmed ABDALLAH SAMBI hérite de cette
situation et décide de mettre un terme à cette rébellion avec le soutien de la communauté
internationale.
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II- Situation socio-économique
A- Ressources Naturelles
L’agriculture, principale richesse du pays utilise des moyens rudimentaires et fait face à
des contraintes endogènes qui limiteront sa croissance future. Parmi ces contraintes, il y a
le problème foncier qui est caractérisé par une diminution progressive des surfaces
cultivables sous l’effet de la pression démographique. Sous l’effet des défrichements
agricoles dans les hauts, les forêts sont en voie de destruction rapide. Ainsi l’érosion liée à
la déforestation et à la surexploitation des sols est une réalité indiscutable. Elle est très
grave à Anjouan, compte tenu de l’intensité du peuplement et de la nature du relief (pic). Il
y a aussi le morcellement des parcelles agricoles qui empêche toute tentative de production
à grande échelle.
Les trois principaux produits d’exportation (Vanille, Ylang Ylang et Girofle) sont
confrontés à une baisse progressive des prix à l’exportation. La production de la vanille qui
constitue 80% des exportations connaît une tendance à la baisse due à la mévente de la
vanille fortement concurrencée par la vanille malgache et d’Indonésie. Les producteurs ont
cessé de planter de nouveaux vanilliers (éventuellement, ils arrachent les anciens pour les
remplacer par une autre culture) ; En second lieu, la vanille comorienne est concurrencée
par la vanilline de synthèse qui coûte plusieurs dizaine de fois moins chère. L’avenir du
marché de la vanille est conditionné par l’attrait des consommateurs du « naturel » ou «
biologique ». C’est ainsi que les Comores se placent sur le marché du « biologique ».
L’Ylang Ylang deuxième produit d’exportation après la vanille connaît un marché mondial
arrivé à saturation. Les Comores sont premiers producteurs mondiaux ; l’Ylang Ylang est
en surproduction dans la mesure où la production potentielle est de l’ordre de 250 tonnes
par an, pendant que le marché mondial est de 110 tonnes. Les Comores produisent en
moyenne 55 tonnes par an.
Le girofle est le troisième produit d’exportation des Comores. Le marché du girofle est
hautement instable. Le principal consommateur est l’Indonésie (80% du marché total).
Depuis les années 1970, l’Indonésie a étendu sa production de girofle et elle était devenue
exportatrice.
Il y a actuellement une surproduction du girofle au niveau mondial (80 000 tonnes de
production contre une demande de 55 000 tonnes). L’incendie des plantations de girofle
indonésien a changé les donnes. La majorité des girofliers des Comores a été plantée il y a
vingt ans (âge de pleine production).
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La culture vivrière maraîchère est de plus en plus pratiquée, et les quelques paysans
substituent
certaines cultures de rentes traditionnelles (vanille, Ylang ylang, Girofle) à des cultures
maraîchères. La culture maraîchère risque de se heurter à un problème d’insuffisance de
demande intérieure. D’où la nécessité d’étudier la possibilité d’autres débouchés.
Les produits halieutiques
Dans les années 1980, deux projets visant à augmenter la prise de poissons ont été initiés et
avaient obtenu un financement de l’Union Européenne. Un projet thonier d’une durée de 7
ans (1987 à 1995) a fourni une base d’informations scientifiques d’appréciation du secteur
et a permis d’améliorer d’une façon significative les rendements et le savoir-faire des
pêcheurs. Un autre projet relatif au développement de la pêche artisanale avec
l’introduction des embarcations motorisées a permis le doublement de la production des
poissons passant de 6000 tonnes à 13000 tonnes. Ce projet a été couronné de succès ; il
concernait la construction de pirogues, en fibre de verre motorisées dont l’efficacité est
trois fois supérieure à celle d’une pirogue traditionnelle. Les pêcheurs bénéficiaient d’une
formation à de nouvelles techniques, telle que celle de l’utilisation des DCP (Dispositifs de
Concentration du Poisson, sortes d’épaves artificielles) et celle de la pêche à la traîne.
L’objet de ce projet était aussi de diminuer la pression sur les ressources du plateau littoral
(les poissons démerseaux), en surexploitation menaçant les espèces côtières. L’objectif
était alors de développer la pêche des poissons qui migrent au large du plateau continental
(les poissons pélagiques).
La production de poisson est passée de 8 000 tonnes (avant le projet) à 13 000 tonnes
(après le projet). Au niveau des espèces pêchées, les embarcations motorisées ont diminué
la pression sur la côte. Ainsi, 70% des poissons capturés sont des pélagiques (poissons du
large) et 30% des demerseaux (poissons côtiers). Une potentialité de ressources
halieutiques demeure encore inexploitée, ainsi selon la FAO, la capacité de pêche (assurant
le renouvellement) se situe entre 25 000 et 30 000 tonnes pour les pélagiques, et entre 6000
et 10 000 tonnes pour les demerseaux. Aucune pénurie de poisson n’est actuellement
signalée contrairement à auparavant, on constate au contraire une certaine surproduction.
Celle ci se manifeste par une baisse du prix du kilo de poisson qui peut varier de 1000 Fc à
250 Fc selon la période et l’île. Les pêcheurs ont alors tendance à diminuer volontairement
leurs prises quand le prix à la production baisse. Les Comores n’importent
plus de
poissons, mais n’arrive pas encore à exporter, malgré la quantité suffisante. A l’état actuel,
la régulation de la demande de poisson supposerait des capacités de congélation ou de
fabrication de glace. Les installations disponibles actuellement n’absorbent qu’une quantité
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insuffisante de poissons. Dans le cadre des accords de pêche entre la communauté
européenne et les Comores, la contrepartie financière pour les possibilités de pêche par les
bateaux de l’Union Européenne dans les eaux comoriennes est fixée annuellement à 200
millions de Fc.
L’élevage
Contrairement au poisson où les Comores sont autosuffisantes, la viande est encore en
bonne partie importée de Madagascar, de Mombassa et d’Europe. L’élevage des bovins est
pratiqué en symbiose avec l’agriculture. Elle est très peu productive, et souvent réduite à
satisfaire aux propres besoins occasionnels familiaux (coutumières…). Son développement
risquerait d’entrer en conflit avec la production agricole. Les Projets de développement de
l’élevage bovin n’ont pas eu un grand succès.
Une opération d’«embocagement» qui consistait à clôturer les champs par des haies
susceptibles de nourrir les bovins. Cette nourriture provoquait la maladie de « gros ventre »
qui tuait les bovins. L’élevage des volailles semble être plus approprié au contexte
comorien, malheureusement, le coût de production est assez élevé (coût de l’électricité, des
matériels de production …) ainsi les poulets importés de l’extérieur reviennent moins cher
que ceux produits sur place.
B- Descriptif de l’économie nationale
Caractéristiques de l’économie comorienne : Economie peu compétitive
L’économie comorienne est souvent citée comme étant non compétitive comparativement
à celles des autres pays de la région, notamment Madagascar et Maurice. Un des aspects de
la compétitivité est le coût salarial (il est aussi sujette à discussion dans la mesure où la
productivité pourrait différer). Comparés à certains pays concurrents, en 1992 (avant la
dévaluation) le coût du travail aux Comores était de 3 à 4 fois celui de Madagascar, 2 fois
celui de l’Inde, 30% plus bas que celui de la Thaïlande, et à peu près la moitié de celui de
Maurice, où la productivité est à peu près 4 fois celle des Comores. La dévaluation de 1994
a été une opération purement nominale. L’augmentation des prix s’est totalement
répercutée sur les salaires dans le secteur privé. Ainsi selon une petite enquête menée
auprès des opérateurs privés, les coûts salariaux du secteur privé aux Comores ont presque
doublé après la dévaluation.
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Capacités de production quasi inexistante
Les moyens de production sont presque en totalité importés. Le choix de ceux ci ainsi que
la technologie appropriée fait généralement défaut et ne correspond pas exactement au
souhait de l’investisseur. Les entrepreneurs éprouvent beaucoup de difficultés à assurer la
maintenance et l’entretien des moyens de production en raison du caractère aléatoire de
l’approvisionnement des pièces de rechanges. Le cas le plus frappant cité est celui des
unités de transformation des cultures de rente (vanille, ylang…) dont la vétusté du matériel
a entraîné une baisse de rentabilité.
Une étude réalisée par le projet AIEB (Appui aux Initiatives Economiques de Base),
financé par le FIDA, sur l’identification des potentialités entrepreunariales en milieu rural
confirme l’existence de nombreuses idées de projets difficilement réalisables en raison de
la méconnaissance par les promoteurs des technologies adaptées. L’absence de référence
technologique ainsi que l’impossibilité de procéder à un transfert technologique bloque les
entrepreneurs potentiels et rend complexe la traduction des idées de projet en réalisation
concrète.
Le coût de la main d’œuvre est généralement considéré comme relativement cher aux
Comores par rapport à certains pays de potentialités égales (Madagascar, Inde …).
Les contraintes intérieures
L’infrastructure routière ne couvre pas la totalité du pays. Le réseau routier couvre
83% des localités. Plusieurs zones de forte production agricole sont encore enclavées
limitant ainsi le transport des produits et la mise en valeur de ces zones. Sur les trois îles,
on estime à près de 17% les localités qui ne sont pas connectées par le réseau routier. Les
quelques routes existantes et les voiries urbaines souffrent d’une sinuosité dont
l’élargissement sera difficile compte tenu des constructions qui bordent de part et d’autre
ces routes. Elles sont mal entretenues et sont très vulnérables des intempéries.
Le seul aéroport international de la Grande Comore dispose d’un service au sol très limité
et d’une capacité d’accueil de gros porteurs insuffisante pouvant faire face à un trafic
aérien intense. De grands travaux viennent d’être menés, grâce à la coopération chinoise.
Les aéroports secondaires sur les deux îles (Anjouan et Mohéli) accueillent des petits
avions de type ATR (d’une vingtaine de place) et ne sont pas en mesure d’accueillir des
Boeings, ni d’assurer des trafics nocturnes. Ces contraintes limitent considérablement les
trafics aériens entre les îles et de ces îles vers d’autres destinations.
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Le seul port en eau profonde se situe sur l’île d’Anjouan. Celui ci n’ayant pas bénéficié
d’une étude d’impact préalable est dans un état d’ensablement qui pour assurer un trafic
normal, nécessite des opérations fréquentes de désensablement ou la déviation du cours
d’eau déversant dans le bassin du port pour éviter un ensablement ultérieur.
Le coût de transbordement à Moroni (80% du trafic maritime) est au moins de trois fois
plus cher que celui pratiqué dans les autres pays de la région océan indien.
Le port de Moroni nécessiterait, pour que les services portuaires soient améliorés, la
création d’une gare maritime qui permettrait de séparer le trafic inter île du trafic
international ainsi qu’une amélioration des conditions de déchargement.
De gros travaux allant dans ce sens sont prévus par l’actuel Gouvernement SAMBI.
Le réseau téléphonique couvre seulement les zones urbaines (21% des localités). Le coût
du téléphone est l’un des plus cher de la région, soit 75 Fc la minute. Il est assuré par une
société nationale des postes et télécommunications. Les approvisionnements matériels et
réseau international utilisé proviennent de France Télécommunication.
L’électricité et l’eau sont des contraintes réelles au développement du pays. La noncouverture du pays par le réseau électrique limite non seulement la production mais aussi
le stockage des produits primaires périssables (poisson, produits de la pêche …etc).
Sur l’ensemble du territoire, 41% des localités sont connectés au réseau électrique. Le coût
élevé de l’électricité par rapport à ceux des pays voisins est un handicap au développement
des investissements.
L’eau, source vitale de la population est manquante ou insalubre pour une bonne moitié de
la population. Seulement 6% des localités ont accès à l’eau. Elle est non seulement vitale
pour la population, mais aussi indispensable pour l’irrigation de certaines régions agricoles
touchées durant une bonne partie de l’année par la sécheresse. Dans les deux autres îles
(Anjouan et Mohéli), le problème de l’eau ne se pose pas en terme de disponibilité, mais
plutôt en terme de réseau d’adduction d’eau inadapté aux besoins de la population et aussi
en terme d’ouvrage d’assainissement des eaux pluviales. Elle constitue la priorité numéro
un de l’actuel gouvernement en matière de développement.
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Les Contraintes extérieures : L’Aide Publique au Développement (APD)
L’Aide Publique au Développement est un des leviers de l’économie comorienne. Elle
constitue une contrainte extérieure d’une importance capitale. L’APD représente 15 à 20%
du PIB. Pendant les périodes d’Ajustement Structurel, l’aide publique au développement
finance aussi le déficit budgétaire annuel à hauteur de 10 à 15% du budget pour éponger
l’équivalent de 2 à 4 mois de salaires.
L’aide publique finance à hauteur de 80 à 90% le Programme d’Investissement Public
(PIP). A ce titre, la quasi-totalité des investissements publics est financée par l’extérieur.
Evolution de l'aide extérieure par type d'assistance, 1996-1999 (milliers de $)
La dévaluation de 1994 n’a pas eu un effet d’augmentation en terme nominal de l’aide
publique au développement en général, et de l’investissement public en particulier. Ainsi
en 1994, les investissements publics ont été réduits de 39% par rapport à 1993 en termes
réels.
Le transfert de la diaspora
Le transfert de la diaspora constitue pour une grande partie de la population vivant surtout
sur la grande île, une des principales sources de revenu des ménages. Il contribue d’une
façon significative à la formation des revenus des ménages et à l’origine des divers
investissements à caractère sociaux et à des financements communautaires.
Les revenus de transfert de la diaspora comorienne sont menacés à la baisse avec la
deuxième génération. Le transfert de la diaspora risque de diminuer dans la mesure où les
enfants nés à l’extérieur et ayant vécu en dehors des Comores n’auront pas les mêmes
obligations culturelles d’envoi de fonds que l’actuelle génération. Les restrictions que
connaissent actuellement les candidats à l’émigration vers la France (principale destination
de la diaspora) laissent présager que le transfert de fond de la diaspora aura une tendance
future à la baisse.
Le Poids de la dette extérieure
La dette extérieure comorienne constitue un lourd fardeau et handicape sérieusement le
développement économique du pays. Trouvant l’origine de son expansion dans les grands
projets d’infrastructures routiers et portuaires des années 1980, la dette extérieure en 1983
équivalait à la richesse nationale.
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Le tourisme
Le tourisme est une des potentialités économiques des Comores, mais non encore exploité
suffisamment. Le coût assez élevé des transports aériens n’encourage pas les touristes à
venir aux Comores. La faible capacité d’accueil (700 chambres) est également une
contrainte de taille au développement touristique.
La non-fréquence des liaisons aériennes inter île, a beaucoup limité le tourisme dans les
autres îles que la Grande Comore. Le tourisme étant réduit actuellement au mono-produit
balnéaire, Ce qui positionne les Comores en concurrence avec presque toutes les
destinations insulaires tropicales. L’accroissement de la part des marchés implique donc
des coûts de commercialisation élevés.
Comme vous pouvez le constater, l’économie comorienne est une économie de subsistance
héritée de la colonisation. Elle est très peu productive et tire ses principales ressources de
l’exportation des produits agricoles de rente. Sans aucun doute elle a atteint ses limites car
nos exportations de produits de rente ont amorcé une tendance à la baisse ces dernières
années. Ainsi, en 1969, nous exportions 1,3 milliards de Fc contre 2,1 milliards
d’importations. En 1989 (soit vingt années plus tard), nos exportations avaient atteint 5,7
milliards. Aujourd’hui (trente années après), nous n’exportons plus que 3,7 milliards de Fc
(1998). Et pendant ce temps, nos importations continuent à augmenter jusqu’à atteindre 20
milliards de Fc(1998).
Les ressources issues de nos exportations ne peuvent plus à elles seules financer nos
importations (seulement 8,5% de couverture), c’est ainsi que les transferts privés et publics
deviennent une ressource de première nécessité. Les transferts privés représentent près 30
milliards de Fc par an selon une étude faite par Matisse1. Quant aux transferts publics, à
dominance d’aides publiques au développement, ils ont atteint 10 milliards en 1998. Notre
système économique actuel fonctionne grâce à trois leviers: Les exportations des produits
de rente, l’aide internationale et le transfert de fonds des privés (majoritairement de la
diaspora comorienne de France). Chacun de ces leviers a un avenir incertain: les
exportations font face à la dévalorisation des produits de rente, l’aide publique suit une
tendance à la baisse, le transfert de la diaspora risque de diminuer avec la deuxième
génération.
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C- L’état sanitaire et l’emploi
1- L’état sanitaire
La part allouée à la santé s’élève à environ 10% du budget de l’Etat. Ce chiffre est
important et manifeste un intérêt réel pour la santé. Cependant il faut souligner que ce
budget est juste suffisant pour rémunérer les fonctionnaires et financer les évacuations
sanitaires, et n’est donc pas en mesure de couvrir les autres dépenses liées aux
investissements pour les constructions et équipements hospitaliers. De ce fait les centres de
soins, sauf des grandes villes, sont peu fréquentés.
De plus, la gestion des ressources humaines et matériels existants est d’une irrationalité
telle qu’elle frise l’absurde. A titre d’exemple notons que la quasi-totalité des médecins est
concentrée dans les trois hôpitaux de référence, implantés dans chaque île, laissant à
l’abandon les postes de santé périphériques.
Ainsi, même avec une couverture sanitaire jugée acceptable par les spécialistes, la qualité
des soins laisse beaucoup à désirer, sauf pour une rare minorité habitant la ville principale.
Cependant au niveau des soins primaires, des efforts significatifs ont été réalisés
notamment en matière de vaccination.
Le taux de croissance démographique est de l’ordre de 3,3%. A ce rythme, en 2050, les
Comores compteront 3,5 millions habitants.
Cette démographie galopante engendre un exode rural massif ; ainsi Moroni, la capitale, a
vu sa population tripler en l’espace de 22 ans, passant de 6545 habitants en 1958, à à17
267 en 1980. Cette situation amplifie le problème de logement en l’absence de tout plan
d’urbanisation efficace et réfléchi et de moyens adéquats. L’urbanisation anarchique à
laquelle on assiste provoque l’aggravation des mauvaises conditions d’hygiène, surtout
dans ce contexte caractérisé par la pénurie d’eau.
2- L’emploi
La structure de l’emploi aux Comores est typique des pays les moins avancés puisque le
secteur primaire occupe de loin la grande majorité des personnes actives.
Le recensement officiel de 1966 indique que les activités les plus importantes sont
l’agriculture, la sylviculture et la pêche. Ces domaines englobent 69% de la population
active.
Toujours selon cette même source, la production artisanale concerne 14% de la population
active. Cependant, toutes ces activités relèvent surtout du secteur traditionnel avec des
moyens techniques rudimentaires.
18
La situation n’est guère différente de nos jours puisque ce secteur n’a que très peu évolué,
entre 1960 et 1980. La femme y occupe une place prépondérante avec 67% des emplois
agricoles en 1966 et 25% dans l’artisanat.
Les femmes sont par contre sous-représentées dans le secteur salarié. En 1980, à peine
16% du personnel des services de l’Etat et 8% des travailleurs qualifiés étaient des
femmes.
La quasi-totalité des travailleurs engagés dans le secteur des services sont en fait employés
par l’Etat. Ils représentent 32% de tous les emplois de l’Etat.
Quant à l’industrie, elle reste très peu développée, occupant seulement 5% de la population
salariée. De fait, dans leur grande majorité, les établissements sont de petite taille, à la
limite de l’artisanat. Les sociétés les plus importantes sont essentiellement commerciales
avec quelques rares activités industrielles.
Sur l’effectif total des salariés, 17% des travailleurs étaient employés à titre temporaire,
dont 16% dans le secteur public et 20% dans les entreprises privées.
La sous- qualification est légion. Tous les secteurs sont touchés. C’est ainsi qu’en 1980,
seuls 8% des fonctionnaires de rang supérieur des catégories d’emploi 1 et 2 avaient suivi
un enseignement supérieur, tandis que 55% n’ont pas dépassé le niveau primaire ou du
collège.
Dans la totalité des services publics, à peine 1% de l’ensemble du personnel de l’Etat avait
suivi un enseignement supérieur.
Dans le secteur privé, la proportion de personnel relevant des catégories 1 et 2 et ayant un
niveau universitaire est plus élevé avec 20% des salariés.
Ce manque de personnel qualifié est compensé par l’attribution d’un grand nombre de
postes à des étrangers. A titre d’illustration, en 1980, 45% des postes de cadres, 52% des
postes d’agents de maîtrise et 8% des postes d’employés de bureau, de commerce et de
compatibilité sont occupés par des non autochtones.
Au total, les salariés ne représentent que 20% de la population active.
A cela il faut ajouter qu’il existe une disparité des salaires entre la campagne et les viles ;
les salaires urbains étant en moyenne de 37% plus élevés que ceux des ruraux.
Cette situation favorise l’exode rural déjà important et augmente le sous-emploi dans les
villes où les employés de l’administration subissent d’énormes retards de paiement des
salaires.
19
Les revenus ont peu évolué au fil des ans, alors que l’on assiste à des hausses vertigineuses
des prix à la consommation, hausses estimées, de source officielle, à 69% entre janvier
1980 et janvier 1983.
En effet, d’une part le salaire minimum reste inchangé à 10 000 CFA par mois ( soit 30€)
dans le secteur public depuis 1973.
D’autre part, en 1983 un ouvrier non qualifié dans le secteur du bâtiment privé, gagne
environ 300 CFA (1€) par jour.
Ce secteur avec celui des travaux publics occupe 5% de l’ensemble des emplois et 48%
dans le secteur public.
Le contexte socio-économique est caractérisé par une récession constante amplifiée à partir
de 1985. Cette situation s’explique notamment par une paralysie de l’activité du secteur
privé en raison du gel des comptes particuliers du Trésor Public, de la baisse des
investissements et du ralentissement de la consommation locale, mais aussi par une gestion
controversée des Sociétés d’Etat. Cette situation a amené les autorités de l’époque à
engager un processus de négociation avec les institutions de Bretton Woods (Banque
Mondiale et Fonds Monétaire International) pour la mise en place d’un plan d’Ajustement
Structurel. La mise en pratique de ce plan consiste en la diminution des dépenses publiques
et notamment de la masse salariale et par la liquidation ou la privatisation de certaines
sociétés d’Etat.
Les salariés licenciés par la fonction publique ( premier employeur du pays) ne peuvent
malheureusement pas se faire embaucher dans le privé. La cause principale est la rareté des
investisseurs potentiels dans ce secteur.
En effet, les détenteurs de capitaux nationaux ont plutôt tendance à placer leurs fonds à
l’étranger, dans le négoce ou l’immobilier. Ces pratiques ont l’avantage de procurer des
profits à court terme et sans risque, comparés aux investissements.
20
Partie II- Le terrain de stage
Pour mener à bien mon stage; je me devais d’entreprendre des recherches pour mieux
connaître ce pays dans toutes ces latitudes. Un travail que j’ai pu mener à bien grâce aux
différentes rencontres qui m’ont orienté vers les personnes ressources susceptibles
d’alimenter ma réflexion.
Un travail qui s’est fait en plusieurs temps : lectures des documents, rapports et plan de
développement ; rencontres et travail de recherche auprès des autorités (structuration,
programme de développement, les partenaires …).
De nombreuses visites sur le terrain :
- Associations et ONG
- Lieux Cultuelles et Culturelles
- Participation aux cérémonies coutumières
Avec comme objectifs constants : Voir ; entendre ; observer ; faire une remontée
d’informations sur les besoins et attentes des populations et aussi connaître au mieux le
mode d’organisation de la société comorienne (structures traditionnelles et associatif).
Un premier constat, les Comores sont une société associative par essence ou des structures
formelles ou informelles tentent de répondre aux défaillances de l’Etat.
I- Le secteur associatif
Mes visites sur le terrain et les enquêtes menées m’ont permis de mettre en évidence les
quatre points suivant :
1- La mobilisation
2-Les Disparités
3-La démarche du Projet
4- La démarche fédératrice
21
1-La Mobilisation
Nous avons pu constater une forte mobilisation et une réelle implication des communautés
villageoises, notamment parmi les jeunes, dans la démarche de développement. Cette
démarche s’inscrit dans une dynamique associative qui s’articule autour des notions de
solidarité, d’entraide, de bénévolat.
En effet, à quelques exceptions près, le tissu associatif s’appuie largement sur le bénévolat,
les bénévoles sont aussi bien les jeunes scolarisés ou sortis du système éducatif que des
personnes ayant une activité professionnelle ou non.
Les associations anticipent sur la réponse des bailleurs de fond et se lancent dans un certain
nombre de projets de grande ampleur sans obtenir au préalable une garantie de
financement.
On constate alors des projets qui n’arrivent pas à terme.
L’identification des besoins est mal maîtrisée ce qui entraîne une redondance dans les
projets. En outre le bénévolat seul a des limites pour le fonctionnement des associations.
2- Les disparités
Tous les villages n’ont pas le même niveau d’équipement, les disparités sont grandes entre
les villages ruraux et ceux du littoral. Une association de Moroni dispose d’un atelier
informatique et d’une télévision alors qu’un village des hauteurs d’Itsandra ne possède pas
de une bibliothèque opérationnelle, seuls les murs bruts sont édifiés.
Par contre, une association de Mohéli dans un village de 900 habitants dispose : Un atelier
de menuiserie ; Soudure ; Un véhicule à usage de taxi ; Un groupe électrogène ; Une
épicerie, d’une pharmacie, d’un dispensaire ; Une entreprise de bâtiment, d’une
bibliothèque.
Alors que dans un gros village de 6 000 habitants à Ngazidja on ne dispose que d’une
maison rudimentaire en tôle servant de siège à l’association pour des cours de vacances,
d’alphabétisation, les danses folkloriques, le théâtre.
La disparité s’exprime également dans l’encadrement des associations.
3-La Démarche de projet
L’élaboration des projets, et leur mise en œuvre sont très bien intégrés par les associations.
Cependant certains semblent ne pas tenir compte des capacités de réalisation, la répartition
des clés de financement entre les bailleurs de fonds et les associations engagent souvent
une mobilisation financière trop importante pour la trésorerie.
22
La présence de plusieurs associations dans un même village entraîne des conséquences
néfastes, de projets redondants et gaspillage des moyens, telle que nous l’avons perçu, la
mobilisation de certaines associations se caractérise par des insuffisances méthodologiques
et la non maîtrise de la dimension temporelle.
La plupart des projets s’inscrivent dans une dimension socioculturelle, le volet économique
et rarement pris en compte par les associations qui pourraient par ce biais, rendre pérennes
leurs actions de développement.
Les écueils et les manques constatés dans certains villages trouvent une réponse dans la
volonté de certaines associations de se fédérer. Cette mise en réseau constitue parfois un
relais entre les bureaux des associations et certaines personnalités du village.
Des relations informelles s’établissent entre les différentes composantes de la communauté
villageoise.
Des projets communs sont ainsi identifiés et menés à bien dans l’intérêt de tous. Il y a une
plus grande cohérence dans la démarche de développement communautaire inscrit dans
une démarche participative.
Dans nos prises de contacts avec les différentes associations nous avons relevé un certain
nombre d’attentes exprimées par les associations villageoises.
Nous avons répertorié quatre rubriques importantes :
-Le positionnement de l’Etat
-La prise en comptes des problèmes sociaux
-L’encadrement technique et aides diverses
-L’ouverture vers l’extérieur
Le positionnement de l’Etat
Dans leurs discours, les associations ont exprimé le souhait que l’Etat apporte davantage
son soutien aux associations qui souhaitaient développer leur production afin de bénéficier
de rentrée d’argent utile au financement de projets.
Le deuxième point concerne, la reconnaissance attendue par les associations dans le travail
qu’elles mènent au quotidien.
Par exemple certaines associations souhaitent voir une plus grande participation de l’Etat
dans leurs projets.
23
La prise en compte des problèmes sociaux
Les responsables d’associations estiment que malgré les efforts fournis, leurs actions
présentent des limites pour mener un développement réel.
Ainsi par exemple, elles se sentent incompétentes pour apporter une réponse aux
problèmes de chômage liés notamment à l’importance de jeunes qui sortent du système
scolaire sans formation ni qualification.
Par ailleurs le nombre important de bacheliers qui sont dans l’attente d’une possibilité pour
poursuivre des études dans une université à l’étranger est sans cesse croissant.
Par rapport à ce point les souhaits sont de deux ordres :
Soit le développement des capacités d’accueil de l’université des Comores.
Soit l’attribution d’un nombre plus important de bourses pour l’enseignement supérieur à
l’étranger
Encadrement technique et aides diverses
Lors des différents rencontres que nous avons eues avec les associations villageoises, elles
souhaiteraient bénéficier d’un encadrement technique dans la réalisation de leurs projets.
Les associations demandent les formations suivantes :
- Chef de projet
- Animateurs
- Gestionnaires
- Techniciens dans différents domaines
Elles sollicitent aussi une aide au fonctionnement et la maintenance de leurs projets déjà
réalisés, notamment en ce qui concerne les projets importants tels que :
- adduction d’eau
- protection de l’environnement
Une méconnaissance des différentes possibilités de financement empêche souvent d’avoir
une démarche optimale dans la recherche de partenaires financiers. L’une des propositions
souvent émise est le regroupement des associations sur le plan national.
24
L’ouverture vers l’extérieur
Dans les discours recueillis lors de nos rencontres avec les associations, nous avons pu
entendre les souhaits exprimés par leurs membres ainsi que les responsables sur les
échanges à développer avec l’extérieur.
Ils estiment que c’est pour eux un moyen de mieux comprendre ce qu’ils sont entrain de
mettre en œuvre en partageant avec d’autres qui sont dans la même démarche qu’eux.
De plus ils ont un sentiment d’isolement dans la zone Océan Indien.
Sentiment renforcé par la difficulté d’obtenir un visa pour se rendre à la Réunion que cela
soit pour des visites familiales, de soins, de stage ou d’études supérieures.
Ces échanges pourraient selon leurs propositions revêtir différents caractères :
-
Jumelage entre les villes
-
Déplacements de groupages (Jeunes)
-
Voyages d’études ou stages en vue d’appréhender une pratique ou technique
nouvelle.
Descriptif : Fonctionnement des associations
Dans toute communauté villageoise on assiste à une multitude d’organisations plus ou
moins structurées qui participent tant bien que mal au développement.
A l’origine on trouve des associations musicales de quartier pour arriver à des fédérations
consacrées au développement communautaire.
1- Associations traditionnelles
Association musicale hommes et femmes
2- Associations de jeunes
Coopératives scolaires ; associations sportives ; association de développement
économique et Scout-International ; associations musicales
3- Association de femmes
On constate par ailleurs l’influence des notables et des religieux (ce sont des associations
souvent informelles).
Deux démarches différentes apparaissent dans le fonctionnement de ces associations au
sein même de la communauté, mais aussi dans leur relation avec les pouvoirs publics et les
bailleurs de fonds.
25
1- Dans le cas d’une démarche fédératrice formalisée auprès du FADC
Chaque organisation est perçue comme un département appartenant à la fédération qui se
charge de les présenter auprès des bailleurs et de superviser toutes les réalisations.
Ainsi, elle recueille tous les projets, détermine ceux qui sont prioritaires et une fois le
financement trouvé elle associe chaque département à la réalisation.
2- Dans le cas d’une démarche fédérée non formalisée auprès du FADC
Chaque organisation fonctionne comme une association à part entière et indépendante.
C’est là où on assiste par exemple à une compatibilité plus ou moins constructive entre
associations musicales traditionnelles de quartiers qui rivalisent pour les réalisations :
-l’une construit une école
-L’autre, un dispensaire, ainsi de suite en passant par la construction des foyers, du
bétonnage des routes…
Dans le souci de dépasser ce clivage « socio -géographique » les associations de
développement (jeunes) rassemblent les jeunes des deux parties et lorsqu’elles arrivent à
inclure les notables, elles peuvent ainsi faire participer toutes les organisations de la
communauté dans la réalisation des projets de développement : écoles, ponts, adductions
d’eau …etc.
3- Dans le cas d’une démarche auprès des bailleurs de fond
Deux options sont à retenir :
a- Les associations peuvent s’adresser à l’Etat par le biais du Ministère de la Santé,
de l’Environnement, de l’Education, de la Jeunesse et des Sports qui les orientent et les
guident au besoin vers les filiales des Nations. Unies (OMS, UNICEF, FNUAP…) ou de
l’Union Européenne, sur des projets pré-déterminés par ces derniers touchent les domaines
suivants : Environnement, santé, éducation, et des activités génératrices des revenus (
agricultures, petit élevage, adduction d’eau…) dans ce cadre, et une fois le projet en
marche, l’Etat joue le plus souvent un rôle d’observation.
b-Les associations peuvent directement s’adresse aux bailleurs de fond et c’est le
cas du F.A.D.C. qui demande la participation de toute la communauté par la création d’un
comité de pilotage représentant toutes les organisations, laquelle participation s’exprime
par un apport de 20% sur le montant du projet et par l’entretien de l’édifice. A noter qu’un
projet excédant 300 Millions demande l’aval de la banque mondiale, principal financier de
cet organisme.
26
DECRIPTION DU MECANISME DU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE
Il existe trois mécanismes de financement qui peuvent concerner soit :
Une association fédérale formalisée ou non
Directement une association
Ministères
Bailleur de Fond
FADC
Autres
Financeur
Association
de
femmes
Association
des
Jeunes
Espace
village
Notables
Religieux
Association
traditionnelle
27
Association
Fédératrice
II- Une expérience pilote : Groupement pour une société d’économie solidaire : DLM
–Djumba La Massiwa- (le palais des îles) 2002 à nos jours
A l’origine, un jeune sociologue et Acteur franco-comorien s’installe à Moroni après 26
ans de vie en France. Ce dernier connaît bien le terrain ; il a été l’initiateur de la
dynamique associative aux Comores et en France depuis 1985, soutenu par la suite par les
différents partenaires des Comores dont les Nations Unies.
Un des temps forts a été l’organisation du premier séminaire national sur le rôle des ONG
dans le développement socio-économique en 1990, financé par les Nations Unies.
Parmi les résultats de cette étude, outre le fait de réaliser une photographie sur le monde
associatif et l’impact de la coopération internationale sur le bien être de la population ;
différentes initiatives ont abouti entre autre à la mise en place du FADC –Fonds d’appui au
développement communautaire- ; du centre Mavouna à Moroni (pépinière d’entreprises)
et à l’ouverture de la MECK –Banque communautaire-.
Auparavant, cet acteur a produit une thèse en 1992, à l’Université Lumière Lyon II
intitulé : « Pour une contribution du mouvement associatif au développement socioéconomique des Comores » ; ce qui lui a permis de posséder les différents outils pour
mieux entreprendre.
Le projet DLM initiait en 2002, consistait en la mise en place d’un jardin botanique
(promotion des plantes médicinales) avec plusieurs espaces liés entre autre à la culture et
au tourisme (voire tableau joint page 31).
La démarche de DLM est de partir des richesses et du savoir-faire local (souvent dénigré :
le complexe de la goyave de France) autant que faire ce peut.
Tout salarié de DLM se devait d’être polyvalent et être en formation continue en
permanence (deux axes : technique lié au poste et instruction civique).
Par ailleurs le chantier et notamment pour l’aménagement du site, a bénéficié d’une
pratique d’antan, dénommé « Msaanda ». Ainsi au-delà des salariés (15) ; tous les week
end une vingtaine de personnes venait travailler sur le site en solidarité et bénévolement ;
en contre partie un repas est organisé en commun.
Le chantier a durée toute l’année 2002 et l’ouverture de DLM a eu lieu en janvier 2003 ;
devenu en un temps une référence dans la capitale des Comores ; le départ de son initiateur
en juillet 2005 a limité son essor.
28
Comme pour de nombreuses initiatives économiques menées sous le régime AZALI (0206), loin d’encourager les promoteurs, le régime mit tout en œuvre pour nuire à ces
promoteurs : Pressions psychologiques; confiscation de bien dont une voiture neuve,
matériel
et équipement informatique; instrumentalisation de la justice pour intimider
…etc.
Groupement pour Société d’Economie Solidaire
-
DLM -
DJUMBA LA MASSIWA
PDG
Conception / Orientation
CA / AG
Conseil
d’Administration
COMITE D’ENTREPRISE
Groupement d’achats- Gestion Sanitaire et
sociale
Comité scientifique : Recherche - Action
COMITE DE
GESTION
Gestion / Suivi /
Evaluation
DLM SECURITE
Production et vente de
produits
Sécurité Interne et Externe
DLM
AGRICOLE
DLM MARCHE
DLM EMPLOI
DLM RADH
Gestion du Personnel
et Formation
M’DJALI
« L’étincelle des
Comores » : Site Net –
Radio Télévision et Presse
écrite
Continue
RESTAURATION
DIVERTISSEMENT
ANIMATION
DLM SPORT
29
TTTTTTT
HEBERGEMENT
III- Ministères de tutelle
Le choix du Ministère chargé de la Santé, de la solidarité et de la promotion du genre ainsi
que celui en charge du Territoire et de l’Infrastructure, de l’Urbanisme et de l’Habitat n’est
nullement anodin. Effectivement, à la lecture des orientations politiques du Président
SAAMBI nous nous rendons compte que demeure sa priorité le capital humain. Ce capital
humain doit bénéficier d’amélioration des conditions de vie qui se traduisent sous deux
formes essentielles la Santé d’une part et d’autre part le cadre de vie. Par ailleurs, l’action
de chacun des Ministères convergent à travers des programmes et actions globalisant dont
le contenu mérite d’être exposé, du fait de leur caractère transversal.
Présentation des Ministères de tutelle
1- Le ministère de la santé
Nous nous intéresserons davantage à un modèle de médecine de proximité via le
fonctionnement des districts sanitaires. Effectivement, au vu du nombre de moyens 1 répartis
sur l’ensemble du territoire, il semble plus opportun de concentrer notre étude sur ce point.
a- Diagnostique sur la situation sanitaire de proximité
De manière générale, la gestion des districts sanitaires2 est défaillante malgré le fait que
69% ont déclaré avoir un comité de gestion fonctionnel. En effet, par rapport aux normes,
ils ne réalisent que 23% des réunions de staff, 23% de monitorage et 40% des activités de
supervision. En plus, il n’y a que 13% des districts qui disposent de plans annuels de
travail et seulement 13% qui ont été impliqués dans des activités de recherche.
La contribution des districts sanitaires est très mitigée. En effet, les formations sanitaires
de district s’occupent très peu , voir pas du tout du le dépistage du VIH, ne disposent pas
non plus de moyens pour assurer la prise en charge des urgences obstétricales.
La formation dans le secteur sanitaire bénéficie
d’une relative bonne accessibilité
géographique près de 100% dans un rayon de Quinze (15) km, les formations sanitaires ne
disposent pas du personnel et de l’équipement requis. Par contre 73% des centres de santé
de district travaillent dans des bâtiments convenables.
Annexe 1- Données chiffrées sur l’ordre national des pharmaciens, médecins, chirurgiens dentistes et
biologistes médicaux des Comores entre 2004 et 2006 (sources OMS et Ministère de la Santé)
1
2
Annexe 2- Carte Sanitaire des Comores
30
S’agissant des ressources humaines, seulement Trois (3) districts sur Quinze (15), soit 20%
des districts disposent d’équipe cadre complète mais d’aucun médecin spécialisé en santé
publique. Il a été, également, relevé que le ratio personnel/population au niveau des
districts sanitaires est nettement inférieur à la moyenne nationale et que le personnel est
très mal réparti entre les districts.
Au niveau des ressources financières, les recettes issues du recouvrement des coûts sont
relativement importantes. Elles constituent 64% des ressources financières des centres de
santé de district. L’essentiel de ces ressources financières est utilisé pour le paiement de
salaires ou d’indemnités du personnel (47%) et pour le renouvellement du stock de
médicaments essentiels (32%). Il n’y a que 13% de ces ressources qui sont octroyées au
fonctionnement courant des centres de santé.
Quant à la performance, aucune formation sanitaire de district n’offre la totalité du Paquet
Minimum d’Activités. Les formations sanitaires fonctionnent donc partiellement avec 32%
qui ne mènent que des activités curatives.
b- Propositions et suggestions
Compte tenu d’un bilan lourd relatant une situation sanitaire des plus déplorables. Il est
apparu nécessaire de dresser des pistes de réflexion :
La nécessité de restructurer le système de santé de district pour qu’il soit fonctionnel.
Concrètement, il conviendrait de créer de plus grands districts autour des hôpitaux et
centres de santé existants, et de les doter de véritables équipes de santé en mesure d’assurer
la planification et la gestion des activités de santé des districts.
Faire en sorte que l’Etat, aussi bien au niveau des îles autonomes qu’au niveau national,
et les collectivités locales, contribue mieux au fonctionnement des districts sanitaires
Réexamen du recouvrement des coûts de manière à alléger le coût de la santé et à mieux
orienter l’utilisation des ressources financières des districts
- Réviser la carte sanitaire pour ramener les districts à une dimension raisonnable. Ainsi,
on pourrait avoir trois districts à Ngazidja, trois à Ndzouani et un à Mohéli soit 7 districts
de santé au lieu de 17 actuellement. Chaque district comprendra un hôpital , des centres de
santé et des postes de santé.
- Réglementer la tarification des prestations et de l’utilisation des recettes du recouvrement
des coûts au niveau des formations sanitaires et faire appliquer des tarifs accessibles aux
populations. Les recettes des formations sanitaires doivent contribuer en priorité au
financement de leur fonctionnement courant.
31
- Doter les formations périphériques de lignes budgétaires avec une gestion décentralisée
dans les lois de finances des îles autonomes pour leur fonctionnement courant. Cette
mesure est plus facile à prendre quand les districts se réduiront à sept comme proposé.
- Renforcer les capacités techniques des conseils d’administration des Centres de Santé de
District en mettant plus d’accent sur la responsabilisation des collectivités locales dans la
gestion des formations sanitaires. Les préfets et les maires devront faire partie des conseils
de gestion des centres de santé de district qui couvrent les localités relevant de leur
responsabilité.
2- Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Infrastructure, de
l’Urbanisme et de l’Habitat
La mission qui m’a été confiée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de
l’Infrastructure, de l’Urbanisme et de l’Habitat consistait à partir d’un diagnostique de la
situation du logement aux Comores et d’inventorier les pistes de concrétisation du projet
de résorption de l’habitat insalubre. Pour ce faire, j’ai participé à la recherche de soutiens
humains et logistiques, repérer les dispositifs existants pouvant contribuer à cette
reconstruction.
a- Diagnostique
La majorité des Comoriens vivent dans des conditions d’insalubrité entraînant des
difficultés d’hygiène et favorisant toute sorte de maladie et en particulier chez les enfants.
Cet état de fait favorise l’oisiveté et ainsi le manque de productivité et de création de la
population et de ses dirigeants.
L’objectif de ma prospection est double :
- Créer les conditions pour que le peuple comorien vive dans des habitats décents et ainsi
participe activement à la reconstruction de son pays.
- Eliminer progressivement les bidonvilles existants aux Comores
La démarche que j’ai choisi d’employer se décline de la façon suivante :
-
Faciliter l’accès au logement des populations à faible revenu
32
-
construire des petites maisons familiales, avec une sensibilisation d’une culture du bien
vivre et de l’habitat, mené par un petit centre commercial en étage, un parc, des espaces
verts tout en respectant l’environnement et la beauté des sites.
-
développer le sentiment de Nation (confiance en soi) à partir du vivre ensemble
harmonieusement permis par la conception et la disposition des logements.
-
mettre en valeur des produits locaux dans des lieux de vente aménagés (centre
commercial) des milieux et des dynamiques de développement durable dans le cadre de
projets socio-économiques et commerciaux collectifs.
-
valoriser les produits et matériaux locaux et démontrer qu’ils ont les potentialités de s’
en sortir à partir de leur savoir-faire encore négligé. Mes expériences de plus de vingt
ans et mon réseau de connaissances m’assurent de la faisabilité de ce type de projet :
trouver les voies et moyens pour l’éradication des logements insalubres aux Comores,
aider à l’élaboration du cahier de charges.
b-Pistes de réflexion pour une réalisation
Il est nécessaire de mettre en place une équipe de coordination pouvant comporter entre
autres :
- des architectes
- des urbanistes
- des sociologues
- des Socio-économistes
- des techniciens en bâtiment
ayant une ouverture intellectuelle plurielle sur la conception des logements privilégiant le
climat, l’environnement social et culturel.
Il va de soi que la formation de cette équipe tiendrait compte au prime abord des
compétences locales et des comoriens de l’extérieur.
Sur un autre plan il pourrait être envisagé un comité interministériel de suivi. Un comité
regroupant notamment le ministre du logement et de l’urbanisme ; le ministre de
l’éducation et de la culture ; le ministre de l’agriculture et de l’industrie est souhaitée pour
une meilleure coordination ministérielle de tel projet.
Quatre étapes sont incontournables à la réalisation de ce projet :
Implication de la population dans la nouvelle conception des logements : enquête
(mode de vie; lieux.etc) et questionnaires
-
Etude des espaces habitables (mesure de protection des terrains cultivables)
-
Construction de logement de transition
-
Programme de construction pluriannuelle
33
Enfin, les expériences menées dans différents pays africains et Européens, notamment, sont
concluant (comme par exemple dans 40 communes en Isère). Les Comores disposent de la
plupart des matières premières nécessaires dont l’existence d’un réseau de partenariat
technique et financier ainsi que l’apport financier non négligeable de la diaspora et ses
soucis du bien être des siens.
Néanmoins la condition principale de réussite reste une réelle volonté politique. Il faut
aussi envisager une enquête préliminaire par une équipe pluridisciplinaire et intègre, une
bonne communication auprès de la population et des propriétaires terriens voire des
bidonvilles.
A- Programme de Reconstruction et Réconciliation Nationale
Les objectifs globaux en matière de développement aux Comores se résument en deux
points essentiels : Réduction de la pauvreté et Croissance économique.
Même si ces deux éléments devaient aller de pair, la situation d’extrême pauvreté que
connaissent actuellement plus de 70% des milieux ruraux comoriens, nécessite une prise en
considération de la pauvreté comme étant une préoccupation majeure du pays.
Il est admis que la pauvreté enracinée et les graves inégalités touchant aux possibilités et
au patrimoine économique peuvent constituer en elles-mêmes des obstacles à la croissance
durable. C’est pourquoi, avec l’assistance de la Banque Mondiale, un programme
transitoire de 18 mois a pour objectif principal la réduction de la pauvreté.
Le Programme de Reconstruction et Réconciliation Nationale (PRRN) est négocié avec la
Banque Mondiale et l’ensemble des partenaires au développement présents aux Comores.
Les Comores est un pays pauvre qui fait face à une crise politique interne due à un
mouvement séparatiste sur l’une des îles ; le pays connaît un déclin de son économie et des
problèmes sérieux en matière de gestion économique. Le pays est dans une phase de
transition en vue d’une réforme économique et d’une stabilité politique. C’est dans ce
contexte que s’inscrit le PRRN qui est une stratégie transitoire d’aide en négociation avec
la Banque. Cette stratégie intérimaire de 12 à 18 mois est un programme opérationnel qui
essentiellement consiste à réduire la pauvreté et supporter le processus de la
décentralisation.
34
L’objectif principal du PRRN est la lutte contre la pauvreté. En l’absence d’une stratégie
nationale de lutte contre la pauvreté, les actions ciblées dans ce programme ont été
recueillies auprès des secteurs techniques qui travaillent en étroite collaboration avec les
communautés et la société civile dans l’objectif d’identifier les vraies préoccupations des
communautés pour lutter contre la pauvreté.
Ce programme comporte quatre volets :
- Réduction de la pauvreté: 71%
- Appui au secteur économique et financier: 20%
- Bonne Gouvernance: 4%
- Appui à la décentralisation: 5%
L’étude sur la pauvreté réalisée en 1999 sur la base de l’enquête Budget – Consommation
de 1995 a démontré que, parmi les catégories les plus touchées par ce phénomène de
pauvreté, figurent au premier plan le monde rural et les jeunes sans activité. De ce fait, le
PRRN prévoit que 71% des financements seraient affectés à des activités visant à
améliorer les conditions de vie de ces populations vulnérables. Ces activités touchent à
l’accès aux soins de santé, à l’eau et au micro crédit ; au développement des activités
génératrices de revenues ainsi que des infrastructures rurales nécessaires a cet effet ; à
l’encadrement et à la formation des jeunes et à la promotion de la femme comorienne.
L’accès aux soins de santé par les différentes catégories de la population comorienne
constitue un problème majeur aux Comores ; la réduction de la pauvreté passe
nécessairement par la résolution de ce problème qui touche plus de la moitié de la
population soit environ 62% de la population.
L’eau est une denrée de première nécessité et constitue une priorité nationale du fait que
plus de 90% de la population comorienne n’a pas accès à l’eau potable.
2) Appui au secteur économique et financier:
Parallèlement aux mesures de réduction de la pauvreté, la levée des contraintes
structurelles de l’économie est nécessaire afin d’enclencher le redressement économique
du pays ; c’est pour cette raison que 20% des fonds du PRRN sont affectés à l’appui au
développement du secteur économique et financier ; cet appui vise à limiter la trop forte
dépendance par rapport aux importations, à favoriser l’exportation de produits semitransformés nouveaux en vue de compenser la dégradation des termes de l’échange des
produits traditionnels d’exportation ; à réviser une fiscalité inadaptée à une économie
mondiale de plus en plus globalisée ; et à développer une administration économique et
sociale efficace.
35
3) Bonne Gouvernance
La mise en oeuvre du PRRN implique nécessairement l’existence d’un climat de paix, de
stabilité et de sécurité dans le pays.
Aussi est-il nécessaire dans ce programme de veiller, d’une part, au renforcement de
l’appareil judiciaire et de l’Etat civil afin de permettre à l’Etat de se doter des moyens
adéquats pour assurer la sécurité des biens et des personnes, d’assurer la justice et de
maintenir, ainsi, la paix et la stabilité ; d’autre part, il y a lieu de développer les
infrastructures de communication de façon à couvrir l’ensemble du territoire national et
éviter les crises sociales qui menacent le pays. C’est dans ce sens qu’il est prévu que 5%
des fonds du PRRN serait réservé au domaine de la bonne gouvernance.
4) Appui à la décentralisation
L’Etat comorien se dirige vers une logique de décentralisation politique, certes, mais
surtout
économique ; les nouvelles structures à mettre en place devraient fonctionner avec les
compétences locales ; dans cet ordre d’idée, le PRRN prévoit d’apporter un appui (5%) au
renforcement des capacités locales afin que ces dernières puissent être en mesure de
prendre en charge le développement local.
B- Actions menées par l’Etat
De l’Intégration de la femme
La population féminine représente 51% de la population comorienne. La majeure partie de
cette population est soit inactive soit sous employée dans les foyers ou les milieux ruraux
agricoles. Les principales contraintes liées aux femmes dans le processus de
développement relevées par le Réseau Femme et Développement (ONG nationale pour la
promotion de la femme) sont les suivantes:
- L’analphabétisme et les abandons scolaires
- Le manque de formation et de qualification
- La pauvreté
- Le manque d’appui de l’Etat comorien aux initiatives économiques de base et aux
activités
génératrices de revenus.
- L’absence de législation adéquate
- L’ignorance des femmes de leurs droits (code de la famille en cours d’élaboration et donc
inexistant actuellement)
- L’affaiblissement de l’état de droit et l’augmentation des conflits sociaux.
36
-
Au vue du constat précédent : de l’émergence de l’idée de la structure
Les inégalités manifestes tant pour l’éducation que dans le monde du travail ont engendré
une ségrégation, un fossé entre le genre au détriment de la fille ou de la femme écrasée par
les poids de valeurs, pratiques et modes d’organisations socio-traditionnels.
Partant du constat, l’Union des Comores a depuis bientôt un an porté une attention
particulière et ce d’autant que l’environnement légal s’y prête bien.
La constitution et les textes législatifs et réglementaires prônent et garantissent l’égalité des
citoyens homme, femme en droits et devoirs.
L’Etat comorien a signé et ratifié plusieurs conventions internationales relatives à la
protection des droits de l’enfant, contre toutes les formes de discrimination de la femme et
enfin la plate-forme d’action de Beijing et Africaine pour ne parler que de cela en ce qui
concerne le genre.
Quant au volet solidarité, les Comores sont propices en la matière et regorgent d’atouts qui
n’attendent que la valorisation.
L’Union des Comores s’est choisi comme devise « Unité, solidarité, développement ». Une
nation qui se manifeste dans la vie de tous les jours de chaque citoyen et qui donne au pays
sa vocation.
L’Union des Comores entend par-là affermir l’unité nationale et promouvoir le
développement des îles en mettant à contribution cette solidarité déjà enracinée dans les
mœurs.
Dans cette lancée, les constitutions des îles autonomes s’inscrivent dans cette dynamique et
prônent des mesures visant d’encourager le respect et la promotion d’une solidarité active
entre les individus, les familles et les populations vulnérables.
C’est ce qui permettrait aux citoyens d’exercer pleinement leurs droits dans la liberté, la
dignité et lutter contre toutes les formes de discrimination, d’abandon, d’exploitation ou de
violence, afin de créer un environnement saint où chacun a le devoir de préserver.
Comme nous l’avons souligné précédemment, il existe dans les communautés d’énormes
potentialités de solidarité qui se traduisent, dans le quotidien par des actions concrètes
qu’on relève dans les structures traditionnelles et coutumières qui aident à partager la
37
cohésion sociale dans le village et à soutenir les ménages et les individus en situation de
précarité.
Partant de l’existant, une volonté forte du gouvernement a structuré ces secteurs afin
d’avoir une efficacité opérationnelle auprès de la population.
Pour se faire, le gouvernement a mis en place trois structures sous la responsabilité d’une
Secrétaire d’Etat.
Les missions des trois secteurs
Au vu de l’historique et de l’expérience qui existe, force est de constater que l’ensemble
des activités des mutuelles et autres associations reflète bien une économie sociale et
solidaire.
Forces mobilisées
L’Etat n’a pas lésiné sur les moyens à mettre en œuvre pour aboutir à cet objectif qui était
de pallier le vide démocratique du au fait qu’une partie de la population et pas la moindre
(50% de femmes) était soit écartée sinon ignorée.
C’est dans ce sens qu’il a opté à créer ses structures en mobilisant toutes les ressources à sa
disposition à savoir :
1. Volonté politique
Un décret est venu légitimer et légiférer la démarche, un des extraits porte des
missions du domaine de la solidarité et du domaine de la promotion sociale et du
genre3.
2. Secrétariat d’Etat
Il est créé au sein de la Vice- présidence un Secrétariat d’Etat chargé de la solidarité et la
promotion du genre ayant à sa tête une dame comme Secrétaire d’Etat.
3
Cf. Annexe 3
38
Permettez-moi de souligner que ce n’est pas une figuration qu’on a voulu et mis en place
car la locatrice du ministère a l’étoffe, la garantie, le charisme, les talents et les mérites que
ses fonctions obligent.
3. Un consultant
La désignation d’un consultant a permis de faire l’étude de faisabilité du projet donner son
estimation qualitative et quantitative4.
4. Nomination de responsables
Trois Directeurs généraux sont nommés pour assurer les directions respectives des secteurs
identifiés5.
5. Les ressources humaines
Des fonctionnaires sont détachés de leurs postes initiales pour venir former le corps
exécutif du Secrétariat d’état.
6. Les ressources financières
Le Secrétariat d’Etat est pris en charge par le budget de l’Etat pour son fonctionnement et
pour la rémunération de son personnel6.
7. Formation
Pour le secteur de la solidarité, un atelier regroupant 40 personnes était organisé en vue de
valider l’analyse de la situation aux Comores sous l’égide de l’UNFPA et un autre atelier
programmé, mais les fonds ne sont pas encore réunis.
En ce qui concerne le genre, une délégation s’est rendue à Sana du 5 au 8 novembre 2007
pour participer à un atelier sur le rôle de la famille et de la population et à la prise en
charge des personnes âgées, financé par la Ligue des Etats arabes.
Une requête a été formulée pour la formation de « leaderships » des femmes à Maurice et
une délégation de cinq personnes était déjà formée, mais la requête n’a pas eu de réponse.
4
Cf. le rapport de Houledi AHMED Consultant National, Novembre 2007
Cf. Annexe 4- Organigramme « redéploiement du personnel de la vice-Présidence ».
6
Cf. Annexe 5- Loi de finance n°08-008/AU exercice budgétaire 2008- Ministère Santé, Solidarité et
Promotion du Genre
5
39
8. Des évaluations
Des évaluations intermédiaires sont programmées pour mesurer l’état d’avancement,
donner les corrections s’il y a lieu et fournir les orientations à suivre.
9. Local
Le Ministère des Finances auprès duquel travaille le service du logement a apporté sa
contribution en attribuant le Secrétariat d’Etat des locaux plus ou moins fonctionnels.
Les partenaires
Comme pour les forces, les partenaires étaient multiples à concourir pour la réalisation de
l’objectif.
La Mobilisation du Gouvernement
Six ministères étaient mobilisés pour œuvrer chacun en ce qui le concerne d’apporter sa
part ; il s’agit de la Vice-présidence en charge de la santé, du Ministère des Finances et du
Budget, du Ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, du
Ministère de l’Education Nationale, de la Justice …
Comparaison des objectifs initiaux en fonction des résultats actuels
A. Solidarité
Concevoir et élaborer une politique en matière de solidarité, tel est l’objectif principal.
Des études ont été menées suite à une commande du Gouvernement et il a été élaboré par
le Dr OULED en 2007 et validés par les politiques. Néanmoins, les résultats restent timides
qui peuvent se comprendre par l’émergence d’une structure nouvelle et d’organisation.
- l’organisation des mutuelles et le renforcement des nombres de mutuelles villageoises
contribuent un résultat positif mais qu’on ne peut encore évaluer au vu de sa nouveauté.
- Un travail considérable a été rendu par le DSCRP via le Commissariat au Plan, et
approuvé par les partenaires en 2005 à l’Île Maurice où des axes stratégiques et
programmes prioritaires ont été arrêtés conjointement entre le gouvernement :
o
o
Créer les conditions d’un développement économique durable
Relancer le secteur privé en mettant l’emphase sur les secteurs
porteurs
40
o
Renforcer la gouvernance et la justice
o
Améliorer l’état sanitaire de la population
o
Promouvoir l’éducation et la formation professionnelle en vue
d’améliorer le capital humain
o
Promouvoir un environnement sain et garantir la durabilité du
développement
o
Promouvoir la sécurité et lutter contre le terrorisme.
B. Promotion du genre
- Existence d’un code de la famille édité en septembre 2008 mais non encore en vigueur
- Existence d’une convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes
- La stratégie du genre élaborée par le Secrétariat d’Etat
- La stratégie nationale sur la protection des enfants les plus vulnérables aux Comores (voir
programme stratégique national en partenariat avec l’Union des Comores et l’UNICEF
- Projet conjoint d’appui à la mise en œuvre du cadre stratégique et d’orientation de la
politique nationale de la promotion du genre.
C. Protection sociale
- Mise en chantier du document sur la conception et l’élaboration d’une politique
nationale de la solidarité et de la sécurité sociale
Les autres objectifs vont suivre à savoir :
- Voir les missions de la solidarité et la promotion du genre Sécurité sociale
villageoise co-financée par l’Union européenne à 75% et l’EED à 25%, il est exécuté par le
CIDR qui fait un travail considérable pour la prise en charge sanitaire des habitants de l’île.
Dans un village, la Sécurité Sociale Villageoise, les soins sont soit gratuits ou par paiement
d’une franchise.
Les difficultés
-
Structure nouvellement créée
-
Formation insuffisante des agents
-
Les locaux exigus
-
Absence d’information entre l’administration et les agents d’où
l’inoccupation nette d’un grand nombre de fonctionnaires
41
-
Manque de coordination entre les ONG qui oeuvrent dans le secteur de la
protection sociale, la santé ,le genre et les associations.
-
Une hiérarchie peu définie voire indéfinie non accompagnée des fiches de
postes et des missions respectives.
-
Manque de moyens financiers
-
La traçabilité du budget émanant du gouvernement n’est pas claire
-
Pendant une bonne période, le manque d’énergie (électricité) et d’outil
informatique
-
La confusion de trois structures au vu de l’exiguïté de locaux pose un
problème organisationnel pour les missions qui étaient arrêtés par le décret.
-
Manque de coordination entre les îles au vu de l’éloignement
Evolution de la structure en terme d’emploi et de marché et le public cible
Bien structuré cela peut générer :
- plus de contractuels à court et long terme
- plus de fonctionnaires
- professionnaliser le bénévolat via la formation
En terme de marché :
-
pharmacie
-
appareil médical
-
matériel de petit soin
-
matériel scolaire
-
mobilier
Public cible
-
En respectant le DSCRP, le public cible serait les personnes vulnérables,
l’enfant, l’intégration de la femme dans le monde du travail et accès à des postes de
responsabilité, les handicapés et les personnes âgées.
42
Les Missions confiées es qualité de Stagiaire
1)
Rôle et réalisation
Le gouvernement comorien m’a chargé de contribuer à l’organisation de la
nouvelle structure sur le plan de l’information et du management. Par ailleurs j’ai
accompagné les divers projets d’action notamment : le recensement des
associations ; les ONG et les mutuelles.
Il me fallait organiser un classement de ces derniers par secteur d’intervention.
Ensuite j’ai participé au pré projet de la sécurité sociale pour les personnes
vulnérables7.
Enfin j’ai proposé la mise en place d’une fiche de poste8 ainsi qu’une grille
d’évaluation des activités du 1er semestre ( en particulier la formation des jeunes) et
élaboré des projets de courriers aux différents partenaires.
2)
Missions confiées
- Accompagnement des projets en cours ainsi que les projets à réaliser tant sur le
plan financier que la recherche des partenaires.
7
8
3)
Action de Résultats attendus
-
Efficacité et mise en place des projets
-
Une traçabilité du budget de l’Etat et des subventions des ONG
-
La prise en charge totale des soins aux personnes les plus vulnérables
-
Une traçabilité de l’information tant sur le plan administratif et du personnel
-
Une meilleure gestion du personnel
4)
Compétences développées
-
Management du personnel
-
Accompagnement de projet
-
Participation au Montage financier du budget
-
L’organisation et fonctionnement de la nouvelle structure
Cf. Annexe -6
Cf. Annexe -7
43
5)
Regard sur votre pratique professionnelle
Ce stage m’a permis de constater mes points forts et mes points faibles sur
l’accompagnement d’une équipe ainsi que dans la recherche de partenaires et le montage
financier des projets.
Organisation de la structure (forces et faiblesses)
a)
Mode d’organisation administrative
Une structure évoluant au sein de la vice-Présidence en charge de la protection sociale, du
genre et de la solidarité.Cette structure a à sa tête un Secrétariat d’Etat , deux directrices
nationales, des chefs de service et des agents administratifs.
b)
Constats :
-
Manque d’outil d’observation et de suivi
-
Manque de quantification dans l’économie du pays
-
Carence des données fiables sur la satisfaction du public ciblé par manque
d’outils et d’enquêtes de satisfaction.
Mise en relief des apports du réseau formel et informel
- Maintien d’une harmonie bien que le constat de la pauvreté, de la misère soit réel
- Avec des réseaux formels tels que les mutuelles qui s’organisent à travers la
CIDR créé en 1961 qui se présentent sous trois formes :
Mutuelle de santé institutionnelle
Mutuelle de santé scolaire
-villageoise9
9
Cf. Annexe 8-Présentation de la mutuelle de santé communautaire- Organisation mutualiste et sécurité
sociale villageoise
44
-
Des réseaux sont issus d’une organisation mutualiste et sécurité sociale
villageoise
-
Les réseaux informels restent ancestraux et l’identification du circuit est
difficilement identifiable.
-
Durant l’échec des différents gouvernements dans la prise en charge de la
population tant sur le plan travail, santé, formation, etc., la solidarité se consolide
pour faire respecter le droit à la dignité humaine et garantir la survie de l’être ainsi
que le droit à l’indépendance de l’homme et des communautés.
-
Entre les réseaux formels et informels, il n’existe pas de partage des savoirs
et des compétences par manque de coordination.
-
Par contre, dans l’informel les compétences se transmettent de génération en
génération. Ce qui consolide cette solidarité ancestrale
Contribution à la promotion de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS)
-
Le budget consacré aux différents ministères est maigre par conséquent, la
mobilisation des ressources via les ONG et autres partenaires constitue une des
conditions nécessaires et indispensables à la mise en œuvre des actions arrêtées par
le gouvernement pour combattre la pauvreté et garantir la prise en charge de la
santé de la population.
-
L’ESS est incontournable voire évolutive
Types d’actions
- L’accès aux services sociaux de base par les enfants les plus vulnérables
- L’amélioration des conditions d’accès aux services de santé
- L’amélioration d’accès à l’éducation primaire obligatoire, gratuit et adapté
- Renforcer, soutenir les capacités des familles
- Mobiliser et renforcer les initiatives communautaires
- Mettre en place des structures de protection
- Offrir des services d’aide sociale adaptée
- Relancer la formation technique et professionnelle
45
Niveau d’engagement
-
le partenariat du gouvernement et des ONG et des associations est
indispensable
-
l’implication de la société civile, religieuse et du partenaire au
développement
-
la concertation de l’Union et des îles
Capacité d’innovation de la structure
C’est les orientations pour lutter contre la pauvreté, les différents projets en attente de
budget et en cours de réalisation
Sollicitation des interlocuteurs institutionnels
-
La structure est appelée à travailler en étroite collaboration avec le
gouvernement, le réseau formel, les partenaires internationaux et la diaspora
Contraintes externes pouvant perturber ou compromettre l’activité
-
le désengagement de l’Etat
-
Le manque de formation et de coordination
-
L’instabilité politique du pays
Pertinence du lieu de stage
L’archipel des Comores, au vu de ses difficultés économiques, la solidarité et à travers
l’ESS est présente en permanence et est exemplaire sur le plan mondial.
Le Ministère nouvellement créé est en attente des apports et de toutes les suggestions,
surtout d’un regard extérieur pour l’efficacité dans la conduite des projets et au
développement de la structure.
46
Partie III- Bilan et perspectives
I- Les partenaires identifiés pour la construction d’un modèle solidaire
L'économie sociale et solidaire recouvre une série d'activités et de services présentant des
caractéristiques d'utilité collective qui ne relèvent ni du marché ni de la redistribution
organisée sous l'égide de l'Etat. Ce secteur regroupe des structures à mode de gestion
participatif qui produisent des biens ou services d'utilité sociale ou qui favorisent l'insertion
économique de personnes en difficulté. Les associations exerçant une activité économique,
les coopératives, les mutuelles, les organismes d'insertion et le commerce équitable sont les
principales composantes de ce secteur.
Les activités relevant de l'économie sociale et solidaire contribuent à la diversité
économique du territoire. Faire reconnaître l'économie sociale et solidaire comme un
secteur complémentaire des interventions publiques et des activités privées. Evaluer
l'impact positif de ces actions pour les habitants et leurs retombées sur l'économie classique
Encourager l'innovation sociale par l'appui aux projets émergents et la détection des
obstacles à l'innovation
Les principaux partenaires pour la construction d’un modèle solidaire sont les mutuelles ,
les syndicats , les directions et institutions nationales telles que - la caisse de retraite, la
caisse de prévoyance sociale, la protection civile , les structures de solidarités locales dans
toutes ses variantes : quartiers, villes ou villages, régions et la diaspora , les solidarités
internationales dans la coopération bilatérale et multilatérale ainsi que les ONG.
II- L’environnement institutionnel et social
1) Bonne gouvernance et environnement juridique
Les textes et structures existent (codes des investissements, journal officiel, tribunal de
commerce…). Ce qui fait défaut c’est l’application de la loi et non la loi elle-même. Il est
difficile dans le contexte juridique actuel d’attirer des investisseurs surtout extérieurs. Les
investisseurs ne viendront installer des projets durables sans que ne soit établi au préalable
un climat de confiance dans l’impartialité et l’efficacité de la justice.
47
2) Ressources humaines ou formation
L’abondance de la main d’œuvre sans activité est un des défis à relever par les stratèges en
développement. L’un des problèmes préoccupants actuellement est cette main d’œuvre au
chômage. Aucun chiffre exact, mais on estime le chômage à près de 30% de la population
active, en grande partie des jeunes déscolarisés ou même des diplômés. C’est dire combien
est important de mener une stratégie en vue de valoriser les ressources humaines.
L’amélioration des services d’enseignement et de formation professionnelle offerte à la
population n’entraînera pas seulement à une amélioration du bien être individuel, mais va
contribuer à accroître la productivité de la main d’œuvre et facilitera la diversification de
l’économie, vers de nouveaux secteurs et activités. En améliorant sa compétitivité par une
qualification de la main d’œuvre, l’économie comorienne sera à même de tirer des gains de
l’exportation, ce qui constitue pour elle la principale source de dynamisme vu l’étroitesse
du marché intérieur.
3) Pression démographique
Des études en cours par la Direction Générale du plan (Département population)
permettront
d’identifier les axes stratégiques pour une politique en matière de population. Il est bien
évident que pour assurer une croissance rapide des revenus par tête, il faut songer à
diminuer le rythme actuel de croissance de la population (2,7%). Parmi les facteurs
prédéterminés qui pourraient contribuer à une amorce de la croissance de la population on
peut citer : l’éducation des femmes et l’emploi de celles ci.
III- Proposition et perspectives
Les ressources humaines existent, bien qu’insuffisantes mais elles sont mal utilisées. En
l’absence d’un secteur privé pouvant absorber des cadres supérieurs de niveau
universitaire, la Fonction Publique est devenue le seul employeur des diplômés. Ainsi toute
la matière grise capable de produire et augmenter la richesse nationale se retrouve sous
utilisée dans la Fonction Publique, généralement comme enseignant avant de devenir
administrateur en fin de carrière. Il y a cependant un manque manifeste des techniciens
intermédiaires dans le domaine productif. Ainsi, on comptabilise par exemple une
cinquantaine d’Ingénieurs agronomes contre seulement une trentaine de techniciens
agricoles.
Le dysfonctionnement de l’administration publique et l’étroitesse du marché de travail font
que les fonctions exercées par la plupart des cadres supérieurs ne correspondent pas
généralement à la formation de ceux ci.
48
L’absence d’orientation stratégique en matière de formation, et l’absence d’établissements
de formation professionnelle ont fait que les jeunes sont obligés de s’inscrire dans les
établissements à l’extérieur pour continuer leur formation. Les disciplines suivies ne
correspondent pas toujours à la demande intérieure en matière d’emploi potentiel.
Le chômage est omniprésent aussi bien chez les jeunes diplômés que les non diplômés. Il
touche beaucoup plus les jeunes désœuvrés ou déscolarisés. Les statistiques sur l’emploi ne
sont pas très fiables ; on estime le taux de chômage à 13,5 % (y compris le chômage
déguisé)10. Ce taux est sous estimé si l’on se réfère à la réalité sociale.
Feedback sur les apports de cette expérience
- Un accompagnement, un encadrement et un tutorat efficace, un accueil chaleureux de la
population
- Une avidité d’apprentissage sur les expériences extérieures
- La découverte d’une solidarité réelle sans faille qui permet à ce pays de rester avec sa
dignité
- La relation directe avec ce stage m’a permis d’avoir une autre vision dans mon projet
« crèche hospitalière ». Suite aux divers contacts avec des directions de crèches privées,
lucratives qui contribuent à l’épanouissement des couples (souvent des fonctionnaires non
payés depuis 6 mois) ,continuant de bénéficier des prestations (prise en charge des
enfants), force est de constater l’existence de cette solidarité, source de mon
questionnement .
- Au vu de ces expérience et divers contacts, mon projet me semble réalisable voire
évolutif jusqu’au Cours Préparatoire (CP).
- Le revenu des ménages n’est pas une fin en soi : cela m’a conforté, pour orienter mon
projet dans le secteur lucratif
Actions complémentaires :
-
Enrichir mon projet afin d’offrir au couple une prise en charge de l’enfant plus
élargie avec une équipe pédagogique efficace
-
Une démarche à l’éducation nationale pour obtenir l’agrément d’encadrer les enfants
jusqu’au CP
10
Annexe 9- Profil socio- démographique et socio-économique des Comores, in Rapport de HOULEDI
Ahmed, nov. 2007, source Commissariat Général au Plan – RGEH 2003 et EIM 2004
49
Préconisation
-
garder le réseau établi pendant mon séjour, échanger des expériences mutuellement
-
garder le mode de solidarité et le renforcer
-
continuer d’élargir le champ de partenariat
-
mettre en place un outil de traçabilité sur les subventions attribuées par les ONG
pour les actions
-
établir un budget prévisionnel plus proche de la réalité du pays
-
établir un plan de formation accompagné d’un point budgétaire
-
améliorer les conditions de travail des agents
-
créer des fiches de poste inévitables approuvé par le Ministère
-
traçabilité de l’information administrative et au personnel
-
mise en place des outils d’évaluation des activités du projet
-
mise en place d’un outil d’évaluation des agents afin de permettre à ces derniers
d’évoluer dans sa carrière, ainsi que dans les choix dans les formations
-
une meilleure participation de Mohéli et d’Anjouan dans le programme et les projets
Contexte propice à l’investissement ; a) Bonne gouvernance (démocratie, droits de
l’homme) .
Rappel des objectifs du stage
J’avoue que j’ai eu une chance inouïe. J’ai pu vivre avec et comme le comorien ; ce qui
m’a permis de connaître en profondeur ce pays où les notions d’honneur, de solidarité, de
respect sont essentielles.
J’ai pu ainsi rencontrer ; voir ; observer ; découvrir des pratiques qui ne sont pas « permis »
pour les non-autochtones.
Ce sont aussi, encore dans d’autres champs comme la santé et les services sociaux que j’ai
pu développer une vision novatrice sur les rapports inédits qui se sont tissés entre l’État et
des associations qui dispensent des services de base (mutuelles de santé par exemple). Ces
initiatives ont été le plus souvent développées pour répondre à des besoins longtemps
négligés par le service public.
L’essor de ces pratiques dans un contexte de reconfiguration d’un État en crise le
mouvement associatif dans plusieurs domaines a été capable au fil des ans d’obtenir une
certaine reconnaissance sociale et politique, d’avoir une place dans certains
lieux décisionnels, d’avoir un rôle proactif dans certaines politiques publiques, etc.
50
Un autre exemple d’arrimage, pris cette fois-ci dans le secteur du développement local.
Des ONG se sont attachées à réaliser un partenariat autour de la revitalisation des
territoires et déploient des initiatives locales cherchant à concilier objectifs économiques et
sociaux avec des partenaires (privés et publics) qui ont emboîté le pas. Cette conception
solidaire du développement qui s'appuie sur des pratiques associatives peut être une des
clés pour rendre l’économie et la société davantage plurielles et démocratiques. Ici, la
synergie ne se fait plus à deux (le marché et l'État) mais à trois (marché, État et
associations).
Par ce biais, il est propulsé un modèle promotionnel de la qualité démocratique de l’action
de l'État et des institutions publiques. Cette qualité dépend pour une bonne part de la
capacité des pouvoirs publics à se laisser interpeller par ces initiatives issues des
communautés et des régions et à accepter de décentraliser, de co-produire des services
collectifs et de co-habiter dans le cadre de nouvelles institutions de gouvernance
démocratique.
D’ailleurs, cette expérience m’a permis de renforcer un partenariat associatif entre la
Réunion et les Comores m’apportant bon espoir pour la suite de ma formation et de mon
projet crèche.
En conclusion, nous pouvons dire que la crise économique, loin de s’atténuer, s’amplifie.
Ainsi malgré la volonté ferme des autorités en place d’établir une société de droit, le
processus démocratique enclenché reste fragile et incertain.
En effet, il est ainsi démontré, si besoin était, que, si la liberté de réflexion, d’expression et
d’organisation crée les bases d’une société démocratique, il faut impérativement que cela
s’accompagne d’un développement socio-économique afin d’en garantir la pérennité.
Dans ce climat d’incertitude politico-socio-économique le rôle de l’économie sociale et
solidaire est fondamental.
Faire en sorte de construire une place pour tous dans la société comorienne. C’est là un
enjeu capital pour que l’être humain soit au centre des préoccupations.
L’Économie Sociale et Solidaire occupe ainsi une place non négligeable aux Comores via
ses structures associatives à l’échelon de la Ville, du village voir du quartier.
51
Force est de constater que le contexte favorise la remontée du «local» avec le croisement
des solidarités territoriales et des entreprises locales (privées et collectives), des services de
proximité et des agences qui, en tant que dispositifs de développement ou de revitalisation,
peuvent être porteurs de nouvelles approches de lutte contre la pauvreté et de
développement.
La crise a ainsi libéré un espace inédit pour l’innovation sociale, notamment dans la zone
où le «social» et l’«économique» se superposent, ce qui est le cas de l'économie des
Comores, économie dans laquelle les différentes approches de développement local et de
coopération peuvent opérer pour la transformer par la constitution de réseaux
d’entrepreneurs locaux, sa consolidation en amont et en aval (financement, formation,
commercialisation des produits…) et des mesures législatives appropriées.
Cependant, participer pleinement à la construction de nouvelles régulations sociales ou
d’une démocratisation du développement faisant sienne l'idée d'une économie plurielle
suppose que les nouvelles initiatives d’économie sociale et solidaire et de développement
local dépassent le stade de l'innovation et puissent se généraliser.
La question de l’institutionnalisation de ces initiatives se pose donc, notamment leur
reconnaissance et la coopération effective avec les pouvoirs publics. Dans cette perspective
se pose la question d’un renouvellement des politiques et des stratégies de développement
pour favoriser une économie à visage humain.
52
LISTE DES ABREVIATIONS et CIGLES
AIERD : Appui aux Initiatives économiques de base
APD : Aide publique au Développement
ATR : Appareil de la flotte aérienne
CIDR : Centre international de développement et de recherche
DCP : Dispositif de concentration du poisson
DLM : Djumba La Wassiwa
DSCRP : Document de stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
EED : Enfant et Développement
FADC : Fonds d’Appui au Développement Communautaire
FAO : Food And Agriculture Organisation
FC : Franc Comorien
FIDA : Fond International pour le développement agricole
FNUAP : Fonds des nations unies pour la population
Franc CFA : Unité monétaire principale des Comores ( 1 000 F.C.F.A. = 1,524 euros)
MECK : Mutuelle d’épargne et de crédit ya komori
OMS : Organisation Mondiale pour la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
PRRN : Programme de reconstruction et réconciliation nationale
PIP : Programme d’initiative Publique
UNICEF : Fond des nations unies pour l’enfance
UNFPA : United Nations Population Fund
53
ANNEXES
ET
ATTESTATION DE
STAGE
54
ANNEXE 1
Données chiffrées sur l’ordre national des pharmaciens, médecins, chirurgiens
dentistes
et biologistes médicaux des Comores entre 2004 et 2006
(sources OMS et Ministère de la Santé)
55
DONNEES SUR LE TERRITOIRE
Population 798 000 2004
Superficies (en km²) 2 200
DONNEES SUR L'ETAT SANITAIRE DE LA POPULATION
Espérance de vie à la naissance 64 ans
Mortalité infantile 70 ‰ en 2004
DONNEES PHARMACEUTIQUES
Nombre total de pharmaciens : 15
Nombre de pharmaciens : 12
Pharmaciens / millions d’habitants : 18,79
Nombre d’officines : 12
Nombre de dépôts pharmaceutiques : 59
Nombre de laboratoires d'analyses biologies et médicales : 6
Nombre de laboratoires d'analyses biologiques et médicales sous la responsabilité d'un
pharmacien : 0
Nombre de médecins : 115
Nombre d’infirmiers : 588
Nombre de chirurgiens dentistes : 29
56
ANNEXE 1
Attestation de Stage
57
ANNEXE 2
Carte Sanitaire des Comores
58
59
ANNEXE 3
Extrait du Décret portant des missions du domaine de la solidarité et du domaine
de la promotion sociale et du genre.
60
ANNEXE 4
Organigramme « redéploiement du personnel de la vice-Présidence »
61
ANNEXE 5
Loi de finance n°08-008/AU exercice budgétaire 2008- Ministère Santé, Solidarité et
Promotion du Genre
62
ANNEXE 6
Pré projet de la sécurité sociale pour les personnes vulnérables
63
ANNEXE 7fiche de poste des activités du 1er semestre pour les fonctionnaires du Ministère de la
Santé
64
ANNEXE 8
Présentation de la mutuelle de santé communautaire- Organisation mutualiste et sécurité
sociale villageoise
65
ANNEXE 9
Profil socio- démographique et socio-économique des Comores
66
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