MARK ETVIEW France Résidentiel, Janvier 2016 Ventes en progression et prix en voie de stabilisation : du redressement à la reprise ? Ventes dans l’ancien Prix dans l’ancien Mises en chantier Ventes dans le neuf Taux d’emprunt +7% - 1,5 % = +20 % 2,20 % Évolution annuelle, derniers chiffres disponibles au 1er décembre 2015 SOMMAIRE • La demande de crédit « boostée » par des taux historiquement bas (p. 1 - 2) • Le neuf : reprise des ventes mais la construction peine encore (p. 2 - 3) • Actualité fiscale et juridique : ce qui change en 2016 (p. 4) • L’ancien : la baisse des prix en passe de s’arrêter (p. 5) • Le marché locatif : mobilité en hausse, loyers en légère baisse (p. 6) • La vente d’immeubles en bloc : retour à l’acquisition des investisseurs long terme (p. 7) • Le marché haut de gamme à Paris va mieux (p. 8) CE QU’IL FAUT RETENIR INDICATEURS FINANCIERS Production de crédits nouveaux à l’habitat : 190,9 milliards d’€ sur un an à fin octobre 2015 (+ 64 % sur un an) MARCHÉ DU NEUF Mises en chantier (tous logements confondus) : 350 600 logements commencés sur un an à fin octobre 2015 (stable sur un an) Ventes (filière promoteurs) : 74 700 au cours des 9M 2015 (+ 20 % sur un an) Ventes de maisons individuelles en secteur diffus (estimations) : 111 000 sur un an à fin septembre 2015 (+ 10 % sur un an) MARCHÉ DE L’ANCIEN Nombre de mutations (France entière) : 769 000 sur un an à fin octobre 2015 (+ 7 % sur un an) Évolution annuelle du prix des logements anciens (France métropolitaine) : - 1,7 % pour les appartements et - 1,4 % pour les maisons au 3ème trimestre 2015 MARCHÉ LOCATIF Évolution des loyers de marché (France entière) : - 1,5 % en 2015 JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche Visuel 1 : Production de crédits nouveaux à l’habitat et évolution des taux d’emprunt moyens (ensemble du marché) 200 5,5 % 150 4,5 % 100 3,5 % 50 2,5 % 0 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15* 1,5 % Montant des crédits nouveaux à l’habitat (en millards d'€) Taux d’emprunt en fin de période (%) * novembre 2014 - octobre 2015 Source : Observatoire du Financement des marchés Résidentiels - Crédit Logement / CSA LA VENTE AUX PARTICULIERS LES TAUX D’INTÉRÊT TRÈS FAVORABLES ONT RELANCÉ LA DEMANDE DE CRÉDIT À L’HABITAT Après une année 2014 en recul (- 19 %), la production de crédits nouveaux à l’habitat a enregistré un rebond conséquent en 2015 avec 190,9 milliards d’€ de prêts nouveaux accordés aux particuliers sur 12 mois à n octobre. Le poids des opérations de renégociations et rachats de crédits, qui majorent la production de nouveaux crédits sans impacter l’évolution des encours (qui ont atteint 860 milliards d’€ en octobre 2015 d’après la Banque de France), reste important (45 % de la production de crédits sur les 6 derniers mois) tant les taux d’intérêt d’emprunt sont bas, xés en moyenne à 2,20 % en novembre pour l’ensemble du marché d’après l'Observatoire Crédit Logement/CSA. © 2016 CBRE | 1 MARKETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE En 2015, les banques ont constaté une reprise de la demande de crédit à l’habitat des ménages même si elles restent très attentives à la solvabilité des emprunteurs (notamment sur le ratio charges de crédit / revenu). La durée des prêts accordés s’est en parallèle allongée pour la 1ère fois depuis 2011, la part des prêts d’une durée supérieure à 25 ans étant passée de 15,4 % des dossiers en 2014 à 18,5 % au cours 9 premiers mois de 2015. LE NEUF Visuel 2 : Répartition de la durée des prêts immobiliers aux particuliers 100 % 80 % 60 % 40 % 20 % LA CONSTRUCTION NE REDÉMARRE PAS (ENCORE…) Note méthodologique du SOeS : Depuis février 2015, le « Chiffres & statistiques » relatif à la construction de logements a évolué. De nouveaux indicateurs visant à retracer les autorisations et les mises en chantier à leur date réelle sont diffusés. Après une baisse continue depuis 2012, la production de logements (tous secteurs confondus) se stabilise sur un an avec 350 600 mises en chantier recensées au cours des 12 derniers mois à n octobre 2015. Les permis de construire accordés restent en retrait avec 366 900 autorisations délivrées sur 12 mois à n octobre (- 3 % en un an). Le potentiel d'activité reste compromis par la prudence des promoteurs et constructeurs et le taux de pré-commercialisation exigé avant la mise en chantier. Le taux d’annulation des logements collectifs et individuels autorisés à être construits reste supérieur à sa moyenne de longue période pour s’établir respectivement à 20 % et 15,9 % des autorisations obtenues. D’après les dernières enquêtes menées auprès des promoteurs immobiliers, les soldes d'opinion sur les perspectives de mises en chantier se sont redressés laissant présager d’un potentiel redressement en 2016. FILIÈRE PROMOTEURS : REBOND DES VENTES À CONFIRMER EN 2016 En 2015, les ventes et réservations de logements auprès des promoteurs (sur les programmes d’au moins 5 logements) ont enregistré une hausse annuelle de + 20 % au cours des 9 premiers mois de l’année avec 74 700 unités, niveau identique à la moyenne sur la période 2000 - 2014. La progression des ventes aux investisseurs privés est à l’origine de cette embellie eu égard à un dispositif Pinel jugé plus lisible, plus favorable et en dénitive plus rassurant. Les ventes en accession se sont maintenues à des niveaux satisfaisants, le PTZ + et ses conditions élargies ayant en outre soutenu le marché de la primoaccession. 0% 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 9M15 < 15 ans 15 - 20 ans 20 - 25 ans > 25 ans Source : Observatoire Crédit Logement / CSA Visuel 3 : Mises en chantier et permis de construire en France 600 000 500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15* Mises en chantier Permis de construire * novembre 2014 à octobre 2015 Source : CGDD: SOeS /Sit@del2 Visuel 4 : Mises en vente, ventes et encours de logements neufs en France (filière promoteurs, programmes d’au moins 5 logements, cumul des 12 derniers mois) 175 000 150 000 125 000 100 000 75 000 50 000 25 000 0 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 3T 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 Mises en vente Ventes En stock Source : CGDD (SOeS, ECLN) JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche © 2016 CBRE | 2 MARK ETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE An de limiter leurs niveaux de stock, les promoteurs avaient ajusté leurs mises en vente (nouveaux logements proposés à la commercialisation au cours d’une période). Les mises en ventes se sont légèrement redressées en 2015 suite au bon niveau de commercialisation relevé. Le niveau de l’encours des logements proposés à la vente atteint 98 800 (dont 89 800 appartements) début octobre, avec des stocks physiques toujours maîtrisés : seulement 7 % des encours d’appartements sont achevés, 34 % étant en cours de construction et 59 % encore au stade de projet. Visuel 5 : Volumes de ventes de logements neufs en France (filière promoteurs, programmes d’au moins 5 logements) 150 000 120 000 90 000 60 000 30 000 0 DES PRIX STABILISÉS Le prix moyen des appartements neufs en France est stable sur un an pour s’afficher à 3 887 €/m2 en 2015. Dans les régions les moins densément peuplées, le prix moyen ne dépasse pas 3 000 €/m2 en Bourgogne, dans le Limousin ou en Franche-Comté. Il s’affiche aux alentours de 4 000 €/m2 dans les régions plus peuplées comme le Rhône-Alpes ou la région PACA. En Ile-deFrance, la valeur moyenne s’établit à 4 744 €/m2 avec de fortes disparités entre les communes qui connaissent un fort développement urbain et les centres urbains /cœurs d’agglomérations comme Paris, où le prix moyen a atteint 10 544 €/m2 au 3ème trimestre 2015 (source : ADIL75). D’après la dernière enquête de conjoncture dans la promotion immobilière, les promoteurs sont moins nombreux à indiquer une baisse des prix. Ils préfèrent consolider leurs offres commerciales (équipements offerts et/ou frais de notaires exemptés) ou encore proposer des remises sur les appartements déjà livrés. LE MARCHÉ DES MAISONS INDIVIDUELLES SE REPREND À l’instar du marché de la promotion, le marché des maisons individuelles en secteur diffus s’est redressé en 2015. Selon l’indicateur Markémétron publié par l’Union des Maisons Françaises, les ventes brutes des constructeurs sont en progression annuelle de + 10 % à n septembre avec 111 000 unités estimées. Cette amélioration des niveaux de commercialisation a été observée sur l’ensemble du territoire, hormis les régions de l’ouest et en PACA. Cette reprise a principalement été initiée par les primoaccédants qui ont en outre bénécié du recadrage du PTZ + depuis octobre 2014. 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 9M Ventes en accession 15 Ventes à investisseurs Source : CGDD (SOeS, ECLN) et FPI L’AIDE AUX MAIRES BÂTISSEURS : 1ER BILAN Dans les communes éligibles à l’aide aux maires bâtisseurs, 32 000 logements ont été autorisés au cours du 1er semestre 2015 pour 16 000 logements au-dessus du seuil de construction défini pour recevoir l’aide. Le montant total de l’aide a été évalué par le gouvernement à 34 millions d’€ pour le 1er semestre 2015. Pour rappel, c’est afin de soutenir les efforts des maires pour construire des logements que l’Etat verse, à près de 470 communes, une aide de 2 100 € par logement construit au-delà du seuil de 1 % des logements existants sur la commune. Source : territoires.gouv.fr Visuel 6 : Prix de vente moyen des appartements neufs en France 4 200 12 % 3 600 10 % 3 000 8% 2 400 6% 1 800 4% 1 200 2% 600 0% 0 -2 % 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 9M 15 Prix annuel moyen (en €/m²) Variation annuelle (en %) Source : CGDD (SOeS, ECLN) JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche © 2016 CBRE | 3 MARKETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE ACTUALITÉ FISCALE ET JURIDIQUE : QU’EST CE QUI CHANGE EN 2016 ? Le Prêt à taux zéro (PTZ) étendu Le dispositif, dont le coût total est évalué à 2 milliards d'€ pour l'Etat, fera l'objet d'un amendement au projet de loi de finances pour 2016. Réservé aux primo-accédants (excepté pour certaines conditions), le PTZ dans l’ancien avec travaux (représentant 25 % du montant total de l'opération) est élargi à 30 000 communes (toute la zone C), contre 6 000 en 2015. Le PTZ prévoit de pouvoir financer jusqu'à 40 % de l'achat du bien immobilier, toutes zones géographiques confondues, contre 18 % à 26 % auparavant selon la localisation. Les plafonds de revenus permettant d'en bénéficier seront augmentés et les différés de remboursement plus longs. Les bénéficiaires de ce prêt pourront par ailleurs quitter leur résidence principale 6 ans après le déblocage du prêt, contre 25 ans précédemment. Les aides aux travaux d’énergie prolongées d’économie L’enveloppe dédiée aux aides personnalisées au logement (APL) pour les locataires diminuée Un plan d’économie sera mis en œuvre à partir de 2016. Les montants alloués aux APL diminueront ainsi de 185 millions d’€ en 2016 et de 274 millions d’€ en 2017, sur une enveloppe annuelle aujourd’hui estimée à environ 17,4 milliards d’€. Les économies proviendront de trois mesures ciblées. Les aides seront tout d’abord dégressives pour les allocataires ayant 30 000 € de patrimoine ou plus, un décret en fixera les contours (quel type de patrimoine ? Résidence secondaire, livret A, assurance-vie, …) et les modalités. Un loyer plafond, à partir duquel les aides seront dégressives, sera également introduit. Enfin, les salariés de moins de 25 ans qui viennent de trouver un emploi ne bénéficieront plus d’une dérogation qui leur était favorable, dans le calcul de leurs ressources. Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), destiné à financer l'amélioration de la performance énergétique des logements anciens (en résidence principale), est prolongé jusqu'au 31 décembre 2018. Le montant de ce crédit gratuit varie de 10 000 € à 30 000 € en fonction de l'ampleur des travaux et sera remboursé sur 10 ou 15 ans. Enfin, un micro-crédit à taux zéro sera créé pour compléter les aides versées par l’Agence Nationale de l’Habitat en faveur des ménages les plus modestes souhaitant rénover leur logement. Hausse des droits de mutation : Paris cède à son tour Initialement mise en œuvre de manière transitoire (du 1er mars 2014 au 29 février 2016), la hausse des droits de mutation a été pérennisée par le gouvernement. Dès le 1er janvier 2016, Paris devient le 95ème département français et le dernier d'Ilede-France à déplafonner le taux des droits de mutation, qui passeront pour la taxe prélevée par les départements de 3,8 % à 4,5 % du prix du bien. Pour exemple, les acquéreurs devront payer 2 800 € supplémentaires en droits de mutation pour un appartement acquis à 400 000 €. L’investissement locatif dans le neuf confirmé pour 2016 Source : legifrance.gouv.fr Le dispositif fiscal Pinel en faveur de l’investissement locatif dans le neuf est reconduit. JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche © 2016 CBRE | 4 MARK ETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE L’ANCIEN Visuel 7 : Nombre de ventes de logements anciens en France (en milliers) ACHETEURS ET VENDEURS SE SONT RETROUVÉS 900 Au cours de la période 2012 à 2014, le nombre de ventes de logements anciens en France a été d’environ 700 000 mutations par an, niveau inférieur d’environ - 10 % à la moyenne annuelle en historique. En 2015, les ventes ont progressé et atteint 769 000 mutations sur 12 mois à n octobre. Le niveau historiquement bas des taux d’emprunt a offert d’excellentes conditions d’acquisition aux ménages, bien que la conance reste dégradée sur les questions d’évolution de pouvoir d’achat. Ces conditions de nancement très favorables couplées à une baisse des prix ont permis aux acheteurs et vendeurs de progressivement se retrouver. Les marchés résidentiels protent de leurs solides fondamentaux (démographie favorable, décohabitations, désir d’accession à la propriété prégnant, produit d’épargne privilégié) pour voir la demande en logement restée structurellement forte, bien que principalement orientée vers les grandes agglomérations et notamment leur parc social. Sur le marché de l’investissement locatif, les acteurs font preuve d’une prudence toujours forte pour s’accommoder des nouveaux textes de lois. La « pierre » restant une composante importante de l’épargne des ménages en France, les acquéreurs potentiels continuent à se positionner en endossant souvent eux-mêmes le costume d’agent immobilier. LA BAISSE DES PRIX EST-ELLE EN PASSE DE S’ARRÊTER ? Au 3ème trimestre 2015, l’évolution de l’indice des prix des logements anciens établi par l’INSEE et les Notaires de France indique que la baisse des prix s’est atténuée avec - 1,5 % sur un an (- 1,4 % pour les maisons et – 1,7 % pour les appartements). L’indice fait même état d’une légère remontée des prix (+ 0,8 %) par rapport au 2ème trimestre. Par rapport au point haut du marché atteint au 3ème trimestre 2011, la baisse cumulée des prix a été de - 6,7 % en 4 ans. Dans la plupart des marchés, les vendeurs avaient révisé leurs valeurs de présentations et cédé aux exigences des acquéreurs potentiels. Le redressement des ventes au cours des derniers trimestres permet d’attester que vendeurs et acquéreurs se sont retrouvés sur les niveaux de valeurs. En régions, les prix ont enregistré une baisse de - 1,7 % sur un an au 3ème trimestre 2015 (- 1,4 % pour les maisons et - 2,1 % pour les appartements). Les valeurs moyennes sont supérieures à 3 000 €/m2 à Nice, Lyon et Bordeaux et comprises entre 2 500 €/m2 et 3 000 €/m2 à Lille et Montpellier. En Ile-de-France, le prix moyen des appartements au 3ème trimestre 2015 s’affiche respectivement à 4 300 €/m2 en 1ère Couronne (- 1,1 % sur un an) et à 2 940 €/m2 en 2ème Couronne (- 2,5 % sur un an). À Paris, le prix moyen est repassé au-dessus de la barre des 8 000 €/m2, à 8 020 € (mais avec une baisse de - 0,9 % sur un an). JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche 800 700 600 500 400 300 200 100 0 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15* * novembre 2014 – octobre 2015 Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales Visuel 8 : Variation annuelle de l’indice des prix des logements anciens (en fin de période) 20 % 15 % 10 % 5% 0% -5 % 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 3T 15 Paris Ile-de-France Régions Source : CGEDD d'après DGFiP (MEDOC) et bases notariales Visuel 9 : Prix médian des appartements anciens au 2ème trimestre 2015 (en €/m², variation annuelle) Lille 2 800 € Caen 1 820 € Rennes 2 290 € Légende : Nantes 2 470 € Paris* 8 020€ Orléans Tours 1 920 € 2 160 € >+1% entre - 1 % et + 1 % < -1% Bordeaux 3 100 € Nancy 1 670 € Strasbourg 2 340 € Dijon 1 860 € Clermont-Ferrand Lyon 1 530 € 3 230 € Grenoble 2 160 € Nice Toulouse 2 440 € 3 510 € Montpellier Marseille 2 550 € 2 240 € Toulon 2 060€ *prix moyen au 3ème trimestre 2015 Source : Notaires de France © 2016 CBRE | 5 MARKETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE LE MARCHÉ LOCATIF Visuel 10 : Loyers de marché observés - 2015 (en €/m²/mois) MOBILITÉ EN HAUSSE, LOYERS ORIENTÉS À LA BAISSE D’après l’observatoire Clameur, le taux de mobilité des locataires a progressé en 2015 pour retrouver sa moyenne de longue période. Si la demande locative reste soutenue dans les centres urbains ou cœur d’agglomération, l’offre peine toujours à se renouveler dans un contexte législatif et scal jugé peu favorable à l’investissement locatif. Les loyers de marché (relocations, locations nouvelles) ont toutefois enregistré une baisse annuelle de - 1,5 % en 2015. À Paris, le loyer moyen s’affiche à 24,9 €/m2. Les loyers moyens dans les quartiers centraux des grandes villes de régions telles que Lyon, Marseille, Lille, Toulouse ou Bordeaux s’échelonnent de 11,9 €/m2 jusqu'à 13,2 €/m2. PERSPECTIVES : UN NOUVEAU CYCLE ENCLENCHÉ MAIS ENCORE FRAGILE ? En 2015, les ménages ont proté de conditions de nancement préférentielles et de baisses de prix, plus ou moins marquées selon la localisation, pour mener à bien leurs projets d’acquisition. Le redressement des ventes sur le marché de l’accession s’est donc opéré malgré un contexte économique toujours peu encourageant et une conance loin d’être rétablie. Si les conditions de nancement restent aussi favorables à court et moyen termes, l’année 2016 devrait pouvoir conrmer le redressement enclenché en 2015. La baisse des prix a ralenti au 1er semestre 2015 avant de laisser place à une légère remontée entre le 2ème et le 3ème trimestre. Au vu de la progression des volumes de mutations, les négociations entre acheteurs et vendeurs semblent se dérouler plus sereinement, laissant envisager qu’une stabilité des prix devrait progressivement se dessiner. Une potentielle baisse des valeurs restera quant à elle liée à une remontée ou non des taux d’intérêt à court et moyen termes. Sur le marché du neuf, les réservations auprès des promoteurs et constructeurs ont progressé de + 20 % en 2015 après les mauvais résultats de 2014, retrouvant ainsi leur moyenne historique. Avec la reconduction du dispositif Pinel et un marché de l’accession résilient, l’activité devrait pouvoir conrmer son relèvement en 2016 et entraîner dans son sillage le redressement des chiffres de mises en chantier. Les prix devraient rester stables, une pression à la baisse se heurtant à des coûts de construction et de foncier peu exibles, d’autant que la compression des marges que déclarent les promoteurs et constructeurs leurs laissent peu de latitude. JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche Lille 13,2 € Rouen Caen 11,2 € 11,9 € Rennes 12,2 € Nantes 12,3 € Reims Paris 12,3 € 24,9 € Orléans 11,1 € Limoges 9€ Metz 9,7 € Strasbourg 12,4 € Dijon 11,1 € Clermont-Ferrand Lyon 9,9 € 12,7 € Grenoble 11,9 € Bordeaux 12,8 € Toulouse 11,9 € Marseille Montpellier 11,5 € 13,6 € Nice 15,4 € Source : Clameur LE DISPOSITIF D’ENCADREMENT DES LOYERS À PARIS : UN IMPACT CIBLÉ Depuis le 1er août 2015, les loyers des contrats conclus à Paris sont fixés dans une double limite : en fonction du loyer appliqué à l’ancien locataire et dans la limite des valeurs fixées par l’arrêté préfectoral découlant du dispositif d’encadrement des loyers. Depuis son entrée en vigueur, l’impact du dispositif se porte quasi essentiellement sur les appartements de petites surfaces. La forte demande qui émane pour ce type de logement avait permis à de nombreux propriétaires d’obtenir des niveaux de loyers au m² extrêmement élevés. Un certain nombre de bailleurs doivent désormais revoir la rentabilité de leur investissement avec des revenus locatifs parfois ponctionnés de plus de 20 %. © 2016 CBRE | 6 MARK ETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE L’INVESTISSEMENT : LA VENTE EN BLOC Visuel 11 : Taux de rendement « prime*» par type de produits octobre 2015 octobre 2014 Bureaux Paris QCA 3,30 % - 4,00 % 3,90 % - 4,40 % Bureaux La Défense 4,65 % - 5,75 % 5,50 % - 6,75 % Bureaux Régions 5,30 % - 8,00 % 5,40 % - 8,00 % Logistique classe A 6,25 % - 7,25 % 6,75 % - 8,00 % Parcs d’activités 7,00 % - 9,50 % 7,50 % - 10,00 % Centres commerciaux 3,50 % - 6,25 % 4,15 % - 6,25 % Magasins (emplacements n°1) 3,00 % - 6,00% 3,50 % - 6,00 % Retail parks 5,25 % - 9,25 % 5,25 % - 9,25 % Résidentiel 3,10 % - 3,70 % 3,30 % - 3,80 % UN DYNAMISME TOUJOURS DE RIGUEUR Dans la continuité des précédentes années, le marché de la vente en bloc est resté dynamique en 2015. La vente par des investisseurs institutionnels de plusieurs portefeuilles d’immeubles des années 1970 - 1980 en régions aura principalement animé et donné de la profondeur au marché, élargissant le choix des investisseurs. Des actifs unitaires ont également été cédés par d’autres investisseurs institutionnels à Paris. Les acquéreurs potentiels ont été nombreux à répondre aux sollicitations avec des propositions souvent en adéquation avec celles des propriétaires et gestionnaires d’actifs. L’ÉMERGENCE DU LOGEMENT EN TANT QUE CLASSE D’ACTIFS À PART ENTIÈRE ? En 2015, les bailleurs sociaux sont restés les principaux acquéreurs dans l’ancien en régions et sur le marché de la VEFA. Les moyens dont ils bénécient et la réglementation en vigueur leur permettent de répondre aux appels d’offres avec des propositions de valeurs le plus souvent cohérentes avec les prétentions des vendeurs. Une interrogation sur leur appétit d’achat dans l’ancien se pose en 2016 en raison de la volonté du gouvernement de renforcer encore davantage leurs développements sur le logement neuf. Les opérateurs / marchands de biens se montrent toujours présents lors des consultations en se positionnant notamment sur les actifs à potentiels (à restructurer / à rénover) bénéciant d’une localisation centrale. Adossés à des banques, bailleurs de fonds ou travaillant pour le compte de family offices, ils protent de l’abondance de liquidités à faibles coûts pour restés actifs sur le marché. L’année 2015 aura surtout été marquée par le retour à l’acquisition des investisseurs institutionnels. Des assureurs, mutuelles et caisses de retraite ont privilégié les localisations « prime » en se positionnant sur des actifs parisiens ou situés en proche banlieue ouest. Avec la compression des taux de rendement observée pour les immeubles de bureaux et les commerces, ces acquéreurs ont ouvert leurs stratégies d’acquisition au logement, la prime de risque étant désormais réduite entre les actifs résidentiels et l’immobilier commercial : le taux de rendement « prime » est estimé entre 3,00 % et 3,30 % pour du commerce et des bureaux à Paris, soit des taux observés pour certains immeubles d’habitation dans Paris ou sa proche périphérie. Cette tendance est d’ailleurs constatée dans les pays étrangers, à l’image du Royaume-Uni et des Etats-Unis où le logement devient une classe d’actifs à part entière, à l’instar des bureaux et du commerce. À titre d’exemple, le fond américain JANVIER 2016 CBRE Etudes et Recherche *Actifs bien situés, loués aux conditions de marché. Grille établie en partie à dire d’experts (Capital Markets, Valuation, Etudes et Recherche), sachant qu’il n’existe pas systématiquement de références pour chaque catégorie. Source : CBRE Visuel 12 : Ventes de logements neufs en bloc Période 2012 2013 2014 2015 1er 2ème 1er 2ème 1er 2ème 1er 3ème sem. sem. sem. sem. sem. sem. sem. trim. Nombre de logements vendus 6 880 9 530 9 800 13 400 8 400 13 600 6 900 4 200 en bloc Part dans le 18 % 22 % 20 % 25 % 18 % 25 % 14 % 17 % total des ventes Source : Observatoire de la FPI FRANCE SCPI FISCALES DÉDIÉES AU LOGEMENT Au cours du 1er semestre 2015, les SCPI de logement ont collecté 10,1 millions d’ €, montant en baisse de + 44 % par rapport à la même période en 2014. La première SCPI Pinel a été lancée par la société de gestion Urban Premium avec la SCPI Urban Vitalim. 3 nouvelles SCPI Pinel ont été ouvertes depuis, avec Multihabitation 9 de la Française AM, Habitat 5 de Ciloger et Domidurable d’Immovalor Gestion. Source : Aspim - Association Française des Sociétés de Placement Immobilier © 2016 CBRE | 7 MARKETVIEW RÉSIDENTIEL FRANCE Blackstone et la branche immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec - Ivanhoé Cambridge - ont récemment fait l’acquisition de 2 ensembles d’immeubles de logement dans le quartier de Manhattan à New-York, pour un montant de 5,3 milliards de dollars. LE MARCHÉ HAUT DE GAMME À PARIS RETROUVE QUELQUES COULEURS En 2015, le marché résidentiel haut de gamme a montré des signes de regain de dynamisme. Les acheteurs potentiels ont bénécié de marges de manœuvre plus importantes après la révision à la baisse des valeurs par les vendeurs, les taux d’intérêts ayant de leur côté atteint des niveaux historiquement bas. Exigeants et raisonnés dans leurs propositions, l’afflux d’offres sur le marché a également élargi le choix des acquéreurs. Les biens de qualité et « sans défaut » majeur voient leurs prix préservés tant que les valeurs de présentation ont été établies de manière cohérente avec les transactions du marché. Pour les biens comportant des imperfections, de longues discussions ont parfois entraîné les vendeurs à retirer leurs biens du marché, faute de trouver un accord à des conditions satisfaisantes. Dans ce contexte, la plupart des vendeurs ont révisé à la baisse leurs prix d’annonce pour rencontrer l’intérêt d’acheteurs potentiels. Les ventes sont en légère hausse au cours du 1er semestre 2015 par rapport à la même période l’an dernier. Visuel 13 : Nombre d’appartements vendus à plus de 9 000 €/m² à Paris (ventes libres)* Prix 2012 2013 2014 2015* 9 000 - 11 000 €/m² 4 680 4 640 4 490 4 750 11 000 - 15 000 €/m² 2 140 1 800 1 660 1 700 15 000 - 20 000 €/m² 300 210 220 220 > 20 000 €/m² Total des ventes > 9 000 €/m² 90 50 50 70 7 210 6 700 6 420 6 740 *estimations entre juillet 2014 et juin 2015 *toutes les transactions ne sont pas obligatoirement enregistrées dans les bases notariales. Les statistiques notariales sont en effet alimentées sur la base du volontariat et ne sauraient de fait être exhaustives Source : Notaires d’Ile-de-France – BASE BIEN CONTACTS Études et Recherche Aurélie LEMOINE Directrice Tél. : 33 (0) 1 53 64 36 35 [email protected] Résidentiel Françoise HERAUD Senior Director Capital Markets - Résidentiel Tél. : 33 (0) 1 53 64 30 31 [email protected] David TRAN Chargé d’études Tél. : 33 (0) 1 53 64 30 78 [email protected] Sébastien LORRAIN Senior Director Capital Markets - Résidentiel Tél. : 33 (0) 1 53 64 34 22 [email protected] + SUIVEZ-NOUS LinkedIn /company/cbrefrance Google+ EMEA Residential Research Jennet SIEBRITS Senior Director Tél. : 44 (0)20 7182 2066 [email protected] /CBREFrance Twitter /CBREFrance Pour en savoir plus sur CBRE Research ou disposer d’études supplémentaires, consultez le Global Research Gateway : www.cbre.com/researchgateway. 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