Chapitre 12 Tale ES
1
THEME : LES ENJEUX DE L’OUVERTURE INTERNATIONALE
COMMERCE INTERNATIONAL, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT
Objectifs :
- Etre capable de lire une balance des paiements ;
- Connaître les différents instruments de mesure de l’ouverture internationale des nations ;
- Connaître les principales évolutions du commerce international et leurs causes ;
- Etre en mesure de comprendre les tenants et les aboutissants des débats portant sur les bienfaits et les
limites du libre-échange et du protectionnisme.
→ TD associés : la balance des paiements et les taux de change (manuel p 326 et 328)
Introduction :
La fermeture d’usines installées sur le territoire national, du fait de la concurrence étrangère ou de
délocalisation, soulève toujours la me question : vaut-il la peine de jouer le jeu du libre-échange ? La
réponse des économistes est presque toujours positive. Si l’échange et la concurrence produisent des
effets bénéfiques pour le consommateur à l’échelle nationale, pourquoi en irait-il autrement à l’échelle
mondiale ? Pourtant chaque pays compte des perdants à côté des gagnants, à commencer par les
chômeurs : que fait-on pour eux ? Et, au niveau mondial, que se passe-t-il si certains partenaires de
l’échange sont très puissants ou possèdent des avantages concurrentiels inaccessibles aux autres ? Ne
faudrait-ils pas alors imposer les mêmes règles à tous ? Comment les faire respecter ? Nous nous
interrogerons alors sur les biens fondés du commerce international.
Problématiques : Quelles sont les grandes évolutions des échanges mondiaux ? La croissance est-elle
favorisée par le libre-échange ou le protectionnisme ? Le commerce international est-il favorable au
développement pour tous les pays qui y participent ?
I. Des économies de plus en plus ouvertes
A. EVOLUTION DES ECHANGES INTERNATIONAUX
Il ne faut pas confondre : mondialisation, commerce international et échanges
internationaux.
Mondialisation : Processus qui conduit à une interdépendance croissante des économies, en raison
de la multiplication des échanges internationaux et de leur libéralisation.
Commerce international : Ensemble des échanges de biens et de services qui s’effectuent entre
pays différents.
Echanges internationaux : Ensemble des échanges de biens, de services et de capitaux qui
s’effectuent entre pays différents. Ces opérations sont comptabilisées dans la balance des paiements.
1. L’ouverture internationale
La mondialisation est un phénomène ancien, on peut distinguer 3 grands mouvements (cf. doc 6 p
314) :
- XVIème : découverte de l’Amérique
Chapitre 12 Tale ES
2
- XIXème avec trois nations dominantes : Pays-Bas, GB et France. La DIT (Répartition des différentes
spécialisations entre tous les pays du monde) se fonde sur une opposition entre pays
producteurs de B manufacturés et pays P de B primaires.
- XXème et XXIème : développement des échanges (cf. doc)
Document 1 p 312
- Répondre aux questions du manuel
Q1. Depuis les années 1950, la croissance du commerce international a toujours été > à celle de la P
mondiale et cet écart s’est accru entre 1990 et 2004. Les échanges internationaux (en valeur et en
volume) ont donc explosé depuis 1945.
Q2.
Degré d’ouverture = [(X+M)/2]/ PIB
La tendance à l’ouverture de l’économie mondiale est à l’œuvre depuis les années 1950 et cette
tendance s’est accélérée dans la période récente, cad qu’une part croissante de la P mondiale de
marchandises fait l’objet d’échanges internationaux.
Il existe d’autres mesures des échanges :
- Solde commercial d’un pays (ou d’une zone géographique) = X - M
- Taux de couverture (%) = (X/M) x 100
- Le « coefficient de dépendance » = M / PIB Il exprime la dépendance du pays
relativement aux approvisionnements externes soit le ratio (on parle encore du taux de
pénétration)
- Soldes de la balance des paiements (TD)
- Les IDE (cf. prochain chapitre)
Remarques : La France est un pays ouvert (taux d’ouverture de 25%) par rapport aux E-U (taux
d’ouverture de 13%)
2. Les mutations dans la structure des échanges.
Document A (doc 4 p 295 Bordas)
- Décrivez l’évolution des trois groupes de produits.
- Comment expliquer la faible croissance des produits agricoles et la forte croissance des
produits manufacturés ?
Q1. Les produits agricoles connaissent un taux de croissance assez régulier, alors que l’on voit assez
nettement les effets du choc pétrolier sur le commerce de combustibles, avant que ce commerce ne
recommence à croître. Quant aux produits manufacturés, ils ont toujours tendance à croître plus
rapidement que les deux autres.
Q2. On peut expliquer l’évolution par les lois d’ENGEL.
Pour les biens : la part des produits bruts (pdts minéraux, énergétiques et agricoles) dans les
échanges baisse au profit des produits manufacturés (80% des X mondiales de biens aujourd’hui)
Pour les services : ils connaissent une croissance fulgurante : depuis les années 1980, la valeur de
ces échanges a été multipliée par 4,1 et leur part dans le commerce total passe de 17% à 27% (2005) (cf.
Chapitre 12 Tale ES
3
doc 2 p 312). Exemples : service financier, émissions de télévision, un touriste qui se rend dans un hôtel
à l’étranger, succursale d’une banque, expertise sur un chantier. Cependant, une partie des services
reste difficilement exportable (S non mds, aux personnes), il s’agit donc d’un « secteur abrité » de la
concurrence internationale.
3. Les courants d’échanges
Documents 4 et 5 p 313
Deux grandes tendances : tripolarisation des échanges internationaux et leur régionalisation. Les
des 3 pôles représentent 87% des X° mondiales en 2004. De plus, ils commercent entre eux. Enfin, on
peut constater la marginalisation de certaines zones : Afrique, Amérique du Sud, centrale et Caraïbes (cf.
doc 3 p 312)
Tripolarisation des échanges : tendance à la concentration du commerce mondial sur trois zones :
Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie, qui commercent principalement entre elles.
Régionalisation des échanges : développement des échanges intrazones dans le cadre d’accords
régionaux, comme l’UE (1993 avec traité de Maastricht), l’ALENA (1994 ; accord de L-E nord américain
entre E-U, Canada et Mexique), Mercosur (1991 ; Marché commun du Sud (Mercado Común del Sur) entre le
Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay), le groupe andin (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou),
ANASE/ASEAN (Associations des nations d’Asie du Sud-Est)(cf. doc 5 p 313)
Remarque cette polarisation marginalise certaines zones, en particulier l’Afrique et l’Amérique Latine
qui réalisent respectivement 3,2% et 3.8% du commerce mondial en 2009
B. POURQUOI UNE TELLE OUVERTURE ?
1. L’importance du progrès technique
Document 7 p 314
- Répondre aux questions 2, 3 et 4 du manuel
Q2. Le coût du transport pèse de façon minime dans le prix du produit final ; la rapidité et la
faiblesse des coûts de communication rendent possible une organisation mondialisée de la P. Par ex le
transport d’un double conteneur (environ 95 000 tee-shirts) entre la Chine et le Havre coûte 2 200 euros
soit 2,5 centimes par tee-shirt (article du Monde de 2006).
Q3. La hausse du prix du pétrole et les effets néfastes sur l’environnement du dvpmt des transports
à l’échelle de la planète génèrent des coûts supplémentaires (ex : taxe sur les billets d’avion).
Q4. Il y a environ 27% de la pop mondiale qui est internaute, dont seulement 8% en Amérique
Latine, Afrique et Moyen-Orient. Le dvpmt d’Internet est freiné dans les PED par la faiblesse de
l’équipement en micro ordinateurs et en infrastructures de télécommunication.
2. Le rôle des instances internationales (GATT, OMC)
Document 8 p 315
- Répondre aux questions du manuel
Q1. Le GATT est un accord (et non une organisation) signé en 1947 par une vingtaine de pays (125 à
la veille de la création de l’OMC) qui se fixe comme objectif la libéralisation des échanges mondiaux.
Cet objectif général est fondé sur deux principes :
- La non discrimination entre les nations cad accords multilatéraux et non bilatéraux : clause
de la nation la plus favorisée (tous les partenaires commerciaux doivent être traités à
l’identique, les avantages concédés à l’un devant être étendus aux autres) ; règle de
Chapitre 12 Tale ES
4
réciprocité (baisse des barrières commerciales si avantage équivalent) ; règle du traitement
national (pas de discrimination entre Pr nationaux et M).
- Interdiction des restrictions aux échanges (DDD élevés, quotas…) et du dumping (prix des X
élevés que les pdts vendus sur le marché intérieur)
Cet objectif est mis en œuvre de façon pragmatique au cours de grandes négociations commerciales
multilatérales (cycles ou rounds durant plusieurs années).
Q2. Le GATT a abouti à une importante réduction des barrières douanières (DDD appliqués par les
pays indus sur les pdts manuf sont passés de 40% en 1945 à 4% auj’ en moyenne), limitation des
quotas).
Q3. L’Uruguay round, 8ème cycle de négociation du GATT (1986-1994), a été novateur sur plusieurs
points : élargissement des négociations à des secteurs jusque là exclus du ps de libéralisation des
échanges (ag, textile, services), accords sur la protection de la ppté intellectuelle ADPIC » renforçant
les droits de ppté des innovateurs sous forme de brevets, marques déposées… par ex pour les pdts
pharmaceutiques), création de l’OMC.
Q4. L’OMC, mise en place en 1995, succède au GATT. A la différence du GATT, l’OMC est une orga
chargée de veiller au respect des accords commerciaux et d’arbitrer les éventuels conflits. A ce titre, elle
est doté d’un organe, l’organe de règlements des différends (ORD), qui est habilité à recevoir des
plaintes des pays membres, a le pouvoir de créer, énoncer le droit commercial et de décider de
sanctions envers les pays membres.
OMC auj’ : 153 pays, dir général : Pascal LAMY : Cycle de Doha (Qatar) depuis 2001
Afrique du Sud 1995
Albanie 2000
Allemagne 1995
Angola 1996
Antigua-et-Barbuda
1995
Arabie saoudite 2005
Argentine 1995
Arménie 2003
Australie 1995
Autriche 1995
Bahreïn, Royaume de
1995
Bangladesh 1995
Barbade 1995
Belgique 1995
Belize 1995
Bénin 1996
Bolivie 1995
Botswana 1995
Brésil 1995
Brunéi Darussalam
1995
Bulgarie 1996
Burkina Faso 1995
Burundi 1995
Cambodge 2004
Cameroun 1995
Canada 1995
Cap-Vert 2008
Chili 1995
Chine 2001
Chypre 1995
Colombie 1995
Congo 1997
Corée, République
de 1995
Costa Rica 1995
Côte d'Ivoire 1995
Croatie 2000
Cuba 1995
Danemark 1995
Djibouti 1995
Dominique 1995
Egypte 1995
El Salvador 1995
Emirats arabes unis
1996
Equateur 1996
Espagne 1995
Estonie 1995
États-Unis
d'Amérique 1995
Ex-République
yougoslave de
Macédoine (ERYM)
2003
Fidji 1996
Finlande 1995
France 1995
Gabon 1995
Gambie 1996
Géorgie 2000
Ghana 1995
Grèce 1995
Grenade 1996
Guatemala 1995
Guinée 1995
Guinée-Bissau 1995
Guyana 1995
Haïti 1996
Honduras 1995
Hong Kong, Chine
1995
Hongrie 1995
Iles Salomon 1996
Inde 1995
Indonésie 1995
Irlande 1995
Islande 1995
Israël 1995
Italie 1995
Jamaïque 1995
Japon 1995
Jordanie 2000
Kenya 1995
Koweït 1995
Lesotho 1995
Lettonie 1999
Liechtenstein 1995
Lituanie 2001
Luxembourg 1995
Macao, Chine 1995
Madagascar 1995
Malaisie 1995
Malawi 1995
Maldives 1995
Mali 1995
Malte 1995
Maroc 1995
Maurice 1995
Mauritanie 1995
Mexique 1995
Moldova 2001
Mongolie 1997
Mozambique 1995
Myanmar 1995
Namibie 1995
Népal 2004
Nicaragua 1995
Niger 1996
Nigéria 1995
Norvège 1995
Nouvelle-Zélande
1995
Oman 2000
Ouganda 1995
Pakistan 1995
Panama 1997
Papouasie-Nle-
Guinée 1996
Paraguay 1995
Pays-Bas 1995
Pérou 1995
Philippines 1995
Pologne 1995
Portugal 1995
Qatar 1996
Rép centrafricaine
1995
Rép démo du Congo
1997
Rép dominicaine
1995
République kirghize
1998
République slovaque
1995
République tchèque
1995
Chapitre 12 Tale ES
5
Roumanie 1995
Royaume-Uni 1995
Rwanda 1996
Sainte-Lucie 1995
Saint-Kitts-et-Nevis
1996
Saint-Vincent-et-les-
Grenadines 1995
Sénégal 1995
Sierra Leone 1995
Singapour 1995
Slovénie 1995
Sri Lanka 1995
Suède 1995
Suisse 1995
Suriname 1995
Swaziland 1995
Taipei chinois 2002
Tanzanie 1995
Tchad 1996
Thaïlande 1995
Togo 1995
Tonga 2007
Trinité-et-Tobago
1995
Tunisie 1995
Turquie 1995
Ukraine 2008
Union européenne
1995
Uruguay 1995
Venezuela1995
Viet Nam 2007
Zambie 1995
Zimbabwe 1995
II. Le débat entre libre-échange et protectionnisme : les effets sur la croissance et
l’emploi
A. LE LIBRE-ECHANGE, SOURCE DE CROISSANCE ECONOMIQUE
Libre-échange : situation dans laquelle les échanges extérieurs d’un pays sont caractérisés par l’absence
d’obstacles.
1. La théorie traditionnelle
ADAM SMITH et la théorie de l’avantage absolu :
La spécialisation et l’échange commercial entre Etats font du commerce international un jeu à
somme positive et, parallèlement, un instrument de pacification des rapports internationaux.
Chaque Etat a intérêt à se spécialiser dans la production et l’X de produits pour lesquels il dispose
d’avantages absolus, cad de coûts de P plus faibles qu’à l’étranger. Un Etat doit donc acheter tous les
biens qui sont moins chers à M qu’à produire.
Mais cela exclut tous les pays qui n’ont pas d’avantages absolus du commerce international.
DAVID RICARDO et l’avantage comparatif :
Economiste classique anglais (1772-1823), Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817.
Document 9 p 316
- Répondre aux questions du manuel
Q2. La spécialisation permet d’augmenter la Z mondiale puisqu’avec la même quantité de travail, la
P de vin et de drap au total a augmenté : au lieu de 2 tonneaux de vin et 2 mètres de drap, les pays a
eux deux produisent 2,125 tonneaux (170/80) 2,2 mètres (220/100).
Q3. La spécialisation est source de gains de Z. Si chaque pays consacre toutes ses ressources à
produire les biens sur lesquels il est relativement le plus productif et importe en échange les biens sur
lesquels il n’est pas spécialisé, alors la P totale augmente pour la même dépense totale de travail. Le
Portugal doit donc se spécialiser dans production de vin, car c’est la production ou sa supériorité relative
est la plus forte (cad son coût comparatif le plus faible). L’Angleterre doit se spécialiser dans la
production de drap, car c’est qu’elle est relativement « la moins mauvaise ». Ainsi, selon la loi des
avantages comparatifs chaque pays doit se spécialiser dans la production sur laquelle son coût relatif est
le plus faible (la ou il est relativement le plus productif ou le moins inefficace). Ou peut ici montrer que
la thèse de Ricardo permet à la différence de la théorie des avantages absolus de Smith, de justifier
l’insertion dans l’échange des pays les moins productifs.
Q4. Au Portugal, un tonneau de vin s’échange contre 0,88 mètre de drap. Le Portugal gagne donc à
l’échange si, contre une unité de vin, il obtient plus de 0,88 unité de drap (cf tableau des coûts
comparatifs vin/drap). En Angleterre, un tonneau devin s’échange contre 1.2 unité de drap. L’Angleterre
gagne de même à l’échange si elle obtient une unité de vin portugais contre moins d’1,2 unité de drap.
Le taux d’échange international doit donc s’établir dans la fourchette (les prix relatifs internes (0,88 à
1,2) pour que chaque pays gagne à l’échange.
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !