14h-Bouayed-cancer colorectaux - Salon-de

publicité
Cancer du colon:
Quoi de neuf en 2016 ?
Dr Amine Bouayed
Centre Hospitalier de Salon de Provence
INCIDENCE
• Un problème de santé publique !
– 3ème cancer chez l’homme, 2ème cancer chez la
femme.
• Incidence annuelle
– ↑ 50% ces 20 dernières années
– 36000 nouveaux cas/an et 16000 décès/an
– Cancer colique : 70%
• Risque augmente avec l’âge
– 85% après 65 ans
• Pathologie des pays occidentaux
– Mais augmente chez les migrants
Meilleure prise en charge !
• Mortalité stable ces 20 dernières années
– Malgré un doublement de l’incidence
• Pourquoi ?
–
–
–
–
Identification des patients à risques
Amélioration du programme de dépistage
Meilleure connaissance de l’histoire naturelle
Réduction de la morbi-mortalité post-opératoire
• Avènement de la laparoscopie +++
– Bénéfice de la chimiothérapie adjuvante
• Survie à 5 ans : 60% tous stades confondus
Le Dépistage repose sur la connaissance des
Niveaux de RISQUE de CCR
• Risque moyen : 3,5 % avant 74 ans.
•
Ø population générale : H et F de 50 - 74 ans.
• Sans symptôme,
• ni antécédents familiaux
• Risque élevé : 6 à 10 % avant 74 ans
•
•
•
Ø Atcd personnel d ’adénome ou de CCR
parents)
• Risque
•
•
Ø Atcd familiaux de CCR
(1 parent au 1er degré< 60 ans ou 2
Ø RCH, Crohn colique (pancolite)
très élevé : 50 - 100 %
Ø PAF (1 % des CCR)
Ø HNPCC ou $ de LYNCH (1-5 % des CCR)
POLYPOSE ADENOMATEUSE FAMILIALE (PAF)
• Autosomique dominant
• si mutation ou phénotype, 100% risque K, souvent sur le
rectum
• Dépistage par rectosigmoidoscopie dès la puberté
• Chirurgie prophylactique (coloproctectomie totale),
• - Existence de formes atténuées.
Le Syndrome de LYNCH ou HNPCC*
Amsterdam I
•
à
•
•
à
à
Trois sujets atteints par un cancer du côlon
dont un est parent au premier degré des deux autres
Un avant 50 ans
Deux générations successives atteinte
Amsterdam II
•
•
Idem Amsterdam I
à élargissement au spectre des cancers HNPCC
(côlon, utérus, voies urinaires excrétrices,
intestin
grêle)
Hereditary Non Polyposis Colon Cancer: cancer colique héréditaire, sans
polypose, siège souvent sur le colon droit, dépistage par coloscopie totale a
débuté à 25 ans (ou 5 ans avant l’âge le plus jeune de survenue dans la
famille)
Risque de cancer sur MICI…Importance de la
surveillance
Comment Dépister le CCR ?
1 - Population générale (risque moyen)
Ø L ’ HEMOCCULT +++
Test de sélection simple, recherchant un saignement occulte,
proposé à la population cible (H et F de 50 à 74 ans, sans symptômes
colorectaux, ni atcd familiaux), tous les 2 ans
Positif chez 2 % des sujets: dans ce cas la coloscopie trouve
. un adénome 1 fois/3
. un cancer 1 fois/ 10
Imparfait (faux négatifs): ce n ’est pas un test diagnostique !
2 - Risque élevé et très élevé ou symptômes:
Ø LA COLOSCOPIE +++
Adénome → Dysplasie → Adénocarcinome
•
•
•
•
•
Fréquence
– 7% (45-49 ans) ; 20% (65-69 ans)
Macroscopie
– Pédiculé ou sessile
Microscopie
– Tubulé, villeux, tubulo-villeux, festoné
Dysplasie +++
– Ø>1 cm et contingent villeux
L’éxérèse endoscopique
– ↓ incidence des CCR
Stratégie thérapeutique devant un adénome colique
Polype colique
exérèse endoscopique
Non adénomateux
Adénome
Pas de surveillance?
Bénin
(dysplasie bas grade)
Adénome transformé
(dysplasie haut grade/cancer)
dysplasie de
haut grade
Coloscopie
à 3 ans
Coloscopie
à 3 mois
exérèse complète
bien différenciée
pas d'embols lymph.
marges > 1 mm
carcinome
in situ
sinon
colectomie
Cancer du colon
La chirurgie : seul traitement curatif
• Principes
– Exploration de tout l’abdomen
• Métastases hépatiques, carcinose péritonéale
– Section du tube digestif:
• 5 cm de part et d’autre de la tumeur
– Curage ganglionnaire:
• Territoire de drainage lymphatique correspondant
– Intérêt non démontré
• Ligature première, no-touch, ovariectomie
!
Cancer du côlon droit
Technique chirurgicale
Hémi -colectomie droite
Gallot D. EMC Techniques Chirurgicales-Appareil Digestif 2006.
Cancer du côlon sigmoïde
Technique chirurgicale
Sigmoïdectomie
Section digestive
Colon iliaque et rectum
Curage ganglionnaire
mésentérique inf.
Gallot D. EMC Techniques Chirurgicales-Appareil Digestif
2006.
Chirurgie du cancer du colon
Enlever le segment intestinal contenant la
tumeur
Enlever la graisse autour : rechercher des
ganglions
Rétablir le circuit digestif
Chirurgie du cancer du colon
Colon Droit
Colon Gauche
Séquelles de la chirurgie du cancer du colon
•
Séquelle à court terme : transit intestinal
irrégulier pendant 2 – 3 mois
•
Séquelle à long terme : 5 %
- Colon droit : diarrhée persistante
- Colon gauche : constipation
médicament
Circonstances diagnostiques
Patient asymptomatique = Dépistage
• Facteurs de risque +
•Colonoscopie ± coloration
•En l’absence de facteur de risque
•Hemoccult +
•Patient > 50 ans
Patient symptomatique
Rectorragies
Troubles du transit
Méleana
Anémie µcitaire, ferriprive
Douleurs abdominales
Altération état général
Formes compliquées
Occlusion, perforation
Métastases hépatiques synchrones
Carcinose péritonéale
Bilan préopératoire
• La colonoscopie : examen de
référence
– Totale de l’anus jusqu’à la valvule
• Biopsies et exérèse de polypes
• Colo scanner
• Dosage des marqueurs
– Antigène CarcinoEmbryonnaire
(ACE)
• Scanner thoraco-abdomino-pelvien
– Bilan d’extension locale et à
distance
• Arbre généalogique
– Si ATCD familiaux
En pré-opératoire
ce qui a changé depuis 1998
•
•
•
•
Staff RCP
Informez le malade !
–
Risque opératoire
–
Stomie
–
•
Score AFC
•
Fistule anastomotique < 5%
Conversion
Ne préparez plus le colon!
Nourrissez votre malade !
–
Faireunschéma!
Immuno-nutrition
stomie
Rapportdel’AFC.InGMantion-Y.Panis,ArnetteEd.Paris2003. Mariette C, et al.
Ann Chir 2005.
En per-opératoire
ce qui a changé depuis 1998 !
• Par laparotomie
– Pas de « no-touch », ni de ligature vasculaire
1ère
– Pas de drainage
• Avènement de la laparoscopie
– Faisabilité technique
• Ligature vasculaire 1ère
– Fiabilité carcinologique
• « No-touch » laparoscopique +++
– Fait-on mieux ?
• Résultat esthétique
• Diminution de la morbidité
Schwenk W, et al. Cochrane Library 2005. Khury E, et al. Cochrane Library 2008.
Colectomie gauche
BretagnolF,etal.EMCTechniquesChirurgicales-AppareilDigestif2006.
La cœlioscopie
Technique classique
Chimiothérapie adjuvante
amélioration du pronostic !
• FOLFOX 4 (essai MOSAIC, 2246 patients)
– Oxaliplatine + LV5FU2 12 cures / 6 mois
– ↑ significative de la survie sans récidive à 3 ans
• 78% vs 73%, p=0,01
– Chimiothérapie systématique
• Stade III (tous T N+ M0)
– A proposer ?
• Stade II T3-T4 N0 M0
– T4N0, Embols lymphatiques, NX (< 12 ganglions analysés),
Aneuploïdie
Rougier et al. Gastroenterol Clin Biol 2006.
Cancer du colon en occlusion
1ère cause des occlusions coliques (70%)
● Incidence
●
– 16% des cancers colorectaux
» 25% si âge > 80 ans
●
Localisation
– 2/3 au-delà du colon transverse gauche
– 28%: colon sigmoïde
●
Tumeur évoluée
– 36% T4 et 32% M1
C’est grave !
●
Facteur indépendant de mauvais
pronostic +++
– Patients âgés
– Moindre résécabilité
– Morbi-mortalité augmentée
» 5 à 20% de décès
●
Survie
– 22% (12-32%) à 39% (21-54%)
» En cas de résection curative
Adapter de geste chirurgical ? Les urgences
• Chirurgie en urgences : 17-30%
• ++ occlusion colique
• Mortalité postopératoire, stomie ++
• Survie à long terme
…
• La prothèse colique : une alternative
33.6%
14.7%
Clark AJ et al, Br J Surg
2004
Cancer du colon perforé
• Perforation 6 à 12%
– Tumorale
• 2/3 cas
– Diastatique
→ colon gauche
→ abcès ou péritonite
→ caecum
• Péritonite généralisée
• Stratégie thérapeutique
– Résection de la tumeur et de la perforation
– Toilette péritonéale
• Mortalité élevée 15-50%
• Pronostic sombre
– Survie :
7-41% à 5 ans
Cancer du colon et MH
●
MH synchrones
20-25%
– Population hétérogène
» Résécabilité des MH ?
» Caractère symptomatique ou non de la tumeur primitive ?
●
●
●
Complications chroniques
Complications aiguës
Les 2 principales questions
– Faut-il réséquer la tumeur primitive ?
– Faut-il réséquer la tumeur primitive et les
MH ?
Silvéra L, et al. Gastroenterol Clin Biol 2006; 30: 852-8.
C’est le sujet d’actualité !
• Pourquoi
– La chirurgie curative est actuellement possible !
• Que ce soit colorectale ou hépatique
• Moyens
– Chirurgie hépatique et colorectale (2 équipes expérimentées)
• En 1 ou 2 temps
• Stratégies
– Si MH résécables
• Chirurgie ou chimiothérapie 1ère
– Si MH non résécables
• Chirurgie du primitif colorectal
• Quelles chimiothérapies?
– La chirurgie colorectale ne doit pas changer
C’est le sujet d’actualité !
• Pourquoi
– La chirurgie curative est actuellement
possible
Que ce soit colorectale ou hépatique
• Moyens
– Chirurgie hépatique et colorectale
(2 équipes expérimentées)
• En 1 ou 2 temps
• Stratégie
– Si MH résécables
• Chirurgie ou chimiothérapie 1ère
– Si MH non résécables
• Chirurgie du primitif colorectal
• Quelles chimiothérapies
– La chirurgie colorectale ne doit
pas changer
Combinaison :
• CT préopératoire
• radiofréquence
(RF) per cutanée
• embolisation
portale
• résection RadioFréquence
Carcinose péritonéale
• Que faire ?
• Chimiothérapie
• Résection + Chimiohyperthermie intrapéritonéale ?
Conclusions
• Le traitement du cancer du côlon
– La chirurgie +++
• Qualité de l’exérèse chirurgicale
– Facteur pronostique essentiel
• Laparoscopie équivalente à la laparotomie
– Mais aussi la chimiothérapie
• Traitement de référence dans les stades III
• Pas de consensus actuel dans les stades II
• Ne doit pas rattraper un chirurgie inadéquate
Perspectives
• Amélioration du pronostic
– Intérêt du dépistage précoce
• Meilleure identification des populations à
risques
• Dépistage systématique à l’échelle nationale
– Test hémoccult dès 50 ans
– Nouvelles drogues de chimiothérapie
• Thérapies ciblées anti-angiogéniques
– Mutation K-ras
Téléchargement