Dossier_Resistance - Collège Pierre Perret

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Concours National de la Résistance et de la Déportation
La répression de la Résistance en France
par les autorités d'occupation
et le régime de Vichy
Dossier réalisé par les élèves de 3è
« Club Résistance »
Collège Pierre Perret
2010-2011
1
Avertissement
Ce travail est le premier que nous rendons dans le cadre du Concours National de la
Résistance et de la Déportation. Au final, seuls quatre noms d'élèves apparaissent
pour représenter leurs camarades mais en réalité, ceci est le produit d'un travail
collectif, réalisé dans le cadre d'un « club résistance », auquel ont participé 24 élèves
issus de toutes les classes de troisième du collège :
Nom
Prénom
Classe
Teixeira Ferreira
Patricia
3èA
Clément
Sandy
3èA
Boughamni
Iman
3èA
Fataicha
Leila
3èA
Oliveira
Jordan
3èA
Barbier
Lucas
3èA
Rosbif
Mélissa
3èA
Houdelette
Valentin
3èB
Lacom
Kévin
3èB
Jan
Chloé
3èB
Maillard
Morgane
3èB
Blanc
Angélique
3èB
Rocchia
Manon
3èB
Papalia
Axelle
3èB
Valentini
Alix
3èB
Péan
Cynthia
3èB
Bily
Caroline
3èC
Chelouh
Salima
3èC
Laib
Laura
3èC
Pipereau
Maéva
3èC
Diallo
Typhène
3èD
Benaksas
Chaima
3èD
Becerra
Marine
3èD
Mordaque
Meghann
3èD
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Sommaire
Introduction ................................................................................................................1
I. L'organisation de la répression........................................................................3
– L'organisation de la répression allemande en France...............................................3
– Le rôle de l'administration française........................................................................6
I. L'exemple de la répression du maquis de Ronquerolles..............................16
– Le maquis de Ronquerolles.......................................................................... .........16
– La bataille du 19 juin 1944........................................................................... .........17
– La répression des maquisards....................................................................... .........18
I. Mémoire d'une période difficile...................................................................24
– L'épuration.............................................................................................................24
– La commémoration de la seconde guerre mondiale dans la région.......................27
– Le Mont-Valérien...................................................................................................29
Conclusion..................................................................................................................35
3
Introduction
La seconde guerre mondiale démarre en Septembre 1939, quand Hitler attaque la
Pologne. Celle-ci était alors une alliée de la France depuis sa création après la fin de
la première guerre mondiale.
En envahissant la Pologne, pays dont plus de la moitié de la population ne parlait pas
allemand, Hitler enfreint la règle fixée par la France et le Royaume-Uni en 1938 à la
conférence de Munich selon laquelle il ne pouvait pas déclarer la guerre à un état
dont la population ne parlait pas majoritairement la langue allemande.
Suite à cette infraction d'Hitler, la France et le Royaume-Uni lui déclarent la guerre,
et en 1940, lors de la bataille de France, l'armée française est battue en trois semaines
grâce au système de la "guerre éclair" (Blitzckrieg) et c'est alors la grande débâcle :
100 000 soldats prisonniers et 100 000 soldats en fuite.
Hitler, face à la France dirigée par le maréchal Pétain décide lors de la rencontre à
Montoire de n'occuper que le Nord et les côtes de la France et de laisser une "zone
libre" aux Français dans le Sud. Le maréchal Pétain met en place l'Etat français qui a
pour capitale Vichy.
En 1941, Hitler se retourne contre son allié Staline et arrive aux portes de Moscou en
prenant au passage tous les territoires de l'URSS. Le Führer s'arrête là pour la
conquête de l'Est mais il étend son pouvoir au Nord et au Sud en envahissant la
Norvège et la Lybie, (colonie anglaise) avec l'aide de l'Autriche de l'Italie et des états
satellites.
Après avoir envahi les pays, il met en place un système pour faire arrêter les Juifs, les
Tziganes et tous les opposants au régime et les faire passer en Allemagne dans des
camps de concentration où il seront obligés de travailler avec très peu de nourriture ;
ces camps s'avèreront être des camps d'extermination.
Après la défaite de l'armée française en 1940, certains des soldats rejoignent le
Général de Gaulle en Angleterre, de manière à ne pas être poursuivis par les
Allemands et à avoir un endroit d'où ils pourront réorganiser les systèmes de défense
de la France pour battre les Allemands et récupérer le territoire. La Résistance
s'organise outre-Manche.
4
(La France coupée en deux après l'armistice de juin 1940.)
En France, des réseaux de résistants voient le jour de part et d'autre de la ligne de
démarcation, ceux de la zone libre tentant d'aider les réseaux de la zone occupée en
leur acheminant des armes, des vivres, des postes de radios, des faux papiers, des
tracts, etc., ou en tentant de transmettre des informations aux Alliés. Ainsi, au nord de
l'Île de France, un réseau de résistants se met en place à Ronquerolles afin de lutter
contre l'occupation allemande.
Le refus de cohabiter avec l'occupant nazi est fort en France, le souvenir de la victoire
de la première guerre mondiale est tenace et, même si certains respectent le maréchal
Pétain, des réseaux de résistance s'organisent. Devant l'opposition des français et la
détermination des résistants, Hitler met en place une politique de répression relayée
par le gouvernement de Vichy.
Quels moyens sont mis en oeuvre par les nazis pour réprimer les réseaux de
résistants?
Comment le gouvernement vichyste a-t-il pris part à ces massacres ?
Après la guerre, quelles sont les réactions des Français ?
Enfin, quel devoir de mémoire en l'honneur des combattants morts pour la
liberté de la France est entrepris ? Le gouvernement français assume-t-il sa
succession à la collaboration nazie?
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Chapitre I : L'organisation de la répression
L'organisation de la répression allemande en France
(Parade des soldats allemands sur les Champs-Elysées en 1940)
Partout en Europe, l'occupation par l'armée allemande provoque
l'émergence de mouvements de résistance. En France, des réseaux
s'organisent et se développent dans la clandestinité, suite à l'appel
du 18 juin 1940 du général de Gaulle.
( Image : Mont Valérien, visite du 20 février 2011)
6
Des hommes et des femmes les rallient et prennent le maquis. Les
actions armées se multiplient mais également les répressions et les
exécutions des résistants par les forces allemandes. Les Allemands, très
organisés, se sont empressés, lors de la prise de la France, d'y installer une hiérarchie
nazie.
L'armée allemande (SD)1 et la Gestapo2 étaient chargés d'arrêter les
résistants. Certains étaient dénoncés comme étant des résistants,
d'autres étaient découverts par l'armée elle même. Souvent, les
personnes arrêtées étaient innocentes mais les forces allemandes
abusaient de leur autorité. Le vocabulaire est trop pauvre pour
définir les méthodes de terreur employées. Les malheureux,
convoqués pour interrogatoire, étaient amenés en voiture de la
prison ( comme Fresnes, dans le Val de Marne) et placés dans un
cachot provisoire pendant une dizaine de jours en attendant leur
jugement. Ils étaient menottés et enchaînés pendant tout ce temps.
L'heure du jugement arrivé, les détenus étaient amenés dans la
salle de jugement. A chaque tentative de défense des accusés, ils
recevaient de violents coups et demeuraient debout pendant
plusieurs heures.
Les personnes arrêtées par la Gestapo étaient torturées
individuellement : elles devaient s'agenouiller sur des règles
triangulaires, pendant qu'un tortionnaire montait sur leurs épaules,
ou les suspendaient par les bras maintenus en arrière jusqu'à ce
qu'elles s'évanouissent. Parfois, on leur limait les dents, on leur
arrachait les ongles, on imbibait des cotons d'essence qu'on plaçait
au creux de leurs doigts puis on les enflammait. Le but n'était pas
de les tuer mais d'obtenir d'eux le plus d'informations possibles sur
1 Les SD sont des commandos de l'armée allemande qui pratiquent l'interrogatoire et la torture des résistants.
2 La Gestapo est une police politique chargée de surveiller la population civile et d'arrêter les opposants.
7
les réseaux de résistants.
(Affiche du commandement militaire en France, 21 octobre 1941,
représailles de Chateaubriand et du Mont Valérien, Archives Nationales, 72AJ/797)
Les Allemands exécutent aussi des "otages" pour faire peur aux
autres opposants arrêtés et les forcer à parler, ou bien pour se
venger d'actions réussies par les résistants.
Au Mont Valérien, des otages ont été exécutés en représailles à un
attentat tuant un officier allemand.
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Ce journal, en disant « un membre de l’armée allemande a été victime d’un
assassinat » fait, en fait, référence à l’attentat d’Alfred Moser. Les prisonniers sont, à
partir de cet avis, considérés comme des otages, ce qui autorise les militaires à en
faire ce qu’ils veulent. En 1941, il y a eu énormément d’attentats et de sabotages.
Le rôle de l'administration française
LE REGIME DE VICHY
Le régime de Vichy est le régime politique de Philippe Pétain qui assure le
gouvernement de la France du 10 juillet 1940 au 20 août 1944 durant l'occupation
allemande et dont le siège se situe à Vichy en zone libre.
Après le vote des pleins pouvoirs constituants le 10 juillet 1940 par l'Assemblée
nationale, la mention "République française" disparaît des actes officiels : le régime
est alors désigné sous le nom d'État français. Ce régime est le plus souvent désigné
sous les noms de « Régime de Vichy », « Gouvernement de Vichy », voire
simplement « Vichy ». En fait, c'est une dictature, car le Maréchal Pétain prend les
pleins pouvoirs. Il s’auto-proclame « chef de l’État français ».
Les Allemands qui occupent d'abord le nord et l'ouest de la France et, à partir du 11
novembre 1942 le territoire tout entier, laissent l'administration française sous
l'autorité du gouvernement de Vichy.
Le maréchal Pétain met en œuvre une politique de collaboration avec les Nazis. Au
cours de la guerre, cette collaboration prend plusieurs formes avec les arrestations de
résistants, de francs-maçons, ainsi que les rafles de Juifs. La police française
collabore avec les SS ( Section Spéciale ). Le régime de Vichy fournit à
l'occupant allemand une force de répression supplémentaire, avec la Milice française.
L'ADMINISTRATION FRANCAISE
A l'intérieur de l'administration française, la répression se met aussi
en place. Sur instruction du Gouvernement de Vichy, l’ensemble des services
administratifs français doivent collaborer avec les autorités militaires allemandes.
En Ile de France, ce sont les militaires allemands qui sont au pouvoir.
Beaucoup de maires et de conseillers municipaux ont été remplacés par leurs
équivalents nazis. Les préfets ou fonctionnaires aux idéologies anti-nazies ont aussi
été substitués, voire « éliminés ». La plupart des postes importants au gouvernement
étaient occupés par des officiers allemands ou des français pro-nazis.
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Pendant toute la période de l'occupation, l'administration française obéit aux ordres
des Allemands et de Vichy.
(Les départements français sous l'Occupation)
( Image : Mont Valérien, visite du 20 février 2011 : sur ce tract de la résistance, on voit
la francisque, symbole de Vichy, pleine de sang pour dénoncer l'exécution de
communistes résistants par l'administration française, guillotinés à la prison de la
Santé à Paris)
Par exemple, dans les archives départementales que nous avons
consultées à Cergy-Pontoise, nous avons vu le cas de la Seine et
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Oise, qui fait partie de la zone occupée par l'armée allemande :
« Conformément à vos instructions du 20 février 1940, j'ai
l'honneur de vous transmettre sous ce pli la liste nominative des
conseillers municipaux de l'arrondissement de Pontoise devant être
déchus de leur mandat .
Le sous préfet. »
(Source: Archives départementales du Val d'Oise, 1Z381)
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Le sous préfet, dès 1940, dénonce un grand nombre de ses
conseillers municipaux au préfet de Seine et Oise et estime s'ils
sont des personnes de confiance ou si au contraire ils doivent être
déchus de leur droits civiques.
Le 17 mars 1942, il envoie un communiqué au commissaire de
Police et au lieutenant Colonel Commandant de la gendarmerie de
Seine et Oise résumant les mesures contres les communistes qu'ils
doivent prendre :
•Procéder à des sondages « afin de rechercher dans les colis déposés tous les objets, amorces,
explosifs, tracts, pouvant être utilisés pour la propagande communiste (..) Il est conseillé de
procéder à la vérification du contenu des colis en présence de la personne effectuant le dépôt ou de
celle qui est détentrice du bulletin de consigne. » La détention d'arme est moins sanctionnée que la
distribution de tract. Les peines peuvent être différentes même si la cause de détention est la même.
•Contrôler particulièrement les maisons de commerce vendant du papier et réalisant des ventes
importantes.
Ils devront aussi adresser au préfet tous les mois un compte rendu des "opérations."
Les civils font aussi de la délation auprès de l'administration :
Durant l'occupation, beaucoup de lettres de délation ont été écrites. Notamment la
lettre 1Z153 des archives départementales du Val d'Oise, d'un anonyme "R" au sous
préfet. L'anonyme dénonce Mr Papin et son fils de tenir des propos injurieux à
l'encontre du gouvernement et de s'adonner à la contrebande. Ce qui montre que les
Français dénoncent eux-mêmes leurs compatriotes aux autorités supérieures.
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LA POLICE FRANCAISE SOUS L'OCCUPATION ALLEMANDE
À l’époque, les préfectures de police sont puissantes. Pour surveiller la population et
démasquer les résistants pendant l'occupation, elles disposent des services de
Renseignements Généraux et de brigades spéciales.
Rapidement, les Renseignements Généraux prennent le pas sur les autres directions.
Plus tard, ils auront eux aussi leurs propres brigades de répression.
Au début de l’occupation, à Paris, la police relève des autorités militaires allemandes,
mais peu à peu, sous le commandement de Karl Oberg, les SS vont prendre le dessus.
Dans la police, des cadres, des commissaires sont renvoyés. Le maréchal Pétain
charge René Bousquet de réorganiser la police. La loi du 23 avril 1941 institue une
Direction générale de la police nationale et place les polices municipales sous la
direction des préfets, comme c'était déjà le cas à Paris. En 1942, des sections
spéciales sont créées par Pierre Laval, pour arrêter les « ennemis du régime »:
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(Circulaire de Pierre Laval aux préfets régionaux, demandant la création de "sections spécialisées" au sein
des brigades régionales de la police judiciaire, Archives Nationales, F/7/14895.)
Ces sections spécialisées comportent :
•Une police aux questions juives (PQJ),
•Un service de police anticommuniste (SPAC),
•Un service des sociétés secrètes.
Ces BS (brigades spéciales) se présentent comme étant une police française dont le
but est la traque des dissidents, des prisonniers évadés, des réfractaires au STO ainsi
que les Juifs. Ils dépendaient des RG (Direction Centrale des Renseignements
généraux) et travaillaient avec la police allemande.
La BS se divisent en deux groupes distincts, la BS1 dirigée par Fernand David et la
BS2 dirigée par Jean René Hénoque. Ils ont sous leurs ordres plusieurs inspecteurs
comme Chauveau, Daimé, Bouton, ainsi que des secrétaires comme Portalès, Rochet
Thévenard ...
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Tous les agents affectés aux BS sont bien sûr volontaires et issus du corps des
Gardiens de la Paix ou bien des éléments recrutés sur concours. Tous les inspecteurs
chargés de surveillance exerçent en binômes. Afin de rendre compte et recevoir les
ordres, ils doivent téléphoner régulièrement au chef de groupe. Ainsi tous les deux
jours un rapport doit lui être présenté.
Pour être BS, il fallait avoir une maîtrise parfaite de la filature. Savoir mémoriser en
quelques instants le portrait, le plus exact possible, du filé. Avoir une attitude
particulièrement brutale lors des interrogatoires (matraquages, coups de pieds ainsi
que de poings …) pour en tirer le plus d'informations.
Les BS ont été moins efficaces que la police traditionnelle : celle-ci a su arrêter un
plus grand nombre de juifs et de résistants.
Les BS ont pu arrêter de 1942 à la fin de la guerre, environ 1600 civils.
Parmi ces individus environ 220 ont été fusillés.
LA MILICE FRANCAISE
La Milice française, est une organisation politique et militaire française créée le 30
janvier 1943, par le gouvernement de Vichy pour lutter contre la Résistance. Avec la
Gestapo et d'autres forces allemandes, les miliciens participent aussi à la traque de
tous les civils allant à l'encontre du régime. Cette police politique est une force de
maintien de l'ordre du régime de Vichy.
Le chef officiel de la Milice est Pierre Laval, chef du gouvernement, mais le principal
responsable de ses opérations est son secrétaire général, Joseph Darnand, fondateur
du Service d'ordre légionnaire (SOL) de la Milice française.
Comme les nazis, les miliciens usent couramment de la délation 3, de la torture, des
rafles4, des exécutions sommaires et arbitraires, et même de massacres. Leur pratique
systématique de la violence et leurs nombreuses exactions5, tout comme leur
collaborateurs, sont connues de la population qui les rejette largement. La Milice n'a
jamais eu plus de 35 000 membres 6. Même après son développement en zone nord, la
Milice ne dépasse jamais 15 000 militants au total.
LES CAMPS D'INTERNEMENT
Après leur arrestation, les résistants peuvent être envoyés dans des camps
d'internement. Les camps d'internement français sont des centres qui retenaient les
résistants ainsi que les personnes étrangères n'ayant pas le droit de séjourner en
France, comme les Juifs, les réfugiés ou les prisonniers de guerre, ce qui inclut les
3 La délation est la dénonciation des opposants par des civils qui collaborent avec les autorités françaises et
allemandes.
4 Les rafles sont des arrestations massives.
5 Les exactions sont les abus de pouvoir.
6 La Milice compte 29 000 adhérents en automne 1943 selon Francis Bout de l'An, dont d'après le chef du service des
effectifs, l'enseigne de vaisseau Carus, seulement 10 000 étaient actifs
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résistants. Les personnes qui étaient envoyées dans ces camps ne l'étaient pas pour les
actes qu'ils avaient commis mais parce qu'ils représentaient un danger potentiel. Les
camps sont répartis un peu partout en France, en zone occupée comme en zone sud,
par exemple à Argenteuil dans le Val d'Oise, à Saint-Just-en-Chaussée dans l'Oise ou
à Saint-Paul d'Eyjeaux, en Haute-Vienne.
(Le camp de Saint Paul d'Eyjeaux en Haute-Vienne, 1942, Archives Nationales, F/7/15110.)
Conclusion
Ainsi, pendant toute la période d'occupation, les résistants sont pourchassés par
l'administration française associée à l'armée allemande et la Gestapo. S'engager dans
la résistance signifie donc de prendre de très gros risques.
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Chapitre II : L'exemple de la répression
du maquis de Ronquerolles
Le maquis de Ronquerolles
Ronquerolles est une commune d'Ile-de-France, située à l'époque à la limite entre les
départements de la Seine-et-Oise et de l'Oise, dans le Vexin français.
Le maquis de Ronquerolles a été créé par Philippe Viannay, à qui a été attribué le
commandement de la FFI7 du nord de la Seine et Oise.
Philippe Viannay, qui n'avait jusqu'alors participé qu'à la fabrication de faux papiers
et à la propagande, décide de créer un maquis au bord de l'Oise, pour faire la liaison
avec le nord de la France. Il organise des petits groupes d'une quinzaine d'étudiants
parisiens. Il fait ainsi venir une centaine d'étudiants de Paris et prend contact avec les
groupes FTP8 locaux : « An II », dirigé par Corentin Quideau et la « Patrie » dirigé
par Kléber Dauchel . Il est également aidé d'un groupe situé à Luzarches, rallié à
« Libération Nord » ainsi que de quelques gendarmes. Ce maquis est organisé en trois
secteurs, avec en particulier le secteur A dont le quartier général se trouve à
Luzarches, commandé par Edouard Laval et ensuite Jean-William Lapierre après
l'arrestation du premier, le 15 juillet 1944.
Originaire de Champagne-sur-Oise, Albert Quideau a 20 ans lorsqu'il rejoint le
maquis avec ses deux frères et son père :
« On était quarante-quatre rassemblés le 6 juin, jour du débarquement, dans une
grotte de Courcelles, au nord de Ronquerolles. Le maquis a duré treize jours,
pendant lesquels nous avons appris à nous servir des armes que Philippe Viannay
nous avait procurées. »
Cependant, il est difficile de nourrir une centaine d'hommes, la plupart clandestins.
L'aide apportée par quelques fermiers ne suffit pas : il faut alors avoir recours aux
réquisitions forcées. De plus, il se pose un second problème qui est l'armement de ces
hommes. Les armes sont rares et les personnes en possédant ne veulent pas les
partager. Philippe Viannay arrive cependant à en trouver en allant les chercher à la
Ferté-Alais, puis jusqu'en Sologne. Ces voyages sont risqués et, au troisième, le
camion est intercepté sur la route d'Orléans. Les convoyeurs Carpentier, Girard et
Deroux sont arrêtés, torturés puis déportés. Carpentier ne reviendra jamais.
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Force Françaises de l'Intérieur, l'un des principaux groupes de résistants en France.
8 Francs Tireurs Partisans, autre groupe de résistants.
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La bataille du 19 juin 1944
Le 19 juin 1944, des résistants s'abritent dans une grotte du hameau de Courcelles
(près de Bornel) pendant que d'autres inspectent les alentours. Mais ceux-ci laissent
des traces que les Allemands repèrent. Ces derniers traquent alors impitoyablement
les maquisards.
Albert Quideau raconte:
« Nous revenions de la corvée café quand un agent de liaison nous a alertés que le
maquis était attaqué. Là, on s'est séparés en trois groupes. Mon frère aîné a pris la
tête de l'un d'eux, mais l'armée allemande est tombée dessus. Il a été blessé, les
soldats l'ont achevé ensuite. C'était la débâcle, nous avons pris la fuite puis
combattu dans les bois. »
Plusieurs bataillons allemands arrivent sur la plaine en renfort tandis que d'autres
(Plan de l'attaque allemande, document fourni par la mairie de Ronquerolles)
résistants s'y portent également. Les maquisards combattent avec « l'énergie du
désespoir » et causent de nombreuses pertes allemandes. Mais cela ne suffit pas et les
résistants perdent le combat.
Resté en arrière-garde, Corentin Quideau, le père d'Albert, est fait prisonnier dans la
soirée. Il sera fusillé le lendemain à L'Isle-Adam en compagnie de dix autres
résistants.
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« La police française a reconnu le corps de mon père parmi les fusillés. Avec mon
frère, nous étions en danger, nous avons quitté le secteur et nous sommes partis nous
cacher dans le Cher jusqu'à la Libération. »
La répression des maquisards
Après la bataille du 19 juin 1944, entre 17 et 30 résistants sont arrêtés, selon les
sources. Jugés par un tribunal militaire allemand improvisé, onze d'entre eux sont
condamnés à mort puis fusillés à l'Isle Adam, le 21 juin. Ainsi meurent les
maquisards REGNIER David, PUCINELLI Louis, DEVALS Pierre , LANNELUC
Gaston, BRUNET Emile , LEGAGNEUR Jean , LEVALLOIS Yves, LAURENT
Raymond, QUIDEAU Corentin et MERCIER Pierre, après avoir combattu
courageusement. Le onzième fusillé n'a malheureusement pas été identifié.
(Stèle à la mémoire des 11 fusillés du Maquis de Ronquerolles,
chemin des Trois Sources, bois de Ronquerolles)
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(Rapport du tribunal militaire chargé de l'enquête sur le maquis de Ronquerolles en 1946,
archives départementales des Yvelines, 1604W 8)
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D'après les archives des tribunaux militaitres de la Libération, l'armée allemande a
pris entièrement en charge la répression du maquis. Nous sommes en effet en 1944 et
les Allemands, après le débarquement du 6 juin, ne font plus confiance aux
collaborateurs français. De plus, pour effrayer la population, des maisons sont
incendiées autour de Ronquerolles. Mais l'enquête ne dépasse pas la Seine-et-Oise.
Les autorités allemandes et françaises ne se rendent pas compte de l'important maquis
qui se réorganise à Hédouville, à quelques kilomètres dans l'Oise, en liaison avec
Chambly.
Les pertes sont cependant considérables. Voilà une fin malheureuse pour des hommes
bien courageux qui ont participé par leurs actions à la Libération de la France.
33
Chapitre III : Mémoire d'une période difficile
L'épuration
L'EPURATION ILLEGALE
A la Libération de la France, l'épuration condamnait toute personne ayant collaboré
avec les autorités nazis. Avant que les cours de justice ne soient créées, le désir de
vengeance et de règlement de compte était présent chez certains résistants et la
population qui s'en prenaient aux collaborateurs et aux personnes considérées comme
telles. Cette épuration se fait hors de la justice donc il n'y a pas de procès : c'est
complètement illégal. Elle entraine la mort de 9000 personnes dont 1/3 des
exécutions sont faites par des résistants.
"L'épuration sauvage se développe essentiellement en 1944 et 1945, dans le contexte
insurrectionnel qui accompagne la Libération, tout à la fois nourrie des souffrances
de la guerre et de la volonté d'infliger aux complices de l'occupant et aux agents du
régime de Vichy des châtiments exemplaires. Mais derrière ces motivations en
apparaissent d'autres, qui vont de la vengeance de clocher - de quartier - à
l'élimination d'un concurrent politique, de l'humiliation publique d'une femme
compromise dans la "collaboration horizontale" à la "liquidation" d'une
personnalité de la France profonde, noble ou propriétaire terrien, vestige d'une
forme moderne de féodalité".
Source : http://cghfm.org/guerre/
L'EPURATION LEGALE
Ensuite l'épuration judiciaire prend le relai : elle s'exerce dans des tribunaux
d'exception.
"Pas de véritable instruction en l'absence d'avocat à ce stade. Un commissaire du
gouvernement peut décider, à la place du juge d'instruction, du renvoi en
jugement. Pas d'appel des décisions. Et surtout, les jurés sont choisis par les
organes de la Résistance."
Source : "La Justice de l'épuration. A la fin de la seconde guerre mondiale", aux éditions de la
Documentation Française- Collection Histoire de la Justice- N°18 Préface de Denis Salas.
L'épuration légale concerne plus de 300 000 personnes dont 127 000 sont jugées et 90
34
000 condamnées. Les peines vont de cinq ans de travaux généraux nationaux jusqu'à
la peine de mort.
Les premiers procès concernent les journalistes et les intellectuels car les preuves
sont faciles à trouver : elles sont écrites et ont été publiées, tout le monde les connaît.
Le procès de Robert Brasillach (Cour de justice de la Seine, 19 janvier 1945, 13h)
13h45, premier interrogatoire de Brasillach qui comparaît sous le chef
d'accusation « d'intelligence avec l'ennemi ».
15h45, réquisitoire de Marcel Reboul conclu par ces mots « Il n'y avait qu'une
chose qui eût pu je ne dis pas faire pencher la balance de votre côté mais faire
frémir le fléau de cette balance. Cette chose, je l'ai cherché avec conscience en
relisant vos articles... ce que je cherchais, c'est un mot de pitié pour tous les
otages, pour tous les martyrs, pour tous les sacrifices.... Voilà ce que j'ai cherché
et je n'ai rien trouvé parce qu'il n'y avait rien. Alors j'ai compris que vous étiez
seul, seul avec votre talent magnifique qui était inutile parce qu'il n'était pas
miséricordieux. J'ai compris qu'il fallait que je me lève pour accomplir mon devoir
car si je ne l'avais pas fait, trop de voix mortes d'outre tombe auraient pu
chuchoter à mon oreille ce mot terrible que vous aviez préparé pour d'autres : «
Qu'attend-on ? »
17h20, plaidoirie de Jacques Isorni (face à lui sont les jurés communistes) dominé
par ce moment où il évoque la figure d'un militant communiste qu'il a défendu
devant les tribunaux de Vichy où dit-il « j'ai trouvé ce que j'ai retrouvé chez
Brasillach, la sincérité, le désintéressement, la pureté » ; « Je me rappelle un jeune
homme de vingt ans. Qu'importe son nom ! C'était un bûcheron de la forêt
d'Orgerus... Communiste, il avait été condamné à mort. Je me rappelle son beau
regard d'enfant, sa grande stature. Il venait d'être condamné, il me regardait et il
eut ce simple mot : « Pour mes idées, c'est un crime » Et moi, je dois dire que je
suis resté silencieux. Je l'entends encore. « Pour mes idées, c'est un crime. Je le
vois encore. Je sais qu'il est parti vers la mort comme un martyr chrétien »
18h30, lecture des questions au jury
18h35, délibération du jury
19h, verdict : condamnation à mort. La grâce sera refusée dix huit jours plus tard
malgré une pétition signée par une soixantaine d'intellectuels. L'exécution a lieu le
6 février.
Source : "La Justice de l'épuration. A la fin de la seconde guerre mondiale", aux éditions de la
Documentation Française- Collection Histoire de la Justice- N°18 Préface de Denis Salas
Le procès est très rapide. Il se passe dans une salle d'audience surpeuplée où la soif
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de vengeance est grande.
Ensuite ont lieu les procès des policiers et miliciens du régime de Vichy.
Dans l'ancienne Seine et Oise, entre mai 1945 et mars 1946, la répression à la
collaboration avec l'ennemi portait sur 3262 dossiers. 863 personnes sont remises en
liberté et 2399 personnes sont soumises à différentes peines. Le montant des
confiscations s'élève à 59 688 564 francs. A cela s'ajoutent des amendes pour un
montant de 78 904 115 francs.
Le chef de la milice de Seine et Oise (M. Chopine) fut condamné à mort par la cour
de justice de Versailles.
Gaston Barrachin, un inspecteur de la police française, est arrêté et par la suite
incarcéré à Fresnes. Il est alors condamné à mort en octobre 1945 et fusillé le 19
Janvier 1946 à Montrouge.
Maurice Bel était également inspecteur de police française, par la suite inclus dans la
Brigade Spéciale. Il s'engage en septembre 1944 dans les chasseurs à pied et participe
aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne. Il est blessé par une mine, qui lui arrache
une jambe. Par la suite, il est décoré de la croix de guerre avec palme, mais il a été
identifié et incarcéré en 1946. Le tribunal conclut un non-lieu et le libère le 19
novembre 1946.
Joseph Curinier est entré à la Préfecture comme gardien de la paix en 1937. Détaché
aux Brigades Spéciales des renseignements généraux comme inspecteur auxiliaire,
dès l'automne 1939, il devient inspecteur « spécial ». Il participe à des dizaines
d'arrestations. À la Libération, il est interné et le 26 octobre 1944 il passe devant la
commission d'épuration. Il risque gros, comme tous les membres des deux brigades
spéciales de la Préfecture de police. Or Joseph Curinier est le seul de ces policiers à
reconnaître avoir frappé, mais selon lui, c'est dans des circonstances bien particulières
: pour ne pas se trahir et parce qu'il a été sommé de le faire, par un chef de groupe à la
recherche de « traîtres » qui, au sein des BS, renseignent la Résistance... Car Joseph
Curinier appartient à la Résistance, précisément au Service du renseignement (SR) du
Mouvement de Libération nationale (MLN).
Sur la centaine de policiers passés par la BS2 «antiterroriste», 50 ont été traduits en
justice : 8 ont été condamnés à mort (dont trois par contumace), 6 ont été condamnés
à des peines de travaux forcés à perpétuité, 12 ont été condamnés à des peines de
travaux forcés ou de prison (dont 9 égales ou supérieures à 10 ans), un a été
condamné à la seule indignité nationale, un autre a été acquitté, 22 affaires ont été
classées.
La commémoration de la seconde guerre mondiale
dans la région.
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LYCEENS RESISTANTS
Le 11 Novembre 2010, Nicolas Sarkozy a organisé une commémoration et à dévoilé
une plaque en l’honneur d’étudiants et de lycéens. Ils étaient 2500 à s’être rassemblé
à Paris, sur les Champs-Elysées, le 11 Novembre 1940, au début de l’occupation
allemande. Ces résistants ont bravé l’interdiction de manifester en chantant le
Marseillaise ou en criant « Vive de Gaulle ! ».
Le chef de l’Etat a déposé une gerbe et ravivé la flamme sur la tombe du soldat
inconnu. Ensuite il a dévoilé une plaque où il était marqué : « En hommage aux
lycéens et étudiants de France qui défièrent l’armée d’occupation nazie le 11
Novembre 1940 au péril de leur vie », qui a été accrochée sous l’Arc de triomphe. Ce
jour-là, ils ont dit non à la défaite, non à la collaboration, et non au déshonneur.
(Tirée du journal «Le Monde », paru le 11 Novembre 2010)
Aujourd’hui , le Président , les anciens combattants et toutes les personnes ayant été
touchées par l’horreur de la seconde guerre mondiale font en sorte de mettre l'accent
sur les jeunes résistants morts pour la France. Tout d’abord pour que la jeunesse
d’aujourd’hui n' oublie pas ce qui s’est passé, et surtout pour que cela ne se
reproduise pas !
PLAQUES EN HOMMAGE AUX RESISTANTS
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(Paris, Plaque commémorant la mémoire des dix-huit résistants.)
Tous devaient être jugés par la section spéciale instaurée par Vichy, dans la
précipitation et au mépris du droit français, suite à l’attentat contre Alfred Moser.
Tous furent guillotinés à la prison de la Santé . Ici, la France n'est pas associée au
gouvernement de Vichy.
Le Mont-Valérien
Le Mont Valérien est une colline de 162 m de hauteur située à l'Ouest de Paris, sur les
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communes de Suresnes, de Nanterre, et de Rueil-Malmaison dans le 92. A son
sommet fut construite à partir de 1841 « la forteresse du Mont Valérien ».
Il existe plusieurs sites mémoriels au mont-Valérien. Parmi eux les plus connus sont
le mémorial de la France combattante et le circuit mémoriel du Mont Valérien.
LA FORTERESSE DU MONT-VALERIEN
La forteresse du Mont-Valérien est un des seize forts construits autour de Paris en
1840-1845. Pendant la première guerre mondiale, la forteresse est utilisée pour la
défense aérienne de Paris, un projecteur y est installé pour voir les avions qui arrivent
de nuit. Lors de la seconde guerre mondiale, elle sert aux nazis pour y fusiller des
prisonniers, des otages et des Français libres parachutés sur le sol français.
Au total, plus de mille personnes furent fusillées dans la forteresse. En 2008, les
chiffres indiquaient 1014 fusillés identifiés. Certains d'entre eux venaient de Drancy,
camp d'internement de la Région Parisienne situé dans l'est de Paris.
LE PARCOURS DES CONDAMNES
Les condamnés étaient enfermés dans la chapelle, puis étaient fusillés dans la
clairière en contrebas, ce qui permettait aux allemands de tuer les résistants sans
pouvoir être vu, ni entendu, car la clairière est encaissée .Tous les condamnés étaient
âgés de 16 ans au moins et étaient tous des hommes. Les femmes ainsi que les
hommes de 15 ans et moins étaient condamnés à la déportation.
(Peloton d'exécution allemand fusillant des résistants
dans la clairière du Mont-Valérien .)
Dans la forteresse, un circuit retrace le parcours des condamnés. Dans la chapelle, on
retrouve les graffitis écrits par les fusillés avant de mourir et les cinq derniers poteaux
d'exécution utilisés par les nazis. On y retrouve aussi une biographie sur l'abbé Frank
Stock « l'aumônier des enfers ». Il aidait les condamnés et donnait des nouvelles à
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leurs familles.
(Chapelle où les condamnés attendaient leur exécution.)
(Poteaux d'exécutions, certains ont été sectionnés par la quantité et la violence des impacts de balles.)
A coté des anciennes écuries, au sol, se trouve une cloche vouée au silence en
l'honneur des 1010 fusillés dont les noms sont marqués dessus. Aujourd'hui, des
personnes continuent de chercher les noms des morts, pour pouvoir les inscrire. A sa
base, une phrase est gravée en l'honneur des résistants : « Aux résistants et aux otages
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fusillés au Mont Valérien par les troupes nazis 1941-1944 et à tout ceux qui n'ont pas
été identifiés »
(Cloche symbole des résis tants et des otages fusillés, Visite du Mont-Valérien.)
LE MEMORIAL DU MONT-VALERIEN
Le mémorial de la seconde guerre mondiale à été construit entre 1959 et 1960. Sa
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construction a été commandée par Charles de Gaulle en l'honneur des résistants .Il a
été inauguré en 1960. Une cérémonie a lieu tous les ans, le 18 Juin en présence du
Président de la République
Le mémorial est composée de 16 reliefs qui représentent des grands courants de la
résistance. Par exemple, un des bas-reliefs représente les maquisards cachés dans les
bois et prêts à se battre ; un autre symbolise la libération d'Alençon avec l'envol du
Phénix le 2 Août 1944 .
Une flamme située au pied des reliefs représente la flamme de la résistance, elle est
ranimée tous les ans, lors de la cérémonie du 18 Juin, par le Chancelier de l'Ordre de
la libération, qui est choisi par le Conseil de l'Ordre et qui est obligatoirement un
compagnon. Tous les ans, il invite le Président de la République et les dirigeants
d'ambassade à venir signer le Livre de la Résistance.
MAQUIS ( sculpteur : Raymond Corbin )
Patriotes, réfractaires, proscrits forment les maquis,
groupes armés cachés dans des zones écartées. Dans
l'ombre des forêts, les maquisards guettent, prêts à
frapper sous le regard d'une France vigilante et
résolue.
ALENCON ( sculpteur : René Leleu )
Tel le phénix renaissant de ses cendres, la 2ème
Division Blindée du général Leclerc, débarquée
en Normandie, libère Alençon le 11 août 1944.
L'armée française livre ainsi sur le sol national,
sa première grande bataille pour la libération.
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FUSILLES ( sculpteur : Maurice Calka )
Résistants ou otages, nombre de Français et
d'étrangers sont fusillés entre 1940 et 1944. Par
cette forme transpercée, chair lacérée par les
balles, l'homme exprime l'anathème contre
l'oppression et la guerre.
Source : Ministère de la Défense et des Anciens Combattants
La Flamme de la Résistance et cette phrase du général de Gaulle lors de l'appel du 18 juin 1940
"Quoi qu'il arrive la Flamme de la Résistance ne s'éteindra pas"
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Derrière les portes en bronze, on trouve une crypte dans laquelle se trouve quinze
tombeaux renfermant quinze corps, lesquels représentent la France libre. Dans cette
crypte, il y a écrit « nous sommes ici pour témoigner devant l'histoire que de 1939 à
1945, ses fils ont lutté pour que la France vive libre » en hommage à tous les
résistants. Il y a aussi une flamme sculptée avec une urne qui contient les cendres de
martyrs des camps de déportation.
Surplombant la flamme, la croix de lorraine crée par Michel Mosser le 23 mars 1971 mesure 12 mètres de
hauteur. A ses côtés, quelques uns des reliefs symboliques de la seconde guerre mondiale.
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Conclusion
La répression de la résistance pendant la seconde guerre mondiale a donc été
particulièrement violente. L'armée allemande a imposé son organisation de façon
implacable, mécanique, en remplaçant et en arrêtant tous ceux qui contestaient leurs
décisions. L'administration française en territoire occupé s'est donc retrouvée sous
contrôle total des Allemands, avec l'obligation d'obéir.
Certains membres de l'administration française sont cependant allés au delà des
ordres allemands, en dénonçant les résistants et en collaborant, parfois en devenant
eux-mêmes des bourreaux. Ils ont été soutenus par l'État Français de Vichy.
Les résistants ont donc risqué leur vie pour défendre la démocratie. Cela nous a
impressionnés et dégoûtés qu'il ait fallu autant de morts, d'exécutions et de
souffrances pour sauver la France. L'exemple des jeunes fusillés du bois de
Ronquerolles9 et le site du Mont Valérien nous le prouvent. Nous avons été touchés
de voir à quel point les résistants de Ronquerolles, qui est l'une des communes de
notre collège, se sont battus pour que nous puissions vivre en paix aujourd'hui.
9 Les archives des Yvelines contiennent des photos des fusillés, trop choquantes pour les publier ici. Certains ont été
violemment frappés avant l'exécution. Ils sont tous très jeunes.
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Remerciements
Nous tenons à remercier tout particulièrement les personnes qui nous ont aidés à
trouver les informations nécessaires pour ce mémoire. Sans eux, ce travail n'aurait pas
pu se faire :
• Mme Massiou, bibliothécaire municipale de la commune de Bruyères sur Oise,
qui nous a permis de rassembler les documents et les sources sur le maquis de
Ronquerolles.
• M. Duhamel, maire de Ronquerolles, qui nous a fourni de nombreux
documents utiles.
• Le service de documentation de Beaumont-sur-Oise qui nous a permis de faire
les liens entre les différentes communes impliquées dans le maquis de
Ronquerolles.
• M. Hervé, qui nous a accueillis aux archives départementales du Val d'Oise et
nous a permis de travailler sur les documents d'époque.
• Mme Rochereau, MM. Lepaumier et Junker, membres de l'association France
Genweb qui nous ont transmis les documents des archives départementales des
Yvelines concernant le maquis de Ronquerolles.
• L'ONAC, qui nous a accueillis au Mont Valérien, et ses guides qui nous ont
transmis l'émotion d'un haut lieu de mémoire.
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