Finances & Développement Mars 2013 41
une croissance cumulative plus faible de la consommation et de
l’investissement et avec une contraction marquée et persistante
des investissements structurels, car le degré d’incertitude est
resté élevé (Kose, Loungani et Terrones, 2012).
Les gouvernants peuvent aider
Historiquement, une forte incertitude va de pair avec une
période de croissance ralentie. La hausse récente de l’incertitude
accroît la probabilité d’une nouvelle récession mondiale. Les
gouvernements peuvent difficilement surmonter l’incertitude
intrinsèque du cycle économique. Cependant, l’incertitude
liée aux politiques économiques est exceptionnellement élevée
et semble être une cause majeure de l’incertitude macroéco-
nomique. En prenant des mesures énergiques sans tarder,
les dirigeants politiques sur les deux rives de l’Atlantique
peuvent faire baisser l’incertitude que suscite leur action. Cela
pourrait relancer la croissance économique dans la zone euro
et affermir la reprise aux États-Unis. ■
Nicholas Bloom est professeur d’économie à Stanford Univer-
sity. M. Ayhan Kose et Marco E. Terrones sont assistants du
Directeur du Département des études du FMI.
Bibliographie:
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Working Paper (Palo Alto, California).
Baker, Scott, Nicholas Bloom, and Steven J. Davis, 2012, “Measuring
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and Stephen Terry, 2012, “Really Uncertain Business Cycles,” NBER
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Economic Research).
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———, 2012, “How Do Business and Financial Cycles Interact?”
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Marco E. Terrones, à paraître, “Global House Price Fluctuations:
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(Chicago: University of Chicago Press).
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international, octobre).
Kose, M. Ayhan, Prakash Loungani et Marco E. Terrones, 2012, «La
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international, avril).
———, à paraître, “Global Recessions and Global Recoveries,” IMF
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Economics (September).
Graphique 5
L’incertitude joue
Les récessions qui s’accompagnent d’une grande incertitude sont
souvent plus profondes et les reprises plus lentes.
(amplitude des récessions et des reprises, pourcentage)
Récessions Reprises
Avec une grande incertitude
Autres
–4
–2
0
2
4
Source : Kose et Terrones (2012).
Note : L’amplitude d’une récession est le pourcentage de baisse de la production entre les
niveaux maximums et minimums. L’amplitude d’une reprise est la variation de la production sur un
an par rapport au plus bas de la récession.
Graphique 4
Effet baissier
Une incertitude grandissante quant à l’action des pouvoirs publics
va de pair avec une baisse de la production sensible et persistante.
(baisse du PIB, pourcentage)
2 4 6 8 10 12
Nombre de trimestres après la poussée initiale d’incertitude
–3
–2
–1
0
Sources : Baker, Bloom et Davis (2012); www.policyuncertainty.com.
Note : Le PIB diminue de 2,2 % au deuxième trimestre suite à une aggravation de l’incertitude
au premier trimestre, de 2,4 % au quatrième trimestre et ainsi de suite. On émet l’hypothèse que
l’augmentation de l’incertitude est égale à la variation de 2006 (l’année qui a précédé la crise
nancière mondiale) à 2011. Ces résultats reposent sur un modèle économétrique dit
d’autorégression vectorielle (VAR). Le modèle VAR utilise des données trimestrielles de 1985 à
2011 et comprend les variables suivantes : indice d’incertitude, PIB, indice S&P 500, le taux des
fonds fédéraux, l’emploi, l’investissement et la consommation.