PETIT ABREGE D’ONTOLOGIE RELATIONNELLE
philosophie puisse prétendre éclairer et régenter valablement la
pensée humaine.
La seconde méthode est tournée vers le monde observable,
celui des objets physiques, biologiques, psycho-sociologiques,
etc. On peut qualifier cette méthode comme intentionnelle,
objective, empirique en ses formes simples, expérimentale en ses
formes élaborées et enfin comme scientifique au sens courant et
populaire du terme. Elles permettent le développement
prodigieux de toutes nos techniques modernes.
Selon cette méthode se construisent, en leur fabuleuse
diversité, les sciences de la matière, les sciences de la vie et les
sciences qui ont comme objet l’homme, appelées « sciences
humaines ».
Ces deux premières méthodes placent chaque sujet
connaissant devant une réalité qu’il peut connaître en exerçant
seul son activité intellectuelle, même si plusieurs individus le
font en même temps ou sont d’abord guidés par d’autres ou
collaborent en équipe pour cela. Il en est de même pour la
quatrième méthode logico-mathématique.
La troisième méthode, à la différence des autres, est ouverte
à la connaissance d’une réalité sui generis, c’est-à-dire d’une
réalité bien spécifique, car je ne puis m’y engager en initiative
solitaire. Il est, en effet, nécessaire que d’autres sujets pensant –
dont il nous faut préalablement affirmer l’existence : hommes ou
Dieu – fasse exister cette réalité pour nous et nous la révèlent,
dans un engagement libre envers nous en vue de notre
accomplissement. Nous pouvons qualifier cette méthode comme,
intersubjective, relationnelle, révélationnelle et enfin comme
fiduciale.
Sans l’initiative d’un autre envers nous, il nous est impossible
de « croire », alors qu’il nous est possible de faire seuls des
mathématiques, des sciences et de la philosophie. Mais sans une
disposition constitutive à croire, organisée selon ses nécessités
rationnelles propres, il nous serait aussi impossible de croire et
de juger de l’authenticité d’une révélation, tout comme sans les
dispositions rationnelles de la pensée scientifique (le principe du
déterminisme), il nous serait impossible de faire de la science.
Le révélateur d’une telle vérité non plus ne peut agir seul. Il
lui faut une conscience fiduciale pour l’accueillir (on ne se