Corporate Communication Information de référence: lutter contre les résistances aux traitements anticancéreux La lutte contre les résistances, à une chimiothérapie par exemple, constitue l’un des plus grands défis auquel fait face l’oncologie clinique. Dans sa recherche de solution, la recherche médicale fondamentale est tributaire de l’interaction des expériences effectuées dans la boîte de Pétri, des expérimentations animales ainsi que des essais cliniques sur des patient(e)s. Le combat contre les résistances aux thérapies représente l’un des enjeux cruciaux auquel l’oncologie médicale est confrontée. Traiter la tumeur au niveau local (par ex. Une ablation chirurgicale et une radiothérapie) est souvent très efficace. Les patient(e)s dont les tumeurs ont été sectionnées doivent cependant subir une thérapie systémique (par ex. chimiothérapie). Malheureusement dans ce cas, les chances de guérisons complètes sont encore faibles. La majorité des patient(e)s présentant un grand nombre de métastases visibles développent tôt ou tard une résistance aux moyens à disposition. La résistance aux traitements anti-cancéreux est la cause de mortalité la plus fréquente chez ces individus. La chimiothérapie atteint également les cellules saines du corps, ce qui engendre de graves effets secondaires (par ex. chute des cheveux, diarrhée, vomissements, immunodéficience). Ces effets secondaires sont tolérables lorsque le cancer réagit à la thérapie. Dans de nombreux cas, les patient(e)s ne souffrent que des effets secondaires, mais ne tirent pas d’avantage significatif dû à la chimiothérapie en raison d’une résistance à la thérapie. Ceci est très frustrant pour les patient(e)s, les proches et les médecins. À la recherche de biomarqueurs adaptés L’objectif de la recherche moléculaire contre le cancer consiste à trouver une thérapie adaptée à chaque patient et à surmonter le problème de la résistance à l’aide des «biomarqueurs». Les biomarqueurs indiquent par exemple si certains gènes sont actifs, inactifs ou modifiés. Malheureusement, il n’est pas encore possible d’arriver à créer une thérapie individuelle aboutie, car les biomarqueurs font défaut. La recherche fondamentale, qui détecte les mécanismes de la résistance aux thérapies, est primordiale. Pour simplifier, les trois possibilités suivantes existent en vue d’explorer la résistance aux thérapies: 1. Les expériences dans la boîte de Pétri (in vitro) avec des cellules prélevées sur des tumeurs humaines 2. Les expérimentations animales 3. Les essais cliniques sur des patient(e)s Corporate Communication Hochschulstrasse 4 3012 Bern [email protected] www.kommunikation.unibe.ch/bauprojekt_murtenstrasse Les trois démarches ont leurs propres avantages et inconvénients. L’interaction des trois approches est le meilleur moyen pour résoudre le problème de la résistance aux thérapies. Des résultats significatifs sur le cancer du sein et de l’ovaire Les gènes BRCA1 et BRCA2, en lien avec le cancer du sein et de l’ovaire, représentent deux biomarqueurs importants. Ces gènes ont pour mission de réparer le patrimoine génétique endommagé dans les cellules. Chez les femmes touchées par certaines mutations de ces «gènes de réparation», le risque de développer un cancer du sein jusqu’à 70 ans atteint jusqu’à 80 pour cent. En moyenne, le risque est d’environ 12 pour cent. Sur la base de ces connaissances, les femmes concernées ont la possibilité d’intensifier les dépistages. Elles peuvent décider de se faire retirer les tissus concernés avant qu’ils ne forment un cancer, comme l’a fait l’actrice Angelina Jolie. Les synergies entre la recherche sur des cultures cellulaires, des modèles animaux et des patientes a maintenant fait émergé une nouvelle thérapie ciblée en cas de formation d’un cancer: comme les cellules cancéreuses possédant les gènes de réparation défectueux ne se réparent pas suffisamment, elles répondent aux thérapies qui dégradent le patrimoine génétique. Ce faisant, les cellules cancéreuses sont détruites et les cellules saines survivent. Par rapport à une chimiothérapie classique, les effets secondaires sont en l’occurrence minimes. Malgré son franc succès, cette nouvelle thérapie entraîne malheureusement la formation d’une résistante. Des recherches à ce sujet sont actuellement effectuées à l’échelle mondiale avec notamment le concours de l‘Université de Berne. Les mécanismes précis et les nouvelles possibilités de thérapie sont d’abord analysés et affinés dans des cultures cellulaires. Néanmoins, avant que les nouvelles thérapies soient administrées aux femmes, d’autres tests conformes à ceux subis par les cultures cellulaires doivent être réalisés sur des modèles animaux. Il existe certes des différences entre l’animal et l’homme, mais effectuer des tests sur l’homme d’après les résultats tirés d’une culture cellulaire est encore plus risqué. Lors de cette étape, les chercheurs ont pour mission de légitimer et de prouver dans une pesée minutieuse des intérêts que les avantages que la société tire des expérimentations animales prévues justifient la souffrance des animaux lors des expérimentations. Une collaboration étroite pour réduire le nombre d‘expérimentations animales L’interaction entre la recherche fondamentale sur des systèmes modèles différents et la recherche clinique offre une approche efficace afin d’améliorer le traitement des maladies qui affecte l’homme. En l’occurrence, il est primordial de connaître précisément les forces et les faiblesses des différents modèles animaux et ainsi d’employer le bon modèle pour chaque problématique. Dans l’ensemble, cela permet de réduire le recours à l’expérimentation animale et répond aux critères des 3R («réduire, réformer, remplacer»). À l’Université de Berne, la toute nouvelle plateforme COMPATH figure parmi les outils qui contribuent à cet objectif: une équipe pluridisciplinaire composées de membres de la faculté de médecine et de la faculté Vetsuisse évalue ensemble les modèles animaux utilisés pour la recherche sur les maladies humaines. Plus d’informations sur le sujet: > Communiqué de presse sur la publication dans «Nature» du 23 mars 2015: http://tinyurl.com/krebsresistenz > D’autres informations sur la plateforme COMPATH: www.compath.ch