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ANNEXE A LA CONVENTION CONSTITUTIVE DE C.H.T.
PROJET MEDICAL
DE LA COMMUNAUTE HOSPITALIERE DE TERRITOIRE (C.H.T.)
CEVENNES – GARD – CAMARGUE
SOMMAIRE
PREAMBULE
ELEMENTS DE CONTEXTE
I – ORGANISER LES PARCOURS DE SANTE ET GARANTIR A LA POPULATION UNE
OFFRE DE SOINS DE PROXIMITE
A – STRUCTURER LA REPONSE AUX PRIORITES DE SANTE PUBLIQUE… p. 8
1 – Les filières d’urgence…………………………………………………….. p. 8
1.1 – Les accidents vasculaires cérébraux ...................................p. 8
1.2 – Les urgences cardio-vasculaires..........................................p. 8
1.3 – La poly-traumatologie............................................................p. 9
2 – La cancérologie…………………………………………………………… p. 9
3 – Les soins de suite et de réadaptation………………………………. p. 10
4 – La gérontologie………………………………………………………….... p. 11
5 – La périnatalité……………………………………………………………...p. 16
6 – La psychiatrie……………………………………………………………... p. 16
7 – La prévention et les soins d’accompagnement : éducation
thérapeutique, douleur, soins palliatifs……………………………………p. 17
B - RENFORCER L’OFFRE DE SOINS DE PROXIMITE…………………………. p. 18
1 – Soutenir les spécialités médicales et les plateaux techniques…..p. 18
2 – Conforter la permanence des soins…………………………………...p. 20
3 – Attirer et fidéliser les professionnels………………………………….p. 20
C – ACCOMPAGNER LA FRAGILITE ET LA PRECARITE SOCIALES…….....p. 21
1 – Permettre l’accès aux soins malgré la précarité…………………….p. 21
2 – Faciliter la sortie pour accueillir d’autres patients…………………. p. 21
D – AMELIORER LA CONNAISSANCE DE L’OFFRE DE SOINS……………… p. 22
1 – Informer la population……………………………………………………p. 22
2 – Informer les professionnels et les institutions………………………p. 22
1
II – ACCROITRE L’EFFICIENCE COLLECTIVE
A – FAVORISER LA CIRCULATION AU SEIN DU TERRITOIRE………………. p. 23
1 – La circulation des hommes……………………………………………..p. 23
1.1 – Le transport des patients
1.2 – Les conditions d’exercice multi-sites des professionnels
2 – La circulation des données : les conditions de développement de la
télémédecine……………………………………………………………………p. 24
2.1 – Le développement des infrastructures
2.2 – L’interopérabilité des systèmes d’information et l’accès aux
données médicales
3 – La concertation territoriale………………………………………………p. 26
3.1 – Visioconférences et staffs multidisciplinaires
3.2 - La concertation médicale institutionnelle
B – ADAPTER LES MODALITES DE PRISE EN CHARGE ET LES
ORGANISATIONS………………………………………………………………………p. 27
1 –
La chirurgie ambulatoire et les consultations externes
complexes……………………………………………………………………… p. 27
2 – La médecine interventionnelle………………………………………..p. 27
3 – L’HAD et les autres modalités de prise en charge à domicile…… p. 27
C – FLUIDIFIER LES CIRCUITS DE PROGRAMMATION DES SOINS………... p. 28
1 – Développer les téléservices……………………………………………. p. 28
2 – Développer la régulation médicale territoriale……………………… p. 28
D – HARMONISER LES PRATIQUES ET PARTAGER LES SAVOIRS………….p. 29
1 – Renforcer les partenariats pour certaines prestations médicotechniques…………………………………………………………………………. p. 29
2 – Partager les démarches de certification et d’évaluation………….. p. 30
3 – Développer les actions de formation médicale communes……… p. 31
E – PROMOUVOIR L’INNOVATION………………………………………………… p. 31
1 – Mettre en œuvre une recherche clinique de territoire……………...p. 31
2 – Diffuser les techniques innovantes…………………………………… p. 32
2
ANNEXE A LA CONVENTION CONSTITUTIVE DE C.H.T.
PROJET MEDICAL
DE LA COMMUNAUTE HOSPITALIERE DE TERRITOIRE (C.H.T.)
CEVENNES – GARD – CAMARGUE
PREAMBULE
L’organisation de l’offre de soins publique dans le département du Gard repose sur un
maillage territorial ancien et étroit, fait de conventions de partenariat nombreuses et
actives, et d’intégration forte aux réseaux de santé.
En prenant la décision de se constituer en Communauté Hospitalière de
Territoire, le CHU de Nîmes, le CH d’Alès Cévennes, le CH de Bagnols sur Cèze,
le CH du Ponteils, le CH d’Uzès, le CH de Pont Saint Esprit et le CH du Vigan
affirment leur ambition collective d’une coordination encore plus efficiente de
leurs missions et de leurs organisations.
Cette ambition commune vise à garantir aux patients des soins d’un même
niveau de qualité et de sécurité quel que soit le point d’entrée dans la C.H.T., à
travers :
- Une offre de soins structurée, organisée en filières, voire régulée, selon un principe
médical de subsidiarité (proximité, recours, référence)
- Une offre de soins de proximité pérennisée, équilibrée et adaptée aux besoins de
santé territoriaux, grâce à des actions communes visant à limiter les fuites hors
territoire et à consolider la démographie médicale
- Une offre de soins publique offrant une meilleure lisibilité auprès de la population
gardoise, s’accompagnant d’actions de communication auprès des patients et des
correspondants médicaux.
L’action collective de la CHT Cévennes - Gard - Camargue s’inscrit
naturellement dans le cadre de la Loi HPST, qui a doté les acteurs de santé
publique de nouveaux outils de coopération, dont la Communauté Hospitalière de
Territoire constitue l’un des plus représentatifs.
Ces instruments sont en place depuis un an mais prennent aujourd’hui toute leur
mesure grâce à la redéfinition des territoires de santé par l’ARS, qui permet de
faire coïncider le périmètre institutionnel de la C.H.T. – constitué de l’ensemble des
centres hospitaliers non spécialisés du département - avec le territoire de santé
administratif (le Gard).
Cette cohérence conforte le rôle de la CHT dans la mise en place de l’action des
pouvoirs publics dans le territoire.
La Loi HPST a instauré un pilotage régional unifié, en confiant à l’ARS la responsabilité
de coordonner l’évolution de l’offre de soins hospitalière, ambulatoire et médicosociale : cette approche intégrée s’est traduite par la mise en place de la Direction de
l’Offre de Soins et de l’Autonomie (DOSA) au sein de l’ARS Languedoc Roussillon, et est
en voie d’être planifiée par le Programme Régional de Santé (PRS).
3
La CHT Cévennes – Gard – Camargue se veut un acteur à part entière de la
mise en œuvre du PRS, en se donnant pour objectifs :
- de promouvoir une offre territoriale de santé conforme aux évolutions
démographiques et épidémiologiques
- de contribuer, grâce à la CHT, à structurer la concertation dans le cadre de la
conférence territoriale de santé.
Son bassin de recrutement s’étend toutefois sur la basse vallée du Rhône : le projet
médical commun de la C.H.T. Cévennes-Gard-Camargue sera appelé à être complété
par des partenariats avec les C.H.T. voisines, en particulier celle associant le CH d’Arles
et le CH des Portes de Camargue.
3
CARTOGRAPHIE
CARTOGRAPHIE DE
DE L’OFFRE
L’OFFRE DE
DE SOINS
SOINS SUR
SUR LE
LE DEPARTEMENT
DEPARTEMENT DU
DU GARD
GARD ET
ET ALENTOURS
ALENTOURS
CH
Ponteils
CH Pont
Saint Esprit
min
in
15 m
1h11
Clin
Bonnefon
Poly La
Garaud
51 min
CH Alès
CH
Bagnols-sur-Cèze:
in
34 m
48
CH
Le Vigan
CH Uzès
1h1
5m
in
n
mi
Clin
Valdegour
Clin
Kennedy
CRCL
Paul Lamarque
n
mi
41
CHU Montpellier
les
Franciscaines
49
min
min
1h17
Centre les Hauts
d’Avignon
Clin Ste
Catherine
Clin Rhône
Durance
CH
Avignon
Clin
Urbain V
CHU Nîmes
Poly. du
Grd Sud
Offre publique
Offre privée
Tps d’accès
Sources :
via Michelin
PMSI 20091
Institutionnellement, ce projet médical commun a pour objet de conforter le service
public hospitalier face aux enjeux compétitifs et, ce faisant, à permettre le maintien
d’une offre de soins publique équilibrée, limitant les fuites hors du territoire.
La constitution d’une C.H.T. préserve les projets de coopération engagés entre
chacun de ses membres et les établissements privés du territoire, qu’ils prennent
la forme de simples conventions ou de groupements de coopération.
Enfin, à travers la priorité donnée à la structuration des filières de soins, le projet de
C.H.T. implique le développement de complémentarités fortes aussi bien avec les
acteurs ambulatoires, les médecins libéraux en particulier, qu’avec les
établissements médico-sociaux.
4
QUELQUES ELEMENTS DE CONTEXTE
Les enjeux démographiques et épidémiologiques sont particulièrement prégnants :
- entre 2010 et 2030, le Gard va voir sa population passer de 715 000 habitants à 861
000 habitants (+ 21%) alors que la population française va progresser de 7,9% sur
cette même période
- au sein de cette même population, les personnes âgées de 60 ans et plus passeront
de 178 000 à 273 000 sur la même période (+ 53 %)
CROISSANCE DE LA POPULATION ENTRE 2010 ET 2030
Evolution de la population > 60 entre 2010 et 2030 en %
Evolution de la population > 60 entre 2010 et 2030 en %
70
70
65
65
Haute Savoie
Haute Garonne
Ain
60
60
LANGUEDOC ROUSSILLON
BRETAGNE
55
ALSACE
55
Alpes-de-Haute-Provence
Gard
Savoie
50
Var
Gironde
50
PAYS DE LA LOIRE
HAUTE NORMANDIE
45 BASSE NORMANDIE
RHÔNE - ALPES
CORSE
PICARDIE
AQUITAINE
POITOU CHARENTES
40
Pyrénées-Atlantiques
Ariège
40
France METROPOLITAINE
Lot
Lozère
Dordogne
Haute-Loire
ILE-DE-France
NORD PAS DE CALAIS
35
30
45
PACA
Pyrénées Orientales
Tarn et Garonne
Yonne
Isère Aude
Drôme
Vaucluse
Ardèche
MIDI PYRENEES
France METROPOLITAINE
BOURGOGNE
CENTRE
LORRAINE FRANCHE COMTE
Hérault
Hautes-Alpes
Landes
CHAMPAGNE ARDENNE
AUVERGNE
35
Côte-d’Or
30
Puy-de-Dôme
Gers
Bouches-du-Rhône
Tarn
Rhône
Hautes Pyrénées Lot-et-Garonne
Saône-et-Loire
25
25
LIMOUSIN
20
Cantal
Nièvre
Alpes-Maritimes
Aveyron
20
Allier
15
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
15
26 - 12
-8
-4
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
Evolution de la population entre 2010 et 2030 en %
©
Evolution de la population entre 2010 et 2030 en %
Loire
Source: OMPHALE - INSEE
1
Par le seul effet de cette évolution démographique, les besoins de
prise en charge médicale seront appelés à se renforcer
- les taux de mortalité départementaux et régionaux sont nettement supérieurs à la
moyenne française, ainsi que l’illustre le schéma ci-dessous.
5
Taux de mortalité : Nombre de décès pour tous âges pour 100 000 habitants – 2009
+7%
+6%
280
270
260
250
240
+20%
+12%
France
Région LR
Gard
70
+27%
60
50
+21%
40
30
20
10
0
Tumeurs
Maladies
Causes
Symptômes Maladies
de
externes de
et états
de
l’appareil
blessure et
morbides
l’appareil
circulatoire d’empoisonmt mal définis respiratoire
Maladies du Maladies
système
de
nerveux
l’appareil
digestif
Maladies
Maladies
Troubles
Maladies
de
endocr., mentaux et du infectieuses
l’appareil
nutri., comportement
et
génitométaboliques
parasitaires
urinaire
Source : Statiss 2009
la proportion de personnes atteintes de tumeur maligne, de diabète, d’affections
psychiatriques, d’insuffisance cardiaque grave est plus élevée qu’en France
1
- la population gardoise est particulièrement touchée par l’hypertension artérielle
sévère
ALD les plus représentées dans la région et le département du Gard
Personnes atteintes d'ALD pour 100 000 habitants
ALD
Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique
Diabète de type 1 et diabète de type 2
Hypertension artérielle sévère.
Affections psychiatriques de longue durée.
Insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires
TOTAL ALD
AUDE
GARD
HERAULT
LOZERE
386
286
130
138
128
414
303
280
237
173
426
296
235
217
152
427
203
109
256
152
1 714
2 143
2 044
6 236
PYRENEES
ORIENTALES
511
332
171
249
136
5 650
LANGUEDOC
ROUSSILLON
432
300
218
218
152
2 040
France
412
293
201
156
141
1 813
Source: Ameli 2008
Le département du Gard est par ailleurs confronté à une précarité
particulièrement forte de sa population, qui rend très importantes les activités
de proximité :
- Le Languedoc Roussillon constitue la deuxième région en termes de part de
bénéficiaires de la CMUC (10,8% de la population contre 6,8% en France), en
particulier dans les grandes villes.
- Plus de 30 % des salariés n’occupent pas un emploi à temps complet (dont la moitié
de temps partiel subi), ce qui constitue le plus fort taux en France.
- La Région comporte 28 ZUS et notamment plusieurs à Bagnols-sur-Cèze (40 % de la
population vivent dans des quartiers concernés par la politique de la ville – la moitié de
ces quartiers sont en ZUS), à Nîmes (30% de la population vivent dans ces quartiers
dont les 2/3 sont en ZUS), et à un degré moindre à Alès.
6
Or, pour les activités de court séjour, le taux d’équipement du Gard est faible
par rapport à la moyenne nationale :

La France possède en moyenne 36% de lits et places de plus que le Gard pour
l’activité de médecine (à iso-population).

Ce retard dans l’équipement est également perceptible dans une moindre
mesure en chirurgie et obstétrique.
Taux d’équipement en lits et places pour 1 000 habitants
(source : Statiss 2009)
Gard
+36%
Languedoc-Roussillon
France Métropolitaine
2,12
+12%
1,92
+16%
1,67
1,58
1,56
1,44
1,41
Médecine
1,57
1,35
Chirurgie
GynécoObstétrique
Ce moindre équipement se constate également en SSR : si la région du
Languedoc Roussillon est mieux dotée en lits et places en SSR que la moyenne
française avec un taux d’équipement global de 2,08 pour 1 000 habitants, ce n’est en
revanche pas vrai du Gard avec un taux de 1,33 contre 1,61 en France.
Le travail mené par l’ensemble des partenaires s’est à ce jour conclu par l’écriture des
fondements juridiques de la CHT que sont la convention constitutive de la CHT et la
convention constitutive du GCS support.
Afin de pouvoir être présenté à l’ARS, et à sa demande en application de la
réglementation, la convention constitutive doit être complétée d’un avant projet
médical. Le projet médical in extenso sera élaboré dans le premier trimestre 2011, par
le biais d’échanges entre les praticiens des établissements concernés, filière par filière.
Cet avant projet médical s’articule autour de deux axes forts qui sont d’apporter une
offre de soins optimale aux populations desservies, en maintenant une offre de
proximité pérenne.
7
I – ORGANISER LES PARCOURS DE SANTE ET GARANTIR A LA POPULATION UNE
OFFRE DE SOINS DE PROXIMITE
A – STRUCTURER LA REPONSE AUX PRIORITES DE SANTE PUBLIQUE
1 – Les filières d’urgence
1.1 – Les urgences neuro-vasculaires (AVC)
L’accident vasculaire cérébral, qui touche 120 000 à 150 000 personnes en France
chaque année (soit un AVC toutes les quatre minutes en moyenne), représente la
troisième cause de décès et la première cause de handicap acquis de l’adulte dans les
pays développés.
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont fréquents et graves. Aussi leur prise en
charge doit-elle se concevoir dans le cadre d’une filière de soins et d’une organisation
territoriale : prise en charge urgente pré-hospitalière, traitement dans les Unités de
Soins Intensifs Neuro-Vasculaires (USINV), transfert après 3 à 5 jours vers les Unités
Neuro-Vasculaires, puis en fonction de la récupération, retour à domicile ou transfert en
soins de suite (services de rééducation ou de soins de moyenne ou de longue durée).
En liaison, avec les CH Alès-Cévennes, de Bagnols sur Cèze et d’Uzès, le CHU de Nîmes
a d’ores et déjà organisé des consultations avancées de neurologie afin de renforcer les
équipes médicales de ces établissements (temps médicaux nîmois mis à disposition :
0,7 ETP sur les CHU d’Alès (0.2 ETP), Bagnols (0.4 ETP) et Uzès (0.1 ETP).
Le CHU de Nîmes est doté d’une USINV, qui dispose sur place d’un accès prioritaire à
l’ensemble du plateau technique hospitalo-universitaire.
Le bon fonctionnement de la filière AVC suppose toutefois le développement de cette
USINV, actuellement saturée avec 4 lits, en complément d’unités neuro-vasculaires de
proximité et d’une structuration de l’offre de premier niveau sur le vasculaire (médecine
et chirurgie).
1.2 – Les urgences cardio-vasculaires
La CHT Cévennes-Gard-Camargue se donne pour objectif de travailler à l’amélioration
de la prise en charge de l’urgence cardiovasculaire, dans le respect des normes et
préconisations actuelles.
Il s’agit d’aller au-delà des coopérations existantes en cardiologie entre membres de la
CHT en matière de consultations spécialisées et d’explorations d’urgence (angioplastie,
coronarographie), en définissant les compétences des différents acteurs sanitaires de la
CHT pour la prise en charge des urgences cardiovasculaires :
- en fonction du plateau technique et des possibilités thérapeutiques
- et conformément aux recommandations des sociétés savantes et des
conférences de consensus.
Des objectifs opérationnels devront être protocolisés, de façon à intervenir le plus
précocement possible dans la chaîne de prise en charge des urgences
cardiovasculaires :
- en accord avec les préconisations du schéma régional SROS III (algorithme régional)
- en coordination étroite et permanente avec les médecins correspondants, les
cardiologues libéraux, les SMURS et le SAMU 30.
8
L’organisation de la filière pourra également reposer sur le recours au dispositif de
télémédecine CARDIONET pour demander un avis ponctuel sur un enregistrement
échocardiographique ou électrophysiologique.
Cette organisation devra favoriser chaque fois que possible l’hospitalisation dans la
structure la plus adaptée compte tenu de la technicité de l’acte, au plus près du
domicile du patient, et assurer une utilisation optimale des plateaux techniques des
sites nîmois, alésien et bagnolais.
Les USIC de ces deux derniers devront impérativement être confortées.
1.3 – La poly-traumatologie
Dans les pays industrialisés, les traumatismes graves représentent la première cause de
décès avant 45 ans et le Languedoc-Roussillon ne déroge pas à cette réalité. Un surrisque de 20 % d’être tué sur les réseaux routiers de la région est observé par rapport à
la moyenne nationale.
La survie des traumatisés graves dépend d’une chaîne de soins structurée faisant
intervenir de nombreuses spécialités médicales et chirurgicales et nécessitant une
expertise de plus en plus importante ainsi que des moyens qui ne sont pas toujours
disponibles au niveau départemental.
Le développement récent d’une activité de neurochirurgie publique / privée à Nîmes
constitue à ce titre une chance supplémentaire pour le patient en complétant la
couverture chirurgicale accessible sur le territoire gardois.
Le CHU de Nîmes a dès lors vocation à assumer la mission de trauma center territorial
et à structurer avec ses partenaires la prise en charge des urgences polytraumatologiques, en lien avec le SAMU-centre 15.
Le développement d’une filière en neurochirurgie programmée participe du
développement des compétences neurochirurgicales nécessaires à une bonne prise en
charge des polytraumatisés.
2 – La cancérologie
Davantage que dans le reste du pays, les tumeurs constituent dans le Languedoc
Roussillon comme dans le Gard la première cause de mortalité.
Le CHU de Nîmes est actuellement engagé dans un projet de création d’un institut de
cancérologie public / privé, permettant de regrouper dans un même bâtiment toute la
radiothérapie du département (4 accélérateurs de particules). Ce bâtiment accueillera
également l’activité d’oncologie médicale publique et privée (séances de
chimiothérapie), ainsi que l’onco-hématologie et la médecine nucléaire du CHU.
En outre, le CHU de Nîmes a développé une chirurgie carcinologique complète et dotée
d’un plateau technique performant (robot chirurgical).
Le CH d’Alès est actuellement autorisé à exercer l’activité de soins de traitement du
cancer en chirurgie digestive et mammaire, et souhaiterait développer une activité de
chirurgie carcinologique pour les pathologies urologiques et gynécologiques.
Le CH de Bagnols-sur-Cèze dispose actuellement de deux autorisations en chirurgie
dans la prise en charge du cancer, en chirurgie du sein et en digestif. Dans ces deux
9
spécialités, l’activité doit être développée afin d’éviter de passer sous les seuils
autorisés.
Le CH souhaite par ailleurs développer une activité de chirurgie carcinologique en
urologie avec l’équipe du CHU.
Les CH d’Alès Cévennes et de Bagnols sur Cèze sont tous deux autorisés pour l’activité
de chimiothérapie. Le CH Alès-Cévennes a signé avec les oncologues libéraux
d’Oncogard une convention d’association qui autorise ces derniers à exercer des
activités de consultation, de chimiothérapie ambulatoire et de chimiothérapie en
hospitalisation complète, dans l’unité hospitalière réservée à cet effet, et dans le strict
respect du libre choix du patient.
Dans ce contexte, la CHT Cévennes – Gard – Camargue s’engage :
- à maintenir et à développer une cancérologie de proximité (chirurgie et
séances de chimiothérapies)
- à structurer les filières par discipline et à développer des partages d’expertise
(en particulier les RCP territoriales)
Dans ce cadre et en complément des 3 C actuellement en place, le fonctionnement d’un
3 C territorial pourra être envisagé.
La réflexion territoriale sur les soins palliatifs, évoquée infra, viendra utilement
compléter le dispositif.
3 – Les soins de suite et de réadaptation
Le département du Gard présente un sous-équipement en structures SSR au regard de
la moyenne nationale, alors même que ces structures desservent également les
départements frontaliers (l’hôpital du Grau du Roi est largement orienté vers l’Hérault).
Il en résulte logiquement un taux d’occupation de 90% en moyenne dans le territoire.
Lits et places publics et privés installés au 1.01.2008 - Taux d'équipement -
Disciplines soins de suite
Gard
LANGUEDOC
ROUSSILLON
Taux d'équipement pour 1 000 habitants :
Réadaptation fonctionnelle :
0,59
Equipement global :
1,33
1,08
2,08
France
métropolitaine
0,56
1,61
Source: Statiss 2009
La CHT Cévennes-Gard-Camargue souhaite, dans le cadre de la conférence territoriale
de santé, participer à une réflexion approfondie sur l’évolution des capacités SSR
offertes à la population gardoise.
Les projets de développement portés par ses membres s’inscrivent dans un objectif de
proximité des SSR avec les populations, conformément au cadre réglementaire.
Indépendamment de cette problématique capacitaire, l’enjeu pour la Communauté
Hospitalière de Territoire est de mettre en place une filière structurée et régulée.
10
Il s’agit de :
 Structurer les filières et le réseau SSR selon une gradation en 3 niveaux :
- Prise en charge de proximité par les SSR polyvalents adultes de la CHT
- Prise en charge d’expertise et de recours par les SSR spécialisés
- Prise en charge de référence régionale par le Centre de référence universitaire
régional en SSR (CHU de Nîmes)
 Permettre une fluidité des filières, notamment entre les services MCO et SSR,
grâce à une action concertée au sein de la CHT, selon les axes suivants :
- Favoriser la standardisation des demandes et de l’organisation du circuit de la
demande
- Formaliser et entretenir un annuaire des structures SSR (recensement des accueils par
typologie des prises en charge, répertoire opérationnel des ressources)
- Apporter une aide au choix et éventuellement au placement : rôle de conseil et
d’expertise au cas par cas
- Assurer l’évaluation des filières
 Favoriser la constitution des réseaux d’aval en étendant la régulation aux
structures sociales et médico-sociales :
- Institutions d’hébergement (EHPAD, FAM)
- Structures d’interventions (SIAD, Samsah, SAVS)
- Médecine de ville
- Associations de malades
 Développer une politique d’assurance - qualité en proposant la mise en place
d’indicateurs adaptés concernant aussi bien la fluidité de la filière que la conformité de
l’orientation.
4 – La gérontologie
Alors que la part des personnes âgées dans le département du Gard est aujourd’hui
proche de la moyenne nationale, il faut s’attendre dans les vingt prochaines années à
un accroissement de 52 % des personnes âgées de 60 à 79 ans et de 60 % des
personnes âgées de 80 ans et plus (source : Omphale – INSEE).
Les établissements de la CHT présentent déjà un case-mix MCO très orienté sur la prise
en charge des personnes âgées, indépendamment de l’activité de court séjour
gériatrique
Le CHU de Nîmes est ainsi le CHU dont la part des plus de 70 ans dans les séjours de
médecine et de chirurgie est la plus importante : en médecine en particulier, 27,6 %
des séjours concernent des patients de 70 ans et plus alors que la part de cette classe
d’âge ne représente que 12,4 % de la population du territoire de santé.
Des filières territoriales ont déjà été constituées : les établissements membres de la
CHT ont tissé de nombreux liens conventionnels avec les établissements médicosociaux du territoire.
Le Centre Hospitalier d’Uzès est siège d’un GCS de direction commune qui englobe les
EHPAD de Redessan, Aramon, Cabrières et Montfrin.
11
Or, la couverture des besoins de prise en charge des personnes âgées est actuellement
faible dans le Gard :
- au niveau national, on décompte 32% de plus de bénéficiaires de structures
d’hébergement complet et 34 % de plus de bénéficiaires de lits médicalisés que dans le
Gard (à iso-population)
- en revanche, le Gard offre un nombre de places SSAD quasi égal à celui de la France
(toujours à iso-population).
Cette faible couverture des besoins de prise en charge des personnes âgées sera de
plus en plus problématique dans les deux décennies à venir au vu du vieillissement
rapide et massif de la population du Gard si l’offre de soins pour l’accueil des personnes
âgées n’évolue pas ou peu.
La gérontologie constitue à ce titre un enjeu majeur pour l’ensemble des établissements
de la C.H.T. et leurs partenaires médico-sociaux et libéraux.
4.1 Une priorité stratégique clairement énoncée par projet médical
de chaque établissement
 La volonté de suivre les préconisations de la circulaire du 18 mars 2002 sur la prise
en charge des patients gériatriques se retrouve dans les projets médicaux des
établissements de la CHT :
-
Le développement des courts séjours gériatriques :
o Le CHU de Nîmes et les CH d’Alès et de Bagnols sur Cèze sont dotés de
services de court séjour gériatrique et ont développé des compétences
spécifiques dans les autres disciplines MCO (neurogériatrie, oncogériatrie,
etc.). Le savoir faire gériatrique, permettant une approche globale des
patients âgés fragiles, fait de ces services l’axe principal autour duquel
s’articulent les autres composantes de la filière.
o Les consultations de médecine interne gériatrique (CHU) et les
consultations mémoires labellisées y sont clairement repérées
12
-
Les équipes mobiles de gériatrie :
o En intra-hospitalier elles interviennent essentiellement :
 Dans les services d’urgence
 Dans les unités d’hospitalisation de courte durée pour l’aide à la
gestion des urgences médico-chirurgicales et l’organisation d’un
retour à domicile rapide
 Dans les services de spécialités médicales et chirurgicales pour les
consultations avancées
o Elles ont également une action communautaire dans une activité de
coordination et de liaison notamment pour la régulation vers l’hôpital des
situations de crise médico-sociales
o Elles sont l’interface naturelle entre l’Hôpital et la ville et contribuent
naturellement au développement des réseaux ville-hôpital
-
L’équipe gériatrique de réinsertion et intervention (EGERI) du CHU a pour
mission :
o De faciliter le maintien et/ou le retour à domicile
o De mettre en adéquation les capacités résiduelles de la personne âgée et
les contraintes de son environnement, notamment en intervenant à
domicile en amont d’une hospitalisation
-
Le renforcement de l’accès aux soins de proximité :
o Des consultations d’évaluation gériatrique avancées ont été mises en place
dans les centres hospitaliers ex-hôpitaux locaux. Elles sont assurées par
des gériatres des centres hospitaliers.
o Une association des médecins coordonnateurs d’EHPAD du département
(UMECO 30) permet la diffusion auprès des médecins généralistes des
règles de bonnes pratiques gériatriques
o Des Unités médicales polyvalentes à forte connotation gériatrique existent
dans chacun des centres hospitaliers de proximité (ex-hôpitaux locaux).
-
L’organisation post-hospitalisation des séjours de courte durée existe également
grâce aux articulations mises en place avec les SSR gériatriques, les trois services
d’HAD
-
Les hôpitaux de jour, les hébergements permanents (USLD et EHPAD), les
hébergements temporaires, les accueils de jour, les SSIAD, les CLICs et la
médecine libérale complètent le dispositif de prise en charge des personnes
âgées.
Ainsi le département dispose de services fédérant la totalité des maillons de l’activité
gériatrique.
 Le souci d’une filière gériatrique privilégiant la proximité, la fluidité et la qualité de la
prise en charge est également une constante des projets médicaux des établissements
de la CHT.
Les établissements ont su s’adapter en développant des activités mutualisées avec
d’autres établissements (temps partagés de gériatre par exemple), les accès aux
plateaux techniques, les interventions de médecins spécialistes et les consultations
avancées.
L’idée d’anticiper la perte d’autonomie ou que l’incapacité peut être réversible est
prépondérante dans les équipes.
Les structures de court séjour gériatrique ont compris que, pour être efficaces, elles ne
doivent pas être isolées fonctionnellement.
13
La trajectoire du patient doit être réfléchie pour être la plus courte possible tout en
restant suffisante pour prendre le temps de répondre à l’ensemble des problèmes et
éviter les hospitalisations « boomerang ».
Le maintien d’une activité USLD comme activité de proximité a été clairement affichée
par les Etablissements du Gard.
4.2 Une vision territorialisée de la gérontologie dans le cadre de la
CHT
L’organisation recherchée par les membres de la CHT va privilégier la meilleure réponse
aux besoins en tenant compte de la spécificité du patient gériatrique et d’un juste soin
au regard des prises en charge définies (proximité, recours, référence).
Une réflexion centrée sur la santé de la population âgée plutôt que sur le soin
L’intrication forte, dans le domaine de la gérontologie, entre les composantes médicales,
réadaptatives, psychologiques et sociales impose l’intervention de professionnels, de
services et d’établissements différents.
La fragilité intrinsèque liée à l’état de santé de la personne âgée ne permet pas toujours
de réaliser un projet de retour à domicile aussitôt après le temps d’expertise et de
traitement.
Aussi, la CHT se donne pour objectif de :
- privilégier les entrées directes et programmées en ciblant mieux le profil des
personnes âgées
- éviter les entrées par les urgences
- construire une filière d’aval adaptée et suffisante du court séjour gériatrique
(SSIAD, EHPAD, hébergement temporaire)
- éviter les hospitalisations injustifiées en cout séjour par une capacité suffisante
de lits de SSR gériatrique et d’USLD
- anticiper dès l’entrée à l’hôpital la prise en charge sociale au domicile
- éviter pour les personnes âgées fragiles d’accroître le risque de perte d’autonomie
et de mortalité par iatrogénie ou soins techniques inadéquats
- prévenir les syndromes d’immobilisation, les escarres, les infections
nosocomiales, les chutes, la dénutrition et les troubles psychocomportementaux
- repérer à l’aide d’outils gériatriques un état physiologique clinique particulier
permettant de :
o ne pas soumettre des patients trop « malades » à des évaluations trop
complexes et inutiles (phase terminale, soins palliatifs, démence sévère)
o ne pas engager des procédures d’évaluation complexe et sans pertinence
chez des malades monopathologiques et indépendants dont la trajectoire
de vie paraît stable
o proposer des procédures de dépistage et de traitement approfondies à des
patients à risque susceptibles d’en tirer le maximum de bénéfices
- formaliser un réseau par le maillage des services des différents établissements de
la CHT, en les ajustant au cours du temps en s’aidant d’outils gériatriques
partagés
Les services et les équipes existent et sont en mesure de développer une culture
gériatrique commune.
14
 Un projet donnant du sens à la notion de filière gériatrique fondée sur une gradation
des soins
Le maillage territorial existe, il reste à l’affiner en travaillant sur une identification
fonctionnelle précise de la filière gériatrique (limite des compétences de prise en charge,
déplacement des spécialistes plutôt que des personnes âgées, construction de ponts
solides entre sanitaire et médico-social).
Les complémentarités et les coopérations tenteront de privilégier, chaque fois que
possible le principe de subsidiarité.
Le projet favorisera, pour les membres de la CHT, un accès aux plateaux techniques et
aux spécialistes.
Les Equipes Mobiles Gériatriques y joueront un rôle central comme pôle d’expertise et
de formation.
Ces EMG pourraient intervenir dans les centres hospitaliers de proximité (ex- Hôpitaux
Locaux) et leurs EHPAD. Certes la circulaire définissant les EMG leur assigne une
mission strictement hospitalière, néanmoins dans le cadre de la CHT il paraît possible de
les faire intervenir dans les autres structures.
Une des originalités de la CHT Cévennes – Gard - Camargue est d’avoir clairement
affichée comme essentielle la prise en compte des problématiques des territoires
d’immédiate proximité en associant les centres hospitaliers ex-hôpitaux locaux.
Dans le domaine de la gérontologie, cette volonté est un plus considérable qui
permettra, en s’appuyant sur les ressources de ces établissements et de leurs EHPAD,
de réduire les temps d’accès aux soins et d’éviter les déplacements des personnes
âgées.
Les articulations entre les différents niveaux de soin, les liaisons entre les services
d’urgence, de court séjour, de SSR, de SLD et d’EHPAD seront particulièrement
travaillées de manière à améliorer la fluidité de la filière.
A partir des compétences existantes, la mutualisation des moyens humains, le partage
de temps de gériatres, le développement de consultations avancées et des politiques de
prévention et de formation communes seront envisagées.
La problématique de la Géronto-psychiatrie devra être traitée à l’intérieur de la CHT
mais aussi avec l’établissement spécialisé du département.
Enfin, les préconisations de la circulaire du 6 juillet 2009 relative à la mise en œuvre du
volet médico-social du plan Alzheimer et des maladies apparentées 2008 – 2012 seront
prises en compte (PASA et UHR en EHPAD et USLD).
 Une meilleure déclinaison de l’offre dès lors que tous les acteurs sont associés à la
définition des besoins, à leur révision et à leur promotion
Le projet gérontologique décliné à l’intérieur de la CHT donnera une lisibilité accrue de
l’offre de soins.
La filière gériatrique sera identifiée fonctionnellement.
En privilégiant une méthode se fondant sur la contribution de chacun des ses membres,
le projet gérontologique permettra une appropriation et une meilleure articulation de
l’ensemble des acteurs, y compris dans le dialogue entre l’hôpital et la ville.
15
L’assurance que l’organisation de la filière gériatrique est clairement perçue et partagée
par tous les acteurs des établissements de la CHT sera un gage de son efficacité.
5 – La périnatalité
A Alès, le passage en 2011 à une maternité unique sur le site de l’Hôpital accentue
l’engagement de la CHT à maintenir et à conforter la périnatalité.
Si le Languedoc-Roussillon a comblé son retard en matière de périnatalité, il est
désormais nécessaire de travailler sur la prévention du handicap d’origine périnatale.
Le suivi des femmes enceintes et des nouveau-nés à risques, dans un contexte de forte
précarité sociale, participe pleinement de ce dispositif.
Cela passe par :
- la pérennisation d’une offre de niveau 2 de proximité à Alès et Bagnols sur Cèze
- un développement des capacités de réanimation néonatale, très nettement sousdimensionnées dans le Gard.
Le réseau Gard-Lozère Maternet piloté par le CHU de Nîmes et auquel participent les
centres hospitaliers d’Alès Cévennes et de Bagnols sur Cèze répond également à cet
objectif et doit être consolidé.
La réflexion sur un dossier informatisé communiquant avec les autres structures de la
CHT, ainsi qu’avec le niveau régional (Naitre en Languedoc Roussillon) et national
(réseau Sentinelle), doit aboutir.
6 – La psychiatrie
La précarité de la population gardoise, conjuguée à son accroissement démographique
et à son vieillissement, vont dans le sens d’un accroissement des besoins de prise en
charge psychiatrique chez l’adulte et plus spécifiquement en géronto-psychiatrie : une
coopération entre la CHT et le CH du Mas Careiron est à structurer pour répondre au
mieux à ces enjeux.
En pédopsychiatrie, le CHU de Nîmes et le CH d’Alès Cévennes, en lien avec le CH du
Mas Careiron et les acteurs médico-sociaux et associatifs du Gard et de la Lozère, ont
répondu ensemble à un appel à projets visant à constituer une Equipe InterDépartementale d’Evaluation des Troubles Envahissants du Développement (EIDETED)
chez l’enfant de 0 à 18 ans.
Ce projet, conforme aux mesures 10, 12 et 27 du dernier plan autisme, vise à :
- mettre en œuvre une évaluation pluridisciplinaire spécialisée de recours, en
articulation avec le Centre de Ressources Autisme de Montpellier,
- proposer, en lien avec les équipes de proximité et avec la MDPH, des projets
personnalisés de prise en charge,
- animer un réseau sanitaire et médico-social permettant de faciliter le repérage
précoce des TED et de mieux coordonner les compétences des différents acteurs de
proximité.
16
Par ailleurs, le CHU de Nîmes et le CH d’Alès sont signataires d’une convention de
partenariat dans le cadre de la mise en œuvre de la Maison Départementale des
Adolescents.
7 – La prévention et les soins d’accompagnement : éducation
thérapeutique, douleur, soins palliatifs
La CHT Cévennes – Gard – Camargue se donne pour mission d’organiser les soins
d’accompagnement selon les principes de gradation territoriale (proximité, recours,
référence) et de partage des expertises.
Le parcours de soins territorial en matière de douleur et de soins palliatifs devra ainsi
intégrer les structures existantes (lits identifiés de soins palliatifs, centre de traitement
de la douleur, équipes mobiles) et futures (unité de soins palliatifs de 12 lits au CHU),
ainsi que les comités d’experts :
- les CLUD, le travail mené régionalement dans le cadre du réseau inter-CLUD pouvant
se décliner au niveau du territoire gardois
- les comités d’éthique, lorsqu’ils existent.
L’ensemble des sites fait face à une demande croissante en soins palliatifs. La CHT
s’engage à y répondre et à soutenir les demandes sur le bassin, au plus près des
patients.
L’éducation thérapeutique constitue également un champ d’expertise en plein
développement. Les décrets du 2 août 2010 sont venus apporter un cadre juridique à
cette activité.
Aujourd’hui structurés comme des programmes de recherche clinique et devant
répondre à un cahier des charges rigoureux (recueil du consentement du patient,
bonnes pratiques HAS), les programmes d’éducation thérapeutique nécessitent une
expertise méthodologiques importante, ainsi que la recherche de financements publics
et privés.
La CHT se doit de conduire une réflexion sur la place de l’éducation thérapeutique dans
le parcours de santé du patient, en partenariat étroit avec les professionnels libéraux et
associatifs.
Le CHU de Nîmes, le CH Alès-Cévennes et le CH de Bagnols-sur-Cèze se sont chacun
dotés d’une structure de coordination de l’éducation thérapeutique du patient,
composée de professionnels de santé hospitaliers et libéraux et de représentants de
patients, dont la mission est de promouvoir, accompagner et coordonner les actions
d’éducation thérapeutique sur leur bassin de santé. Une ouverture de ces comités aux
autres établissements de la CHT pourrait être envisagée, de même que des rencontres
inter-comités.
A un degré supérieur, la mise en place d’une équipe transversale d’éducation
thérapeutique pourrait être pensée à l’échelle de la Communauté.
Par ailleurs, la prévention devra faire l’objet d’une réflexion dans le cadre de la CHT,
visant à déterminer une approche territoriale pertinente de cette mission (ce qui relève
des hôpitaux et du secteur ambulatoire).
17
B – RENFORCER L’OFFRE DE SOINS DE PROXIMITE
1 – Soutenir les spécialités médicales et médico- techniques
L’évolution de la démographie médicale constitue un enjeu stratégique pour la
Communauté Hospitalière du Territoire.
La période 2009 – 2013 fait d’ores et déjà apparaître un certain nombre de tendances
lourdes dans le Languedoc Roussillon, qui en fonction de la pyramide des âges des
établissements de la C.H.T., peuvent conditionner la pérennisation de certaines
activités.
Projections de la démographie médicale du LR à horizon 2013
Evolution population médicale 2009-2013
82
48
46
44
42
40
38
36
34
32
30
Hématologie
Oncologie et Radiothérapie
Augmentation de la
population médicale
d’ici 2013
Densité actuelle forte
Augmentation de la
population médicale
d’ici 2013
Densité actuelle faible
14
12
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
Baisse de la
-12
population médicale
-14
d’ici 2013
-16
Densité actuelle
-18
faible
-20
0,60 0,65 0,70 0,75
Médecine nucléaire
Neurologie
Néphrologie
Santé publique
Anatomie et cytologie pathologique
Biologie médicale
Pédiatrie
Médecine interne
Pneumologie
Endocrinologie
Gynécologie obstétriqueCardiologie Chirurgie générale
Rhumatologie
Anesthésie- Réanimation
Neurochirurgie
ORL
Psychiatries
Gynécologie médicale
Gastro-entérologie
Radiodiagnostic
Ophtalmologie
Dermatologie
Médecine physique et réadaptation
Baisse de la population
médicale d’ici 2013
Densité actuelle forte
0,80
Sources : Le recensement des effectifs
médicaux – ONDPS – 2008-2009 /Décret du 12
Juillet 2010 (nb internes sur 2010-2013)
0,85
0,90
0,95
1,00
1,05
1,10
1,15
1,20
1,25
1,30
1,75
1,80
1,85
Densité médicale relative 2008 en %
Evolution population médicale 2008-2013:
(Nb de médecins internes sur 2008-2013 – Nb de départs à la retraite sur 2008-2013)
Conscients de l’importance d’un développement partagé et pérenne pour le devenir des
activités qui répondent à un besoin de proximité des populations, les établissements de
la C.H.T. ont développé trois types de réponse à cette problématique :
- la mise en place de temps partagés médicaux,
- la création de consultations avancées par mise à disposition de praticiens,
- le développement de la télémédecine, notamment dans son volet téléexpertise.
Le schéma ci-dessous illustre cette cartographie des flux médicaux.
18
Les principaux flux de temps partagé et de mise à disposition des médecins
entre le CHU de Nîmes et ses voisins
CH Alès
CH Bagnols-sur-Cèze
0,3
0,6
ET
P
TP
5E
2 ETP
0,2 ETP
2 ,2
TP
1E
1,35 ETP
CHU Nîmes
Divers Ets:
EHPAD, Centre de vaccination, Beausoleil,
Les hôpitaux des Portes de Camargue, etc.
4,85 ETP
2,2
P
ET
P
ET
ET
P
6
0,
8
0,
3,4
ET
P
Divers Ets:
Avignon, Beausoleil,
Palavas St Pierre etc.
CH Uzès
ET
P
CH Orange
CH Arles
CHU Montpellier
0,
2
ET
P
AH-PM
La CHT Cévennes- Gard- Camargue se donne pour objectif de poursuivre le
développement de ces actions, et pour impératif catégorique de maintenir une offre de
proximité.
Les spécialités médicales et chirurgicales à soutenir prioritairement, conformément aux
besoins de santé publique et en fonction des demandes des établissements, sont les
suivantes :
- l’anesthésie-réanimation, qui constitue une problématique particulièrement sensible
- l’imagerie
- la neurologie, la cardiologie, la gériatrie
- la chirurgie carcinologique, en particulier l’urologie, la chirurgie digestive et la
gynécologie
- l’ORL et l’ophtalmologie
Le développement de la télémédecine s’est vu apporter un fondement juridique par le
décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 , notamment la télé-imagerie qui fait l’objet
d’une attente importante de la part de certains établissements de la CHT.
19
Avant cette consécration réglementaire, la CHT Cévennes- Gard – Camargue a
commencé à se doter d’un réseau de télé-interprétation des EEG, effectif entre les
hôpitaux de Nîmes et d’Alès, et sur le point d’intégrer celui de Bagnols sur Cèze.
D’autres projets de télémédecine pourront être promus en fonction des demandes des
établissements. La priorité demeure de privilégier les dispositifs permettant le maintien
d’équipes de proximité.
2 – Conforter la permanence des soins et les soins de premiers
recours
Le maintien de soins de proximité constitue une problématique aiguë pour le territoire
dès lors qu’il s’agit d’organiser leur continuité : les enjeux démographiques deviennent
alors plus prégnants, les systèmes d’astreinte étant particulièrement consommateurs
en ressources médicales.
La CHT Cévennes – Gard – Camargue exerce à ce titre une responsabilité territoriale,
qu’il lui appartient d’assumer au mieux :
- en promouvant l’organisation d’astreintes territoriales – notamment en HAD ou en
imagerie - en lien avec le développement de la télémédecine, chaque fois que
nécessaire
- en jouant un rôle fédérateur dans la mise en place de maisons médicales de garde et
de permanences des soins dans les territoires isolés.
Dans l’arrière-pays gardois, en particulier dans les Cévennes, les distances et temps
d’accès aux bases SMUR mettent en évidence la nécessité de développer des relais
dans la prise en charge des urgences, notamment à partir du Centre Hospitalier du
PONTEILS, qui a vocation à fédérer les professionnels de santé libéraux autour de la
mise en place d’un réseau de correspondants du SAMU.
3 – Attirer et fidéliser les professionnels
Les actions visant à contrer une démographie médicale défavorable en partageant le
temps médical ne pourront aboutir que si elles s’accompagnent d’une politique
d’attractivité et de fidélisation forte.
La consolidation des filières et de la réponse aux besoins de santé publique en dépend
et il s’agit à ce titre d’une priorité stratégique de la CHT Cévennes – Gard – Camargue.
20
Cette politique suppose une réflexion commune sur les conditions de recrutement des
praticiens au niveau du territoire, au regard notamment des nouveaux dispositifs
statutaires définis par loi HPST comme le statut de clinicien hospitalier.
La création de profils de carrière territoriaux pourra être envisagée.
Les actions de fidélisation reposent également sur des mesures non statutaires, qui
relèvent des conditions d’exercice des praticiens et de leur développement
professionnel.
L’accès aux techniques innovantes du CHU des praticiens des autres établissements
(robot chirurgical, imagerie interventionnelle…) participe de cet objectif, de même que
les mesures destinées à faciliter l’exercice de fonctions multi-sites, développées infra.
C – ACCOMPAGNER LA FRAGILITE ET LA PRECARITE SOCIALES
1 – Permettre l’accès aux soins malgré la précarité
La problématique des inégalités sociales de santé est particulièrement sensible dans le
Gard, d’autant qu’elle se double d’une inégalité territoriale en matière d’offre de soins
de proximité. Le renoncement aux soins est de plus en plus fréquent (32 % chez les
patients sans CMUC et CCP, 19 % pour les patients avec CMUC).
Or, les urgences constituent la porte d’entrée de cette population fragilisée.
Au-delà de la consolidation des structures de soins de premier recours, évoquée supra,
la Communauté Hospitalière de territoire est appelée, en tant qu’entité de service
public, à développer des actions communes et à partager ses expertises en matière de
prise en charge de la précarité (CLAT, PASS, addictologie, CDAG/CIDDIST, psychiatrie,
médecine légale…), en lien notamment avec la Préfecture et le Conseil Général.
En matière de périnatalité, le développement de la gynécologie sociale, à travers la
prise en charge de l’orthogénie, des grossesses pathologiques, des violences faites aux
femmes et du traitement chirurgical des mutilations féminines, justifie d’un programme
d’actions spécifique et coordonné, en collaboration avec la PMI, les services de
psychiatrie adulte et infanto-juvéniles et les services d’addictologie du département.
2 – Faciliter la sortie pour accueillir d’autres patients
La fluidité des filières est souvent mise à mal par des problématiques d’aval qui sont
sources d’hospitalisations prolongées injustifiées et pénalisent l’efficience collective.
Ces problématiques sont pour partie liées à la forte précarité de la population gardoise.
A ce titre, la CHT Gard – Cévennes – Camargue aura naturellement vocation à négocier
une meilleure réactivité territoriale dans la gestion du handicap, auprès de la MDPH, et
dans celle des mises sous tutelle, mais aussi à plaider départementalement dans le
sens d’une une consolidation des structures d’hébergement d’urgence (CHRS).
Elle sera appelée parallèlement à développer sa propre performance en promouvant un
diagnostic social le plus précoce possible, quel que soit le mode d’entrée du patient, et
en assurant une continuité du suivi social tout au long du parcours territorial du patient.
21
D – AMELIORER LA CONNAISSANCE DE L’OFFRE DE SOINS
1 – Informer la population
L’accès aux soins passe par une bonne information de la population.
Le projet de portail internet grand public de la CHT répond en partie à cet objectif,
mais pourrait être complété, plus globalement, par une politique commune de
communication qui intègre l’ensemble des supports disponibles.
C’est moins l’identité de la CHT qu’il s’agit de promouvoir que les parcours de soins
structurés sur lesquels elle repose et donc une meilleure lisibilité de l’offre de soins
territoriale et de son organisation.
2 – Informer les professionnels et les institutions
Un travail d’information plus important est à réaliser à l’adresse des correspondants
libéraux et des institutions partenaires : le parcours de soins du patient est rarement
spontané – urgences mises à part – mais orienté par le médecin traitant ou d’autres
professionnels.
L’information de ces correspondants au sens large doit être approfondie et porter sur :
- un annuaire de la CHT permettant d’identifier les référents médicaux des filières au
sein de chaque établissement,
- les protocoles, guides de bonne pratique et supports existants pour chacune des
filières de référence, y compris par redirection vers d'autres sites Internet
d'informations ciblées (référencement),
- l’actualité de ces filières.
Dans cet objectif, la mise en place d’un portail multimédia commun est projetée pour
2011 par la CHT.
22
II – ACCROITRE L’EFFICIENCE COLLECTIVE
A – FAVORISER LA CIRCULATION AU SEIN DU TERRITOIRE
1 – La circulation des hommes
1.1 – Le transport des patients
La réussite de nouvelles organisations sanitaires territoriales réside dans la mise en
œuvre de systèmes de transport adaptés.
Cela concerne au premier chef les transports en urgence assurés par les SMUR, en
particulier pour la prise en charge des AVC, syndromes coronariens aigus et
polytraumatismes sévères, puis les transferts secondaires.
Globalement ces dispositifs fonctionnent bien, grâce aux lignes de SMUR en place à
Nîmes, Bagnols et Alès.
Mais l’organisation du retour à proximité du domicile a été identifiée par l’ensemble des
partenaires comme un point critique dans le parcours de santé : une fois que
l’hospitalisation dans une unité de recours du CHU (USINV, par exemple) n’est plus
nécessaire, il serait souhaitable que le patient puisse poursuivre ses soins MCO dans le
centre hospitalier qui l’a adressé.
Le développement des transports infirmiers inter-hospitaliers (TIIH) constitue à ce titre
une priorité forte pour la CHT.
Une étude devra par ailleurs être menée afin d’organiser territorialement le transport
des échantillons humains (prélèvements notamment) dans le cadre des activités de
recours de biologie.
1.2 – Les conditions d’exercice multi-sites des professionnels
L’exercice multi-site des praticiens, dans le cadre de temps partagés ou de mises à
disposition, constitue une situation particulièrement contraignante, qu’il convient
d’aménager au mieux pour pérenniser ces dispositifs.
Au-delà des questions de rémunération, cela passe par une amélioration sensible du
confort matériel de ces praticiens.
Cet objectif implique de régler un ensemble de situations pratiques, qu’elles relèvent de
la prise en charge des transports, de l’accès aux parkings ou de la mise à disposition
d’un bureau.
Les conditions d’intégration dans les équipes d’accueil (participation aux staffs, accès au
plateau technique, etc.) sont également fondamentales.
Enfin, la mutualisation des interventions multi-sites entre les praticiens d’une même
équipe médicale peut contribuer à pourvoir un poste partagé qui n’aurait pas trouvé
candidat.
23
2 – La circulation des données : les conditions de développement de
la télémédecine
2.1 – Le développement des infrastructures
Attachée au développement de la télémédecine et des partages de données médicales,
la CHT se doit d’engager une réflexion pragmatique sur la consolidation des
infrastructures informatiques de ses établissements membres, afin de :
- pallier la saturation des salles informatiques (électricité / climatisation / surface)
- offrir un meilleur niveau de sécurité (gestion des habilitations) et de disponibilité
- mieux répondre aux attentes métier
De même, les infrastructures nécessaires au développement de visioconférences en
haute définition sur PC, à travers la technologie IP par internet, devront être envisagées
par les hôpitaux de la CHT.
La téléphonie est elle-même appelée à évoluer pour faciliter l’accès aux professionnels
concernés, en particulier aux référents médicaux désignés (lignes dédiées, téléphonie
mobile, etc.).
2.2 – L’interopérabilité des systèmes d’information et l’accès
aux données médicales
La CHT Cévennes-Gard-Camargue doit pouvoir bénéficier de l’apport potentiel des NTIC,
dans l’objectif ambitieux :
- d’améliorer et rendre plus accessible aux patients les informations indispensables
à leur séjour hospitalier et faciliter les procédures d’admission,
- de fluidifier les procédures organisationnelles entre les établissements
(réservation de consultations par internet, connaissance en temps réel des
disponibilités en lits, traçabilité des patients, liens sécurisés avec la médecine de
ville …),
- d’autoriser via internet au médecin de ville l’accessibilité au dossier médical de
son patient hospitalisé,
- de partager à terme un dossier patient électronique commun à la CHT.
Cela suppose de mettre en œuvre une interopérabilité des applications informatiques
des établissements de santé par le développement d’une plateforme informatique
d’intégration, de développer des solutions innovantes qui permettent de rendre plus
accessibles, en continu, et mieux coordonnées les données médicales nécessaires aux
professionnels de santé hospitaliers ou de ville.
A court terme, les priorités portent sur le développement :
 de la transmission sécurisée des comptes-rendus médicaux,
 de la visioconférence support de télémédecine (mais pas exclusivement)
 du portail intranet,
 des télétransmissions d’images.
Dans le cadre d’interopérabilité nationale et en lien avec leurs éditeurs logiciels, les
établissements porteront les projets relatifs à l’INS-C et à la « DMP compatibilité ».
Une réflexion sur la mutualisation d’entrepôts XDS comme alternative
problématiques d’archivage, de sauvegarde ou de PACS sera conduite dès 2011.
24
aux
Un premier niveau de partage des données médicales, à moyen terme, pourrait
répondre au cahier des charges suivant :



Identification / Authentification


Dépôt de fichiers


Référentiels documentaires



Web conférence






Bonnes pratiques
Single Sign-On
Messagerie sécurisée accessible en web mail
(Autre que messageries internes)
Annuaire unique CHT
(Professionnels et établissements de santé)
Répertoire Opérationnel des Ressources
(Orientation SSR, Urgences, lits MCO, places EHPAD)
Visio conférence
Partage de données d’imagerie médicale entre sites distants
(établissements de la CHT)
Formation
Fonctions de recherche avancées
Articulation avec le futur DMP
Interfaces avec le futur ENRS
Consultation d’agendas partagés
Il s’agirait, parallèlement, de développer les conditions de mise en place d’un dossier
médical commun de la CHT réellement communiquant et compatible avec les SI en
place.
Consentement
du patient
Historique de soins
Comptes rendus
Résultats d’examen
DPI d’établissement
Extraction
Synthèse de spécialité
PPS
Dossier Réseau
Données générales
Antécédents
Contexte
Vaccinations
Allergies
Traitement en
cours
DMP
Synthèse de
l’épisode
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Dossier communicant structuré
Dossier Patient commun
orienté prise en charge
et continuité des soins
Contenu
Diagnostic
Prescriptions
PPS
Résultats d’examen
Transmissions ciblées
Données paramédicales
Données de suivi de la prise en
charge
3 – La concertation territoriale
3.1 – Les réunions pluridisciplinaires
La CHT Cévennes – Gard – Camargue a vocation à constituer autant un espace de
circulation des flux – qu’ils soient virtuels ou matériels - qu’un espace de concertation,
le premier étant au service du second.
Il est essentiel à la bonne prise en charge du patient que son parcours s’accompagne,
pour les situations thérapeutiques lourdes ou complexes, d’une mise en synergie des
compétences.
Les staffs de concertation pluridisciplinaire sont donc appelés à se développer au sein de
la CHT, qu’il s’agisse de RCP dans le cadre de la cancérologie ou d’autres types de
réunions inter-établissements.
Le recours à la visioconférence peut permettre de mutualiser plus facilement les
compétences spécialisées nécessaires.
3.2 - Les réseaux de spécialités
Les réseaux constituent un autre moyen de fédérer les expertises, autour d’une
discipline ou d’une filière. Dotés en général d’un périmètre très large, ils recourent
naturellement à la télémédecine pour mettre les professionnels en présence.
Réseaux de Télémédecine
Etablissements partenaires de
Réseau de
la CHT
Télémédecine
CHU
CH
CH Bagnols /
Nîmes
Alès
Cèze
PERINAT MATERNET L.R
X
X
MATERNET
X
X
X
Chir Dig Gard
X
X
X
CARDIONAT
X
X
X
DIABNAT
X
X
X
RESURGENCE (COLRU
L.R)
X
X
X
Staff AMP
X
X
MUCOVIS
X
X
X
Ils dépassent souvent le cadre de la CHT, qui n’en affirme pas moins sa volonté de
participer aux réseaux régionaux existants (ONCO-LR, Inter-CLUD…) ou en projet
(PERINICE pour la statique pelvienne), mais aussi sa volonté de promouvoir des
réseaux territoriaux dès lors que l’échelon départemental est approprié.
26
B – ADAPTER LES
ORGANISATIONS
1 –
complexes
MODALITES
DE
PRISE
EN
CHARGE
ET
LES
La chirurgie ambulatoire et les consultations externes
La CHT Cévennes – Gard – Camargue, dans un souci d’efficience des prises en charge,
s’inscrit dans un projet collectif de développement de la chirurgie ambulatoire ainsi que
de l’hospitalisation de jour en général, dans le respect des bonnes pratiques et des
circulaires frontières.
La mise en place de secteurs de consultation prolongée, pour les actes externes lourds
ou complexes, participe également de ce souci d’optimisation et de qualité.
Le regroupement des examens spécialisés un jour donné pour un même patient
constitue à ce titre un enjeu organisationnel fort pour toutes les activités de recours
traitées en ambulatoire dans le cadre de la CHT.
2–
La médecine interventionnelle
Les techniques de médecine et d’imagerie interventionnelles permettent des
interventions moins invasives que celles pratiquées en bloc opératoire et permettent un
retour plus rapide à domicile, souvent après une simple hospitalisation de jour.
Elles bénéficient également en priorité aux malades fragiles (personnes âgées, patients
atteints de cancer…) et couvrent un spectre d’intervention très large :
- prise en charge de la douleur
- cardiologie interventionnelle
- cancérologie interventionnelle
- urgences cardiovasculaires
- gastro-entérologie interventionnelle avec fibroscopie et cœlioscopie.
Aussi trouvent-elles naturellement leur place dans les filières territoriales de soins
identifiées plus haut.
La CHT est prête à s’engager dans le développement de ces techniques, qu’elles soient
standardisées ou innovantes, et à former ses praticiens en fonction du niveau de prise
en charge défini au sein de chaque filière.
3 – L’HAD et les autres modalités de prise en charge à domicile
Les établissements de la C.H.T. sont dotés à ce jour de deux structures d’HAD : l’une
rattachée au CH de Bagnols sur Cèze et disposant d’une antenne Uzès / Pont Saint
Esprit, l’autre rattachée au CHU de Nîmes.
Une demande d’autorisation a été déposée pour créer une troisième HAD publique à
Alès, avec une antenne au CH du Ponteils.
Si cette implantation est agréée, l’ensemble du territoire de la CHT sera couvert par
des HAD rattachées à des établissements membres de la CHT.
L’objectif que se donne la CHT dans ce cadre est d’harmoniser les pratiques et les
supports (critères d’admissions, protocoles de prise en charge par pathologie…) de ses
HAD mais aussi de développer les systèmes de surveillance innovants à domicile – tel
27
que celui expérimenté dans l’HAD du CHU - et d’œuvrer à l’optimisation des moyen en
partageant l’astreinte médicale.
Indépendamment de l’hospitalisation à domicile, la télésurveillance et la téléassistance
médicales au domicile des patients peuvent contribuer au désengorgement des
urgences et des lits d’hospitalisation, à la réduction de la DMS et au développement de
l’éducation thérapeutique.
Ainsi, la télésurveillance des patients atteints de maladies chroniques permet d’éviter
certains passages aux urgences par l’anticipation d’états à venir.
La téléassistance peut également constituer un moyen de médicaliser les EHPAD.
Champs d’application de la télémédecine
RCP en Cancérologie
Prise en charge médicalisée en EHPAD
Téléconsultation en milieu pénitentiaire
Télé psychiatrie
Télédiagnostic en prénatal
Télé imagerie ou télé radiologie
Télésurveillance de l’HTA par l’AMT
Télé dialyse
Insuffisance cardiaque
Etc.
C – FLUIDIFIER LES CIRCUITS DE PROGRAMMATION DES SOINS
1 – Développer les téléservices
La fluidification des filières implique une réflexion collective sur le déploiement des
formalités d’admission et des prises de rendez-vous de consultation, sur des créneaux
réservés, par internet.
Appliqué aux relations entre établissement dans le cadre de la CHT, le développement
de ces techniques pourra également bénéficier aux patients et faciliter leur accès à
l’hôpital.
2 – Développer la régulation médicale territoriale
Au-delà des dispositifs de régulation réglementaires de l’urgence et des risques
sanitaires (centre 15, plan blanc élargi départemental), la CHT Cévennes-GardCamargue se donne pour objectif de mettre en place des dispositifs de régulation
territoriaux des ressources, en partenariat avec les structures privées du territoire et
de participer ainsi à la construction du futur répertoire opérationnel des ressources
régional.
La priorité de la CHT porte sur la mise en place d’une régulation territoriale des SSR, en
2 étapes.
28
 Dans un premier temps, l’équipe chargée du projet insistera sur :
- la structuration des filières et l’organisation du réseau (mission de conseil et
d’expertise),
- l’assurance de réponses adaptées aux besoins, à travers d’une part l’analyse des
indicateurs, d’autre part une intervention active dans les situations les plus complexes
(refus, difficulté de placement, lisibilité délicate de la trajectoire de prise en charge).
 Dans un deuxième temps, il est envisagé de s’orienter vers une organisation plus
intégrée en développant à la fois la mise en réseau structurée et coordonnée des
structures d’aval et en privilégiant un plan d’assurance qualité performant et partagé.
A terme, il s’agira de désigner des régulateurs médicaux pour chacune des
filières programmées – le centre 14 assumant la régulation des filières
d’urgence.
D – HARMONISER LES PRATIQUES ET PARTAGER LES SAVOIRS
1 – Renforcer les partenariats pour certaines prestations médicotechniques
Actuellement, plusieurs conventions de partenariats ont été conclues entre
établissements membres de la CHT afin d’encadrer certaines prestations médicotechniques.
Il s’agit pour l’essentiel de conventions de recours en situation de défaillance technique
(par exemple, concernant la stérilisation).
Dans le contexte de la réforme de la biologie médicale, ces partenariats seront à
reconsidérer : l’accréditation des laboratoires imposera une adaptation collective aux
nouvelles exigences.
La CHT se donne pour mission, dans ce cadre, d’œuvrer au maintien d’une offre
publique territoriale forte en biologie médicale.
La recherche d’une plus grande performance du codage PMSI constitue le fondement
d’une information médicale fiable et exploitable d’un point de vue tant épidémiologique
que médico-économique.
Le PMSI reste au niveau de chaque établissement. La fonction DIM pourrait être
mutualisée pour les établissements qui le souhaitent, avec la mise en place de TIM
locaux et d’un DIM en temps partagé au niveau de la CHT.
La mise à disposition d’assistants au codage pourrait également être envisagée à partir
du CHU et d’autres établissements.
Indépendamment de ces options, il serait souhaitable de mettre en place une fonction
DIM spécifique à la CHT, ayant pour mission de fédérer les établissements, consolider
les informations et permettre une analyse des flux et des filières de prise en charge –
ainsi qu’un suivi de leurs indicateurs.
À cet égard, les professionnels de la CHT se doivent de renseigner des informations
associées aux transferts entre établissements :
- Date de la demande
- Date prévisionnelle de transfert
- Motif de transfert
- Établissement et service prenant en charge le patient
29
2 – Partager les démarches de prévention des risques, de certification et
d’évaluation
La CHT constitue un cadre particulièrement bien adapté à la promotion d’actions
communes de préparation à la certification et à la mise en place de temps de
qualiticiens partagés : des échanges d’expertise ont régulièrement lieu entre
établissements.
Une étape supplémentaire pourrait résider dans la mise en place de CLIN et de CLAN
inter-établissements.
Sur le plan des pratiques cliniques, l’homogénéisation des protocoles et des thesaurus
est éminemment souhaitable, soit au niveau régional lorsqu’une démarche est engagée
à cet échelon, soit au niveau de la CHT dans le cadre des filières en place.
L’organisation des vigilances sanitaires et de la prévention des risques constitue
également un axe de mutualisation pertinent.
L’évaluation médico-économique pourrait représenter un thème de travail commun en
lien avec les DIM et la pharmacie.
Les actions développées dans le présent projet médical devront en tout état de cause
faire l’objet d’indicateurs de performance communs, la liste ci-après n’étant
qu’indicative.
Activité concernée
Indicateurs de performance possibles
(exemples, le recours au Diagflash est possible)
Toutes filières de soins
Nombre de lits
Nombre de séjours et répartition au sein des
établissements de la CHT, DMS
Temps médicaux partagés et / ou mis à disposition
Nombre de télé-expertises
Taux de patients transférés entre établissements de la CHT
Taux de patients transférés hors établissements de la CHT
au sein du territoire couvert par la CHT
Taux de patients transférés hors établissements de la CHT
et hors territoire couvert par la CHT
Taux de morbidité et de mortalité
Mise en œuvre d’EPP et suivi des Indicateurs de pratique
clinique (IPC)
Nombre de protocoles communs
Indicateurs par filière
Filière AVC
Urgences cardiologiques
Filière SSR
Nombre de lits neurovasculaires
Taux de thrombolyse
Pourcentage de retour dans l’établissement adresseur
après séjour en USINV
Nombre de passages aux urgences pour infarctus du
myocarde
Taux de reperfusion de l’infarctus ST + (angioplastie ou
thrombolyse)
Pourcentage de retour dans l’établissement adresseur
après séjour en réanimation
Délai d’attente (transfert court séjour  SSR)
Taux de conformité / orientation demandée
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Filière cancérologique
Nombre de séjours rapportés aux seuils d’activité
Nombre, type et localisation des RCP
Nombre de dossiers RCP enregistrés par établissement de
la CHT
Respect des critères INCa
Filière gériatrique
Nombre d’actes de consultation mémoire au sein de la CHT
Pourcentage d’admissions directes en médecine gériatrique
par établissement de la CHT
Pourcentage de personnes âgées de plus de 75 % aux
urgences (corrélé à leur part démographique dans le
territoire de la CHT)
Spécialités chirurgicales
Nombre d’actes de consultation avancée
(O.R.L.,
urologie, Evolution des parts de marché public / privé sur le
ophtalmologie…)
territoire de la CHT
Périnatalité
Nombre d’accouchements, nombre de transferts évités
Mutualisation de moyens
Réseau télé-imagerie
Nombre d’actes de télé-interprétation, de télé-astreinte et
de téléexpertise
Nombre et coût total des lignes d’astreinte
Biologie
Coût de production du B
S.I.H. commun
Mise en place d’un portail grand public commun et nombre
de visiteurs
Mise en œuvre d’un dispositif commun de transfert des
données ville - hôpital
D.I.M. mutualisé
Qualité du codage (apprécié notamment à travers les
contrôles externes), temps partagés DIM et TIM
3 – Développer les actions de formation médicale communes
Le développement professionnel des praticiens de la CHT peut se concevoir autour
d’actions communes de formation, en priorité adaptées aux axes stratégiques portés
par la Communauté.
A titre d’exemple, une formation des praticiens concernés à la rythmologie
interventionnelle ou à la pharmacie clinique pourrait être mise en œuvre par le CHU.
Plus généralement, les actions de formations institutionnelles communes et
transversales (EPP, gestion des pôles, etc.) peuvent être envisagées au sein de la
CHT.
La CHT se positionne sur ce type de formation.
E – PROMOUVOIR ET DIFFUSER L’INNOVATION
1 – Mettre en œuvre une recherche clinique de territoire
L’accès des patients à la recherche clinique constitue une préconisation forte des
autorités de santé, en particulier en matière de cancérologie.
L’augmentation du nombre des inclusions contribue par ailleurs à la pertinence des
programmes de recherche.
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Dans ce double objectif, le développement de PHRC multicentriques sera recherché au
sein de la CHT, le CHU pouvant proposer un accompagnement méthodologique aux CH
qui le souhaitent, pour la mise en œuvre de ces essais :
- apport de l’expertise méthodologique des ARC de la Délégation à la recherche
Clinique du CHU,
- mise à disposition de temps TEC, dans le cadre du CeNGEPS, pour les essais
industriels.
2 – Diffuser les techniques innovantes
Pour l’intérêt des patients comme des professionnels, l’acquisition de nouvelles
techniques constitue un objectif partagé.
Dans l’attente d’un déploiement plus large de ces innovations, les praticiens des CH
partenaires peuvent en faire bénéficier leurs patients en accédant au plateau technique
du CHU (robot, imagerie interventionnelle).
Facteur d’attractivité pour les praticiens, la recherche et l’innovation peuvent
contribuer à la consolidation de la communauté médicale de la CHT.
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