Aide-moi, Seigneur, à envelopper ma vie de silence, le silence de l'attente et de l'attention, le silence de la pauvreté et de l'humilité... Apprends-moi à faire silence au cœur des rumeurs de mon cœur, pour que je puisse créer au fond de moi un espace de silence où puisse pénétrer ta Parole. Aide-moi, Seigneur, à te rencontrer dans le silence de ta présence, dans le silence de ton amour, dans le silence de ta grâce. O Toi, mystère de silence, O Toi, source de silence, O Toi, océan de silence, O Toi, plénitude de silence, 0 Toi, silence des silences. Dieu notre Père, par Jésus le Verbe fait chair avec Marie sa mère, nous te prions pour tous ceux que tu appelles à te suivre, au service du Royaume. Comme Marie, humble Servante du Seigneur, qu'ils sachent discerner ta volonté dans les événements de leur vie et qu'ils aient le courage de répondre oui à ton appel. Comme Marie, qui vivait de Jésus et " gardait toutes choses en son cœur", qu'ils soient attentifs à la Parole de Dieu, manifestée dans l'Écriture et les appels de l'Église. Comme Marie "qui avait les yeux fixés uniquement sur Jésus", qu'ils marchent à la suite du Christ, attendant tout de lui, ne préférant rien à son amour. Père infiniment bon, avec Marie, accorde à ceux que tu appelles à ta suite, d’être, dans l’Eglise et pour le monde, les signes du royaume à venir. Amen Décembre 2003 n° 56 « Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi… ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi… » 1 Cor 1, 27 Dieu assez fou pour naître un matin de Noël, un parmi les pauvres, les exclus, les étrangers, pour en appeler à leur droit de vivre en paix. Dieu assez fou pour mourir sur la croix, un parmi les victimes sans défense, pour en appeler au refus de toute injustice, pour ouvrir au pardon, à la vie pour toujours : Dieu fou, réveille-moi, réveille-nous. Rends-nous fous de la vie pour tous, fous d'espérance et fous de toi. Il n'y a peut-être pas de parole, dans l'Évangile, plus émouvante que celle-là : Celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère, et ma sœur, et ma mère (Mt 12, 50). Il s'agit donc d'être le berceau de Jésus, de lui donner en nous une humanité de surcroît, de le laisser - en nous - envahir tout notre être pour qu'il soit une présence actuelle dans l'histoire d'aujourd'hui. Si nous cherchons une aventure, en voilà une à notre taille, et qui sollicite sans cesse notre amour, car il n'y a pas un instant où notre absence, notre indifférence ou notre refus ne mette en péril la vie de Dieu dans l'histoire. Et pour les hommes, ce qui n'entre pas dans l'histoire n'est rien, puisque inaccessible et invariable. Pour que Dieu soit une présence effective aux hommes d'aujourd'hui, il faut que nous taillions un berceau tout neuf à chaque battement de notre cœur. Nous avons donc une tâche immense à accomplir, parce qu'il est d'une urgence infinie - pour que le règne de Dieu se réalise - que notre consentement soit donné sans défaillance, à chaque minute, dans les plus petites choses. Ce sont les toutes petites choses qui ont des conséquences infinies. Si chacun de nous se consacre à cette divine maternité, si chacun de nous comprend qu'il a à devenir le berceau de Dieu, alors le mystère de la Vierge sera pour nous un mystère brûlant d'actualité, et nous comprendrons qu'aujourd'hui, chaque jour, à chaque minute, à chaque battement de notre cœur, le Verbe, à travers nous, veut se faire chair pour habiter parmi nous. Maurice Zundel Notre Dame du silence, confiant en ta maternelle sollicitude, je te demande la grâce du silence. Notre Dame du silence, toi qui accueillis la puissance de l'Esprit pour donner chair à la Parole de Dieu, accorde-moi le silence de l'humilité qui permet à l'Amour de s'incarner dans tous les gestes de ma vie sans rien m'approprier. Notre Dame du silence, toi qui, à Noël contemplas l'Enfant de Bethléem, accorde-moi le silence de la foi qui accueille l'imprévisible et voit en tout homme le visage de Dieu. Notre Dame du silence, toi qui, au pied de la Croix, pleure la mort de ton Fils, accorde-moi le silence de l'espérance qui espère en l'avenir de Dieu et attend les fruits du grain de blé qui meurt. Notre Dame du silence, toi qui es entrée, éblouie, dans la lumière de Pâques, accorde-moi le silence de la joie pascale qui discerne dans la trame du quotidien les germes du printemps de la résurrection. Notre Dame du silence, toi qui, avec les apôtres, prie pour recevoir l'Esprit Saint, accorde-moi le silence de l'adoration qui s'ouvre aux dons du Christ vivant pour témoigner de sa nouvelle Présence. Notre Dame du silence, toi qui méditais dans ton cœur tous les événements de ta vie, heureux ou douloureux, accorde-moi le silence de la vigilance qui scrute dans la nuit les passages du Seigneur. Michel Hubaut Au cœur des nuits sans étoiles et des jours sans soleil, au cœur des foules denses où danse le cafard, au cœur des cœurs d'où le cœur est absent, Mon Dieu, tu ne viens pas, et pourtant je t'attends. Au cœur des temps immobiles, où demain n'a plus de sens, au cœur de nos désespoirs et de nos solitudes, au cœur, malgré tout, de nos restes d'espérance, Mon Dieu, tu ne viens pas, et pourtant je t'attends. C'est alors qu'au cœur de nos silences, au cœur de nos attentes, Mon Dieu, je t'entends murmurer Je suis au cœur de tes nuits sans étoiles, je suis au cœur des temps que tu crois immobiles, je suis au fond de ton désespoir et de ta solitude, je suis dans la nuit de Bethléem. Et toi viendras-tu ? De toute éternité, je t'attends. Albéric de Palmaert Service des Vocations du diocèse de Reims 13 rue Carnot 08300 Rethel