CORRECTION DU DS N°4 DU 18 janvier 2014
PARTIE 1
1. L’action publique est socialement construite, c’est-à-dire que la manière dont les problèmes sont définis, puis traités par
la puissance publique, est contingente, et n’a rien d’évident ou de naturel.
Tout d’abord, ces problèmes auraient pu être définis autrement ou ne pas être posés du tout. Certains faits sociaux qui
posent pourtant problème peuvent ne pas être pris en compte par l’opinion publique, ne pas devenir des problèmes publics
(exemple de l’hépatite C), car aucun acteur ne s’est mobilisé pour le rendre visible aux yeux de l’opinion ou que cette
mobilisation n’a pas été efficace.
De plus, des manières de poser les problèmes qui nous semblent aujourd’hui évidentes n’ont en fait rien d’évident. C’est en
particulier le cas de la lutte contre l’alcool au volant, qui n’est pas envisagée de la même manière aux États-Unis dans les
années 1930 (prohibition de l’alcool) et en France aujourd’hui.
Enfin, la manière dont ces problèmes sont définis et traités dépendent étroitement de l’action de différents acteurs sociaux.
Ils peuvent ainsi faire appel à des expertises qui conduisent à transformer ou à renforcer la manière dont l’opinion publique
et les membres des administrations perçoivent un problème et les mesures politiques les plus pertinentes liées au traitement
de ce problème. Ainsi, c’est en mobilisant des statistiques ou des représentations statistiques parfois exagérées, partielles ou
biaisées, dotées d’une légitimité scientifique, et en les relayant dans les médias que des acteurs renforcent la manière dont
un problème public est construit. C’est aussi grâce aux statistiques et études sur le tabagisme passif que des acteurs des
administrations ont pu rendre légitime la prise en charge de la lutte contre le tabagisme comme d’un problème politique,
alors que celui-ci n’était pas devenu un problème public, suscitant l’idée d’une intervention nécessaire et urgente de l’État.
2. Dans une démocratie représentative, les citoyens délèguent leur pouvoir de décision à des représentants élus. Des
élections régulières sont nécessaires afin de garantir la responsabilité des gouvernants devant les citoyens, et l’organisation
d’un débat public doit légitimer les décisions prises.
La montée de l’abstention lors des élections conduit à développer des dispositifs visant à impliquer davantage les citoyens
dans la vie publique. S’il s’agit simplement de participer au débat, la démocratie peut être qualifiée de délibérative.
Si l’objectif est d’associer réellement les citoyens à la prise de décision, on peut alors parler de démocratie participative. La
démocratie participative combine donc démocratie représentative et procédures de démocratie directe (par exemple, le
référendum) ou semi-directe (par exemple, les jurys citoyens), c’est-à-dire une participation non seulement au débat
préalable mais aussi à la décision (décision directe ou codécision avec les élus).
PARTIE 2
• Ce document, de source INSEE, indique les contributions à la croissance du PIB en volume de 2006 à 2010 en France.
Chaque contribution est calculée en multipliant le poids de sa composante dans le PIB en volume par son taux de variation,
calculé en volume. On obtient alors les contributions à la croissance, en points de PIB, des différentes composantes de la
demande globale : consommation, investissement, solde du commerce extérieur et variation de stocks.
• Le produit intérieur brut (PIB) en volume désigne la richesse réelle créée sur le territoire national en un an. Il se calcule en
effectuant la somme des valeurs ajoutées déflatées des unités de production résidentes, plus la taxe sur la valeur ajoutée et
les droits de douane, moins les subventions à l'exportation. Les contributions à la croissance du PIB expriment le poids de
chaque composante de la demande globale, en points de croissance du PIB, dans l'évolution de celui-ci.
• À une croissance de 2 % à 2,5 % en 2006-2007 succède une récession en 2008, avec la crise des subprime (- 0,1 %) qui
s'aggrave en 2009 (- 2,7 %). Une légère reprise est perceptible en 2010 avec un taux de croissance du PIB en volume de
1,5%.
L'analyse des contributions permet de comprendre l'origine du ralentissement d'activité et sa reprise en 2010. En 2006 et
2007, les moteurs de la croissance sont essentiellement la consommation et l'investissement, la contribution du commerce
extérieur étant nulle ou légèrement négative (- 0,9 point en 2007). En 2008, ces contributions s'affaiblissent alors que
commerce extérieur et variations des stocks accentuent la récession. En 2009, seule la contribution de la consommation est
positive, ce qui provoque une sévère récession. En 2010, le restockage par les entreprises s'ajoute à la consommation pour
alimenter la reprise. Après avoir déstocké les années précédentes, les entreprises refont leurs stocks, alors que
l'investissement peine à repartir, du fait des incertitudes sur la reprise des échanges extérieurs.
• Les contributions à la croissance permettent d'analyser l'apport de chacune des composantes de la demande globale à la
croissance du PIB en volume. En 2010 en particulier, la consommation et la variation des stocks entraînent la croissance du
PIB.