(Séance du mardi14 février 2012) Interpellation Ginette Duvoisin et consorts - Souveraineté alimentaire : renforcer le partenariat producteurs-consommateurs (11_INT_601) Développement en plénum Mme Ginette Duvoisin : — La souveraineté alimentaire est inscrite dans la loi vaudoise sur l’agriculture et dans les objectifs de la politique fédérale 2012-2017. Il est utopique de penser que nous pourrons être totalement autonomes en matière de production pour nourrir la population. Mais nous importons aujourd’hui une part trop importante de denrées alimentaires. Les consommateurs ne sont pas toujours au fait des conditions de production et de commercialisation en vigueur dans les pays de provenance des denrées alimentaires. Des actions de sensibilisation sont certes en augmentation, mais il manque encore une véritable incitation à consommer local selon le rythme des saisons. A cet égard, les grands distributeurs devraient jouer un rôle essentiel. Malheureusement, leur implication ne va pas dans le sens du soutien aux produits agricoles locaux. Une pleine page de publicité d’un grand distributeur parue dans la presse la semaine dernière est à cet égard éloquente. La promotion avec photo était faite pour des poivrons en provenance d’Espagne, des asperges du Mexique, des ananas du Costa Rica, des oranges d’Espagne, des filets de carrelet de l’Atlantique Nord et de l’entrecôte de cheval du Canada. Il n’y avait que le jambon qui provenait de Suisse — encore eût-il fallut qu’il soit issu de cochons heureux ! Le consommateur sensible aux articles en promotion n’aura pas trouvé de choux, de carottes, de poireaux, de pot-au-feu, toutes bonnes choses qui font partie de notre production locale et qui sont de saison. Par le biais de cette interpellation, je souhaite que le Conseil d’Etat se positionne sur la problématique de sensibilisation des consommateurs aux enjeux alimentaires, sur les marges de la filière agroalimentaire, sur le soutien au marché de proximité, sur la consommation selon le rythme des saisons. Notre ex-collègue Bernard Borel a déposé un postulat en 2008 pour la création d’un fonds de démarrage pour des projets d’agriculture contractuelle de proximité. Le rapport du Conseil d’Etat a été accepté par le Grand Conseil dans le cadre du débat de la nouvelle loi sur l’agriculture vaudoise. Dans sa réponse, le Conseil d’Etat ne s’est pas déclaré favorable à la création d’un tel fonds. Le démarrage et l’organisation de marchés paysans devraient être mieux soutenus. Cette démarche requiert une grande disponibilité, des locaux et du personnel, pour en tirer un maigre bénéfice le plus souvent, ce qui peut décourager les meilleures volontés. La filière des paniers de produits de locaux fonctionne bien, mais elle ne peut être maintenue que grâce au bénévolat. Le soutien de l’Etat à ces structures mérite d’être renforcé. L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois. _______________