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Lorsque la commercialisation de certains produits commence, on entre dans une période de PGR : plan de
gestion des risques : l’agence demande au fabricant de mettre en place un suivi du produit avec un certain
nombre de mesures selon le produit : demande aux prescripteurs de signaler les problèmes, utilisation de
fiches de suivi, préconisation de certaines posologies etc. Le laboratoire au bout de 2 ou 3 ans doit évaluer ce
plan, et s’il est montré que le médicament entraine certains risques, il doit rajouter des contre-indications dans
la notice, soit parfois retirer le médicament. Sinon les mesures prévues dans le plan peuvent être adaptées ou
supprimées.
La publication par l’agence de sécurité sanitaire ne doit pas entraîner de confusion entre les médicaments
dangereux ou inefficaces et les médicaments nouveaux qui sont en cours de PGR.
Le Zyprexa a un équilibre bénéfices-risques avec une efficacité certaine mais aussi des effets secondaires qui
ne sont pas les mêmes que les neuroleptiques de première génération mais plutôt des effets secondaires au
niveau métabolique (prise de poids, diabète), ne nécessitant pas le retrait du médicament mais devant être
connus du médecin pour qu’en fonction du patient et des bilans faits, il choisisse ce médicament ou un autre.
Docteur Capitain :
Nous allons passer, en nous complétant alternativement, à la deuxième partie de la conférence : Les classes
thérapeutiques
Nous n’aborderons pas les médicaments à visée générale avec leurs conséquences et leurs effets latéraux qui
peuvent retentir sur le psychisme.
Cette classification des médicaments psychotropes date d’un congrès qui a eu lieu dans les années 60, même
si on parle maintenant d’antipsychotiques de deuxième génération.
Il ne faut pas s’attendre à des médicaments miracles. Il faut garder l’espoir. Les progrès seront sans doute
dans d’autres domaines que les médicaments, comme les thérapies géniques.
Les Neuroleptiques appelés maintenant antipsychotiques (1ère et 2ème générations).
Ce sont les médicaments majeurs dans l’anxiété. Ils permettent de rétablir le contact, ils agissent contre la
désorganisation psychique, contre l’agitation et les productions délirantes.
On les utilise dans la psychose : schizophrénie et états maniaques (périodes d’excitation des troubles
bipolaires). Leur action est très différente suivant les phases, ils sont plus actifs dans les phases aiguës.
Ils n’agissent pas tous de la même façon sur les hallucinations. Actuellement, au CHU, une recherche est en
cours sur la stimulation magnétique transcranienne pour essayer de lutter contre ces hallucinations. Cette
technique vient prendre la place de la sismothérapie, qui est maintenant bien au point (sécurité, efficacité)
mais tout de même très invasive. Ce traitement a pour but de diminuer la souffrance du patient, car derrière les
hallucinations, il y a ou il y a eu toujours une grande souffrance.
Au départ, ces techniques étaient utilisées dans la dépression profonde, mais on a élargi leurs indications aux
psychoses, toujours pour lutter contre la souffrance.
Le médicament de référence était l’Halopéridol (Haldol), encore utilisé car il est très actif dans l’agitation et
permet de rétablir le contact. Ses effets secondaires (raideur, mouvements anormaux au niveau du visage…)
ne permettent plus de le prescrire en première intention.
Les antipsychotiques de 2ème génération : Risperdal, Zyprexa, Solian, Abilify sont des médicaments qui
agissent surtout sur les récepteurs de la dopamine.
On a cru avoir trouvé la « solution » en bloquant la Dopamine mais la meilleure connaissance du cerveau
montre que la Dopamine n’agit pas seule. Les principaux neuromédiateurs que sont la sérotonine, la
noradrénaline et la dopamine, se contrôlent mutuellement au niveau des synapses. Schématiquement, la
Noradrénaline agirait d’abord, puis la Sérotonine, et enfin la Dopamine.
En revanche, le médicament utilisé dans les schizophrénies résistantes, le Leponex, n’est pas spécifique des
récepteurs à la dopamine mais agit sur de nombreux récepteurs.
Ces antipsychotiques ont eux aussi des effets secondaires, ils entraînent toujours une prise de poids, ils ont
des effets cardiovasculaires nécessitant une surveillance au moins annuelle et provoquent une somnolence.