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1. La sensibilité et ses voies
Les récepteurs sont nombreux dans la muqueuse, la
sous-muqueuse et les couches musculaires lisses de la
vessie et de l'urèthre. Les baro et tenso-récepteurs
annexés aux muscles lisses transmettent leur influx
via les nerfs pelviens (P ) vers la corne postérieure de
la moelle sacrée.
Les récepteurs sensibles à la température et à la dou-
leur sont essentiellement concentrés dans la région du
col et du trigone. Les influx sont transmis par les
nerfs hypogastriques ( ) vers la corne postérieure de
la moelle dorso-lombaire d'où ils font synapse. Cer-
taines voies s'arrêtent dans les centres réflexes ;
d'autres poursuivent leur course jusqu'aux centres
supérieurs où la sensibilité est perçue consciemment.
2. Les voies motrices
Les fibres efférentes sympathiques ( ) et parasympa-
thiques (P ) cheminent vers la vessie et l'urèthre via
respectivement le nerf hypogastrique et les nerfs pel-
viens.
• Les fibres sympathiques ( ) dérivent des deux der-
niers segments dorsaux et des deux premiers seg-
ments lombaires ; elles traversent les ganglions
sympathiques lombaires latéro-vertébraux et rejoi-
gnent le plexus hypogastrique supérieur qui se divi-
se en deux contingents droit et gauche et se jette à
la partie supérieure du plexus hypogastrique infé-
rieur.
• Les éléments parasympathiques (P ) sont issus des
segments S2 à S4. Ils empruntent le trajet des nerfs
pelviens et rejoignent le plexus hypogastrique infé-
rieur ou plexus pelvien.
• Cette lame saggitale en rapport avec les faces laté-
rales du rectum, des organes génitaux profonds et
de la vessie, est donc constituée par une imbrication
des éléments du système sympathique ( ) et para-
sympathique (P ). Cette situation modifie le sché-
ma classique selon lequel les fibres post-ganglion-
naires du système sympathique sont longues après
avoir fait relais dans les ganglions végétatifs para-
vertébraux alors que celles du système parasympa-
thique sont courtes, les ganglions végétatifs étant
situés à proximité immédiate de l'organe cible.
En effet, il existe au contact de la vessie des ganglions
dans lesquels les systèmes sympathiques ( ) et para-
sympathiques (P ) établissent des contacts. Les neu-
rones parasympathiques du plexus vésical fournissent
l'innervation motrice cholinergique de la musculature
vésicale et de l'urèthre. Ils reçoivent des influx pré-
ganglionnaires des axones cholinergiques (excita-
teurs) ; mais ils peuvent aussi recevoir des influx de
fibres nerveuses terminales adrénergiques possible-
ment inhibitrices. Ainsi se trouvent créées les condi-
tions d'une interaction et les possibilités d'un contrôle
mutuel entre les deux systèmes sympathique ( ) et
parasympathique (P ) (système court d'Elbadawi)
[19].
3. Innervation intrinsèque
La densité et la représentation des fibres nerveuses
autonomes sont variables dans les différentes parties
du bas appareil urinaire. La vessie est abondamment
pourvue en fibres nerveuses qui forment un plexus
dense parmi les cellules musculaires lisses du détru-
sor. La majorité de ces fibres sont de nature choliner-
gique. L'innervation adrénergique est par contre très
clairsemée et semble plus en rapport avec les vais-
seaux qu'avec les cellules musculaires [23].
Au niveau du col vésical chez la femme, il y a relati-
vement peu de nerfs adrénergiques, contrairement à
ce qui se passe chez l'homme ; les fibres choliner-
giques sont ici encore bien représentées, mais leur
signification reste incertaine.
Enfin, au niveau de l'urèthre, le muscle lisse est asso-
cié à relativement peu de nerfs adrénergiques, mais
reçoit une innervation parasympathique (P ) choli-
n e rgique étendue semblable à ce qui se passe au
niveau du détrusor (Figure 7).
D'un point de vue fonctionnel, il est maintenant
bien établi que le système nerveux végétatif agit sur
le muscle lisse par l'intermédiaire de neurotransmet-
teurs et que c'est la répartition des récepteurs au sein
Figure 7 : Répartition des fibres nerveuses autonomes
au niveau du bas appareil urinaire.