Chapitre 10 - Page d`accueil

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Démence et agressivité
Chapitre 10
A l’heure où les plaintes de soignants soumis à l’agressivité des patients déments augmentent
dans des proportions inquiétantes, l’apport de ces approches de soin nous paraît déterminant. On
compte déjà en service de longue durée plus de 30% des patients qui ont des comportements
gênants pour les soignants. Plus de 10% de ces patients ont des comportements qui tentent à
agresser directement ces professionnels.
- Hurlement au bain.
- Refus de soins.
- Rétraction à l’habillage.
- Rétraction à la toilette.
- Le patient griffe, crie, mord, injure …
Quelles solutions existent ?
L’HUMANITUDE est une approche philosophique du soin : « c’est la somme des particularités
qui permet à un homme de se reconnaître comme faisant partie de l’humanité ».
-
Le regard
- rire
- sourire
-
La parole
- humour
- vêtements
-
Le toucher
- repas, vie de groupe
- mort
LE REGARD
Dès la naissance il est essentiel : regard affectif, plein d’amour et de tendresse.
LA PAROLE
Musique ou berceuse, c’est la réassurance qui calme le cri qui est l’expression de la solitude, de
la peur, de l’abandon.
LE TOUCHER
Le toucher affectif est une recherche de « mieux être ». Dès la naissance il est doux, caressant,
chargé de tendresse.
REGARD, PAROLE et TOUCHER
Ils évoluent ensemble et construisent, lors des soins, la mémoire de « l’ambiance affective ».
Tout au long de sa vie, l’humain va puiser dans cette mémoire pour identifier les bons moments
de rencontre avec l’autre.
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SE REPOSER LES QUESTIONS : qu’est-ce qu’un soignant ? Pour moi, qu’est-ce qu’une
personne ?
« C’est un professionnel qui prend soin d’une personne pour l’aider à améliorer sa santé, la
conserver ou l’accompagner jusqu’à la mort ».
Caractéristiques neuro-psycho gériatriques
Au niveau de la vision : à la baisse de l’acuité visuelle liée à l’âge, s’ajoute un champ visuel qui
rétrécit avec l’avancée de la démence.
Au niveau de la parole : à l’ouïe souvent déficiente, s’ajoute un temps moyen de communication
parfois < à 120 secondes par 24 heures.
Au niveau du toucher : le toucher, chez les patients déments ou agressifs, est lié à l’utilité : soin,
change, toilette, habillage. Le toucher affectif est très rare.
Il y a ainsi une déstructuration du schéma corporel à laquelle s’ajoutent les déficiences motrices.
Ce qui conduit à la perte de la verticalisation, à l’immobilisme qui conduit à la grabatisation.
Rappel du syndrome d’immobilisme toujours iatrogène, c'est-à-dire fabriqué par
l’institution.
Ce syndrome conduit le patient âgé à la grabatisation, avec blocage des articulations et plaintes
continuelles ou mutisme. Il représente en fait une sorte de suicide à petit feu pour cause de
malheur immense.
« Chez la personne âgée démente, la baisse de l’efficacité des sens, ainsi que les troubles de la
mémoire, conduisent à une angoisse agressive qui exprime l’incapacité à lire le monde qui
l’environne, ainsi qu’à se dire en humanitude. »
Les pertes de mémoire sémantique (« mais qu’est-ce qu cela ? ») et les pertes de mémoire
autobiographique (« mais qu’est-ce que je fais là ? ») augmentent l’angoisse. A cela s’ajoute la
perte de mémoire immédiate qui fait voir chaque soignant comme un nouveau venu.
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