Si les objets et les lieux pouvaient parler

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« Si les objets et les lieux
pouvaient parler »
Ateliers organisés aux vacances de Toussaint 2012
Service éducatif du musée de la Résistance
La médaille
J’ai de la chance de briller tout le temps.
Quand on me voit, on a l’impression que je porte chance.
Tout le monde sait que je suis née le 8 mai 1945.
J’ai de la chance de vivre encore.
Je suis en vitrine du musée de la Résistance depuis un an.
J’espère vivre encore plus longtemps.
Mari e (8 ans)
Je ne sais pas combien de gens j’ai tué ni blessé,
ni où j’ai été lâché ou trouvé.
Bref, je ne sais rien.
Oh, excusez-moi, je suis un, euh oui, un pistolet
et je sais quelque chose : je suis exposé dans ce fichu
musée.
Nathan (8 ans)
L’avion
Je suis un avion allemand,
J’ai été mis au Musée de la Résistance.
Je suis immense et on m’a mis dans le
Musée de la Résistance par le toit.
Laure (10 ans)
L’automitrailleuse
Je suis une arme allemande, utilisée à la
seconde guerre mondiale. On m’a souvent utilisée
pour mitrailler les pauvres juifs et certains résistants.
Maintenant, je suis au Musée de la Résistance.
Les enfants m’admirent quand ils passent devant ma
vitrine.
Lucille (11 ans)
Eglise d’Oradour-sur-Glane après l’incendie.
Je suis l’église d’Oradour-sur-Glane.
J’étais une église tranquille d’un village de 650 habitants.
J’ai été brûlé en 1944, le 10 juin 1944, lors de l’attaque des
Allemands visant Oradour mais qui a touché Oradour-sur-Glane.
Pierre (13 ans)
Quand on parle de la seconde guerre mondiale, on parle de Charles
de Gaulle, Pétain, Hitler et plein d’autres personnages célèbres mais il y a
aussi Jean Moulin. Je vais vous raconter mon histoire.
Je suis un grand résistant de la seconde guerre mondiale. Le général
de Gaulle me confit une lourde charge : organiser les actions des résistants.
Mais malheureusement, je suis arrêté puis torturé à Lyon par Klaus
Barbie. Je n’ai jamais parlé. Je meurs le 8 juillet 1943 lors de mon
transfert en Allemagne. Voilà mon histoire. Mais pour toujours, je
resterais un héros de la seconde guerre mondiale.
Paloma (9 ans)
La médaille de la Résistance
Le 8 mai 1945.
Dans mes oreilles, j’entendais des bruits d’explosions de pierres et de
bétons qui tombaient lourdement sur le sol. J’attendais patiemment qu’on me
remette à quelqu’un pour que je me pavane devant tout le monde, moi qui brille
tant, que je n’ai pas besoin de m’habiller !
Enfin un jour, on m’a remis à quelqu’un. Je ne savais pas qui c’était
mais j’étais très heureux, et soudain j’entendis que la France avait gagné !
Dehors, ça faisait ce bruit là : « Vive la France, vive la France, vive la
France ». La France l’avait mérité… et moi aussi
Alexandra (8 ans)
Moi, une automitrailleuse allemande
Je suis une automitrailleuse allemande MG 42. Mon premier propriétaire,
le lieutenant colonel nazi Antoine Furel qui faisait partie du 3ème Reich n’était
pas du tout malin, mais pour les boches, l’intelligence ne sert à rien. Mais il eut
un petit problème. Il était stupide au point qu’il avait oublié qu’une mitraillette
devait refroidir sinon : BOUM !!! Bref : il succomba, mais pas moi. Mais la vie
est injuste et on crut que je l’avis fait exprès ! Je fus la risée de tous. Tout ça à
cause de ce foutu nazi ! Rrr ! S’il n’était pas mort, je l’aurais… Oh non, c’est trop
horrible.
Je suis donc abandonnée. Mais j’eus ma vengeance, car des résistants me
trouvèrent et je les servis fidèlement. Aujourd’hui, je suis dans le prestigieux
musée de la Résistance, à Limoges. Parmi toutes les armes, c’est toujours moi
qu’on regarde en premier. Mais étant allemande, personne ne me voit d’un bon
œil.
Si seulement ils savaient…
Simon (11 ans)
Jean Moulin : un héros de la Résistance
Quand on raconte l’histoire de la seconde guerre mondiale, on parle aussi des
résistants. On parle surtout de moi : Jean Moulin. Si les gens parlent de moi, ils disent
surtout : « Quel courageux héros ! » ou alors « C’est bien triste qu’il soit mort si jeune ! ».
Tout a commencé en 1940 où je me suis engagé dans la Résistance. Là, le général
De Gaulle me confie une mission : organiser les résistants pour mieux passer à l’action. En
1943, je crée le C.N.R. (Conseil National de la Résistance). Cependant j’étais recherché
par les Allemands. Et hélas trahi par un collaborateur, j’ai été arrêté puis torturé par le
soldat allemand Klaus Barbie. J’ai été emprisonné puis on m’a emmené en train dans un
camp d’extermination.
Mais je suis mort pendant le voyage. Mais pour les Français, je suis resté un héros.
Garance (12 ans)
Photo : Arno Gisinger
Oradour-sur- Glane
J’étais une ville tranquille, je comptais plus de 600 habitants, jusqu’au
10 juin 1944. Les Allemands arrivèrent. Ils déclenchèrent la panique au sein
des habitants. Tous les gens poussaient des cris et bougeaient dans tous les
sens : je ne savais plus où donner de la tête. J’avais un mauvais
pressentiment, sachant que l’on était en guerre, il pouvait tout se passer.
Parmi les hurlements, je distinguais deux voix allemandes ; deux
officiers discutaient. Juste après, toute la population se dirigea vers l’église.
Celle-ci, quelques instants après, prit feu. Que sept personnes ont réussi à
s’échapper.
Le feu se répandit. En quelques minutes, j’étais détruite. Il ne me
restait que quelques pierres et des restes de vélos, de voitures et de machines
divers.
Maintenant, on me visite. Je vois tous les jours des personnes de tous
les âges, des étrangers et même des allemands qui se rendent compte des
dégâts que leurs ancêtres ont causés.
Toute cette animation me rappelle ma vie d’autrefois.
Camille (11 ans)
« En 1940, après m’avoir imprimé, on me placarda sur les longs et grands murs de Paris. J’avais
des images voisines mais aucune ne m’égalait avec mes belles et rondes châtaignes. Notre but était de
remonter le moral de la population en faisant en sorte de montrer qu’avec des choses d’utilité réduite, elles
pouvaient avoir d’autres bienfaits cachés. A cause du début de la guerre, le rationnement était de plus en
plus ingérable et insupportable. Quand dans la rue les gens nous regardaient, ils disaient à leurs amis des
« Ah tu as vu ? Ils mettent ça pour nous faire croire qu’il n’y a pas grand-chose et que tout va bien, mais
c’est la guerre tout de même ! Quand est-ce qu’ils vont s’en rendre compte ?! » Ou des « Ah la là, ça
c’est à cause du Maréchal Pétain ! On était tellement heureux quand il a eu les pleins pouvoirs,
finalement, on regrette ! » Une fois il y a même eu un « Pff comme si on ne savait pas que les peaux
séchées des châtaignes font du feu, ils nous prennent pour des idiots ou quoi ?! » Ce jour-là j’ai vraiment été
blessé ! Enfin bref, vous voyez, on m’aura tout fait subir mais je suis quand même bien contente d’avoir
« survécu » (aucun déchirage trop important) jusqu’à la fin de la guerre le 8 mai 1945 parce que vous
savez quoi ?! Les Français ils l’ont bien mérité cette victoire ! »
Propos recueillis ce Lundi 5 Novembre 2012 par Hanna (12 ans)
Au musée de la Résistance de Limoges
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