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mène à l’isolation. Alors que faire face ensemble à la
maladie peut resserrer les liens familiaux. Accordez-vous
donc le temps d’apprendre à affronter ensemble avec
votre famille cette nouvelle situation.
Ayez le courage de parler de vos sentiments, même
s’ils sont négatifs!
Il faut parler systématiquement de sa peur, car rien que le
fait d’en parler peut déjà l’atténuer. Une peur non expri-
mée peut engendrer des tensions de plus en plus fortes et
faire apparaître d’autres symptômes tels que l'insomnie.
La peur vous envahit et devient de plus en plus forte.
Madame P., 35 ans, mariée, a perdu ses cheveux lors de sa
chimiothérapie. Elle témoigne: “Quand j’ai constaté que
je perdais mes cheveux, le choc m’a laissée comme pétri-
fiée. J’avais très peur qu’ils ne repoussent plus et que mon
mari ne me trouve plus attrayante sans cheveux. J’avais
honte et je n’osais pas lui en parler. La nuit, je ne dormais
plus. Je n'osais plus aller faire mes courses, je ne supportais
plus mon image dans le miroir et je m'isolais de plus en
plus. J’avais tout le temps mal au ventre et à la tête. Je n’ai
été soulagée que quand j’ai enfin pu en parler à mon mari.
Ensemble, nous sommes allés choisir une perruque.”
Reprenez vos activités et vos habitudes aussi rapidement
que possible.
Certains patients s’isolent parce qu’ils ont honte ou man-
quent de confiance en eux. Ils ont peur d'être rejetés ou
craignent les questions des autres. Il est vrai que beaucoup
de patients sont effectivement abandonnés par des amis
jusque-là très proches. Mais bien des patients atteints de
cancer rapportent également des réactions positives, parlent
de l’affection, du soutien pratique et du divertissement
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Impliquez vos proches dans toutes vos démarches et
décisions.
Le soutien de personnes qui vous sont proches peut vous
sécuriser et vous encourager dans des situations difficiles.
Par exemple, il est conseillé de se faire accompagner par
une personne de confiance aux consultations médicales:
vous pourrez ensuite en reparler, revoir et discuter des
informations reçues avec elle.
Laissez-vous aider par vos proches et autres personnes
de confiance.
Pour certains malades, il est très déconcertant de se
retrouver d’un jour à l’autre dans une situation de dépen-
dance. Ces personnes ont du mal à admettre qu’elles ont
besoin du soutien pratique ou moral d’autrui et elles
éprouvent de grandes difficultés à se faire aider.
Sachez que votre famille et vos proches sont souvent désem-
parés et ne savent pas comment vous aider.
Indiquez-leur
clairement comment ils peuvent vous soutenir. Dans un
premier temps, vous aurez peut-être du mal à exprimer
clairement vos besoins, mais cette démarche vous évitera
de nombreux malentendus.
La maladie peut engendrer des changements au niveau de
l’organisation familiale. Acceptez que certaines tâches soient
réparties autrement, que ce soit de façon temporaire ou
définitive. Comme la maladie nécessite souvent une
adaptation et une réorientation de la vie familiale, il est
normal qu’il y ait des changements à tous les niveaux.
Parlez ouvertement de votre maladie à ceux qui vous
sont chers.
Cacher la vérité demande souvent beaucoup d’efforts et