une perte de chance», souligne le Pr Philippe Couratier, responsable du centre SLA régional de
Limoges.
L'origine multifactorielle de la SLA ne fait plus guère de doute. Elle semble impliquer des facteurs
environnementaux et des facteurs de risque génétiques, mais ses causes et les mécanismes en jeu
restent largement méconnus. La maladie, qui touche les adultes des deux sexes, comporte 5% à
10% de formes familiales, dont 20% présentent une mutation du gène SOD1, lié à la réponse au
stress oxydant. De nouvelles mutations sur les gènes TDP43 ou FUS ont été découvertes
récemment. La piste d'une toxicité du glutamate, un neurotransmetteur, reste aussi ouverte.
D'autres perturbations sont présentes, comme l'accumulation de protéines anormales dans le
motoneurone. «Le processus de dégénérescence touche non seulement le motoneurone, mais aussi
ses cellules annexes, astrocytes et microglie, ainsi probablement que le muscle, et cet ensemble de
perturbations est nécessaire au déclenchement de la maladie. Tout comme probablement les
interactions entre motoneurones et cellules inflammatoires», précise le Pr Meininger.
Compte tenu du caractère redoutable de la SLA, élucider ces mécanismes pour en tirer parti dans
de nouveaux traitements reste une priorité.
Des structures de prise en charge
labellisées
Mots clés : MALADIE DE CHARCOT, centres SLA, Maisons départementales des personnes handicapées
Par Martine Lochouarn
19/10/2010 | Mise à jour : 15:49 Réagir
Tout le territoire est couvert par les 17 centres SLA régionaux.
Beaucoup de spécialistes de maladies handicapantes regardent avec intérêt l'organisation, par
beaucoup d'aspects exemplaire, de la prise en charge des malades atteints de SLA. «Il y a 20 ans,
hormis dans quelques centres historiques comme Paris ou Angers, ces malades étaient surtout vus
au moment du diagnostic. Avec l'arrivée du riluzole en 1997, dont la prescription devait être
renouvelée, les neurologues ont été confrontés plus souvent à la maladie, aux difficultés des
patients, et ont commencé à structurer un ensemble de soins autour d'eux pour améliorer leur
prise en charge», rappelle le P r Corcia.
Après un livre noir sur la SLA et des états généraux en 2000, le ministère reconnaît la nécessité de
centres référents, labellise les plus expérimentés et en confie la coordination au centre SLA de
Paris que dirige le P r Meininger. En 2005, un protocole unique de diagnostic et de soins des
malades est adopté.
«Maintenant, tout le territoire est couvert par les 17 centres SLA régionaux. Que vous viviez en
Paca ou en Bretagne, l'un d'eux est à proximité, avec des neurologues, des pneumologues, des
rééducateurs, des ergothérapeutes, des psychologues, des nutritionnistes, etc., qui connaissent
bien la maladie.» Ces centres sont tous regroupés en un réseau permanent, coopèrent, et se
réunissent une fois par an pour partager et optimiser leur pratique.