
courageusement à la torture ; inutile ici de décrire celle-ci (cf film) mais ce poème, écrit par 
une résistante en dit long sur le calvaire enduré : sans doute , comme Marianne Cohn, beaucoup 
se sont tus, mais sans doute aussi, beaucoup ont parlé. Comment le leur reprocher ?cf André 
Malraux et Jean Moulin : « …ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi, et 
même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé » ; Face à la mort , les condamnés ont 
une  attitude  si  digne,  qu’elle  trouble  leurs  tortionnaires  et  bourreaux :  les  fusillés  de 
Châteaubriant  ont  refusé  que  leurs  yeux  soient  bandés  et  sont  morts  en  criant  « vive  la 
France » !. Pour ceux qui sont internés, en camps ou en prison, le combat ne s’arrête pas : une 
vraie connivence se développe entre les prisonniers qui ne songent qu’à continuer le combat  et 
à rester le plus digne possible, ; la prison de la centrale d’Eysses en est sans doute le meilleur 
exemple :  ces  centaines  de  prisonniers  (de  justice  française)  en  font  un  bastion  de  la 
Résistance ; hélas, la milice  réprimera dans le sang une tentative collective d’évasion ; ailleurs,  
certains pourront s’évader (PMF ou André Duvigny, Raymond Aubrac). Pour les déportés, c’est 
la  survie  qui  compte  et  elle  se  fait  souvent  difficilement ;  certains  ,  en  prison  ou  en  camp, 
utilisent  la  plume  ou  le  pinceau  pour  s’évader  mentalement  de  cet  enfer :  Germaine  Tillon  a 
écrit  un  opéra  à  Ravensbruck ;  d’autres  résolvent  des  problèmes  mathématiques,  d’autres 
peignent .  Parallèlement,  au  fil  des  mois,  sur  le  territoire  français,  la  résistance  est  mieux  
structurée, les résistants disposent d’une carte d’identité falsifiée, avec de faux noms ; on met 
en  place  des  mouvements  d’entraide  pour  soutenir  les  familles  (par  ex  le  Père  Chaillet, 
fondateur de TC crée un organisme de soutien aux familles des victimes ).  
 
IV situation particulière en Alsace Moselle   
 
1 L’ Alsace et la  Moselle sont annexées de fait, dès juillet 1940, cad que les Allemands les 
intègrent dans le grand Reich ; à partir de là, ce sont les lois allemandes qui s’appliquent et les 
deux    régions  sont  sous  autorité  d’un  Gauleiter  doté  des  pleins  pouvoirs ;  commence  une 
germanisation intensive, et une  nazification  (serment  à  Hitler);  tout acte de résistance est 
considéré comme un acte    de  terrorisme  et  puni  comme tel ,  cad  arrestation, condamnation, 
exécution . La surveillance est exercée par le pouvoir et par le parti ; pourtant la population 
reste globalement attachée à la France, continue de parler français, sort le drapeau, écoute 
radio  étrangère ;  une  véritable  résistance  s’organise,  malgré  le  climat  de  terreur ;  citons  2 
groupes :  la  Main  noire  et  le  groupe  Adam  (front  de  la  jeunesse  alsacienne) :  la  main  noire, 
créée  par  le  jeune  Marcel  Weinum,  fait  des  actes  de  sabotages,  tire  sur  la  voiture  du 
Gauleiter ; Weinum est arrêté et exécuté, décapité à la hache, en Allemagne ; il avait 18 ans ; 
comme  Guy  Möquet,  il  laisse,  lui  aussi,  une  lettre  émouvante  à  sa  famille .  Le  front  de  la 
jeunesse dirigé par Alphonse Adam et Robert Kiefer, est créé après le décret de l’incorportion 
de force, en août 1942, encourage les jeunes à être réfractaires : ils  sont arrêtes et exécutés 
en juillet 1943 
n’oublions pas les réseaux de passeurs qui permettent aux jeunes de quitter l’Alsace vers la 
France  libre ;  l’un  des  premier  réseau,  celui  de  Ballersdorf(Sundgau)  a  été  démantelé :  14 
jeunes  ont  été  exécutés ;  mais  ces  filières  ont  permis  la  fuite  de  près  20000  personnes ; 
certaines ont ensuite rejoint la résistance et les maquis. 
Georges Wodli, cheminot cégétiste, à l’origine d’actes de sabotage, arrêté en  zone libre,oct 
1942 par la police française, interné à Schirmeck et mort sous la torture au siège de la gestapo 
à Strasbourg, en avril 1943 . 
On estime à 15000 les Alsaciens internés à Schirmeck pour faits de résistance. 
130000  jeunes    d’AM  sont    engagés  par  l’incorporation  de  force  dans  l’armée  allemande ; 
lalupart sur le front russe ; 40000 ne reviendront pas