Cosmologie observationnelle avec des Supernov de type Ia Jean-Christophe Hamilton P.C.C. - College de France, Paris, France Resume Le parametre de deceleration ( 0) est caracteristique de la geometrie de l'Univers. On peut utiliser des chandelles standard comme les supernovae de type Ia pour le mesurer. Les experiences EROS II et T55 sont destinees a detecter celles-ci en grand nombre a distance moyenne an de reduire la dispersion intrinseque de leur luminosite et donc d'ameliorer leur caractere standard. Une telle calibration est cruciale si l'on veut utiliser des supernovae a grande distance pour determiner 0. q q 1. Chandelles standard et Cosmologie L'Univers est en expansion, c'est a dire que les galaxies s'eloignent les unes des autres avec une vitesse proportionnelle a leur distance (via la constante de Hubble 0). Dans le cadre du modele du Big-Bang [?], cette expansion est ralentie par l'action gravitationnelle du contenu de l'Univers, dont on mesure l'eet gr^ace au parametre de deceleration 0 qui, selon sa valeur correspond a un Univers ouvert (eternel et inni) ou ferme (nissant en Big-Crunch) [?]. Dans un Univers euclidien, la luminosite apparente d'un objet de luminosite absolue constante (une chandelle standard) varie comme r12 . En revanche si l'univers n'est pas plat, sa luminosite apparente depend de la courbure de l'univers et donc de 0 [?]. Il existe donc une relation entre la magnitude apparente] et le redshift d'une chandelle standard qui depend de 0 (gure ??). Il faut bien s^ur conna^tre precisement la magnitude absolue de l'objet qui doit ^etre assez lumineux pour ^etre vu a grands redshifts. Les premieres chandelles standard utilisees etaient les galaxies les plus brillantes des amas [?], mais elles ne sont pas assez standard pour que la methode soit praticable. En revanche, les supernovae de type Ia paraissent beaucoup plus uniformes [?] et sont susament lumineuses (elles sont aussi brillantes qu'une galaxie). Le fait qu'elles ne soient pas de parfaites chandelles standard induit des erreurs systematiques sur la mesure de 0. On peut malgre tout reduire celles-ci en faisant des correlations entre la forme de la courbe de lumiere et la magnitude au maximum, et ainsi \standardiser" l'objet supernova de type Ia [?]. H q q q Fig. 1 - . Relation magnitude-redshift pour des SNIa 2. Les supernovae de type Ia Le progeniteur est un systeme binaire constitue d'une naine blanche+ qui accr^ete de la matiere a partir de son compagnon. Lorsque sa masse depasse la masse de Chandrasekhar, la naine blanche s'eondre et explose. La masse de l'objet qui explose est toujours la m^eme, ce qui permet d'esperer que le phenomene soit standard et reproductible. On observe en eet une grande similitude dans les courbes de lumiere (gure ??) et dans les spectres de ces supernovae. C'est la magnitude au maximum de luminosite qui presente une dispersion intrinseque de 0 3 magnitude (environ q Contribution aux 6iemes Journees des Jeunes Chercheurs, Benodet, Decembre 1997 ] La magnitude apparente d'un objet est, a une constante additive pres, m = ?2:5log flux. : + etoile compacte constituee uniquement de matiere degeneree 1 VJohnson SN1997dl Photometry (Preliminary) -17.5 -17.75 -18 -18.25 -18.5 -18.75 -19 -19.25 -19.5 345 350 355 360 365 370 375 380 Days since reference image 2 - . Magnitude en fonction du temps tous deux mesur es par rapport au maximum pour plusieurs SNIa [?]. Fig. Fig. 3 - . Courbe de lumiere (Bande V) de SN1997dl [?] sur l'image recente en lui soustrayant l'image ancienne. Outre les supernovae, ces objets peuvent ^etre des rayons cosmiques que l'on rejette en prenant les images en double (il ne sont que sur une seule), ou encore des mauvaises soustractions dues a la variation des conditions atmospheriques qui modie la forme des etoiles. Enn, les asterodes qui passent dans le champ sont rejetes grace a une image de conrmation prise le lendemain. 30%) [?] que l'on place sur le diagramme de Hubble (gure ??). Helas, les SNIa sont rares, il n'en explose que trois par siecle et par galaxie environ [?]. 3. La recherche de supernovae 3.1. Les observations Avec un telescope a grand champ, on peut surveiller un grand nombre de galaxies par image et ainsi detecter regulierement des supernovae. Les experiences EROSII [?] et T55 ont entrepris un programme de recherche systematique de supernovae. 3.3. Le suivi Une fois qu'une supernova a ete trouvee, il faut la suivre spectroscopiquement et photometriquement. Le spectre donne le redshift et le type de la supernova. Le suivi photometrique permet de construire sa courbe de lumiere. La photometrie est une etape tres sensible puisque la supernova est souvent situee sur une galaxie plus brillante qu'elle. Il faut donc soustraire la contribution de la galaxie en tenant compte des eets atmospheriques evoques plus haut. Une mauvaise soustraction de la galaxie se repercute directement sur le ux estime de la supernova, faussant ainsi la courbe de lumiere. Nous avons obtenu nos premieres courbes de lumiere en decembre 1997 (gure ??). EROS II T55 Diametre 1m 55 cm Camera 8x2048x2048 1500x1000 1 degre2 Champ 1 degre2 8 Disponibilite 3 a 5% 30% Nb de SNe par mois '5 '5 Redshift 0:1 < 0:3 0:01 < z < 0:1 L'experience T55 prendra ses premieres images en Janvier 1998. EROS II a deja trouve 12 supernovae [?] dont deux ont explose dans la m^eme galaxie a quelques semaines d'intervalle. L'exploitation des correlations entre la forme de la courbe de lumiere et la magnitude au maximum n'est possible qu'a petit redshift pour que les courbes de lumiere soient de bonne qualite. Il est crucial d'ameliorer ainsi le caractere standard des SNIa puisque la dispersion intrinseque de la luminosite des supernovae est ce qui limite le plus la precision de la mesure de 0 a grand redshift [?]. References [1] P.J.E. Peebles 1993, Principles of Physical Cosmology, Princeton University Press. [2] A. Sandage, Physics Today, Fevrier 1970, p. 34. [3] D. Branch & G.A. Tammann 1992, Ann. Rev. of Astronomy and Astrophysics, 30, 359. [4] M.M. Phillips 1993, ApJ, 413, L105. [5] J.B. Dogget & D. Branch 1985, Astron. J., 90, 2303. Based on the compilation of Barbon, Ciatti and Rosino (1973). [6] E. Cappellaro et al. 1997, A&A, 322, 431. [7] F. Bauer et al. (EROS coll.) 1997, Proceedings of the \Optical Detectors for Astronomy" workshop, ESO. [8] I.A.U. Circulars 6605, 6628, 6760, 6762, 6872. [9] S. Perlmutter et al., Nature, 391 January 1998, 51. q 3.2. Strategie de recherche Pour trouver les supernovae, on compare deux images du m^eme champ prises a quelques semaines d'intervalle. On detecte les objets qui sont apparus 2