Les douleurs musculaires chez les sportifs, les bricoleurs et les autres… Faire du sport Alain Carpentier Bricoler Jardiner Autres…. Laboratoire de Biologie Appliquée Unité de Recherche en Biométrie et Diététique appliquée à l’Exercice Et après…mal partout Quelles sont les raisons? muscle Structure musculaire fascicule myofibrille fibre musculaire Minimed 15/11/2010 1 Arrangement des myofilaments et notion de “sarcomère” myofilaments Myofibrilles Notion de glissement des myofilaments H Allongement Repos Raccourcissement Régimes de contraction • Force musculaire >charge • Force musculaire = charge • Force musculaire < charge Minimed 15/11/2010 2 Protéines contractiles Mécanismes de la contraction musculaire ActinActin-Myosin Binding ATP Hydrolysis Mécanismes de la contraction musculaire Power Stroke Evolution des "ponts" pendant la contraction Concentrique Excentrique D ’après Goubel et Lensel-Corbeil (1998) Relation force-longueur in situ (muscle actif) Relation force-vitesse (excentrique) F L Force exc. > iso. : 50-80% (Katz, 1939; Aubert, 1956; Cavagna et al., 1968; Edman et al., 1978) From Hill (1951) Minimed 15/11/2010 3 Relation force-vitesse La pliométrie 150 Force (%) Force isomé isométrique 100 Zone de contraction excentrique Zone de contraction concentrique 50 50 0 50 Allongement Raccourcissement Vitesse (%) 100 Dans la vie de tous les jours Effets de la hauteur de chute Concentrique Excentrique Pliométrique Modèle de Huxley-Simmons Limite de l’effet "pliométrique" Myosine Actine Minimed 15/11/2010 4 Contribution de la CES pendant le cycle " étirement-détente " Contribution des activités réflexes pendant le cycle étirement-détente Lors d’un saut en longueur Carpentier et al; 1988 Lors de la course ou de la marche en descente Sources énergétiques de la contraction musculaire Martin et Nicol; 2010 Minimed 15/11/2010 5 Sources énergétiques sollicitées au cours de l’exercice musculaire. MILIEU EXTRA CELLULAIRE Exercice de longue durée O2 CO2 + H2O + + MEMBRANE CELLULAIRE Glycogène, glucose, acides gras libres, acides aminés + O2 ATP Acide lactique Myoglobine p MILIEU CELLULAIRE O2 Glycogène, glucose Créatine + Pi ADP + Pi = Exercice court et intense o lactate ATP n Phosphorylcréatine (PCr) Glycogène... PCr C + Pi Mitochondrie ADP + Pi SOURCES 1) « anaérobie alactique » : Sprints courts et tout exercice très court et très intense. : 2) « anaérobie lactique » : 400, 800, 1500m (8 s à 2-3 min) 3) « aérobie » : 5-10000m, semi marathon, marathon et ultra marathon Tropomyosine Troponine Myosine Réserves énergétiques Au cours de l’ l’exercice 100 - DEPENSES ENERGETIQUES RELATIVES (%) 90 80 70 - Dépense én Filière anaérobie lactique Filière anaérobie alactique ergétique tot ale Filière aérobie 60 50 - Oxydations des résidus glucosyles, Acides gras libres, acides aminés Glycolyse, Glycogénolyse PCr 40 - Hydrolyse 30 - ATP 20 10 - O2 de réserve 10s 20 120 I Douleurs musculaires Pourquoi? Contraction et relâchement musculaires Actine I 30 40 50 1min 2 210 280 420 625 1250 3150 5430 I I I I I I I 4 6 8 10 20 30 40 60 80 100min 8780 kJ I Conséquences de la contraction excentrique et pliométrique • Micro-lésions musculaires • EIMD: Exercise-Induced Muscle Damage • Crampes, douleurs endolorissement, gonflements • Phénomène de douleurs musculaires d’apparition retardée • DOMS: Delayed-Onset Muscle Soreness (Lieber and Friden, 2002) • Rupture du cytosquelette engendrant un endolorissement postexercice de 24-96h Minimed 15/11/2010 6 Exercice et rupture de fibres Exercice et rupture de fibres Après 30 kms de cross-country: Sjöström et Fridén; 1984 Exercice et rupture de fibres • Désorganisation des composantes contractiles des myofibrilles – Rupture du sarcolemme et des bandes Z – Lésions du cytosquelette – Elargissement des fibres • Modifications se maintiennent 7 jours – Libération d’enzymes lysosomiales – Î processus inflammatoire Effet des contractions excentriques dommages Douleurs retardées: Phénomène inflammatoire Minimed 15/11/2010 Quelques sarcomères de quelques fibres 7 CONSEQUENCES FONCTIONNELLES Evolution des microlésions et de la douleur • Dans les 2 heures qui suivent : • Ô proprioception • Ô force maximale statique et dynamique • Récupération partielle ou totale puis nouvelle baisse pendant plusieurs jours • – Ô course musculaire • – Ô force musculaire • – Ô sens du positionnement (Faulkner (1993), Mac Intyre (1995)) Déficits persistent plus longtemps que les douleurs Manifestations des DOMS • Essentiellement – Au repos - À l’étirement passif et actif - Pression de type palpatoire • Tendent à s’estomper temporairement à l’exercice Martin et Nicol 2010 Attention!! • Au cours d’ 1 semaine de ski – + de prudence lors des DOMS – Reprise normale lors de la disparition des DOMS – Mais…force max tjs réduite de 20% Strojnik et al., 2001 Origines des DOMS • Pas de corrélations entre les DOMS et l’étendue des lésions • Semblent davantage correspondre au développement retardé du processus inflammatoire – Ò des [ ] en substances pro-inflammatoires (bradykinine, prostaglandines) – Ò de la pression et de la t° intramusculaire Minimed 15/11/2010 Origines des DOMS • Ces stimuli influencent les afférences musculaire de type III et IV (de type nociceptives) – Type III: douleur aïgue et localisée • Ces douleurs s’atténuent avec l’apprentissage 8 Concentrique vs excentrique : décours des adaptations Séquence des évènements • • • • Rupture du cytosquelette Désorganisation des bandes Z et A Rupture du sarcolemme Invasion du muscle par les neutrophiles From Komi & Buskirk (1972) Séquence des évènements Evolution des microlésions et de la douleur • Stade « autogénique » – 3-4 heures après l’exercice – Marque le début du processus d’autodégradation des structures endommagées • Stade « phagocytaire » – 4-6h Î 2-4 j – Siège de la lésion envahi par des monocytes qui se transforment en phagocytes – Élévation de la t° interne du muscle – Ò de la pression interne suite à la libération de médiateurs chimiques • Stade de régénération – 4-6 j Î10-14 j Nicol & Komi (2003) Phase lésionnelle Ruptures musculaires et phase aigüe d’inflammation • Une dizaine d’heure – Macrophages, monocytes et neutrophiles s’infiltrent dans la lésion – Installation du processus inflammatoire (DOMS) • Sensation de gêne durant 2-3 jours après l’exercice – Douleur, raideur gêne locale jusqu’à 1 semaine • Réponse inflammatoire présente durant 2-3 semaines Evans WJ et al. 1991 Minimed 15/11/2010 9 Réactions cellulaires Evolution temporelle de la phase aigue • Endolorissement maximal dans les 24 à 96h post exercice (= phase aigue: « acute phase response ») – 1ères réactions lymphocytaires (libération de lymphokines et cytokines) – Activation du « système complément » • + dégranulation des macrophages qui libèrent l’histamine causant l’œdème et les douleurs locales Evans et Canon; 1991 Réponses tardives aux microlésions excentriques Evans WJ et al. 1991 Dans Poortmans 2009 Reconstruction via les cellules satellites Myoglobine Dans Poortmans 2009 Minimed 15/11/2010 PCK (JM Gillis, Med/sc.2004, 20:442-447) 10 Etudes à la FSM Effets des AAE 1600 EAA PLA Myoglobin release (ul/L) CPK release (ul/L) 20000 15000 10000 5000 0 EAA PLA 1200 800 400 0 0 1 2 3 4 5 6 7 0 Time course (days) Et sur les douleurs? 1 2 3 4 5 6 7 Time course (days) Effets protecteurs! 7.5 6 §§§ §§§ ### ### *** *** 5 5.0 *** 4 VAS VAS AAE PLA 3 2.5 *** §§ ### pretesting 6 weeks 10 months *** *** *** 2 * 1 0.0 0 before D+1 D+2 D+3 D+4 D+7 before D+1 D+2 D+3 D+4 D+7 Time course Time course Effets protecteurs! ### §§§ 30000 # § ### *** 2750 §§§ 2500 *** 2250 20000 10000 Myoglobin release PCK release (Ul/ml) 40000 §§§ ### *** 2000 1750 §§ 1500 1250 1000 750 500 250 0 0 beforeafter D+1 D+2 D+3 D+4 D+7 Time course Minimed 15/11/2010 Traitement des DOMS beforeafter D+1 D+2 D+3 D+4 D+7 Time course pretesting 6 weeks 10 months • • • • • • • • • Cryothérapie N Étirements O/N Anti-inflammatoire N Physiothérapie (ultrasons, TENS) N Homéopathie (arnica) N Massages O/N Oxygénation hyperbare N Compléments alimentaires (L carnitine, AAE) ? Exercices O/N 11 Prévention des DOMS • Effet de répétition: « repeated bout effect » – – – – adaptation dès le 1er exercice excentrique moins de baisse de force douleur moins importante diminution de la raideur (Clarkson; 1992) • Effet protecteur de plusieurs semaines à quelques mois CONSEILS DE PREVENTION propositions • Un travail excentrique protège plusieurs semaines • Préparation physique excentrique au moins 8 jours avant • Etirements avant exercice excentrique • 1 semaine de repos après le 1er exercice excentrique • Période propice à la survenue de blessures (LCA au ski) • Merci au • Et tout particulièrement à Louis Devos • Aux collègues (J. Poortmans, J Duchateau; M Klass, S Vieillevoye) • A vous Minimed 15/11/2010 12