Problèmes économiques

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Problèmes économiques
No 2.940
30 janvier 2008
DOSSIER :
Les nouveaux visages de l'intelligence économique
Quand l'information devient stratégique
Hermès
Christophe Blanc, Éric Delbecque et Thomas Ollivier
La mondialisation de l'économie s'est accompagnée d'une intensification de la concurrence qui confère désormais à
la connaissance et à l'information une dimension stratégique. L'entreprise doit, si elle veut faire face à un
environnement de plus en plus complexe, développer une politique d'intelligence économique. Celle-ci peut être
passive si elle consiste à mettre en œuvre des opérations de veille ou de sécurisation de son patrimoine
informationnel, ou active si la firme décide d'adopter une stratégie d'influence comme le lobbying.
Entre IE, guerre et patriotisme économiques : la frontière est floue...
Document de travail du CEREM
Francis Beau
Depuis le rapport Martre, publié en 1994 par l'ancien Commissariat général du Plan, puis celui du député Carayon
en 2003, l'intelligence économique (IE), jusque-là principalement utilisée dans le domaine politique, a pénétré le
monde de l'entreprise. Le concept reste toutefois délicat à définir. La confusion entre IE, guerre et patriotisme
économiques - c'est-à-dire aussi bien entre renseignement et veille qu'entre protectionnisme et souveraineté - est,
selon l'auteur, encore très fréquente et ne permet pas d'apprécier l'intelligence économique à sa juste valeur,
autrement dit comme un instrument indispensable à la compétitivité.
Les Etats-Unis et le Japon : champions de l'intelligence économique
Arès
Jacques Fontanel et Liliane Bensahel
Si les pays anglo-saxons et le Japon sont leaders dans les domaines de la veille technologique, de l'espionnage
économique et de la " contre-intelligence ", la France, elle, accuse encore un certain retard qui est essentiellement
dû, selon les auteurs, à un blocage culturel à l'égard de l'activité du " renseignement ", longtemps réduite dans ce
pays à sa dimension militaire. La France a toutefois accompli des progrès depuis la création au sein du ministère de
l'Economie et des Finances, en 2004, de la Délégation générale pour l'intelligence économique.
" Guerre de l'information " : doit-on avoir peur de la Chine ?
Risques et management international
Damien Bruté de Rémur et Hong Jian Wen
Il y a plus de trente ans de cela, en 1973, Alain Peyrefitte tentait, à travers un ouvrage consacré à la Chine, toujours
célèbre, Quand la Chine s'éveillera, le monde entier tremblera (Editions Fayard), d'alerter les citoyens du monde
occidental sur les menaces que représentait déjà, à l'époque, selon lui, l'Empire du milieu. Depuis, l'économie
chinoise a connu un formidable essor, notamment dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de
la communication. Mais si les dirigeants chinois ont effectivement compris que l'information était désormais la
pierre angulaire de la compétitivité, ils n'ont pas pour autant intégré toutes les règles du marché qui nécessitent en
particulier de protéger ses activités par les lois de la propriété intellectuelle. En outre, la principale méthode
d'acquisition de l'information est aujourd'hui quelque peu désuète puisqu'elle consiste encore à débaucher des
salariés chez les concurrents pour s'approprier leurs connaissances...
Quand la société civile s'empare de l'intelligence économique
Accomex
Ludovic François
Alors qu'on croyait l'intelligence économique (IE) réservée exclusivement aux luttes entre Etats et entre entreprises,
les différends entre la société civile et certaines firmes font l'objet d'une utilisation de l'IE par les citoyens (ONG,
associations, etc.). Ces " conflits cognitifs " portent généralement sur des préoccupations citoyennes, comme le
travail des enfants, la vivisection, les sweatshops (ateliers réputés pour exploiter les travailleurs), etc., et sont initiés
par des groupes d'activistes qui s'attaquent à la réputation des entreprises concernées. Aussi, le lobbying et
l'influence sont-ils devenus des instruments privilégiés d'action pour ces groupes. Ces derniers ont récemment
démontré leur efficacité contre les entreprises Gap, Nike, Carrefour ou L'Oréal.
Également dans ce numéro
FINANCE
Les capitales financières : la place de Francfort et ses perspectives
Revue d'économie financière
Hans-Helmut Kotz et Reinhard H. Schmidt
L'introduction de la monnaie unique et l'harmonisation de la réglementation financière en Europe ont nettement
réduit les coûts de transaction sur les marchés financiers européens. Elles devraient également pousser à la
concentration des places financières - au moins si on raisonne par analogie avec le cadre national. L'histoire de la
place de Francfort en tant que centre financier est, à cet égard, particulièrement intéressante car cette ville a perdu,
puis reconquis sa prééminence en tant que centre financier en Allemagne. L'Europe, quant à elle, demeure
caractérisée par l'existence de plusieurs poches locales d'investissements et par une certaine demande de diversité, ce
qui plaide en faveur de la coexistence d'un certain nombre de centres financiers de dimension internationale, comme
Francfort, Paris et Londres.
ECONOMIE SOUTERRAINE
Cocaïne : la conquête de l'Europe
Questions d'Europe - Fondation Robert Schuman
Xavier Raufer, Dominique Lebleux et Stéphane Quéré
Le marché de la cocaïne est en plein essor en Europe, puisque ce produit y est désormais la deuxième drogue la plus
consommée. C'est en Italie que sa percée est la plus spectaculaire, ce pays devenant le premier consommateur de
cocaïne de l'Union européenne (UE). L'échec relatif de la " guerre contre la drogue ", en particulier en Amérique
latine, et la " démocratisation " de la consommation de cocaïne expliquent en partie l'augmentation du trafic.
L'Europe est dorénavant le deuxième marché visé par les narcotrafiquants après les Etats-Unis. Le renforcement de
la politique de lutte contre le crime organisé et le trafic de stupéfiants par l'UE est aujourd'hui urgent.
SCIENCES ECONOMIQUES
Le MIT, capitale mondiale de l'économie
Sciences Humaines
Xavier de la Vega
Le Massachusetts Institute of Technology (MIT), situé à Cambridge dans la banlieue de Boston, abrite un des
départements d'économie les plus prestigieux au monde. Celui-ci exerce en effet depuis des décennies un
extraordinaire leadership en matière de recherche fondamentale dans cette discipline. Le MIT peut ainsi
s'enorgueillir d'avoir accueilli en son sein pas moins de 14 économistes récompensés, depuis 1969, par le prix Nobel
sur un total de 38. Cette influence formidable en matière de pensée économique s'est, en outre, doublée, au fil du
temps, d'une capacité extraordinaire à contrer les diverses tentatives de contestation de son leadership intellectuel
menées par les économistes d'institutions rivales, comme un temps, ceux de l'université de Cambridge au RoyaumeUni ou de la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal).
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