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tertiaire car sa sensibilité atteint 100 % pour les IgG (en
revanche, les IgM sont absentes).
Les IgM apparaissent en 3 à 5 semaines, les IgG, en 6 à 8
semaines. En cas de traitement précoce, les IgM et IgG
peuvent diminuer, voire ne jamais être détectées. Une
fois apparues, les IgM peuvent persister longtemps
après un traitement précoce.
La sérologie s’effectue en deux temps : test de
dépistage, puis test de confirmation,
uniquement
en cas
de dépistage positif.
Les tests de dépistage de 1e génération utilisaient des
antigènes cellulaires complets comme l’IFI, puis les tests
ELISA de 2e génération ont été enrichis en antigènes
purifiés afin de minimiser les réactions croisées, puis des
Ag recombinants peu représentés en culture (comme la
protéine VlSE) ont été ajoutés aux tests de 3e génération
augmentant ainsi leurs sensibilité et spécificité.
Les tests de confirmation (selon le CDC) : le WesternBlot ou
l’immunoblot.
Les réactifs sont mal standardisés. L’interprétation est
fondée sur les critères de l’EUCALB, pour déterminer les
protéines les plus intéressantes : pour les IgM : p41
OspC et VlSE ; pour les IgG : VlSE, p23, p83/P100, p18
p58, p39 et p30 (OspA) qui est en faveur d’une infection
remontant à plusieurs mois. La positivité de 2, 3 ou 4
bandes parmi celles-ci est nécessaire pour affirmer le
diagnostic.
L’interprétation de la sérologie est difficile en raison de
la prévalence relativement élevée des Ac dans la
population générale (3 à 5 % et jusqu’à 30 % chez les
bûcherons et les chasseurs). Le titre des anticorps
permet donc en partie de distinguer une « cicatrice »
sérologique d’une infection active.
L’interprétation repose sur la distinction de l’isotype : la
présence d’IgM évoque une infection à un stade
précoce ; les IgM sont encore présentes en début de
phase secondaire mais absentes en phase tertiaire ; les
IgG apparaissent en fin de phase primaire et sont
présentes à titre élevé en phase tertiaire.
Des réactions croisées sont décrites avec la syphilis
surtout, mais aussi d’autres spirochètes (leptospires en
cas de maladie auto-immune) ou, pour les IgM, en cas
d’infection à EBV, Herpes…
De fait, une sérologie positive isolée ne constitue jamais
une indication pour un traitement.
Diagnostic de neuroborréliose de Lyme par calcul de
l’index de synthèse intrathécale des anticorps IgG
spécifiques
En phase primo-secondaire de maladie de Lyme, la
synthèse d’anticorps dans le LCR est activée dès les
premiers symptômes de neuroborréliose ; lors des
manifestations de neuroborréliose chronique, la
production d’IgG anti-
Borrelia
est élevée dans le
compartiment intrathécal. Cependant, la seule
détection d’anticorps anti-
Borrélia
dans le LCR ne suffit
pas pour porter le diagnostic de neuroborréliose, car les
immunoglobulines spécifiques peuvent provenir du
sérum par transsudation, la barrière hémato-
encéphalique devenant perméable lors de toute
inflammation des méninges. Pour distinguer la diffusion
passive de la formation
in situ
d’IgG spécifiques dans le
LCR, un index de synthèse intrathécale des IgG anti-
Borrelia
est calculé selon le concept de Reiber : les taux
d’IgG anti-
Borrelia
sont mesurés dans le LCR et le sang
et comparés en rapport des concentrations en IgG
totales de chaque compartiment.
Index = titre LCR x IgG totales sérum / titre sérum x IgG
totales LCR.
Toutefois, dans certaines conditions - synthèse
oligoclonale d’immunoglobulines dans le LCR -, le
rapport des IgG anti-
Borrelia
doit être comparé à un
rapport prenant en compte les concentrations en
albumine de chaque compartiment.
Selon la conférence de consensus de décembre 2006
portant sur le diagnostic et le traitement de la maladie
de Lyme et l’EUCALB, le calcul de l’index de synthèse
intrathécale des IgG anti-
Borrelia
est la
meilleure
approche diagnostique des formes neurologiques de
maladie de Lyme. En effet, le nombre de bactéries dans
le LCR étant trop faible, la recherche par PCR ne permet
pas le diagnostic de neuroborréliose.
RECOMMANDATIONS POUR LE DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE EN FONCTION DES
FORMES CLINIQUES
D’après la 16
ème Conférence de consensus en Thérapeutique anti-infectieuse (décembre
2006)
Indications et résultats des
examens essentiels au
diagnostic
2e intention si contexte
clinique évocateur et examens
de 1
ère
réaction cellulaire lymphocytaire
dans le LCR et/ou hyperprotéinorachie
sérologie + dans le LCR, parfois
Synthèse intrathécale d’IgG
Culture et PCR du LCR
Séroconversion ou
ascension du titre sérique
des IgG
Aspect histologique du
- Sérologie positive (sang)
Culture et PCR du
- Sérologie positive (sang)
Sérologie positive (sang) : titre
- Liquide articulaire inflammatoire
Culture et PCR sur liquide
Neuroborréliose
chronique
Synthèse intrathécale d’IgG
Culture et PCR du LCR
Acrodermatite
chronique
atrophiante
Aspect histologique évocateur
Sérologie positive à titre élevé
Culture et PCR du
Sérologie positive
- Confirmation par avis spécialisé
Sur avis spécialisé
Chez l'adulte, le traitement de 1e ligne est l'amoxicilline
per os
: 1 g x 3/j ou la doxycycline 100 mg x 2/j pendant
14 à 21 j. Le traitement de 2e ligne est le céfuroxime-