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MEMO/08/473
Bruxelles, le 2 juillet 2008
Questions et réponses sur le projet de directive
relative à l'application des droits des patients en
matière de soins de santé transfrontaliers.
Que signifie cette proposition pour les citoyens et les patients?
Ce projet de directive clarifie le droit des patients à bénéficier de soins de santé dans
un autre Etat membre, reconnu par la Cour de justice européenne, et simplifie son
application. Une fois transposé par les Etats membres, le projet de directive
apportera aux citoyens des avantages concrets:
- Si le traitement est couvert par leur système national de soins de santé, les
patients pourront recevoir ce traitement dans un autre pays de l'UE et être
remboursé sans autorisation préalable. En revanche pour les soins hospitaliers
un Etat membre pourra décider dans certaines circonstances d'introduire un
système où les patients devront recevoir une autorisation administrative
préalable avant d'accéder aux soins à l'étranger.
- Le patient devra d'abord s'acquitter des frais auprès du prestataire de santé,
puis verra ces frais remboursés jusqu'à concurrence du montant de
remboursement prévu par leur système national de santé pour des soins
identiques ou similaires.
- Les patients seront assurés de bénéficier de procédures équitable et rapides,
notamment pour le remboursement effectif des frais engagés, et auront le droit
de demander la révision de toute décision administrative relative aux soins de
santé transfrontaliers.
- Les patients pourront accéder plus aisément aux informations relatives aux
soins de santé transfrontaliers, notamment par le biais de points de contact
nationaux, et pourront ainsi décider de manière avertie de faire appel à des
soins de santé à l'étranger.
- Les patients auront la garantie de pouvoir accéder à leur dossier médical et
leurs données à caractère personnel seront protégées dans le cadre
transfrontalier.
- Il sera plus facile pour les patients, une fois de retour dans leur État membre, de
faire exécuter une ordonnance délivrée à l'étranger. Cela permettra d'assurer un
suivi approprié aux soins de santé dispensés dans un autre État membre.
- Grâce à la coopération européenne dans des domaines tels que les réseaux
européens de référence, les patients auront accès à des soins hautement
spécialisés dont ils n'auraient pas peut-être pas autrement pu bénéficier.
- Les patients peuvent être confiants quant à la qualité et aux normes de sécurité
des soins de santé à l'étranger, qui sont garantis de la même manière qu'elles
le sont pour les patients nationaux. Le pays dans lequel le traitement est délivré
est responsable du suivi clinique, quelle que soit la façon dont ce traitement est
payé.
- En cas de problème, les patients sont assurés de recevoir réparation et
indemnisation, et bénéficieront d'une assistance de la part des points de contact
nationaux pour les soins transfrontaliers.
- Les patients venant d'un autre état pays de l'UE pour bénéficier de soins
transfrontaliers seront traités de manière non discriminatoire et bénéficieront
d'un traitement identique à celui reçu par les ressortissants du pays dans lequel
ils sont traités.
Pourquoi une initiative spécifique sur les soins de santé
transfrontaliers?
En 2003 les ministres de la santé et les différents acteurs du secteur de la santé ont
invité la Commission à examiner les moyens d'améliorer la sécurité juridique suite à
la jurisprudence établie par la Cour de justice européenne (CJCE) relative au droit
des patients à bénéficier des soins médicaux dans un autre Etat membre.
La proposition de directive relative à la prestation de services dans le marché
intérieur présentée par la Commission au début de l'année 2004 comprenait des
dispositions codifiant la jurisprudence de la CJCE en appliquant le principe de libre
circulation aux soins de santé.
Cette approche a cependant été rejetée par le Parlement Européen et le Conseil. Ils
estimaient que la spécificité des soins de santé transfrontaliers n'avait pas été
suffisamment prise en compte.
En conséquence, la Commission a entrepris d'examiner la meilleure façon de
développer une initiative politique traitant spécifiquement des soins de santé
transfrontaliers en tant qu'enjeu distinct.
Quelles sont les modalités de remboursement prévues par la
directive?
- La directive énonce les principes suivants: Les citoyens pourront recevoir sans
autorisation préalable dans une autre Etat membre tout les soins nonhospitaliers auxquels ils ont droit dans leur propre Etat membre, et être
remboursés jusqu'à concurrence du montant de remboursement prévu par leur
propre système.
- Les citoyens pourront recevoir dans un autre Etat membre tout les soins
hospitaliers auxquels ils ont droit dans leur propre Etat membre, et être
remboursés jusqu'à concurrence du montant du remboursement prévu par leur
propre système. Si une augmentation imprévisible du volume des soins de
santé transfrontaliers menace de poser de graves difficultés, la proposition
prévoit une clause de sauvegarde spécifique. En effet, conformément à la
jurisprudence de la CJCE, elle permet à un État membre de mettre en place un
système d'autorisation préalable pour les soins hospitaliers, si la préservation
de son système le requiert.
- En tout état de cause, les États membres peuvent imposer aux soins de santé
transfrontaliers les mêmes conditions que celles appliquées au niveau national,
comme par exemple l'obligation de consulter un médecin généraliste avant de
consulter un spécialiste ou de recevoir des soins hospitaliers.
Cette proposition ne remet pas en cause le droit des Etats membres de définir les
prestations qu'ils choisissent d'assurer. Si un Etat membre ne prévoit pas le droit des
citoyens à un traitement particulier dans le cadre national, cette directive ne crée
aucun nouveau droit pour les patients à recevoir un tel traitement à l'étranger et à
être remboursés.
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Comment la proposition de directive va-t-elle assurer la qualité et la
sécurité des soins de santé transfrontaliers?
Pour l'instant, il n'existe pas de règles claires au niveau communautaire déterminant
comment répondre aux exigences en matière d'information appropriée, de qualité,
de sécurité et de continuité des soins de santé dans le cadre des soins de santé
transfrontaliers, et à qui incombe la responsabilité d'assurer que ces exigences sont
remplies.
Le problème se pose quelque soit la manière dont les soins sont payés – qu'ils
soient remboursés par un système public ou payés par le patient, qu'ils relèvent du
règlement sur la coordination des systèmes de sécurité sociale ou des libertés de
circulation décrites auparavant. Sans une telle clarification, il y a un risque de
confusion rendant difficile d'assurer la qualité et la sécurité des soins de santé
effectués dans un cadre transfrontalier.
Par conséquent la directive prévoit:
1. Que les normes de sécurité et de qualité qui s'appliquent sont celles des États
membres où les soins sont dispensés,
2. Que ces normes doivent d'appuyer sur les conclusions du Conseil concernant
"les valeurs et principes communs aux systèmes de santé de l'Union
Européenne" adoptées en Juin 2006,
3. Que la responsabilité d'assurer la mise en œuvre correcte et continue de ces
normes incombe aux autorités de l'Etat membre où s'effectue le traitement.
Quel est le rôle des points de contacts nationaux?
La possibilité de recevoir des informations adaptées est indispensable pour
améliorer la confiance des patients envers les soins transfrontaliers, mais aussi pour
assurer un haut niveau de protection de la santé.
Souvent les informations claires font défaut. Par conséquent la directive énonce
l'obligation de fournir au travers des points de contact nationaux des informations sur
tous les aspects essentiels de soins de santé transfrontaliers. L'organisation et le
nombre de points de contacts nationaux sont arrêtés par les Etats membres.
Les États membres doivent déployer des moyens adéquats pour fournir des
informations sur la possibilité de recevoir des soins transfrontaliers et sur les
procédures qui s'appliquent, et doivent fournir une assistance pratique aux patients
si nécessaire.
Quel est le but des réseaux européens de référence?
Ce projet de directive appuie le développement des réseaux européens de
référence, qui réuniront sur une base volontaire les centres spécialisés des différents
Etats membres.
Cette coopération est porteuse d'un grand potentiel pour les patients qui
bénéficieront d'un accès plus facile à des soins hautement spécialisés. Elle peut
également être utile aux systèmes de santé en facilitant l'utilisation efficace des
moyens, en mettant par exemple en commun leurs ressources dans la lutte contre
les maladies rares.
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Quels sont les liens entre cette initiative et la santé en ligne?
Les activités dans le domaine de la "santé en ligne" seront renforcées par cette
initiative. Les technologies de l'information et de la communication ont un potentiel
considérable d'amélioration de la qualité, de la sécurité et de la performance des
soins de santé.
La Commission soutient déjà des projets en cours dans des domaines tels que la
fourniture à distance aux petites structures locales de l'appui de spécialistes des
grands hôpitaux, ou la surveillance des maladies chroniques afin de permettre aux
personnes souffrant de maladies chroniques de rester actifs.
Il n'existe cependant pas de formats ou de normes communes qui puissent être
utilisées par différents systèmes et dans différents pays. La directive aidera à leur
mise en œuvre, et par là-même renforcera et améliorera la coopération dans le
domaine de la santé en ligne.
Quelles sont les règles actuelles pour les soins de santé
transfrontaliers?
Les premières discussions sur "la mobilité des patients" au niveau de l'UE se sont
tenues en en 1998 à la suite d'arrêts de la Cour européenne de justice (CJCE).
Jusqu'alors, le seul mécanisme permettant de recevoir un traitement à l'étranger
(autre que de payer personnellement pour ces soins) était le Règlement sur la
coordination des régimes de sécurité sociale (1408/71)
Ce règlement accorde aux patients nécessitant un traitement au cours d'un séjour
dans un autre État membre (par exemple les personnes qui voyagent, étudient ou
travaillent à l'étranger) les mêmes droits que ceux reconnus aux patients assurés
dans l'Etat membre d'accueil. Il règlemente également les traitements planifiés reçus
dans un autre Etat membre, qui sont soumis à autorisation préalable.
En 1998 la CJCE a énoncé des principes complémentaires dans les arrêts Kohl et
Decker. Dans ces arrêts la Cour a précisé que puisque les soins de santé sont
fournis contre rémunération, ils doivent être considérés comme des services au sens
du traité UE, et sont par conséquent soumis aux dispositions relatives à la libre
circulation des services.
La Cour a également jugé que les mesures soumettant le remboursement des frais
engagés dans un autre Etat membre à une autorisation préalable sont des obstacles
à la libre prestation des services, même si de tels obstacles peuvent être justifiés par
des raisons impérieuses d'intérêt général.
Parmi ces raisons on compte un risque d'atteinte grave à l'équilibre financier des
systèmes de sécurité sociale; la nécessité de garantir la fourniture d'un service
médical et hospitalier équilibré et accessible à tous; ou le maintien sur le territoire
national d'un établissement de soin ou de services médicaux essentiels pour la
santé publique.
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Si la CJCE a déjà tranché cette question, pourquoi faut-il une nouvelle
proposition?
Les arrêts sur des cas individuels sont clairs. Toutefois, l'incertitude demeure sur la
façon d'appliquer leurs principes de manière plus générale. En outre, il n'existe pas
de règles communautaires sur la façon dont la qualité et la sécurité des soins de
santé transfrontaliers devraient être assurées. Dans de nombreux domaines,
l'incertitude persiste sur la manière dont les principes établis par la Cour de justice
peuvent être mis en pratique les patients, les professionnels de santé et les autorités
régulatrices des Etats membres. Il s'agit notamment de:
- l'incertitude quant à la qualité et la sécurité des soins de santé prodigués à
l'étranger;
- l'incertitude quant à la détermination du pays responsable du suivi clinique des
soins de santé transfrontaliers;
- l'incertitude quant à l'autorisation et au remboursement des soins de santé
transfrontaliers;
- l'incertitude quant à savoir si les États membres ont la possibilité de réglementer
et de planifier leur propre système sans créer des obstacles injustifiés à la libre
circulation;
- l'incertitude pour les patients et les professionnels qui essaient d'identifier,
comparer ou choisir parmi les prestataires d'autres pays;
- l'incertitude quant à ce qui peut arriver si les patients subissent des dommages
suite à des soins de santé transfrontaliers.
Cette proposition vise à répondre à ces préoccupations et à amener plus de sécurité
juridique pour les parties prenantes.
Pourquoi vouloir recevoir des soins à l'étranger?
Les citoyens préfèrent généralement recevoir des soins de santé à proximité de
l'endroit où ils vivent. Toutefois, dans certaines situations il peut être plus efficace ou
bénéfique de recevoir des soins à l'étranger. Cela peut être le cas de patients qui
vivent en région frontalière, les soins fournis à l'étranger étant plus proches de leur
domicile.
Parfois il y a plus de moyens ou d'expertise disponibles dans un autre Etat membre,
comme c'est le cas pour certains traitements hautement spécialisés, ou des soins de
santé peuvent être délivrés plus rapidement en raison à la capacité des prestataires
de soins de santé à l'étranger. Et pour certains européens, il est plus pratique de
pour recevoir des soins en dehors de leur pays d'origine parce que leur famille et
amis vivent dans un autre État membre.
Quelle que soit la raison, la Cour européenne de justice a reconnu que les patients
ont le droit de recevoir des soins de santé dans un autre État membre et d'être
remboursés pour ces soins à hauteur du montant qu'ils auraient reçu dans leur
propre pays.
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Quelle est la fréquence des soins de santé transfrontaliers?
En moyenne 1% du budget des services publics de santé est consacré aux soins de
santé transfrontaliers chaque année. Cela représente environ 10 milliards d'euros
par an. Les services de santé transfrontaliers sont le plus souvent présents:
- dans les régions frontalières;
- dans les petits Etats membres;
- pour le traitement des maladies rares;
- dans les régions très touristiques.
Même dans ces situations, les soins transfrontaliers représentent seulement une très
petite partie des dépenses totales de santé. Le but de cette initiative n'est pas
d'encourager les services de santé transfrontaliers en tant que tels. La plupart du
temps, les soins sont mieux prodigués près du lieu de résidence du patient.
Les gens préfèrent recevoir des soins le plus près possible de chez eux, et nos
enquêtes montrent que la grande majorité des patients de l'UE (plus de 90% dans
l'ensemble de l'UE) est satisfaite des soins fournis par leur système national.
La plupart de ceux qui déclarent ne pas être satisfaits préfèrent toujours recevoir des
soins dans leur pays d'origine. Mais quand recevoir des soins de santé à l'étranger
s'avère bénéfique, ceux-ci devraient être possibles, sûrs et de bonne qualité. Les
procédures de remboursement devraient être clairement définies et attribuées.
Comment cette directive sera-t-elle mise en œuvre?
La proposition de directive prévoit un cadre général pour l'application des droits des
patients recevant des soins de santé transfrontaliers, que les États membres
mettront par la suite en œuvre de la manière la plus adaptée à leurs systèmes
respectifs, au niveaux national, régional ou local.
Cette proposition sera transmise au Parlement européen et au Conseil des ministres
de l'Union européenne en vue de son adoption. Après adoption un comité
comitologie sera mis en place pour préciser davantage les mesures nécessaires
pour la mise en œuvre de la présente directive.
Des mesures techniques de mise œuvre pourront aussi être adoptées au niveau
communautaire (en accord avec les États membres), par exemple pour définir, aux
fins de la présente directive, une liste des traitements autres que ceux qui ont
nécessitent un séjour qui seraient soumis au même régime que les soins
hospitaliers.
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