Pédagogie
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Le terme de pédagogie dérive du grec παιδαγωγία, de παιδός (/'pa
ɪ
d
ɔ
s/) « l'enfant » et
γω
(/'a.g
ɔ
/ conduire, mener, accompagner, élever ». Dans l'antiquité, le pédagogue était un esclave
qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons
et faire ses devoirs. La pédagogie est un mot remontant à 1495, d'après le dictionnaire le Robert.
L'Académie française l'admet depuis 1762.
Au début du XXe siècle, la science de l'éducation désignait la pédagogie. Aujourd'hui,
l'expression s'emploie au pluriel : les sciences de l'éducation s'étudient en empruntant à plusieurs
disciplines des sciences humaines (sociologie, psychologie, biologie, économie, philosophie,
etc.).
La pédagogie désigne désormais les méthodes et pratiques d'enseignement et d'éducation ainsi
que toutes les qualités requises pour transmettre un savoir quelconque.
Sommaire
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1 Histoire
o 1.1 Les précurseurs
o 1.2 Les théories de Rousseau
o 1.3 XIXe siècle
o 1.4 XXe siècle
2 Différentes approches
o 2.1 Socio-constructivisme et motivation
o 2.2 Apprentissage par problèmes
3 Principaux pédagogues
4 Voir aussi
o 4.1 Écoles alternatives
o 4.2 Méthodes
o 4.3 Sur la déscolarisation
o 4.4 L'enseignement des adultes
o 4.5 Liens externes
Histoire [modifier]
Les précurseurs [modifier]
L'humanisme de la Renaissance voit naître quelques précurseurs de la pédagogie. En France
Rabelais propose un idéal du dépassement de soi. Il décrit à la fin de Gargantua une abbaye
utopique, l'abbaye de Thélème. Rabelais, moine de son état, connaît bien la vie monacale, et dans
la description de cette abbaye fictive il expose son idée d'une abbaye humaniste où de beaux
jeunes gens, des deux sexes, viendraient étudier dans un cadre de vie idéal. L'accent est alors mis
sur l'aspect moral, plutôt que religieux. On réaffirme l'importance de l'éducation physique.
Pour le tchèque Comenius, la pédagogie doit être utile et pour tous.
Au XVIIe siècle, l'éducation consiste à séparer l'enfant du monde corrompu des adultes (collège
de jésuite). Au XVIIIe siècle, on revient contre l'enfermement. On veut former les jeunes au
monde contemporain.
Les théories de Rousseau [modifier]
En 1762, Rousseau écrit Émile ou de l'éducation. Le sujet en est « l'art de former les hommes »
(préface).
Rousseau énonce dans cette œuvre son principe : « l'enfant naît bon et c'est la société qui le
corrompt ». Selon lui, il est nécessaire que l'enfant ait envie d'apprendre et qu'il ait connaissance
d'un métier manuel, chose très rare chez les nobles de cette époque.
En Suisse, Johann Heinrich Pestalozzi s'inspire de ces théories pour fonder son école. Il souhaite
aider l'enfant dans la vie réelle, mais en la différenciant suivant les classes sociales. Pour lui, la
famille est le meilleur milieu éducatif.
L'ouvrage est condamné par le Parlement, en particulier à cause de la Profession de foi du vicaire
savoyard. Ce programme pédagogique idéal offre une vision novatrice de l'enfance
XIXe siècle [modifier]
En Allemagne : Paul Natrop et Georg Kerschensteiner. Chaque individu doit se former à une
fonction déterminée. La communauté doit développer la solidarité, l'instruction civique le respect
de l'autorité, et le sentiment patriotique.
XXe siècle [modifier]
Au XXe siècle, la notion de pédagogie change. La pédagogie devient une pratique, un ensemble
de méthodes. Les pédagogues s'efforcent d'utiliser des éléments de psychologie, c'est notamment
l'éclosion du mouvement de l'éducation nouvelle qui considère l'éducation comme un acte global
de construction de la personne et non comme une simple retransmission de connaissances.
Voir l’article éducation nouvelle.
En Europe occidentale, on prend en compte l'enfant. En URSS, c'est la dimension sociale.
Aux États-Unis, avec John Dewey, elle est pragmatique, expérimentale, volontariste et
socialisante.
La médecine vient aider la pédagogie. Maria Montessori, à Rome, crée la méthode portant son
nom pour influencer la psychologie sensori-motrice des écoles maternelles.
En France, l'inspecteur Roger Cousinet, avec une méthode de travail libre par groupes, cherche à
établir un climat de confiance et de compréhension réciproque. Célestin Freinet est un autre
acteur important de l'évolution des pratiques pédagogiques françaises, mais l'engagement
Libertaire de ses travaux leur ont longtemps empêché une reconnaissance officielle.
De nos jours, le sens de pédagogie renvoie davantage à la manière dont va se faire la formation
d'un enfant qu'au contenu proprement dit de cette formation. Il s'agit tantôt des processus mis en
œuvre dans l'acquisition de connaissances, tantôt de l'attitude et de l'action du pédagogue, de
celui qui accompagne. C'est à partir de ces conceptions que se comprennent et se classent les
différents courants de pédagogies. En ce sens, il s'agit des techniques mises en œuvre dans une
action formative ou d'enseignement. Le mot technique englobant ici l'usage que le pédagogue fait
de son premier outil : lui-même.
À partir de là, les principales voies qui s'ouvrent à l'élaboration d'une pédagogie sont de
différencier que les savoirs seront instruits à un élève ou construits par une personne. Les savoirs
instruits sont reliés à la notion d'enseignement, alors que les savoirs construits font appel à
l'autonomie de l'enfant.
En ce sens, la pédagogie n'est pas uniquement l'œuvre de l'enseignant. Elle serait plutôt
l'ensemble des moyens consciemment mis en œuvre ou non – de la communauté éducative - les
co-éducateurs : la famille, l'école, les centres de loisirs, les clubs, sont autant de sphères où
l'enfant fréquente des « pédagogues ». C'est le débat qu'a lancé l'équipe des « Carrefours de
l'éducation », à Perpignan, en octobre 2003.
Différentes approches [modifier]
Socio-constructivisme et motivation [modifier]
Le socio-constructivisme repose sur l'idée selon laquelle l'acquisition de connaissances durables
est favorisée par la prise en compte du champ social dans laquelle elle est située. Cette théorie a
été développée par Lev Vygotski en s'appuyant sur le constructivisme de Piaget.
La motivation à l'acquisition des connaissances est démultipliée par le fait d'avoir à gérer des
relations sociales: rapports conflictuels, par exemple, dont la résolution va de pair avec la
résolution du problème cognitif. Ainsi, le fait d'avoir à confronter les points de vue entre deux
personnes qui partent de conceptions a priori opposées favorise l'émergence d'un processus de
négociation au plan cognitif, mais aussi relationnel, et à l'issue de ce processus, les acteurs du
conflit s'approprient véritablement une solution élaborée en commun. La motivation sociale
apparaît, donc comme un puissant stimulant de la motivation cognitive.
Apprentissage par problèmes [modifier]
Dans l'apprentissage par problèmes (APP) (en anglais problem-based learning), les apprenants,
regroupés par équipes, travaillent ensemble à résoudre un problème généralement proposé par
l'enseignant, problème pour lequel ils n'ont reçu aucune formation particulière, de façon à faire
des apprentissages de contenu et à développer des compétences de résolution de problèmes. La
tâche de l'équipe est habituellement d'expliquer les phénomènes sous-jacents au problème et de
tenter de le résoudre dans un processus non linéaire. La démarche est guidée par l'enseignant qui
joue un rôle de facilitateur ou médiateur.
Principaux pédagogues [modifier]
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ;
Condorcet (1743-1794) ;
Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827) ;
Friedrich Fröbel (1782-1852) ;
Paul Robin (1837-1912) ;
Sébastien Faure (1858-1942)
Georg Kerschensteiner (1854-1932) ;
Francisco Ferrer (1859-1909) ;
John Dewey (1859-1952) ;
Rudolf Steiner (1861-1925) ;
Maria Montessori (1870-1952) ;
Ovide Decroly (1871-1932) ;
Edouard Claparède (1873-1940) ;
Janusz Korczak (1878-1942) ;
Adolphe Ferrière (1879-1960) ;
Roger Cousinet (1881-1973) ;
Alexander Sutherland Neill (1883-1973) ;
Anton Makarenko (1888-1939) ;
Célestin Freinet (1896-1966) ;
Carl Rogers (1902-1987) .
Antoine de la Garanderie (1920-...) .
Philippe Meirieu (1949-...).
Didactique
La didactique est une nouvelle branche des sciences de l'éducation qui cherche à comprendre,
expliquer, modéliser les processus complexes en jeu dans l'enseignement et l'apprentissage. Elle
devient un élément indispensable à prendre en compte dans la formation et apparaît aux concours
de recrutement des personnels éducatifs.
2. Définition
Pendant longtemps, le mot "didactique" a qualifié tout ce qui se rapportait à l'enseignement.
D'ailleurs, on retrouve encore cette définition dans les dictionnaires courants. Même, le
Vocabulaire de l'Education (PUF, 1979) la conçoit comme étant "l'ensemble des méthodes,
techniques et procédés pour l'enseignement".
A travers ces définitions, on constate que la didactique concerne essentiellement la transmission
des connaissances et des capacités. Depuis la discipline a évolué, elle ne s'intéresse plus
uniquement au "comment enseigner", elle tente aussi de comprendre ce qui se passe dans la tête
de l'élève, c'est-à-dire le "comment apprendre".
3. Origine et développement
La recherche en didactique a pris son essor et a montré son efficacité en travaillant sur des
contenus disciplinaires précis. Le point de départ est la didactique des mathématiques née dans
les années soixante dans le but d'améliorer l'enseignement de ce domaine alors très prisé par la
société mais peu performant. Aujourd'hui, ce mouvement s'est fait largement dépasser par le
pragmatisme de la recherche en didactique des sciences. Les autres didactiques restent à des
niveaux de développement très divers. Par exemple, la didactique des langues est en plein
développement, tandis que celles de l'histoire, de la géographie, de l'économie, de la technologie
démarrent à peine.
4. Relation avec d'autres disciplines
La didactique puise ses outils théoriques ou méthodologiques dans diverses branches telles que la
philosophie, la sociologie de l'éducation, la neurobiologie, la psychologie, les sciences cognitives,
les disciplines scientifiques, etc. Elle les intègre pour les mettre au service d'un projet :
l'apprentissage d'un savoir.
Pour certains auteurs dont Lacombe, la didactique "se différencie de la pédagogie par la prise en
compte systématique des processus disciplinaires". Pour Brun, le développement de la didactique
"contient la volonté de redonner de l'importance à l'analyse des contenus d'enseignement".
5. Les questions traitées
L'analyse des publications montre que la didactique se préoccupe d'aspects très divers, tels que :
le dévelopement intellectuel de l'apprenant, ses stratégies pour apprendre, ses obstacles,
les savoirs "utiles",
l'efficacité du système scolaire en ce qui concerne les compétences les plus générales
(autonomie de l'élève par exemple) ou les plus spécifiques,
l'exploitation du temps disponible,
la rationalisation de l'action éducative afin de lutter contre le gaspillage d'énergie et la
surcharge des programmes.
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