1 15h Intervention de Sébastien Leroy, directeur du développement

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15h Intervention de Sébastien Leroy, directeur du développement à la JNA (Journée Nationale de
l’Audition), responsable des programmes de santé auditive à la J.N.A., psychologue clinicien.
Audition et image de soi « Comment gérer son image (l’image de soi) après la perte de l’audition ? »
Rôle du sophrologue dans l’accompagnement. Questions/Réponses.
La perte de l’audition comme son nom l’indique signifie « perte ». Alors que nombreuses pathologies
de l’œil trouvent un remède, les solutions de guérison de la presbyacousie ou de la déficience
auditive liée au traumatisme sonore n’existent pas. La perte de l’audition est non seulement
irréversible mais également évolutive. Elle amène donc une perte de capacités et des modifications
psycho-comportementales.
Au-delà de la question esthétique et de la coquetterie, la déficience auditive va interpeller au plus
profond de soi. La capacité à rebondir positivement va dépendre de la solidité du socle intérieur,
base de la personnalité et de la confiance en soi et en la vie. Bien souvent les approches
psychologiques utilisées pour comprendre les freins à la gestion de la perte de l’audition s’arrêtent à
l’analyse du regard social. Mais la clé réside dans le moi profond.
La perte de l’audition est insidieuse et l’individu peut ne pas avoir conscience de son installation.
«Aveuglé», il ne va pas pouvoir mettre en place des stratégies. Le premier pas va donc être de
prendre conscience. Cette prise de conscience peut chez certains individus s’apparenter à un choc
émotionnel car un deuil est à réaliser. En effet, la particularité de l’irréversibilité de la perte auditive
marque une mutation pouvant parfois être vécue comme une violence subie, un sentiment
d’injustice.
L’individu peut être blessé dans son amour propre et être déstabilisé dans ses repères idéntitaires.
Les interactions entre le moi conscient et le moi profond vont s’accélérer tout en se confrontant aux
pressions surmoïque du moi idéal (issu des projections de soi et du regard social et des proches).
L’individu va devoir puiser dans ses ressources profondes, dans le moi profond, aux racines de l’être.
A cet endroit se trouve les ressorts de la personne pour affronter les aléas de la vie, la partie
archaïque, l’anima et l’animus. Tous les individus ne sont pas constitués des mêmes capacités à
réagir et rebondir après des accidents de la vie. La différence va être de l’ordre de l’inné pour trouver
des forces de résilience. Dans cette partie de la singularité psychique, certaines ressources sont
dicibles (formalisable au travers du verbe) et d’autres de l’ordre de l’indicible (non formalisable au
travers du verbe). Il est lors nécessaire de respecter cette singularité et de différencier ce qui est de
l’ordre de « pouvoir » et de « vouloir ». Tout comme il est important de respecter cette part de
l’indicible.
Le thérapeute dans sa posture d’accueil et de bienveillance doit :
avoir conscience que les ficelles pour faire face à la perte de l’audition sont profondes ;
admettre que tout n’est pas de l’ordre de « vouloir », il faut aussi « pouvoir » au sens d’avoir
les capacités de réagir pour agir ;
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que tout n’est pas exprimable au travers du verbe.
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Les techniques comme la sophrologie peuvent permettre à l’individu d’aller reconnaître son socle
intérieur et d’accéder à une partie du dicible et de l’indicible. Rien n’est à forcer car une partie du
moi profond doit rester dans le coffre-fort du moi identitaire. Lorsque ces éléments pressent de
sortir des profondeurs pour passer de l’indicible au dicible, il est alors nécessaire de passer le relais à
des professionnels « psychologues ou psychiatres ».
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