4ème séance Puisque p est un nombre premier, il est premier avec 1, 2 , … , p −1 ( sinon p IV) PETIT THÉORÈME DE FERMAT admettrait un diviseur positif autre que 1 ) et donc p est premier avec ( p − 1) ! FRACTIONS IRRÉDUCTIBLES Définition . a et b désignent deux entiers relatifs, avec b ≠ 0 . On dit que la fraction a b est irréductible signifie que a et b sont premiers entre eux . → Si k est un entier compris entre 1 et p −1 , alors le reste rk de la division euclidienne de ka par p est non nul . En effet, si p divise ka , alors il divise a car il est premier avec k ; c’est absurde car a est non divisible par p . • Toute fraction a b est égale à une fraction irréductible a ' b ' → Si k ' est un entier distinct de k ( par exemple k < k ' ) compris entre 1 et p −1 , alors les restes rk et rk ' des divisions respectives de k ' a et ka par p • Toute autre fraction égale à a b est de la forme ka ' kb ' sont distincts . En effet, si rk = rk ' , alors p divise k ' a − ka = ( k '− k ) a avec Propriété . a et b désignent deux entiers relatifs non nuls . 1 ≤ k '− k ≤ p −1 , ce qui est impossible car a n’est pas divisible par p . PETIT THÉORÈME DE FERMAT Ainsi, les p −1 restes r1 , r2 , … , rp −1 des divisions de a , 2a , … , ( p − 1) a par p sont donc des entiers naturels non nuls, strictement inférieurs à p et distincts . Donc l’un de ces restes est égal à 1, l’autre à 2 , … , l’autre à p −1 . Pierre de Fermat a établi ce résultat en 1640 . Le grand théorème de Fermat affirme : « Pour tout entier n > 2 , il est impossible de trouver un triplet (x ; y ; z) d’entiers positifs et non nuls tels que xn + yn = zn . » . Fermat a démontré cette propriété pour n = 4 et l’a conjecturée dans les autres cas . Ce n’est que 350 ans plus tard que le britannique Andrews Wiles est parvenu à démontrer ce théorème ( sa preuve tient sur un millier de pages ) . D’où en utilisant le produit des congruences : a ( 2a ) ... ( p − 1) a ≡ r1 r2 ... rp −1 [ p] ( p − 1)! a p−1 ≡ ( p −1)! [ p] ( ) Donc p divise ( p − 1) ! a p −1 − ( p − 1) ! = ( p − 1) ! a p −1 − 1 . Or p est premier avec ( p − 1) ! , donc p divise a p −1 − 1 d’après le théorème de Gauss . 6 Exemple . 7 est premier et ne divise pas 12 , donc 12 − 1 est divisible par 7 . Petit théorème de Fermat . Soit p un nombre premier et a un entier naturel non divisible par p . Alors a p −1 −1 est divisible par p ( c'est-à-dire a p −1 ≡ 1 [ p ] ) Corollaire . EXERCICE 164 . Soit p un nombre premier et a un entier naturel . 1. L’entier n ne peut être congru à 0 ou 2 modulo 4, il est donc de la forme 4 q + 1 ou 4 q − 1 , avec q un entier . p p Alors a − a est divisible par p ( c'est-à-dire a ≡ a [ p ] ) ( ) On remarque, pour commencer, que a p − a = a a p −1 − 1 . Si a est divisible par ( 4q + 1) p , alors a p − a = a ( a p −1 − 1) est divisible par p . Sinon a p−1 −1 est divisible ( 4q + 1) par 16 16 16 ×15 2 16 ( 4q ) + ... + ( 4q ) 2 k ≡ 1 [ 64 ] car ( 4q ) ≡ 0 [ 64] pour k ≥ 3 = 1 + 16 × 4q + p ( conséquence du petit théorème de Fermat ) et donc 16 a ( a p −1 − 1) = a p − a est divisible par p . 16 De même : ( 4q − 1) = 1 − 16 × 4q + ... + ( 4q ) ≡ 1 [ 64 ] EXERCICE → utiliser le petit théorème de Fermat pour établir une divisibilité 5 2. p16 ≡ 1 [ 64 ] d’après la question 1. par p est impair, d’où 64 p 16 − 1 . On applique 3 fois le petit théorème de Fermat, et on obtient : p 2 ≡ 1 [3 ] car 3 ne divise par p, d’où : p 16 ≡ 1 [3 ] et 3 p 16 − 1 . On considère un entier n ≥ 2 et on pose a = n − n . 3 a) Démontrer que a est divisible par n − n . b) Démontrer que a est divisible par 30 . p 4 ≡ 1 [3 ] car 5 ne divise par p, d’où : p 16 ≡ 1 [5 ] et 5 p 16 − 1 . p16 ≡ 1 [17 ] car 17 ne divise par p, d’où : p16 ≡ 1 [17 ] et 17 p16 − 1 . ( ) ( )( ) ( )( ) a) n5 − n = n n 4 − 1 = n n 2 − 1 n 2 + 1 = n3 − n n 2 + 1 2 3 Puisque n +1 est un entier naturel, a est divisible par n − n . b) 5 est un nombre premier, donc ( d’après un corollaire du théorème de Fermat ) 5 3 il divise n − n . De même, le nombre premier 3 divise n − n et, d’après a), il 5 divise donc n − n . n3 − n = n ( n − 1)( n + 1) = ( n 2 − n )( n 2 + 1) 2 est premier, il divise donc n2 − n , donc n3 − n , donc n5 − n . Conclusion . Premièrement, 2 divise a , 3 divise a , 2 et 3 sont premiers entre eux, donc 2 × 3 = 6 divise a . Deuxièmement, 6 divise a , 5 divise a , 6 et 5 sont premiers entre eux, donc 6 × 5 = 30 divise a . 16 Ainsi, p − 1 est divisible par 64, 3, 5 et 17 . Tous ces nombres sont deux à deux 16 premiers entre eux, donc p − 1 est divisible par leur produit 16320 . NOTES PERSONNELLES