Les trois démarches ont leurs propres avantages et inconvénients. L’interaction des trois approches est le
meilleur moyen pour résoudre le problème de la résistance aux thérapies.
Des résultats significatifs sur le cancer du sein et de l’ovaire
Les gènes BRCA1 et BRCA2, en lien avec le cancer du sein et de l’ovaire, représentent deux biomarqueurs
importants. Ces gènes ont pour mission de réparer le patrimoine génétique endommagé dans les cellules.
Chez les femmes touchées par certaines mutations de ces «gènes de réparation», le risque de développer
un cancer du sein jusqu’à 70 ans atteint jusqu’à 80 pour cent. En moyenne, le risque est d’environ 12
pour cent. Sur la base de ces connaissances, les femmes concernées ont la possibilité d’intensifier les
dépistages. Elles peuvent décider de se faire retirer les tissus concernés avant qu’ils ne forment un cancer,
comme l’a fait l’actrice Angelina Jolie.
Les synergies entre la recherche sur des cultures cellulaires, des modèles animaux et des patientes a
maintenant fait émergé une nouvelle thérapie ciblée en cas de formation d’un cancer: comme les cellules
cancéreuses possédant les gènes de réparation défectueux ne se réparent pas suffisamment, elles
répondent aux thérapies qui dégradent le patrimoine génétique. Ce faisant, les cellules cancéreuses sont
détruites et les cellules saines survivent. Par rapport à une chimiothérapie classique, les effets secondaires
sont en l’occurrence minimes.
Malgré son franc succès, cette nouvelle thérapie entraîne malheureusement la formation d’une résistante.
Des recherches à ce sujet sont actuellement effectuées à l’échelle mondiale avec notamment le concours
de l‘Université de Berne. Les mécanismes précis et les nouvelles possibilités de thérapie sont d’abord
analysés et affinés dans des cultures cellulaires. Néanmoins, avant que les nouvelles thérapies soient
administrées aux femmes, d’autres tests conformes à ceux subis par les cultures cellulaires doivent être
réalisés sur des modèles animaux. Il existe certes des différences entre l’animal et l’homme, mais effectuer
des tests sur l’homme d’après les résultats tirés d’une culture cellulaire est encore plus risqué. Lors de
cette étape, les chercheurs ont pour mission de légitimer et de prouver dans une pesée minutieuse des
intérêts que les avantages que la société tire des expérimentations animales prévues justifient la
souffrance des animaux lors des expérimentations.
Une collaboration étroite pour réduire le nombre d‘expérimentations animales
L’interaction entre la recherche fondamentale sur des systèmes modèles différents et la recherche clinique
offre une approche efficace afin d’améliorer le traitement des maladies qui affecte l’homme. En
l’occurrence, il est primordial de connaître précisément les forces et les faiblesses des différents modèles
animaux et ainsi d’employer le bon modèle pour chaque problématique. Dans l’ensemble, cela permet de
réduire le recours à l’expérimentation animale et répond aux critères des 3R («réduire, réformer,
remplacer»). À l’Université de Berne, la toute nouvelle plateforme COMPATH figure parmi les outils qui
contribuent à cet objectif: une équipe pluridisciplinaire composées de membres de la faculté de médecine
et de la faculté Vetsuisse évalue ensemble les modèles animaux utilisés pour la recherche sur les maladies
humaines.