Dossier Presse
Mardi 21 Octobre 2014
Femmes à risque particulier de cancer du sein
du dépistage à l’accompagnement
Création d’un centre universitaire de suivi des femmes à
haut risque de cancer du sein et de l’ovaire au CGFL
Contact presse : Carole Diolot Responsable communication cdiolot@cgfl.fr - +33 (0)3 80 73 75 54 - +33 (0)6 83 34 79 10
Centre Georges François Leclerc : 1 rue Professeur Marion BP 77980 21079 Dijon Cedex
Tél : +33 (0)3 80 73 75 00 Fax : +33 (0)3 80 67 19 15 contact@cgfl.fr www.cgfl.fr
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Contexte
Le dépistage organisé concerne les femmes de 50 à 74 ans, et celles à « risque
particulier » (5 à10 % des cas de cancers).
A l’occasion d’Octobre Rose, mois de sensibilisation du dépistage du cancer du sein,
le Centre régional de lutte contre le cancer Georges François Leclerc, qui prend en charge
près de 50% des cancers du sein de la région Bourgogne, lance le Centre Universitaire
de Suivi des femmes à haut risque de cancer du sein.
En effet, chaque année, en France, près de 50 000 femmes apprennent qu’elles sont
atteintes d’un cancer du sein et plus de 3 000 d’un cancer de l’ovaire. Ces cancers se
développent le plus souvent chez des femmes ayant plus de cinquante ans, après la
ménopause.
En cas de cancers à début précoce ou retrouvés chez plusieurs membres d’une
même branche parentale, il va être suspecté la contribution de gènes de prédisposition.
Ces gènes, lorsqu’ils sont le siège d’une mutation, entraînent un sur-risque important de
cancer du sein et de l’ovaire. Ces mutations sont habituellement transmises par un parent.
Deux gènes majeurs ont actuellement été identifiés dans les prédispositions
génétiques aux cancers du sein et de l’ovaire : BRCA 1 et BRCA 2 ; on estime qu’ils sont
responsables de 5 à 10 % des cas de cancers.
Lorsqu’une femme est porteuse d’une mutation délétère de BRCA 1, son risque de
développer un cancer du sein au cours de sa vie est de 65 % à 70 ans et son risque de
développer un cancer de l’ovaire est de 40% à 70 ans. Pour le gène BRAC2, le risque est
légèrement inférieur.
Il existe des mesures de prévention primaire (chirurgie prophylactique) et des
mesures de prévention secondaire (surveillance dès 30 ans). De telles mesures ont un réel
impact, et en particulier une baisse très significative de mortalité chez ces femmes, mais au
prix d’un suivi contraignant et souvent anxiogène.
La création de ce centre universitaire de suivi a pour finalité de proposer un
bilan annuel sur une journée, la femme ayant connaissance des résultats des examens
réalisés le même jour et la possibilité de rencontrer l’ensemble des professionnels à sa
disposition (psychologue, conseillère en génétique, médecins sénologues)
Par ailleurs, c’est l’occasion pour elles d’obtenir des réponses plus précises et
adaptées à leur situation concernant notamment l’éventualité d’une chirurgie prophylactique,
(intervention pour laquelle la patiente conservera le libre choix de son chirurgien, pour une
opération hors CGFL si elle le souhaite).
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Le cancer du sein
Premier cancer féminin en fréquence et en mortalité, le cancer du sein existe sous
plusieurs formes. Pourtant, détecté à un stade précoce, il peut non seulement être guéri
dans plus de 90 % des cas mais aussi être soigné par des traitements moins agressifs.
Actuellement, malgré les progrès réalisés dans les traitements, le dépistage constitue
toujours l’une des armes les plus efficaces de la lutte contre le cancer du sein.
Quelques chiffres :
48 763 nouveaux cas annuels (2012) et en mortalité : 11 886 décès.
On estime qu'1 femme sur 8 sera concernée par ce cancer.
- Le taux de survie du cancer du sein est de 89% à 5 ans (2012), ce qui le place comme un
cancer à bon pronostic
- Avant tout symptôme, la mammographie permet de repérer 90% des cancers présents
- En Côte-d'Or, le taux de participation des femmes est de 63% (2011-2012), alors qu'il
n'est que de 53 % en France (2012)
- On estime que ce pistage organisé permettrait, parmi les femmes se faisant suivre
régulièrement pendant 10 ans, d'éviter 100 à 300 décès pour 100 000 femmes
7ème au rang national (et 1er du Grand Est) du palmarès 2013 des meilleurs hôpitaux
du magazine Le Point, le Centre Georges François Leclerc est à la pointe des traitements et
de la recherche, en matière de prise en charge des cancers du sein, dont il prend en charge
50% des cas de la région Bourgogne.
Les spécificités de la prise en charge des cancers du sein
L’évolution actuelle en cancérologie étant de personnaliser toujours plus la prise en charge,
les moyens à disposition pour atteindre cet objectif principal sont divers :
-La radiothérapie per- opératoire qui permet d’une part d’irradier moins de tissu mammaire
sain ce qui engendre donc moins d’effets secondaires cutanés, et d’autre part permet
d’éviter une radiothérapie externe de plus d’un mois et demi, avec le concept de traitement
« en un seul temps » (chirurgie + radiothérapie).
-La prise en charge chirurgicale en ambulatoire de certaines patientes si elles le peuvent
et si elles le souhaitent. L’idée est d’alléger la prise en charge des patientes pour lesquelles
les risques opératoires sont limités (chirurgie conservatrice du sein avec prélèvement
ganglionnaire limité type sentinelle). L’association d’une radiothérapie per opératoire n’est
pas une contre-indication à l’ambulatoire.
-L’augmentation des indications de la technique du ganglion sentinelle qui évite des
curages ganglionnaires étendus en l’absence de ganglion malade (actuellement indiquée
pour des tumeurs uniques de moins de 5 cm traitées par chirurgie première). Il est prévu
d’essayer de développer cette technique en début de traitement en cas de chimiothérapie
o-adjuvante. Situation, actuellement il est préconisé de faire un curage ganglionnaire
systématique après la chimiothérapie. L’idée est d’éviter de faire un curage, si, au début du
traitement, avant la chimiothérapie, il n’y a pas de ganglion malade.
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-Les consultations infirmières avant le début du traitement (pré-chimiothérapie, pré-
mastectomie). L’idée est d’améliorer la prise en charge en prenant le temps d’expliquer le
déroulement, les effets secondaires des traitements.
-Les évaluations oncogériatriques pré-thérapeutiques. L’idée est d’adapter le traitement
de la maladie en fonction des différentes altérations de la femme âgée.
-Les consultations et RCP oncogénétiques. L’idée est de dépister les patientes qui ont
une mutation génétique responsable de formes familiales de cancer, afin de personnaliser
chez elles et les membres de leur famille la surveillance et les traitements.
-Le développement de différentes techniques de reconstruction mammaire par les
chirurgiens plasticiens après mastectomie pour les femmes qui le souhaitent. Reconstruction
par prothèse, lambeau musculo-cutané, lipomodelage. Reconstruction immédiate ou
différée. L’idée est, de la même façon, de personnaliser la reconstruction en fonction des
traitements réalisés et des patientes.
-L’étude CANTO (CANcer TOxicités), qui vise à évaluer les effets secondaires des différents
traitements réalisés, pourra très certainement nous aider à améliorer la prise en charge.
-Les nombreux essais cliniques de phase I, II ou III permettent d’évaluer l’efficacité de
nouveaux traitements et, dans certains cas, l’accès des patientes à des traitements très
innovants.
Un dispositif de prise en charge rapide des maladies du sein
L’intérêt d’une prise en charge précoce est de limiter l’angoisse liée à l’attente des résultats
et faciliter le parcours de soins.
Le Centre Georges-François Leclerc a mis en place un nouveau dispositif pour améliorer
l’accès au diagnostic des maladies du sein et à la prise à la charge, dans le mois qui suit,
des femmes qui le souhaitent.
Un d’appel dédié (03 45 34 81 00) auquel une assistante médicale peut répondre aux
questions, orienter ou donner un rendez-vous rapide auprès d’un médecin spécialiste des
maladies du sein.
Ce n° est accessible après avis du médecin de ville :
- 1 : devant une anomalie clinique
- 2 : devant une anomalie mammographique ou échographique
- 3 : à l’issue de résultats anatomo-pathologiques d’un prélèvement effectué
- 4 : pour un deuxième avis sur la prise en charge.
Comment se déroule la prise en charge rapide ?
A la découverte d’une anomalie clinique, et suite à l’appel au unique, un rendez-vous est
fixé avec un radiologue sénologue qui assurera la prise en charge.
Si une anomalie radiologique est décelée, une seconde lecture des clichés est réalisée pour
décider du mode de prélèvement adapté (microbiopsie ou mammotome) et un rendez-vous
est fixé.
En moins d’une semaine après la biopsie, ces prélèvements auront été examinés par les
médecins anatomo-pathologistes et le diagnostic aura été posé. Leurs résultats sont
expliqués lors d’une consultation d’annonce.
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Si une prise en charge médicale s’avère nécessaire, le médecin spécialiste expose la
proposition thérapeutique la plus adaptée au cas de la patiente (laquelle sera
systématiquement discutée et validée en équipe lors d’une Réunion Commune
Pluridisciplinaire (RCP) réunissant tous les spécialistes (radiologue, anatomo-pathologiste,
chirurgien, oncologue médical, radiothérapeute...).
La prise en charge thérapeutique pourra débuter dans les 15 jours suivant l’annonce du
diagnostic. Dans le cadre des RCP, les spécialistes du CGFL peuvent également examiner,
pour deuxième avis, des propositions de prises en charge que leur soumettent des patients
ou spécialistes extérieurs au CGFL.
Qu’est-ce que « l’oncogénétique » ?
Certaines familles sont confrontées dans leur généalogie à une fréquence relativement
élevée de cancers. Cette fréquence anormale pose la question d’une éventuelle
prédisposition héréditaire au cancer ; des tests génétiques peuvent alors être proposés pour
adapter la surveillance du patient et de ses apparentés.
Quelles sont les prédispositions au cancer le plus souvent rencontrées ?
- La prédisposition au cancer du sein et de l’ovaire :
On estime que 5 à 10 % des cancers du sein sont liés à l’existence d’une prédisposition
familiale, en rapport avec la présence d’anomalies (mutations) dans certains gènes. Des
tests génétiques permettent de les mettre en évidence dans les familles répondant aux
critères (lien vers plaquette MT).
A l’heure actuelle, 2 gènes ont été identifiés : BRCA1 et BRCA2. Les risques de cancer
sont maintenant connus et les recommandations de surveillance éditées. Ces gènes
n’expliqueraient que 40% des prédispositions au cancer du sein. L’arrivée du séquençage
haut débit devrait permettre d’identifier de nouveaux gènes de prédisposition au cancer du
sein. En l’absence de mise en évidence de mutation dans les gènes de prédisposition, des
recommandations de surveillance ont été récemment éditées par la HAS en fonction de
l’identification dans un groupe à haut risque ou très haut risque de cancer.
- La prédisposition aux cancers colorectaux : elle représente 5% des cancers du
côlon. Les principaux gènes de prédisposition sont les gènes MMR responsable du
syndrome de Lynch, et les gènes APC et MYH, responsables respectivement de polypose
adénomateuse familiale autosomique dominante et récessive. En cas de syndrome de
Lynch, d’autres cancers peuvent associés : cancers de l’endomètre (muqueuse utérine), de
l’ovaire, de l’estomac, et plus rarement des voies biliaires et des voies urinaires. Il existe une
méthode de pré-criblage tumoral par recherche d’instabilité des microsatellites sur tumeur
digestive de préférence, permettant de cibler les personnes devant bénéficier d’une étude
des gènes MMR. Des recommandations de surveillance sont éditées par l’INCa.
Les prédispositions familiales aux cancers du sein et du colon constituent aujourd’hui
les principaux motifs de consultations, mais il existe d’autres prédispositions héréditaires :
cancer de l’estomac, mélanome/pancréas, du rein, néoplasies endocriniennes multiples,
syndrome de Li Fraumeni, prostate, hémopathies malignes, etc.
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