Tale ES Chapitre 12 THEME : LES ENJEUX DE L’OUVERTURE INTERNATIONALE COMMERCE INTERNATIONAL, CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT Objectifs : - Etre capable de lire une balance des paiements ; - Connaître les différents instruments de mesure de l’ouverture internationale des nations ; - Connaître les principales évolutions du commerce international et leurs causes ; - Etre en mesure de comprendre les tenants et les aboutissants des débats portant sur les bienfaits et les limites du libre-échange et du protectionnisme. → TD associés : la balance des paiements et les taux de change (manuel p 326 et 328) Introduction : La fermeture d’usines installées sur le territoire national, du fait de la concurrence étrangère ou de délocalisation, soulève toujours la même question : vaut-il la peine de jouer le jeu du libre-échange ? La réponse des économistes est presque toujours positive. Si l’échange et la concurrence produisent des effets bénéfiques pour le consommateur à l’échelle nationale, pourquoi en irait-il autrement à l’échelle mondiale ? Pourtant chaque pays compte des perdants à côté des gagnants, à commencer par les chômeurs : que fait-on pour eux ? Et, au niveau mondial, que se passe-t-il si certains partenaires de l’échange sont très puissants ou possèdent des avantages concurrentiels inaccessibles aux autres ? Ne faudrait-ils pas alors imposer les mêmes règles à tous ? Comment les faire respecter ? Nous nous interrogerons alors sur les biens fondés du commerce international. Problématiques : Quelles sont les grandes évolutions des échanges mondiaux ? La croissance est-elle favorisée par le libre-échange ou le protectionnisme ? Le commerce international est-il favorable au développement pour tous les pays qui y participent ? I. Des économies de plus en plus ouvertes A. EVOLUTION DES ECHANGES INTERNATIONAUX Il ne faut pas confondre : mondialisation, commerce international et échanges internationaux. Mondialisation : Processus qui conduit à une interdépendance croissante des économies, en raison de la multiplication des échanges internationaux et de leur libéralisation. Commerce international : Ensemble des échanges de biens et de services qui s’effectuent entre pays différents. Echanges internationaux : Ensemble des échanges de biens, de services et de capitaux qui s’effectuent entre pays différents. Ces opérations sont comptabilisées dans la balance des paiements. 1. L’ouverture internationale La mondialisation est un phénomène ancien, on peut distinguer 3 grands mouvements (cf. doc 6 p 314) : - XVIème : découverte de l’Amérique 1 Tale ES Chapitre 12 - XIXème avec trois nations dominantes : Pays-Bas, GB et France. La DIT (Répartition des différentes spécialisations entre tous les pays du monde) se fonde sur une opposition entre pays producteurs de B manufacturés et pays P de B primaires. - XXème et XXIème : développement des échanges (cf. doc) ● Document 1 p 312 - Répondre aux questions du manuel Q1. Depuis les années 1950, la croissance du commerce international a toujours été > à celle de la P mondiale et cet écart s’est accru entre 1990 et 2004. Les échanges internationaux (en valeur et en volume) ont donc explosé depuis 1945. Q2. Degré d’ouverture = [(X+M)/2]/ PIB La tendance à l’ouverture de l’économie mondiale est à l’œuvre depuis les années 1950 et cette tendance s’est accélérée dans la période récente, cad qu’une part croissante de la P mondiale de marchandises fait l’objet d’échanges internationaux. Il existe d’autres mesures des échanges : - Solde commercial d’un pays (ou d’une zone géographique) = X - M - Taux de couverture (%) = (X/M) x 100 - Le « coefficient de dépendance » = M / PIB Il exprime la dépendance du pays relativement aux approvisionnements externes soit le ratio (on parle encore du taux de pénétration) - Soldes de la balance des paiements (TD) - Les IDE (cf. prochain chapitre) Remarques : La France est un pays ouvert (taux d’ouverture de 25%) par rapport aux E-U (taux d’ouverture de 13%) 2. Les mutations dans la structure des échanges. ● Document A (doc 4 p 295 Bordas) - Décrivez l’évolution des trois groupes de produits. - Comment expliquer la faible croissance des produits agricoles et la forte croissance des produits manufacturés ? Q1. Les produits agricoles connaissent un taux de croissance assez régulier, alors que l’on voit assez nettement les effets du choc pétrolier sur le commerce de combustibles, avant que ce commerce ne recommence à croître. Quant aux produits manufacturés, ils ont toujours tendance à croître plus rapidement que les deux autres. Q2. On peut expliquer l’évolution par les lois d’ENGEL. → Pour les biens : la part des produits bruts (pdts minéraux, énergétiques et agricoles) dans les échanges baisse au profit des produits manufacturés (80% des X mondiales de biens aujourd’hui) → Pour les services : ils connaissent une croissance fulgurante : depuis les années 1980, la valeur de ces échanges a été multipliée par 4,1 et leur part dans le commerce total passe de 17% à 27% (2005) (cf. 2 Tale ES Chapitre 12 doc 2 p 312). Exemples : service financier, émissions de télévision, un touriste qui se rend dans un hôtel à l’étranger, succursale d’une banque, expertise sur un chantier. Cependant, une partie des services reste difficilement exportable (S non mds, aux personnes), il s’agit donc d’un « secteur abrité » de la concurrence internationale. 3. Les courants d’échanges ● Documents 4 et 5 p 313 Deux grandes tendances : tripolarisation des échanges internationaux et leur régionalisation. Les X° des 3 pôles représentent 87% des X° mondiales en 2004. De plus, ils commercent entre eux. Enfin, on peut constater la marginalisation de certaines zones : Afrique, Amérique du Sud, centrale et Caraïbes (cf. doc 3 p 312) Tripolarisation des échanges : tendance à la concentration du commerce mondial sur trois zones : Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie, qui commercent principalement entre elles. Régionalisation des échanges : développement des échanges intrazones dans le cadre d’accords régionaux, comme l’UE (1993 avec traité de Maastricht), l’ALENA (1994 ; accord de L-E nord américain entre E-U, Canada et Mexique), Mercosur (1991 ; Marché commun du Sud (Mercado Común del Sur) entre le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay), le groupe andin (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou), ANASE/ASEAN (Associations des nations d’Asie du Sud-Est)(cf. doc 5 p 313) Remarque cette polarisation marginalise certaines zones, en particulier l’Afrique et l’Amérique Latine qui réalisent respectivement 3,2% et 3.8% du commerce mondial en 2009 B. POURQUOI UNE TELLE OUVERTURE ? 1. L’importance du progrès technique ● Document 7 p 314 - Répondre aux questions 2, 3 et 4 du manuel Q2. Le coût du transport pèse de façon minime dans le prix du produit final ; la rapidité et la faiblesse des coûts de communication rendent possible une organisation mondialisée de la P. Par ex le transport d’un double conteneur (environ 95 000 tee-shirts) entre la Chine et le Havre coûte 2 200 euros soit 2,5 centimes par tee-shirt (article du Monde de 2006). Q3. La hausse du prix du pétrole et les effets néfastes sur l’environnement du dvpmt des transports à l’échelle de la planète génèrent des coûts supplémentaires (ex : taxe sur les billets d’avion). Q4. Il y a environ 27% de la pop mondiale qui est internaute, dont seulement 8% en Amérique Latine, Afrique et Moyen-Orient. Le dvpmt d’Internet est freiné dans les PED par la faiblesse de l’équipement en micro ordinateurs et en infrastructures de télécommunication. 2. Le rôle des instances internationales (GATT, OMC) ● Document 8 p 315 - Répondre aux questions du manuel Q1. Le GATT est un accord (et non une organisation) signé en 1947 par une vingtaine de pays (125 à la veille de la création de l’OMC) qui se fixe comme objectif la libéralisation des échanges mondiaux. Cet objectif général est fondé sur deux principes : - La non discrimination entre les nations cad accords multilatéraux et non bilatéraux : clause de la nation la plus favorisée (tous les partenaires commerciaux doivent être traités à l’identique, les avantages concédés à l’un devant être étendus aux autres) ; règle de 3 Tale ES Chapitre 12 réciprocité (baisse des barrières commerciales si avantage équivalent) ; règle du traitement national (pas de discrimination entre Pr nationaux et M). - Interdiction des restrictions aux échanges (DDD élevés, quotas…) et du dumping (prix des X – élevés que les pdts vendus sur le marché intérieur) Cet objectif est mis en œuvre de façon pragmatique au cours de grandes négociations commerciales multilatérales (cycles ou rounds durant plusieurs années). Q2. Le GATT a abouti à une importante réduction des barrières douanières (DDD appliqués par les pays indus sur les pdts manuf sont passés de 40% en 1945 à 4% auj’ en moyenne), limitation des quotas). Q3. L’Uruguay round, 8ème cycle de négociation du GATT (1986-1994), a été novateur sur plusieurs points : élargissement des négociations à des secteurs jusque là exclus du ps de libéralisation des échanges (ag, textile, services), accords sur la protection de la ppté intellectuelle (« ADPIC » renforçant les droits de ppté des innovateurs sous forme de brevets, marques déposées… par ex pour les pdts pharmaceutiques), création de l’OMC. Q4. L’OMC, mise en place en 1995, succède au GATT. A la différence du GATT, l’OMC est une orga chargée de veiller au respect des accords commerciaux et d’arbitrer les éventuels conflits. A ce titre, elle est doté d’un organe, l’organe de règlements des différends (ORD), qui est habilité à recevoir des plaintes des pays membres, a le pouvoir de créer, énoncer le droit commercial et de décider de sanctions envers les pays membres. OMC auj’ : 153 pays, dir général : Pascal LAMY : Cycle de Doha (Qatar) depuis 2001 Afrique du Sud 1995 Albanie 2000 Allemagne 1995 Angola 1996 Antigua-et-Barbuda 1995 Arabie saoudite 2005 Argentine 1995 Arménie 2003 Australie 1995 Autriche 1995 Bahreïn, Royaume de 1995 Bangladesh 1995 Barbade 1995 Belgique 1995 Belize 1995 Bénin 1996 Bolivie 1995 Botswana 1995 Brésil 1995 Brunéi Darussalam 1995 Bulgarie 1996 Burkina Faso 1995 Burundi 1995 Cambodge 2004 Cameroun 1995 Canada 1995 Cap-Vert 2008 Chili 1995 Chine 2001 Chypre 1995 Colombie 1995 Congo 1997 Corée, République de 1995 Costa Rica 1995 Côte d'Ivoire 1995 Croatie 2000 Cuba 1995 Danemark 1995 Djibouti 1995 Dominique 1995 Egypte 1995 El Salvador 1995 Emirats arabes unis 1996 Equateur 1996 Espagne 1995 Estonie 1995 États-Unis d'Amérique 1995 Ex-République yougoslave de Macédoine (ERYM) 2003 Fidji 1996 Finlande 1995 France 1995 Gabon 1995 Gambie 1996 Géorgie 2000 Ghana 1995 Grèce 1995 Grenade 1996 Guatemala 1995 Guinée 1995 Guinée-Bissau 1995 Guyana 1995 Haïti 1996 Honduras 1995 Hong Kong, Chine 1995 Hongrie 1995 Iles Salomon 1996 Inde 1995 Indonésie 1995 Irlande 1995 Islande 1995 Israël 1995 Italie 1995 Jamaïque 1995 Japon 1995 Jordanie 2000 Kenya 1995 Koweït 1995 Lesotho 1995 Lettonie 1999 Liechtenstein 1995 Lituanie 2001 Luxembourg 1995 Macao, Chine 1995 Madagascar 1995 Malaisie 1995 Malawi 1995 Maldives 1995 Mali 1995 Malte 1995 Maroc 1995 Maurice 1995 Mauritanie 1995 Mexique 1995 Moldova 2001 Mongolie 1997 Mozambique 1995 Myanmar 1995 Namibie 1995 Népal 2004 Nicaragua 1995 Niger 1996 Nigéria 1995 Norvège 1995 Nouvelle-Zélande 1995 Oman 2000 Ouganda 1995 Pakistan 1995 Panama 1997 Papouasie-NleGuinée 1996 Paraguay 1995 Pays-Bas 1995 Pérou 1995 Philippines 1995 Pologne 1995 Portugal 1995 Qatar 1996 Rép centrafricaine 1995 Rép démo du Congo 1997 Rép dominicaine 1995 République kirghize 1998 République slovaque 1995 République tchèque 1995 4 Tale ES Chapitre 12 Roumanie 1995 Royaume-Uni 1995 Rwanda 1996 Sainte-Lucie 1995 Saint-Kitts-et-Nevis 1996 Saint-Vincent-et-lesGrenadines 1995 Sénégal 1995 Sierra Leone 1995 Singapour 1995 Slovénie 1995 Sri Lanka 1995 Suède 1995 Suisse 1995 Suriname 1995 Swaziland 1995 Taipei chinois 2002 Tanzanie 1995 Tchad 1996 Thaïlande 1995 Togo 1995 Tonga 2007 Trinité-et-Tobago 1995 Tunisie 1995 Turquie 1995 Ukraine 2008 Union européenne 1995 Uruguay 1995 Venezuela1995 Viet Nam 2007 Zambie 1995 Zimbabwe 1995 II. Le débat entre libre-échange et protectionnisme : les effets sur la croissance et l’emploi A. LE LIBRE-ECHANGE, SOURCE DE CROISSANCE ECONOMIQUE Libre-échange : situation dans laquelle les échanges extérieurs d’un pays sont caractérisés par l’absence d’obstacles. 1. La théorie traditionnelle ADAM SMITH et la théorie de l’avantage absolu : La spécialisation et l’échange commercial entre Etats font du commerce international un jeu à somme positive et, parallèlement, un instrument de pacification des rapports internationaux. Chaque Etat a intérêt à se spécialiser dans la production et l’X de produits pour lesquels il dispose d’avantages absolus, cad de coûts de P plus faibles qu’à l’étranger. Un Etat doit donc acheter tous les biens qui sont moins chers à M qu’à produire. Mais cela exclut tous les pays qui n’ont pas d’avantages absolus du commerce international. DAVID RICARDO et l’avantage comparatif : Economiste classique anglais (1772-1823), Des principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817. ● Document 9 p 316 - Répondre aux questions du manuel Q2. La spécialisation permet d’augmenter la Z mondiale puisqu’avec la même quantité de travail, la P de vin et de drap au total a augmenté : au lieu de 2 tonneaux de vin et 2 mètres de drap, les pays a eux deux produisent 2,125 tonneaux (170/80) 2,2 mètres (220/100). Q3. La spécialisation est source de gains de Z. Si chaque pays consacre toutes ses ressources à produire les biens sur lesquels il est relativement le plus productif et importe en échange les biens sur lesquels il n’est pas spécialisé, alors la P totale augmente pour la même dépense totale de travail. Le Portugal doit donc se spécialiser dans production de vin, car c’est la production ou sa supériorité relative est la plus forte (cad son coût comparatif le plus faible). L’Angleterre doit se spécialiser dans la production de drap, car c’est là qu’elle est relativement « la moins mauvaise ». Ainsi, selon la loi des avantages comparatifs chaque pays doit se spécialiser dans la production sur laquelle son coût relatif est le plus faible (la ou il est relativement le plus productif ou le moins inefficace). Ou peut ici montrer que la thèse de Ricardo permet à la différence de la théorie des avantages absolus de Smith, de justifier l’insertion dans l’échange des pays les moins productifs. Q4. Au Portugal, un tonneau de vin s’échange contre 0,88 mètre de drap. Le Portugal gagne donc à l’échange si, contre une unité de vin, il obtient plus de 0,88 unité de drap (cf tableau des coûts comparatifs vin/drap). En Angleterre, un tonneau devin s’échange contre 1.2 unité de drap. L’Angleterre gagne de même à l’échange si elle obtient une unité de vin portugais contre moins d’1,2 unité de drap. Le taux d’échange international doit donc s’établir dans la fourchette (les prix relatifs internes (0,88 à 1,2) pour que chaque pays gagne à l’échange. 5 Tale ES Chapitre 12 Q5. Tous les pays gagnent à l’échange (moyennant les conditions vues en Q, 4): avec les mêmes ressources consacrées à la production, ils peuvent disposer de plus de biens qu’en autarcie. Ainsi, l’échange international est un jeu à somme positive Q6. Différences de coûts comparatifs avantages comparatifs spécialisation échange international gains de productivité à l’échelle mondiale croissance éco Hypothèses du modèle de Ricardo : o Il n’y a qu’un seul facteur de production, il s’agit du travail. o Le facteur de production est mobile entre les secteurs mais immobile entre les nations. o Le coût du produit est proportionnel à la quantité de travail nécessaire pour le produire o Le prix du bien tend à s’aligner sur les coûts de production. Ricardo montrera que : Un pays dispose d’un avantage comparatif (relatif) dès lors qu’il se spécialise dans la production du bien pour lequel son avantage est le plus grand ou pour lequel sont désavantage est moindre. Ainsi dans l’exemple choisi par Ricardo, le Portugal dispose d’un avantage absolu pour la production des 2 biens, mais un avantage relatif pour la production du vin. Et l’Angleterre, quant à elle, si elle est en situation de désavantage absolu, dispose d’un avantage relatif pour la production de drap. Le théorème HOS : HECKSHER, OHLIN et SAMUELSON Economistes néo-classiques du XXème (prix Nobel en 1970 et 1977) ● Document 10a p 316 - Répondre à la question 1 du manuel Q1. Selon le théorème HOS, l’avantage comparatif repose sur l’inégale dotation en facteurs de production selon les pays. Selon cette analyse, le prix des biens est en effet détermine par le prix des facteurs de production qu’ils incorporent, lui-même fonction de leur abondance ou de leur rareté relative. Cette analyse, prenant appui sur la théorie néo-classique de la valeur rareté, diffère de celle de Ricardo qui se fonde sur la théorie de la valeur travail. Ainsi, l’origine de la différence de coûts comparatifs réside dans les différences de dotations factorielles, et non pas, comme chez Ricardo, dans des différences de Z du travail. Mais, sur deux points, elle reste fondamentalement le prolongement de celle de Ricardo la spécialisation repose sur la loi des avantages comparatifs qui ont leur origine dans des différences de coûts comparatifs la spécialisation profite à tous les participants a l’échange. Dans le cadre de cette analyse, la spécialisation repose sur la dotation des pays en facteur de production. On aura alors : Un pays aura un avantage à se spécialiser dans la production du bien qui utilise intensivement le facteur de production qu’il possède en abondance. 3 hypothèses sont retenues ici : o Immobilité des facteurs de production o Homogénéité technique (fonction de production identique dans les pays) o Absence d’entraves aux échanges entre les nations. Soient deux pays Pays A Pays B 6 Tale ES Chapitre 12 Dotation naturelle K abondant et T rare T abondant et K rare Prix des facteurs avant la spécialisation internationale Prix de K faible et W élevé W faible et prix de K élevé Spécialisation Activité fortement capitalistique Activité utilisant intensivement le facteur travail. Prix des facteurs avec échange international Le facteur davantage demandé voit son prix augmenter alors que le facteur rare, moins demandé, est soumis via les M à la concurrence du pays B, voit son prix baisser Même constat pour le facteur K ici Le prix des facteurs de production tend alors à s’égaliser. De ce fait, nous arrivons à une situation d’équilibre sur les marchés mondiaux de biens et services. Un équilibre, tel qu’aucun pays n’a avantage à modifier le volume échangé. Ainsi pour les néo-classiques, l’échange permet de combler les inégalités initiales de dotations factorielles. De plus, cette égalisation va conduire à une homogénéisation des niveaux de vie des pays qui échangent. C’est dans ce sens que l’on parle de la théorie de rattrapage ou encore de convergence. Cependant force est de constater que les effets de cette théorie sont limités dans la mesure où l’hypothèse d’immobilité des capitaux fait naître deux problèmes o Pas d’investissement à l’étranger et de l’étranger o Pas de mouvements migratoires. 2. Les nouvelles théories du commerce international ● Document 11 p 317 - Répondre aux questions du manuel Q1. Commerce intrabranche : échanges croisés de produits similaires appartenant a une même branche, entre pays de niveau de développement comparable. Par exemple, le commerce automobile est un commerce intrabranche. Derrière l’échange de produits apparemment identiques (automobile contre automobile), il y a des échanges de variétés différentes. Q2. La théorie traditionnelle ne peut rendre compte de ses échanges, car ce sont les différences (de Z pour Ricardo de dotations factorielles pour HOS) qui fondent les échanges, la spécialisation reposant alors sur une logique de complémentarité (échanges interbranches : cf. exemple drap/vin). Elle ne peut expliquer les échanges de produits similaires entre pays ayant des dotations factorielles comparables. Q3. Les échanges intrabranches satisfont le goût des consommateurs pour la variété : les produits échangés se différencient par la qualité, l’esthétique, l’image de marque… Le commerce international permet alors de s’adapter aux exigences de la demande par la diversification de l’offre, tout en accédant à un large marché pour rentabiliser les stratégies de différenciation. → Dans la théorie traditionnelle : CPP (par les prix, produits homogènes, rendements constants). Dans les approches contemporaines : cce imparfaite (recherche de position de monopole par l’innovation, par la différenciation des produits, les barrières a l’entrée des concurrents...). Le commerce 7 Tale ES Chapitre 12 mondial n’est plus représenté comme un jeu paisible où chaque nation exploiterait au mieux ses avantages comparatifs, mais comme le lieu de rapports de force, de luttes ccielles, de rivalités entre firmes pour accroître leurs parts de marché. On peut approfondir le raisonnement avec l’analyse de PAUL KRUGMAN (éco US né en 1954, prof au MIT) : c’est parce qu’il y a une ouverture internationale et la mise en concurrence de plus d’entreprises et extension des marchés que les pays vont pouvoir accroître leurs avantages comparatifs. C’est donc en exportant qu’un pays devient plus compétitif. Ouverture internationale Effet de spécialisation Effet de dimension (baisse des coûts unitaires) Effet d’apprentissage (amélioration des savoir-faire) Effet de diversification Ouverture des marchés nationaux La gamme de P° s’accroît Augmentation de la concurrence Le consommateur choisit dans une gamme élargie Plus grande efficacité productive (gains de Z) Baisse des prix Les avantages comparatifs augmentent Les avantages comparatifs peuvent donc être construits par les pays suite à l’ouverture internationale. 3. Les mécanismes A poly pour les élèves : fiche fondamentaux 31 Effet sur l’offre - L’enchaînement général… Avantages (différences de coût, de savoir faire, de ressources,…) → Spécialisation → hausse des exportations → croissance économique. - … qui s’auto entretient : Avantages (différences de coût, de savoir faire, de ressources,…) → Spécialisation → hausse des exportations → extension des marchés → économies d’échelle → baisse des coûts unitaires de production → amélioration de la compétitivité prix (à taux de change inchangé) → extension des marchés → etc. Avantages (différences de coût, de savoir faire, de ressources,…) → Spécialisation → hausse des exportations → extension des marchés → augmentation de la concurrence → effet de diversification (innovations) → extension de la gamme de production → amélioration de la compétitivité structurelle (hors-prix) → extension des marchés → etc. 8 Tale ES Chapitre 12 - Des effets sur les profits Ouverture → plus de concurrence → baisse des prix → baisse des coûts de production → hausse des marges → augmentation de l’investissement Effet sur la demande - Ouverture → plus de concurrence → baisse des prix → gains de pouvoir d’achat → augmentation de consommation. → meilleure spécialisation → approvisionnement à moindre coût → baisse des prix. - Ouverture → hausse de la diversité des produits offerts → plus grande satisfaction des consommateurs. Effet sur l’emploi Ouverture → extension des marchés → croissance → emploi (quantitativement et qualitativement). (cf. chapitres précédents) B. MAIS LE PROTECTIONNISME NE PEUT-IL PAS SE JUSTIFIER ? 1. Les instruments ● Document 13 p 318 - Répondre aux questions du manuel Q1. Barrières tarifaires : DDD ; Barrières non tarifaires : toutes les autres mesures (quotas, normes sanitaires, de sécurité…) On peut ajouter les politiques de soutien aux entreprises : subventions, po de change (sousévaluation de la monnaie), po fiscale (allègement des taxes et impôts portant sur les entreprises nationales), po sociale (allègement des charges portant sur les W, assouplissement de la réglementation du T). Protectionnisme : Ensemble de mesures tarifaires et non tarifaires qui consistent pour un pays à se protéger de la concurrence étrangère Remarque : Ex de secteurs exportateurs subventionnés en France : agriculture et aéronautique. Q2. On peut les considérer comme des mesures de protection du consommateur au nom du principe de précaution, mais aussi comme des mesures à l’encontre des USA (normes sanitaires). Le différend a d’ailleurs conduit à une plainte des USA et du Canda en 1996 devant l’OMC qui a donné raison à ces deux pays. Q3. Les 2. Limitation des flux d’M de façon directe par des restrictions imposées ou négociées ou par des mesures administratives ; de façon indirecte par les DDD qui détériorent la compétitivité-prix. Stimulation des flux d’X par les subventions à l’X ou à la P qui augmentent la compétitivité des produits nationaux sur les marchés étrangers. On distingue généralement : - Le protectionnisme défensif qui consiste à protéger son marché intérieur par des obstacles aux importations ; - Le protectionnisme offensif qui consiste à conquérir des parts de marché par un soutien aux exportations. 9 Tale ES Chapitre 12 2. La justification Le protectionnisme éducateur ● Document 14 p 318 - Répondre aux questions du manuel - Faire l’exercice Q1. Pour deux raisons : elle ne peut bénéficier d’économies d’échelle du fait du faible niveau de la P et elle ne profite pas encore des effets d’apprentissage que procure l’expérience accumulée. Ses coûts et par là ses prix de vente sont donc plus élevés que ceux des concurrents plus avancés. Q2. Un protectionnisme transitoire, jusqu’à ce que les entreprises aient atteint une taille suffisante : pas critique radicale du LE, mais recherche d’une cce à armes égales qui peut justifier des mesures temporaires de protection. Q3. Pour les pays en retard par rapport aux cct étrangers ; pou les activités où les coûts fixes sont élevés et donc les économies d’échelle décisives pour la compétitivité. Q4. L’analyse libérale est statique au sens où elle considère les avantages comparatifs comme une donnée que les pays devraient s’efforcer d’exploiter. La thèse du protectionnisme éducateur affirme qu’ils peuvent être construits par des mesures interventionnistes. Il est alors envisageable de subventionner la production de certains biens avec notamment des droits de douanes prélevés sur les importations de biens similaires. Cependant, deux conditions sont à mettre en avant pour justifier ce protectionnisme : o il doit être provisoire o la branche dans laquelle il est mis en place doit connaître des économies d’échelle Maurice Allais complétera cette analyse en montrant que ce type de protectionnisme peut aussi s’envisager pour les industries vieillissantes. Il s’agit de laisser le temps aux secteurs en déclin de se restructurer, de se reconvertir pour mieux affronter la concurrence. On peut alors peut-être citer une fois encore l’exemple du textile chinois. Une demande politique (cf doc 16 p 319) Les citoyens sont prêts à accepter des mesures protectionnistes, même si elles sont à l’origine d’une augmentation des prix à la C°. En effet, le protectionnisme entraîne des transferts de revenus entre agents : des Cr vers les Pr nationaux et l’Etat (dts de douanes = recettes fiscales). Or ces revenus permettent de maintenir des activités éco qui sinon ne seraient pas viables et de financer des biens publics. Le protectionnisme permet d’éviter les coûts sociaux du L-E : la pression de la cce peut conduire à des faillites ou des délocalisations qui entraînent des licenciements, elle pousse à une logique de compression des coûts salariaux, de course à la Z qui détériore les conditions de T, d’atteintes à l’environnement (externalités négatives)… Le protectionnisme peut donc être un choix politique. La politique commerciale stratégique ● Document 15 p 319 - Répondre aux questions du manuel 10 Tale ES Chapitre 12 Q1. Ce sont des marchés oligopolistiques. Ils se caractérisent par des coûts fixes élevés du fait d’investissements initiaux considérables en capital fixe et R&D. Il faut donc que les firmes détiennent une grande part de marché pour rentabiliser ces investissements (économies d’échelle). Ces coûts constituent une barrière à l’entrée de concurrents, d’autant plus efficace que ces coûts sont souvent irrécupérables. Q2. Dans ce cadre, les pouvoirs publics peuvent soutenir une firme nationale pour l’aider à s’implanter dans le secteur. Sur les marchés oligopolistiques, il n’y a pas de place « pour tout le monde » et le premier entrant sur le marché bénéficie d’un avantage décisif, il peut évincer les firmes étrangères rivales. Les pouvoirs publics peuvent donc intervenir dans la compétition entre les firmes pour en influencer l’issue à l’avantage d’une firme nationale. Q3. Cette stratégie s’applique en particulier aux activités à forte intensité de R&D. Non seulement parce que la R&D représente des coûts fixes élevés, mais aussi parce que ces dépenses sont source d’externalités positives. Permettant d’améliorer les connaissances existantes et d’en faire naître de nouvelles, elles sont source d’accumulation de K humain. Ces connaissances, en se diffusant, favorisent la croissance économique. Q4. L’industrie des semi-conducteurs est une activité à forte intensité en R&D dont la production est au cœur des produits de haute technologie. Le succès dans le secteur des semi-conducteurs est donc une condition nécessaire pour soutenir la concurrence dans le domaine des hautes technologies en général. Q5. Dépenses publiques de R&D, protection du marché intérieur par des DDD sur les M et par des mesures non tarifaires. Ces mesures visant à favoriser des firmes nationales en le protégeant de la concurrence étrangère ou en les aidant à soutenir cette concurrence peuvent être qualifiées de protectionnisme (respectivement défensif et offensif). 3. Les limites ● Document B (tableau 20 p 304 Bordas) - Quel lien peut-on faire entre croissance annuelle du revenu par tête et coefficient d’ouverture ? Il semble qu’il y ait une corrélation positive entre le taux d’ouverture et la croissance économique, sur les trois périodes. Les limites du protectionnisme : - Ralentissement de la croissance économique car il réduit les bienfaits liés à une réallocation optimale des ressources, et entraîne une hausse des prix, source de réduction du PA des consommateurs - Les risques de représailles : un pays mettant en place des barrières protectionnistes risque alors de devoir subir lui-même de la part des autres pays les mêmes barrières, ce qui réduit l’échange international et ses bienfaits - Un problème de répartition des gains : les barrières protectionnistes ne peuvent être mises en place que pour permettre à certaines minorités d’accroître leurs gains au détriment du plus grand nombre III. L’insertion dans la DIT, source de développement ? A. DEUX EXEMPLES D’INTEGRATION REUSSIE : LA CHINE ET L’INDE ● Document 19 p 321 11 Tale ES Chapitre 12 - Répondre aux questions du manuel Q1. Le taux d’ouverture de la Chine a environ quadruplé de 1979 à 2003 : en 2003, les exportations de biens et services de la Chine représentent plus d’un tiers de son PIB contre moins d’un dixième à la fin des années 1970. L’ouverture de l’économie indienne est pIus récente : elle date du début des années 1990, et moins prononcée que celle de la Chine. Le taux d’ouverture passe de 8% en 1990 (degré d’ouverture de la Chine 10 ans plus tôt) à 14% du PIB indien en 2000, soit plus de deux fois plus faible que celui de la Chine. - A la fin des années 1980, les produits agroalimentaires représentaient plus de 25% des X de biens en Chine, et le textile au début des années 1990 pesait pour 1/3 dans ces X ; ces produits banalisés ont vu depuis leur part reculer dans les X chinoises au profit des produits électriques et électroniques. - L’inde est devenus, avec plus de 20% des X mondiales, le 1er exportateur de services informatiques devant l’Irlande et les E-U. De façon générale, les X indiennes de services ont connu une forte croissance comme l’atteste l’écart croissant entre les courbes de taux d’ouverture (Biens et Biens et Services). Q2. La Chine a d’abord exploité son avantage comparatif (une MO peu qualifiée abondante et bon marché) en se spécialisant sur des produits des industries légères (activités intensives en MO peu qualifiée sur lesquelles la faiblesse des coûts salariaux est facteur de compétitivité-prix à l’X). Mais, à partir de cette spécialisation initiale, elle a mené une stratégie volontariste de remontée de filière, par une spécialisation sur des produits plus élaborés, exigeant des savoirs plus complexes et des technologies plus sophistiquées. Selon l’OCDE, le Chine, après avoir devancé en 2003 le Japon et l’UE, est devenue en 2004 le 1er exportateur mondial de biens de technologies de l’information et des communications (ordinateurs, téléphones mobiles, appareils photos numériques…). L’inde s’est appuyé sur l’avantage comparatif fourni par des ressources en MO qualifiées et anglophone au coût nettement inférieur à celui de ses homologues occidentaux pour se spécialiser dans les services informatiques. Parallèlement à cette spécialisation sur les services, la stratégie de l’Inde s’est orientée sur le développement d’une puissante industrie pharmaceutique. Elle est ainsi devenue le 1er exportateur mondial de médicaments génériques. Q3. Le rôle de l’Etat est décisif : il définit les secteurs prioritaires et soutient leur expansion. Pour cela, il peut utiliser plusieurs moyens : encouragement des IDE pour diversifier le tissu productif en bénéficiant de transferts de technologie (cas de la Chine) ; protection du marché intérieur (l’Inde a un niveau de tarifs douaniers parmi les plus élevé au monde), orientation sélective des crédits et fiscalité préférentielles, sous-évaluation de la monnaie nationale, politique d’éducation de masse soutien à la recherche, évolution des législations… Q4. Points communs entre la Chine et l’Inde : réformes accroissant l’ouverture de l’économies et stratégies volontaristes de maîtrise de cette libéralisation en faisant évoluer la spécialisation pour bénéficier des effets positifs de l’ouverture en en minimisant les coûts. Différences : l’Inde reste moins ouverte que la Chine et son industrie manufacturière reste largement à l’écart de la mondialisation. La montée en gamme de son industrie est concentrée sur l’industrie chimique et pharmaceutique. L’inde compte sur l’atout de son K humain : le taux d’illettrismes chez les jeunes est encore élevé (alors qu’il est quasi nul en Chine) mais la part de ceux qui suivent des études supérieures est plus élevée qu’en Chine. Q5. La Chine est un pays industriel qui a adopté une stratégie de montée en gamme sur des produits manufacturés de plus en plus sophistiqués, autour des NTIC. L’Inde, en se spécialisant sur les services, dont les services informatiques et les produits pharmaceutiques, évite ainsi une concurrence directe avec la Chine puisque la composition de X est très différente. 12 Tale ES Chapitre 12 De manière générale, l’insertion dans la DIT est source de développement parce qu’elle est source de croissance économique (cf. intro et chapitre 1). B. LES LIMITES DE L’INTEGRATION MONDIALE ● Document C (17 p 321 Hachette) - Comment ont évolué les inégalités mondiales jusqu’aux années 1970 selon l’auteur ? - Comment pouvez-vous expliquer ces évolutions ? - Comment évoluent-elles aujourd’hui ? - Comment pouvez-vous expliquer ces évolutions ? Q1. Elles se sont réduites à l’intérieur des pays, mais se sont accrues entre les pays. Q2. Les pays les plus riches ont « exploité » leur avance économique et technologique au détriment des moins riches, en même temps que des conflits sociaux ont conduit à une répartition plus égalitaire des ressources en leur sein. Q3. On a aujourd’hui, en partie, un mouvement inverse, avec un groupe de pays pauvres qui se développent très vite et réduisent leur retard, et des inégalités économiques croissantes dans les pays anciennement industrialisés. Q4. Ces évolutions s’expliqueraient par une nouvelle phase de mondialisation caractérisée en particulier par une mobilité des capitaux jusqu’alors inouïe et une ouverture accrue des frontières. La concurrence internationale étant plus forte, elle aurait des conséquences négatives en termes d’emplois et de revenus dans les pays riches, en même temps que des conséquences positives en termes de croissance pour les pays émergents. L’accroissement peu maîtrisé des inégalités serait en partie dû à la faiblesse des régulations internationales. Des gains inégaux selon les pays ● Document D (5 p 314 Hachette) - Quels sont les effets du commerce international pour l’Angleterre et pour l’Inde ? - Expliquez la phrase soulignée. - En quoi l’industrie peut-elle avoir des « effets d’entrainement » sur le reste de l’économie ? Q1. Il entraîne une spécialisation qui avantage l’Angleterre et désavantage l’Inde, fragilisée par une désindustrialisation imposée. Q2. L’Inde ne produisant plus assez de produits de première nécessité mais les important, elle est très sensible à la conjoncture internationale (baisses subites de la consommation et de la production) au plan alimentaire, ce qui peut engendrer des famines. Q3. L’industrie permet de dégager des valeurs ajoutées importantes qui permettent ensuite d’investir dans l’éducation et la recherche. Ceci constitue un effet d’entraînement. Toutes les spécialisations ne se valent pas 13 Tale ES Chapitre 12 Depuis 1950, le commerce mondial de produits manufacturés a toujours connu une croissance nettement vive que les échanges de produits agricoles et de combustibles. Bon nombre de PED restent enfermés dans des spécialisations typiques de la DIT traditionnelle héritée de la période coloniale vouant les colonies à l’approvisionnement des métropoles en matières premières. Ainsi 36% des X des PMA en 2003 sont constituées de combustibles et 5,5% de matières premières, soit plus de 40% des X composées de produits primaires. Ce type de spécialisation est défavorable car : - la demande produits primaires est nettement moins dynamique que celle de produits manufacturés : avec l’élévation du niveau de vie, il y a baisse de la part des produits alimentaires dans la C° (loi d’Engel) ; - les produits primaires sont concurrencés par les produits de synthèse issus de l’industrie (coton/fibres synthétiques) - les activités industrielles sont moins gourmandes en matières premières (économie d’énergie) La conséquence de cette spécialisation défavorable est une détérioration des termes de l’échange pour les PED. Contrairement à l’analyse ricardienne, tous les pays ne gagnent pas forcément à l’échange, cela dépend du type de spécialisation. Exercice p 322 sur les termes de l’échange (prix relatif des X par rapport aux M) Détérioration des termes de l’échange = le prix des X augmente moins (ou diminue plus) que le prix des M. 1. détérioration, détérioration, pas de sens (on doit comparer des évolutions de prix, pas des niveaux), amélioration, stabilité. 14 Tale ES Chapitre 12 C. LE ROLE CONTROVERSE DES INSTITUTIONS FINANCIERES INTERNATIONALES 1. Le consensus de Washington ● Document 23 p 423 - Répondre aux questions du manuel Q1. Réduction de la D intérieure pour dégager une capacité de financement afin de rembourser la dette extérieure. Elle est obtenue par des politiques conjoncturelles restrictives : politique monétaire restrictive (frein à la création monétaire), politique budgétaire restrictive (réduction des déficits publics), politique salariale restrictive. Il s’agit de limiter les dépenses intérieures, en particulier les dépenses publiques et la C°. Q2. La dévaluation a pour but : une hausse du prix des M et une baisse du prix des X censées permettre respectivement une baisse des M et une hausse des X réduisant le déficit extérieur. Le renchérissement des M a des effets inflationnistes. Q3. Les exigences des créanciers pèsent lourdement sur les populations des pays endettés. La compression de la D intérieure a freiné la croissance et par là dégradé l’emploi et le niveau de vie (mécanismes keynésiens). L’inflation, nourrie par le renchérissement des M, combinée à la suppression des subventions sur les produits de nécessité dans le cadre de la réduction des dépenses publiques, a pesé sur la C° et aggravé la pauvreté. Les populations des pays débiteurs assument donc le coût de la dette : le remboursement de la dette prive les Etats des ressources nécessaires au financement des secteurs sociaux essentiels. Aujourd’hui encore, de nombreux pays consacrent davantage au remboursement de la dette qu’aux dépenses de santé. L’annulation de la dette est donc considérée par certains comme une 1ère étape essentielle à la satisfaction des besoins humains fondamentaux. Q4. Les plans d’ajustement de la fin des années 1980 préconisés par le FMI et la BM (consensus de Washington) sont des réformes structurelles d’inspiration libérale, visant à modifier en profondeur et sur le long terme le fonctionnement des économies, dans le sens d’une libéralisation des marchés, d’un désengagement de l’Etat censés assurer une meilleure efficacité du système productif : privatisations, ouverture commerciale et libéralisation des marchés de K, déréglementation… Il s’agit de faire des pays du Sud des exportateurs compétitifs sur le marché mondial et des territoires attractifs pour les K étrangers. Q5. Ces plans ont été des échecs pour plusieurs raisons : - les privatisations ont eu lieu dans un climat de clientélisme et de corruption (rebaptisée « bakchichisation » par dérision dans bcp de pays) : en l’absence de structures juridiques et d’institutions de régulation du marché appropriées, les actifs ont été pillés par les nouveaux propriétaires au lieu d’être la base d’une expansion industrielle ; - La libéralisation des mouvements de K par le démantèlement des réglementations visant à contrôler les flux de K spéculatifs a été source d’instabilité accrue (crises financières récurrentes) ; - De manière générale, ces plans « oublient » que le marché est lui-même une institution. 2. L’économie de marché peut-elle fonctionner sans Etat ? ● Document 24 p 325 - Répondre aux questions du manuel 15 Chapitre 12 Tale ES Q1. Exemples de règles indispensables au fonctionnement des marchés : respect des normes de poids et de mesure, utilisation d’une monnaie dans laquelle les agents ont confiance, affichage des prix et de la composition des produits, respect des normes sanitaires et environnementales… Q2. Ces règles sont édictées par l’Etat qui apporte aux agents privés des garanties quant à leur respect. Leur application doit être contrôlées, leur transgression sanctionnée ce qui suppose des institutions publiques efficaces et intègres. Q3. Poser la question de la libéralisation économique en termes de « plus de marché » ou « moins d’Etat » est simplificateur puisque le marché ne peur se passer de l’Etat. Les marchés ont besoin d’un Etat producteur de règles. La question est donc celle de la définition du rapport de l’Etat aux intérêts privés et non celle de son retrait. Dans le contexte de la mondialisation qui accroît la puissance des marchés, l’Etat doit pouvoir imposer des lois et même le respect des principes du marché (respect des contrats, de la libre concurrence…) CONCLUSION : Fiche 32 : comprendre la spécialisation Fiche 33 : avantages comparatifs Fiche 34 : le protectionnisme (mécanismes) 16