Thème A – Le comportement des individus L e comportement des individus a un impact majeur sur les relations entre individus, les relations interindividuelles et donc la communication entre les individus. Son étude est donc un préalable à l’enseignement de notre matière. Cette première partie a pour objectif d’introduire les notions qui seront mobilisées dans les parties suivantes du programme. Il convient donc de bien maîtriser le vocabulaire qui va être présenté. 1. Définitions Le comportement (ou sa conduite) d’un individu est l’ensemble de ses réactions observables face à une situation. On parle de comportement à risques (pour un automobiliste par exemple) ou d’un comportement positif (pour un élève qui après avoir reçu sa copie manifeste sa satisfaction par un sourire et une meilleure participation au cours qui suit. Autre exemple, un professeur qui a cause de bavardages intempestifs se tient les bras croisés, visage peu souriant, l’air agacé. Le comportement des individus résulte à la fois de facteurs collectifs ou socioculturels et de facteurs individuels ou psychologiques qui interagissent. Kurt Lewin (1930) a proposé ainsi la formule du comportement humain suivante B = f (P,E) dans laquelle le comportement (B comme Behavior) est fonction d’une interaction entre la personne (P) avec sa personnalité propre et son environnement (E) à la fois social (famille) et physique (classe). Le comportement varie donc non seulement en fonction de la personne et de son environnement mais surtout de l’interaction entre les deux. Par exemple, prenons des confidences échangées entre deux personnes : celles-ci dépendent des partenaires (sont-ils à l’écoute ? sont-ils secrets ?), des relations qui existent entre eux (sont-ils proches ?) mais aussi de l’interaction entre les deux (dans certaines situations, même une personne très secrète peut se confier à un étranger par nécessité, parce qu’elle est perdue ou en danger). Le comportement d’un individu va donc être influencé par les autres et les comportements des autres sont influencés pas le comportement de l’individu. Il y a donc une influence réciproque entre les individus ou l’individu et le groupe. On parle alors d’influence sociale c’est à dire l’ensemble de pressions plus ou moins contraignantes que va subir un individu au sein d’un groupe. En psychologie sociale, la notion englobe des formes diverses de pressions sociales (les pressions normatives comme la main serrée pour les nouvelles rencontres et la bise pour les proches, la persuasion, la manipulation, le pouvoir de l'autorité) qui visent à modifier les comportements sociaux. Doise (1982) l'a définie comme « un ensemble de processus qui modifie les perceptions, jugements, attitudes ou comportements d'un individu à partir de sa connaissance des perceptions, jugements, attitudes des autres ». 2. Exemples Des expériences avec des enfants ont montré que la simple présence d'autrui influence le comportement. L'expérience de Triplett (1897) avait montré que « des enfants à qui l'on demandait d'enrouler le plus vite possible des moulinets de canne à pêche le faisaient plus vite lorsqu'ils le faisaient en présence d'autres enfants faisant le même travail que lorsqu'ils étaient seuls ». Ici l'influence est positive (effet de facilitation sociale), mais d'autres expériences ont également démontré une influence négative. Ainsi, l’effet de Ringelman ou l’effet de paresse sociale montre que la productivité d’un nouvel employé va rejoindre (vers le bas) celle des employés déjà en place. La pression du groupe peut être tellement forte que l’individu peut perdre son bon sens. Dans l’expérience de Asch (1956) des cartons de couleur, les cobayes préfèrent se joindre à l’avis pourtant faux du groupe plutôt que de répondre objectivement. Dans l’expérience de la décharge électrique, l’individu se soumet à l’autorité alors que celui qui répond au questionnaire se trouve en danger. Cependant, les résultats ne sont jamais à 100% ce qui prouve d’autres facteurs rentre en compte comme la personnalité de l’individu et que son comportement n’est pas entièrement déterminée par son environnement. 3. Application Analyser les influences subies par les jeunes dans leurs habitudes de consommation. Exemples : choix vestimentaires, musicaux, cinématographiques, alimentaires… Vos goûts musicaux dépendent en partie de vos goûts personnels (personnalité : si vous aimez le calme et la logique, vous aimerez sans doute plus la musique classique que le hard rock) mais aussi de l’influence de l’environnement social (famille, pairs, médias) et physique (disponibilité de l’offre, technologie). Vous avez l’impression que vos goûts ne résultent que d’un choix individuel (moment de l’achat) mais ils sont en fait fortement influencé par les autres et par la publicité. Annonce du plan : Chapitre 1 – Les facteurs du comportement. Comment l’individu est-il influencé par les autres ? Comment la personnalité et l’émotion influence nos comportements ? Chapitre 2 – La dynamique comportementale Comment percevons nous le monde qui nous entoure ? Quel est le lien entre attitude et comportement ?