néoclassique met en exergue le rôle du coût du capital. FELDSTEIN (1987) est à l’origine des
modèles dits de taxation effective et de rendement sur le coût. Les premiers expliquent
l’investissement net par le rendement réel, après taxe
, les seconds en relation avec le
rendement potentiel net maximum. Rompant avec les hypothèses de concurrence parfaite, les
modèles de cash flow admettent le risque de rationnement des sources de financement et
privilégient le recours aux moyens propres générés par l’activité courante de l’entreprise.
D’autres modèles, dits VAR, sont construits sur le principe des vecteurs autorégressifs. Ils
rapprochent la demande courante de capital, de la distribution des dépenses de capital
observées dans le passé.
L’approche dite « explicite » entend mieux cerner la « dynamique attribuable aux attentes et à
la technologie »
. Elle met en évidence les coûts d’ajustement qui pèsent sur la firme. Tout
investissement est en effet source de perturbations dans l’entreprise par la réorganisation et
les besoins de formation du personnel qu’il impose. L’approche dite du q de TOBIN entend
cerner les attentes à travers le rapport du prix de demande sur le prix d’offre des biens en
capital. Le premier mesure la valeur marchande de l’entreprise, le second, le coût de
remplacement de celle-ci. Les modèles reposant sur l’équation d’EULER et les approches
prédictives résolvent le problème des attentes inobservables d’une façon alternative : les
premiers les appréhendent sous certaines hypothèses par les valeurs observées, les secondes,
par une prévision directe.
Quelle que soit l’approche utilisée, tout modèle explicatif de la dynamique de
l’investissement est susceptible de mettre en jeu des variables de volume (la demande
adressée à la firme, sa liquidité), des variables de prix (le coût de financement, la pression
fiscale effective) ou d’autres telles que les chocs technologiques ou l’esprit d’entreprise. Dans
la suite de ce chapitre, nous nous concentrerons sur la deuxième catégorie de variables sous-
tendant la demande d’investissement
.
Les variables de prix se composent, pour l’essentiel, du prix d’achat de l’investissement,
d’une part, et de la pression fiscale au sens large, d’autre part. Lorsqu’on veut rendre compte
Contrairement à la théorie détaillée par la suite qui fixe l’attention sur l’investissement marginal et dès lors sur
le taux marginal d’imposition effective (cfr. infra), l’approche de FELDSTEIN (1987) utilise un taux moyen de
taxation comme instrument de mesure des incitants à investir.
CHIRINKO (1993), p. 21.
En effet, la littérature économique contemporaine tend à confirmer l’importance première des variables de prix
parmi les déterminants de la demande d’investissement. Les récents travaux de CHIRINKO, FAZZARI et
MEYER (1999) par exemple, montrent, pour les Etats-Unis que l’élasticité de la formation de capital productif
au coût d’usage de celui-ci est significativement négative et proche de –0,25.