Des parents élus pour le 1ère fois

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Le mot de la FAPERT
Pour le Groupement des associations de parents du primaire (GAPP)
Sabine Estier
Ecole primaire genevoise: des
parents élus pour la première fois
Enfin, il existe avec les
conseils d’établissement un
lieu où les parents du primaire genevois pourront participer à la vie de l’école. Candidatures nombreuses, faible
participation, percée remarquable des pères parmi les
élus et bonne représentation
des associations de parents,
tels sont les traits principaux
de l’élection du 27 février dernier. Les couacs de ce tout
premier processus d’élection
seront certes à corriger dans
trois ans. En attendant, le
GAPP souhaite bon vent aux
conseils d’établissement.
◗ A Genève, fin février, ont eu lieu les
premières élections de parents dans
une toute nouvelle structure de participation, les conseils d’établissement qui
se réuniront trois ou quatre fois par
année. Quatre parents y siégeront avec
quatre représentants des enseignants,
la direction, la commune et entre autres
le parascolaire.
La proposition a clairement intéressé les
parents et les candidatures ont afflué.
Avec 958 candidats pour 364 sièges
dans l’ensemble du canton, ils étaient
presque trois candidats pour chaque
place. Les enseignants, probablement
fatigués par les débats publics sur
l’école de ces dernières années, ont
montré moins d’empressement (340
candidats pour 364 sièges).
Pour la première fois, tous les parents
ont donc reçu à domicile une enveloppe
de vote – semblable à celle des élections
législatives – contenant les noms des
candidats de leur établissement. La par-
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ticipation a été faible, de 18%, oscillant
entre 7% et 35% suivant les écoles.
Généralement, elle a été plus élevée
dans les quartiers résidentiels que
populaires.
Un échec? Oui, dans l’absolu. Non, si
l’on considère la nouveauté de l’exercice, surtout pour les parents nonSuisses qui recevaient pour la première
fois du matériel de vote et en français
seulement! Même pour les francophones, ce matériel était un peu compliqué à utiliser. Quant aux informations,
elles étaient lacunaires et ne permettaient pas d’identifier facilement les
candidats. L’école primaire est en effet
un lieu où l’on ne connaît pas les noms
des gens que l’on croise: difficile sur le
bulletin de vote de savoir qu’il s’agit en
fait du papa de Léo ou de la maman de
Maria! Heureusement, dans plusieurs
établissements, les associations de
parents ont fait parvenir aux parents un
document qui présentait chaque candidat.
Un résultat inattendu des conseils
d’établissement, c’est la percée des
pères à l’école primaire. Alors que les
associations de parents ne comptent
qu’exceptionnellement un homme dans
leurs comités, que généralement les
pères s’investissent peu dans les mani-
festations festives ou les réunions de
travail qu’elles organisent, ils étaient
soudain nombreux à être candidats et se
sont fait élire facilement un peu partout.
Avec parfois des résultats spectaculaires: un quart de candidats masculins
et 50% des sièges (2 sur 4) à Versoix, 3
élus sur 4 à Lancy, etc. Maintenant, les
conseils d’établissement peuvent compter sur 114 pères de famille (30%) dans
le canton.
Dernier constat: l’engagement des associations de parents (APE) dans le processus a porté. Partout où les associations membres du GAPP ont présenté
des candidats, au moins un des leurs a
été élu. Le lien entre associations de
parents et conseils d’établissement
devrait donc être fluide à peu près partout.
Même si de nombreuses questions restent en suspens, le GAPP souhaite bon
vent aux conseils d’établissement pour
les trois prochaines années! Nous suivrons bien sûr le processus et son
rodage progressif avec attention. Lors
des futures élections (hiver 2011/2012),
il faudra corriger les faiblesses et les
dysfonctionnements qui ont caractérisé
cette première mouture. Et chercher à
atteindre les familles non francophones
et les parents de milieux défavorisés. ●
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Educateur 05.09
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