Pharmacologie Bo 04 C.L. BENHAMOU Semestre 4
investir dans le développement d’un médicament qui ne pourra être utile qu’à peu de personnes. Le
rapport cout-bénéfice financier est aussi important, peu de personnes veulent investir à pertes.
Après l’expérimentation in vitro, il faut passer in vivo, sur de petits animaux (rat, souris, cobayes,
parfois lapins). Cependant, certains développements engagent de gros animaux avant de passer à
l’expérimentation humaine. Chez les petits animaux, on travaille sur quelques dizaines d’animaux,
chez les gros, on travaille sur un nombre plus limité : 2 à 5 individus. Souvent, on commence les
expérimentations sur de petits groupes avant de passer sur de plus gros.
On étudie d’abord la toxicité. Ensuite, on se penche sur la fonction de reproduction. Ensuite, on
regarde les propriétés mutagènes, les malformations… Ensuite, on regarde le potentiel cancérogène
de la molécule (leucémie, cancer…). Ensuite, on étudie la Pharmacodynamique (chemin du
médicament, sorties, répartition du produit, pharmacocinétique, pharmacodynamique…). Enfin, on
regarde les interactions médicamenteuses, il ne faut pas que le médicament empêche de prendre les
autres médicaments associés à la même pathologie, ou d’autres courantes.
B. Les phases
Tout le développement animal est appelé Préclinique. On y étudie la toxicité à court terme, et la
toxicité à long terme. Elle dure en moyenne 3 ans. Ensuite, on en arrive à la phase clinique :
Phase 1 : volontaire sain, tolérance
Phase 2 : choix de dose
Phase 3 : étude pivot (efficacité, tolérance)
Phase 4 : études complémentaires.
1. Phase 1
Volontaire sain : jeunes, souvent étudiants en médecine, consentement éclairé, financement.
Première expérimentation humaine : précautions maximum en milieu hospitalier, peu de centres
(autorisation ministérielle du ministère de la santé, présence de gens qualifiés, d’équipes de
réanimation…), peu de sujets (environ 5 à 20). Ces études de phase 1 sont très encadrées. On y
évalue la tolérance, mais aussi la pharmacodynamique, et la pharmacocinétique. Dans les phases 1,
on donne parfois 1 seule dose, ou alors 2 doses et on fait un cross over (changement de doses en
croisement entre les groupes). On peut alors commencer le dose-ranging, pour connaître les doses à
donner. Pour certains médicaments, la phase 1 est sautée, comme par exemple en cancérologie
(chimiothérapie).
2. Phase 2
La phase 2 est la phase du choix de la dose. L’administration se fait en versus placebo (sans produit
placebo = sans activité). Il faut des sujets malades, en grand nombre. La durée est variable. Elle a un
rôle capital pour définir la dose minimale efficace.
Placebo : produit inactif. Il est important de tester l’effet placebo. Tout médicament a un effet
placebo. Les gens, à partir du moment où ils avalent quelque chose, notent une amélioration. Il y a
aussi un effet nocebo, dès que les gens absorbent quelque chose, ils notent des effets indésirables.
3. Phase 3
Etudes pivots. Elles sont toujours développées contre placebo (est considéré comme non étique le
fait de soigner un malade avec un placebo alors qu’un médicament est démontré actif), et/ou contre