du geste et de la protection articulaire : la
raideur active. Celle-ci en cours de pratique
sportive donne lieu à des réglages permanents
liés à l'enchaînement des séquences gestuelles.
L'intérêt de la pratique des étirements, après
l'activité sportive, est de contre-balancer les
effets de la raideur active nécessaire aux ajuste-
ments des segments : le sujet contracte simulta-
nément les groupes agonistes et antagonistes
entourant les articulations afin de rigidifier ces
dernières et d'induire plus d'efficacité: le cycliste
raidit ses coudes pour donner plus de puissance
à l'ensemble mains-épaules.
Le tireur à l'arc ne pourra trouver de traction
efficacesur les bras que si son tronc est rigidifié
et que l'appui des pieds est stable. Si le skieur
de fond est particulièrement mobile avec ses
membres, c'est qu'il trouve un point fixe dans
un tronc rigidifié volontairement.
Le randonneur en montagne reste en demi-
flexion de genoux, tant à la montée qu'à la
descente afin de diminuer les effets répétés de
flexion-extension donc d'ascension et de des-
cente du centre de gravité: pour s'économiser.
Cette raideur active segmentaire correspond à
une contraction statique pouvant aller jusqu'à
la crampe car elle entraîne une ischémie par
écrasement des vaisseaux nourriciers, de plus,
la traction est permanente sur les tendons, la
douleur peut naître à ce niveau. Le. stretching
assure une activité normative en rétablissant le
cycle étirement-raccourcissement, telles des res-
pirations musculaires, des tractions douces sur
l'ensemble des tendons et des tissus fibreux et
un flux circulatoire efficace.
ÉTIREMENTS ET PRÉPARATION DU PIED A
SES MULTIPLES FONCTIONS
Un aspect non négligeable dans la préparation
à l'activité sportive est la sollicitation, dès les
premiers étirements, des différentes fonctions du
pied.
Étirer revient à déplacer lentement un point
mobile constitué par une partie du corps (talon
de la main, talon du pied) placée préalablement
en position extrême d'extension-rotation par
rapport à un point fixe constitué par le bassin
rivé au sol par les pieds.' Ceux-ci, placés
parallèlement, c'est-à-dire sur la partie la plus
Ann. Kin ésithér.,1988, t. 15, n° 1-2 21
stable (bord externe de la plante des pieds avec
orteils agrippés au sol ou dans la chaussure), se
voient préparés à leur fonction la plus sollicitée:
la stabilité, y compris lorsque le pied constitue
un point fixé au sol soumis à des forces de
rotations intenses avec un grand bras de levier
vertical (distance pied-main) et horizontal (dis-
tance pied-coude fléchi contre résistance). Dans
un sport comme le tir à l'arc, le départ gestuel
n'est possible qu'après assurance de fixité du
train inférieur qu'est l'ensemble pieds-membres
inférieurs-bassin. La stabilité des pieds induit
celle du bassin et dans ce sens l'apprentissage
des étirements participe à l'éducation du place-
ment du bassin donc à la prophylaxie de
lombalgies.
La seconde fonction du pied préparée directe-
ment par le stretching est la propulsion. Ce même
bord externe associé à l'avant-pied est également
propulsif tant dans la marche que dans les sauts
que dans le ski de fond. Là encore la propulsion
se fait dans les trois plans de l'espace: en avant,
en dedans, en haut avec un pivot rotatoire sur la
première tête métatarsienne.
La troisième fonction du pied préparée" est
l'adaptation au terrain varié. Avec une pose de
pied assurée, sans risques d'accidents articulaires
pouvant survenir par surprise. Là c'est l'envoi
de messages à point de départ péri-articulaire,
donc l'élévation de la vigilance des structures
musculaires et fibreuses, des articulations qui
provoquent une protection à long terme du
système articulaire, tout au long de la pratique
de l'activité. En étirant la région externe de la
cheville et du pied, dans un programme
d'échauffement, on contribue à prévenir l'en-
torse si courante du ligament externe de la
cheville en faisant appel à des circuits neuro-
moteurs d'éveil. Le rôle de l'étirement est de
rendre conscient, par l'effet de tension percep-
tible pendant les séquences de tenu et d'accen-
tuation, plus que pendant la mise en tension
elle-même, les différentes positions possibles des
articulations étirées et de ce qui les entoure. Une
fois l'étirement terminé, lors du retour actif à
la position de départ, il persiste chez le sujet sans
qu'il en soit alors conscient une sensibilité
musculo-articulaire susceptible de le mettre à