18 mai 2009
Roche lance MICADO :
Innover et agir pour aller plus loin dans l’accompagnement
des usagers de drogues atteints d’hépatite C
Dossier de presse
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Contacts Presse :
Roche Direction de la communication
Dany Bonnet (dan[email protected]m)
Tél. : 01 46 40 26 05 Fax : 01 46 40 54 32
Sommaire
75% des nouveaux cas d’hépatite chronique C sont liés à l’usage de drogues. Il est
urgent de traiter ces patients !
Entretien avec le Dr Pascal Melin du Service de médecine interne du Centre hospitalier de
Saint Dizier et coordinateur du centre de soins, d’accompagnement et de prévention en
addictologie (CSAPA) 52
Alternatives au prélèvement veineux : trois méthodes originales et concluantes soutenues
par Roche - la salivette, le micro-prélèvement capillaire et le FibroScan®
Entretiens avec Corinne Drack, infirmière au CSST Logos à Nîmes, le Dr Valérie Canva,
Hépatologue au CHRU de Lille et coordonnatrice du réseau Hépatites Nord-Pas de Calais
et le Dr François Bailly, hépatologue au CHU de Lyon
Dépister et traiter l’hépatite C du patient usager de drogues : c’est possible !
Entretiens avec Interview de Gilles Roszypal, infirmier à l’association APLEAT à Orléans
MICADO : une initiative signée Roche pour le soutien à la prise en charge de l’hépatite
C des usagers de drogues
Entretiens avec Nathalie Tobal, coordonatrice des projets hépatologie de Roche
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75% des nouveaux cas d’hépatite chronique C sont liés à l’usage de
drogues. Il est urgent de traiter ces patients !
L’hépatite C est une infection chronique insuffisamment dépistée et traitée, alors que le
traitement guérit selon le type de virus jusqu’à 8 patients sur 10 et que la maladie tue 2
600 personnes par an.
Les usagers de drogues sont très nombreux à être infectés par le virus de l’hépatite C
(près de 60% selon l’étude InVS-ANRS Coquelicot 2004) et nécessitent une prise en
charge adaptée dès le dépistage.
Entretien avec le Dr Pascal Melin du Service de médecine interne du Centre hospitalier de
Saint Dizier.
En France, les hépatites B et C tuent autant que les accidents de la route : environ 4 000
personnes par an, dont un peu plus de 2 600 pour l’hépatite C. Le nombre de personnes ayant
été en contact avec le virus de celle-ci (VHC) est estimé à environ 221 000. Parmi elles, 80 %
restent porteuses du virus, avec un risque sérieux d’évoluer vers la cirrhose (10 à 20 % des
cas) ou un cancer du foie (1 à 5 %), si elles ne sont pas soignées(1).
Il n’existe pas de vaccin contre le VHC. En revanche, il existe un traitement : associant
interféron et ribavirine, il guérit jusqu’à 8 patients sur 10 selon le type de virus. C’est le seul
traitement dirigé contre un virus qui peut supprimer celui-ci définitivement.
La transmission du virus se fait essentiellement par contact direct avec du sang contaminé
(transfusions, seringues et matériel d’injection non stériles), mais peut aussi se faire par voie
nasale chez les usagers de drogues (sniff). Le nombre de nouveaux cas est d’environ 5 000 par
an. Il s’agit en très grande majorité d’usagers de drogues (UD : 3 700 à 3 800 personnes) et
non plus de personnes transfusées ou contaminées par des soins. Les UD sont très nombreux à
être infectés par le virus de l’hépatite C et tout doit être mis en œuvre pour faciliter leur
dépistage(2).
Malheureusement, comme l’explique Pascal Melin (Service de médecine interne du Centre
hospitalier de Saint Dizier), la prise en charge de l’hépatite C des usagers de drogues n’est pas
optimale.
Pascal Melin : Seulement 55 % des personnes porteuses du VHC sont dépistées. Dans les
centres de soins aux usagers de drogues, cette proportion n’est que de 40 %. Il n’y a que 10 à
12 000 traitements mis en route chaque année, dont la moitié concerne des patients en
retraitement. Le nombre de personnes nouvellement traitées n’est donc que de 6 à 8 000
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personnes par an. Il est nettement inférieur à celui des personnes dépistées.
Nous disposons d’un traitement qui guérit jusqu’à 8 personnes sur 10, pourtant le nombre de
personnes dépistées et le nombre de personnes traitées restent faibles ! En ce qui concerne le
VIH (virus du sida) le traitement n’est que suspensif (il retarde considérablement l’évolution
de la maladie, mais ne la guérit pas), mais les patients sont pourtant bien mieux dépistés et
plus souvent traités que pour le virus de l’hépatite C.
Comment expliquer ce décalage ?
Pascal Melin : Bien qu’il s’agisse d’une situation qui dure depuis 20 ans, elle reste difficile à
expliquer. Notons tout de même que les autres pays européens ne dépistent que 10 à 20 % de
leurs porteurs ! Plusieurs facteurs entrent sans aucun doute en jeu.
La voie classique de contamination est la voie intraveineuse. Un usager qui n’a utilisé ce
mode d’administration qu’une ou deux fois dans sa vie ne se considère pas comme un «
injecteur ». Or il suffit d’une injection pour être infecté par le virus. Le plus souvent, elle est
faite par quelqu’un qui est usager depuis longtemps, donc qui a une probabilité assez grande
d’être lui-me infecté. De fait, on constate qu’une grande partie des contaminations ont eu
lieu à l’occasion des premières injections(2). Résistant à l’air libre, le virus peut être présent
dans des traces de sang imperceptibles à l’œil nu sur les doigts de l’injecteur. Parmi ceux qui
abandonneront rapidement ce mode d’administration, la plupart ne se souviendra pas de
l’avoir essayé.
La contamination peut aussi se faire par voie nasale, avec le petit matériel utilisé pour les
injections, ou encore à l’occasion de piercings ou de tatouages. Les usagers ne sont pas
toujours avertis de cela.
D’une manière générale, les messages qui leur sont adressés ne sont pas suffisamment clairs.
Les spécialistes y ont d’ailleurs leur part de responsabilité. Il s’agit surtout d’infectiologues et
d’addictologues, dont les priorités ne sont pas toujours les mêmes à l’égard de leurs patients :
les premiers insistent sur l’état du foie, les seconds sur la stabilité émotionnelle et sociale de
la personne prise en charge. Il nous faut construire des messages communs et précis.
Par exemple, en reprenant les constatations énoncées plus haut, demander à tout nouveau
patient : « êtes-vous sûr que la personne qui vous fait un premier « shoot » n’est pas infectée
? » et à tout usager par voie intraveineuse : « s’il vous arrivait d’injecter quelqu’un, attention
à la façon de le faire ! ».
Du reste, depuis la conférence de consensus de 2002, beaucoup de praticiens hésitent à traiter
un usager de drogues ou un patient alcoolo-dépendant, pensant que chez eux les prises en
charge sont plus difficiles. Depuis, il a pourtant été montré que les traitements marchent très
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bien chez ces patients, pourvu qu’ils soient bien suivis, et bénéficient d’un soutien particulier
par une équipe pluridisciplinaire.
Les usagers de drogues sont-ils sensibles aux messages de prévention ?
Pascal Melin : S’ils ne le sont pas, comment expliquer que la fréquence du VIH ait diminué
chez eux en quelques années ? Les messages de réduction des risques ont été très bien
entendus. Mais, comme le rappellent les associations d’usagers, il faut des messages clairs
s’adressant à des personnes responsables, des citoyens.
Cela étant, les contextes des épidémies de VIH et de VHC sont bien différents. La première a
d’abord touché la communauté des homosexuels, qui venait de se voir reconnaître le droit
d’exister et qui, bien organisée, a su se mobiliser. De plus, tout le monde pouvait, hélas,
facilement se rendre compte que le sida tue, alors que personne ne connaît quelqu’un qui soit
mort de l’hépatite à VHC : « il est mort de cirrhose ou d’une maladie du foie », pense-t-on …
S’il s’agit d’une personne contaminée par le VIH ou dépendante de l’alcool, c’est cela que
retiennent les statistiques. Certains pensent même qu’il est possible de guérir d’une hépatite à
VHC en menant une vie saine !
Le fait que les décès ne surviennent que 20 à 30 ans après le début de l’infection rend le risque moins
visible ?
Pascal Melin : Les études sur l’évolution naturelle de la maladie ont été faites chez des
patients transfusés, jamais chez des usagers de drogues. Or j’ai pu constater dans une série
personnelle qu’un tiers de mes patients usagers avaient une progression d’un point de leur
fibrose en seulement 4 ans. Je vous rappelle que 4 points de fibrose signent une cirrhose. Il est
très probable que chez les usagers de drogue, l’évolution se fasse beaucoup plus vite que chez
les transfusés en l’absence de traitement.
Il faut inverser nos priorités : partir du patient et non pas de son foie. Même si son hépatite est
minime, il faut lui proposer un traitement, qui s’inscrit bien souvent dans une démarche plus
globale de reprise en main de sa vie. Je suis donc en faveur d’un traitement proposé le plus
largement possible en association avec des messages de prévention clairs et une politique de
réduction des risques.
L’usager de drogues est-il un patient comme un autre ?
Pascal Melin : Oui, il est un patient comme un autre. Et comme tout patient atteint d’hépatite
C, rien ne permet de prédire s’il aura tel effet secondaire, même pas en ce qui concerne les
troubles psychiatriques. L’acceptation du traitement tient à la façon de le présenter : ou vous
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