Accompagnement en in de vie « Les patients qui soufrent de maladies graves ont des besoins régressifs que le Toucher-massage, qui est une communication humaine faite d’écoute et de gestes simples, aide à satisfaire. C’est un outil d’accompagnement incontestable pour lutter contre l’angoise, le stress et la douleur du patient en in de vie ». Extrait de l’article « Le toucher et la in de vie » de Catherine Rioult, psychologue clinicienne, inirmière et formatrice consultante, dans le magazine Soins (n°648 Sept. 2000). «L ’inirmière vit un contact de grande proximité avec le corps de l’autre, dans les soins techniques comme dans les soins d’hygiène. Du simple toucher de la main, pour rassurer le patient, au massage du pied pour détendre une personne angoissée, nombreuses sont les occasions de pratiquer ce contact privilégié qu’est le Toucher-massage. Le corps objet Face à la confrontation quotidienne avec la maladie et la mort, l’inirmière préfère souvent se réfugier dans la technique. Elle peut considérer le malade comme un objet et non comme un sujet. Le corps du sujet L’enseignement des soins inirmiers représente le corps sous la forme d’un modèle anatomique et biochimique, universel et impersonnel. Les soins modernes morcellent le corps du patient. Si les actes techniques sont indispensables, à certains moments l’inirmière doit savoir mettre de côté le savoir médical au proit d’une qualité de contact avec le patient. le sentiment d’exister et l’identité du sujet. Or, toucher le patient soulève des peurs, des émotions. Face à cette peur, certaines inirmières développent des moyens de défense en réduisant le corps sujet à sa pathologie, pour éviter de se poser des questions sur l’insoutenable de la maladie et de la mort. Dans le cas inverse, l’inirmière doit faire face a l’inconnu de l’afect de l’autre, non maîtrisable, car étranger. Ses repères habituels, structuré est construit perdent de leur vitalité. Le toucher professionnel Les émotions ressenties de part et d’autres peuvent favoriser l’établissement d’un lien, d’un attachement entre l’inirmière et le patient. Parfois une émotion peut se teintée d’une certaine érotisation, d’où l’importance pour l’inirmière de mettre en phase un cadre sécurisant et de ixer une limite à ses gestes pour éviter toute équivoque. Le massage et le toucher sont sensuels, ils déve- L’inirmière préfère souvent se réfugier dans la technique... loppent le sens tactile. La sensualité cependant liée à une notion de plaisir diférente de celle de la sexualité. Le toucher « désérotisé », professionnel, de l’inirmière ne conduit pas au sexuel. Dans la relation de soins, ce toucher professionnel permet de soigner, de prendre soin. Le sujet du corps À côté de ce corps, objet d’enseignement technique et scientiique, existe le sujet avec lequel l’inirmière entre en relation. Le patient vit des sentiments exprimés par son corps. Il peut éprouver attirance, répulsion, amour, agressivité, haine. C’est un être sexué. Avec certains patients en grande soufrance physique ou psychique, le contact et le regard deviennent les seuls messagers d’une communication profonde, d’un échange de main à main, de peau à peau. Du rôle prescrit au rôle propre Le Toucher-massage s’inscrit dans le cadre du rôle propre inirmier. La dimension curative et réparatrice des soins inirmiers est souvent prépondérante, notamment dans les services aigüs, au détriment des soins centrés sur le patient, de ses besoins quotidiens et des soins relationnels. Par son action apaisante sur le patient, le Toucher-massages facilite par ailleurs l’application des soins techniques intrusif. La bonne distance Face au désir des hommes, et surtout à l’idée qu’elle s’en fait, une inirmière massera plus facilement un bébé ou une personne âgée qu’un adulte du même âge, de sexe opposé. Il est important que l’inirmière s’abstienne de masser si elle ne se sent pas à l’aise. Avec l’expérience, il lui sera toutefois possible de masser un plus grand nombre de personnes car elle saura gérer les limites et mieux se positionner en adoptant une attitude douce et airmée, en rapport avec son projet de soins ». La peur de toucher Toucher l’autre, son corps, sa peau, sa main, n’est-ce pas être touché ? Le toucher du corps va au-delà de la peau. Il s’adresse à toute une histoire inconsciente, il concerne Cahier spécial «Les 30 ans de l’IFJS» 1986 - 2016 > 29