© amedes octobre 2013 Labinfo BORRELIOSE-MALADIE DE LYME Dr S. Delcour (17/06/2011) – Revu par Phn. Biol. M. Dekeyser 1. Borrélia Dr F. Léonard La borréliose ou maladie de Lyme est une affection due à un spirochète (Borrélia) transmise à l'homme par une tique. Une tique est un petit acarien de couleur brun-noir et de la taille d’une tête d’épingle. Elle se met à l’affût au sommet des végétations basses de manière à flairer le passage d’un homme ou d’un animal à sang chaud. Par contact avec l’hôte, la tique passe sur la peau, s’y fixe, aspire le sang et régurgite sa salive. Celle-ci peut contenir des bactéries ou des virus responsables de maladies. Le risque de contamination dépend directement de la densité en tiques et de leur pourcentage d'infestation, il existe ainsi d’importantes variations d'une région à l'autre. En Belgique, le sud du pays et la Flandre orientale sont principalement concernées. Il existe un pic d'incidence en mai-juin. Il y a 3 espèces pathogènes (B. burgdorferi, et plus rarement B garinii et B afzelii). 2. Maladie de Lyme La maladie de Lyme survient si la tique est infectée et si elle reste fixée sur la peau pendant au moins 12 heures. Elle se déclare chez moins d’1% des individus contaminés. Plus la tique reste accrochée longtemps, plus le risque de contamination est grand. Le polymorphisme clinique caractéristique et l'absence de diagnostic biologique de certitude rendent le diagnostic parfois difficile. Phase primaire La lésion d'inoculation ou érythème migrant (E.M.) que l'on retrouve dans 65-75% des cas, apparait 3 jours à 3 mois après la morsure et peut persister plus de 3 semaines. !!Cette phase peut passer inaperçue !! La sérologie, souvent négative, est inutile en cas d’érythème migrant : il faut traiter directement. En Belgique, une antibiothérapie prophylactique de la maladie de Lyme n' est en principe pas indiquée après une piqûre de tique. Phase secondaire L'E.M. est parfois suivi, à quelques semaines ou mois, d'une phase "secondaire" (autres localisations de la bactérie) souvent neurologique, pouvant durer plusieurs mois avec rémissions et rechutes (chez l'enfant, paralysie faciale fréquente); parfois cardiaque, articulaire ou cutanée. Phase tertiaire La phase tertiaire (forme compliquée tardive) peut être neurologique (encéphalopathie, myélite), cutanée (acrodermatite atrophiante ou ACA), ou articulaire (arthrite chronique). Indication de la sérologie - Méningo-radiculites, - Paralysies faciales, - Arthrite, Laboratoire Luc Olivier Laboratoire Gamma Médic Laboratoire Labassos Laboratoire Vieux Mayeur Laboratoire Goffaux www.labo-amedes.be On peut trouver une sérologie positive chez les patients exposés (activité forestière, randonneurs,..) sans aucune manifestation clinique. Hypothèse la plus probable: morsures répétées par des tiques infestées par des Borrélia non pathogènes ou de faibles quantités de Borrélia burgdorferi. La réponse immunitaire détruit l'agent infectieux et il y a trop peu de bactéries pour entrainer l'infection. Une sérologie positive isolée n’est pas synonyme de maladie évolutive ni une indication de traitement. Immunoblot - Acrodematite atrophiante - Lymphome cutané bénin, - Bloc auriculo-ventriculaire sur coeur sain, - Arthralgie ou atteinte neurologique ou tous symptômes après morsure de tique. 3. Laboratoire IgG et IgM anti-borrélia Le laboratoire utilise une méthode ELISA de dépistage des IgG et des IgM. Généralement, les IgM apparaissent 2 – 3 semaines après le début de l’infection, les IgG 2 – 3 mois après l’E.M. Les IgM diminuent progressivement mais peuvent persister en cas de complications tardives. La sensibilité de la sérologie est faible dans le stade initial mais élevée dans les phases tardives. On peut donc observer des sérologies positives avec uniquement des taux élevés d’IgG sans IgM. Il peut y avoir des réactions croisées avec la syphilis, les tréponèmes et les maladies auto-immunes (faux positifs en IgG), avec l'EBV, le CMV, les herpesvirus (faux positifs en IgM ). Un traitement antibiotique précoce peut négativer la sérologie. Dans ce cas, on observe des IgM positifs sans IgG. A cause des nombreux faux positifs en ELISA, il est indispensable de confirmer le résultat par une technique plus spécifique. L’immunoblot permet d’identifier les anticorps spécifiques contre différentes protéines des borrélia (protéine p83, p41, p39, p31 (OspA), p25 (OspC), p21, p19, p17, protéine vésiculaire membranaire, et protéine VlsE) et d’écarter les réactions aspécifiques. Cependant, des faux positifs restent possibles principalement en IgM, lors d’infections virales. Chez le patient malade, l'immunodot montre de nombreuses bandes de forte intensité. Lors de réactions croisées ou de cicatrice sérologqie, il montre des bandes d’intensité très faible. Il peut donc permettre dans certains cas d’évaluer le caractère récent ou ancien de l’infection. L’immunoblot est prescrit par le biologiste en fonction des résultats de l’ELISA PCR La détection directe des acides nucléiques des borrélia par PCR est surtout recommandée dans le liquide synovial en cas d’arthrite (sensibilité 80%), ou dans le LCR en cas de neuroboréliose (sensibilité 30%). En cas de neuroborréliose, il est préférable de mettre en évidence une production intrathécale d’anticorps en comparant les titres obtenus dans le sérum et ceux obtenus sur le LCR. Après traitement, diminution lente des taux d'Ac, avec parfois augmentation transitoire. Une diminution significative ne survient qu'après 3 à 6 mois. Cependant la sérologie n’est pas adaptée au suivi du traitement. Référence : EUCALB http://meduni09.edis.at/eucalb/cms/index.php Chez le patient traité et guéri, il peut subsister des Ac dits "cicatriciels" pendant des années. Laboratoire Luc Olivier | Tél. Villers-le-Bouillet : 085 27 45 45 – Liège : 04 263 18 60 – Marche-en-Famenne : 084 31 42 29 | www.labolivier.be