Publicité de médicaments sous prescription: draguer n`est pas

Publicité de médicaments sous prescription:
draguer n'est pas informer!
Ce mercredi, le Parlement se prononcera sur les propositions de la Commission relatives
à l'information aux patients. Marc Tarabella, Eurodéputé PS en charge de la protection
des consommateurs, estime qu' "autoriser la publicité-marketing de médicaments sous
prescription au grand public, et ce sous n'importe quelle forme que ce soit, représente
un danger pour le citoyen. Draguer le patient, ce n'est pas l'informer! Il faut donc des
gles beaucoup plus strictes dans le domaine que celles qui sont proposées dans le texte
actuel."
Malgré les nombreux amendements adoptés au Parlement européen à l'automne 2010,
l’objectif de la Commission européenne, à travers ses propositions, est de lever l’interdiction
de certaines formes de publicité auprès du public pour les médicaments de prescription.
Les risques d’une telle déréglementation sont énormes et les bénéfices santé hypothétiques.
En effet, une firme qui prend la peine de promouvoir son produit va naturellement utiliser des
informations de type promotionnelles. Et lorsqu'il s'agit de médicaments, on peut se demander
s'il n'y a pas là conflit d'intérêts.
La frontière entre publicité et information est parfois floue :
Exagérer les dangers d'une maladie lors de campagnes dites d'"informations" et
ensuite promouvoir l'efficacité du produit, n'est-on pas plus proche de la publicité que
de l'information?
Communiquer sur les prix et le remboursement des médicaments de prescription
auprès du public: s'agit-il d'une information au citoyen/patient ou d'une argumentation
commerciale ?
Ne pas mentionner les effets indésirables du médicaments à travers ces campagnes,
jouer sur l'émotion, mettre en avant l'aspect environnemental :ce sont aussi des
arguments que l'on retrouve dans les spots publicitaires.
Pour rappel, les Belges consomme annuellement près de 4,5 milliards de doses quotidiennes
de médicaments sur prescription pour près de 3 milliards d'euros. La question des
médicaments et par conséquent de la sécurité sociale touche chaque citoyen.
Selon Marc Tarabella, "même si le Parlement a amélioré le texte de la Commission, on
ne peut se satisfaire de la version actuelle tant les risques de dérapages sont grands pour
les firmes et les bienfaits pour le citoyen absents.
Il faut d'une part que les autorités aident et promeuvent des sources d’informations
vraiment indépendantes. Cela garantirait que le citoyen reçoive une information réelle
et non biaisée. D'autre part, nous devons refuser tout assouplissement des règles en matière
de communication par les firmes sur leurs médicaments sur prescription. Quant aux
médicaments sans prescription, il faut contrôler de manière plus stricte encore les
"campagnes d’informations" développées ou soutenues par des firmes afin de s'assurer
contre tout détournement des règles à des fins marketing. On n'informe pas sur un
médicament comme on vend un salon en cuir!"
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