Épuisement professionnel : soigner les soignants

Rencontre
Anne-Marie Brocas,
présidente du HCAAM
page 6
Portrait
Bruno Stach,
un spécialiste libéral
page 16
Le journal de la
30 novembre 2016 • n°1275
ISSN : 0399-385X
Épuisement professionnel :
soigner les soignants
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Le Médecin de France n°1275 30 novembre 2016
3
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La santé enfin au cœur
du débat présidentiel !
Depuis plusieurs semaines, la CSMF mobilise l’ensemble des prétendants à la fonction
présidentielle pour que la santé soit, pour la première fois sous la Ve République, au cœur du
débat présidentiel. Nous y sommes enfin !
Le mérite en revient à monsieur François Fillon qui a brisé le tabou du financement du panier
de soins solidaire, en évoquant à juste titre ce qui devra être remboursé (dans le futur) par
l’assurance maladie obligatoire et ce qui relèvera de l’assurance maladie complémentaire
(mutuelles, organismes de prévoyance et assurances privées). Néanmoins, cette question n'est
pas sans soulever des inquiétudes majeures chez les médecins libéraux, notamment sur leur
liberté de prescription.
Ce sujet est essentiel, car contrairement aux propos tenus par madame la ministre de la Santé, notre système de santé ne
sera pas à l’équilibre l’année prochaine et les déficits cumulés, depuis des années, ne pourront pas être perpétuellement
reportés et financés par les générations futures !
Il sera intéressant d’étudier les propositions des autres acteurs du débat présidentiel sur le panier de soins solidaire à
condition que ce débat ne se résume pas seulement à une approche comptable, mais considère aussi l’ensemble des
critères de l’équation, c’est-à-dire : qualité des soins + équilibre budgétaire = système égalitaire d’accès aux soins pour
tous les Français.
Et bien évidemment, autre question essentielle : quelle sera l’indépendance des médecins vis-à-vis de tous les financeurs
publics et privés ?
Le débat ne fait que commencer... Dr Jean-Paul Ortiz,
Président de la CSMF
sommaire
6
8
16
4. Verbatim
5. L'événement
Présidentielle : Fillon place la santé
au cœur du débat
6. Rencontre
Anne-Marie Brocas,
présidente du Haut Conseil pour l’Avenir
de l’Assurance Maladie
8. Dossier
Épuisement professionnel : des soignants à soigner
14. Actu en bref
L'actualité de la médecine
16. Portrait
Bruno Stach, un spécialiste libéral
17. En direct des territoires
La santé en région
20. À la loupe
Applications mobiles et objets connectés :
les 101 bonnes pratiques de la HAS
22. À lire, à voir
Expositions, livres, loisirs
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verbatim
« C’est l’emplâtre sur une jambe de bois.
Ce sont des mesures très incantatoires
dont on ne sait pas si elles seront tenues
avec les échéances électorales. »
Patrick Bourdillon, délégué CGT Santé, à propos des mesures annoncées
par Marisol Touraine sur la qualité de vie au travail dans les hôpitaux.
« Il y a unanimité pour dire que notre système
est excellent, mais à droite comme à gauche,
les Français sont inquiets sur sa pérennité ».
Gaël Slimane, président d’Odoxa,
à propos d’un sondage sur les Français et leur système de santé.
« Les réseaux de soins instituent une médecine
à deux vitesses, de qualité et innovante pour les uns,
low-cost pour les autres. La médecine des réseaux
de soins est inévitablement de moins bonne qualité
du fait de la baisse de la qualité des services
et des freins à l’innovation que représentent
les pratiques des réseaux de soins. »
Frédéric Bizard, économiste de la santé.
« Avec cet article, la CNAMTS prétend faire
des économies. Elle provoquera, surtout,
plus de délais pour les rendez-vous de scanner
ou d'IRM et aggravera encore le retard français
en imagerie en coupe, freinera le développement
de la prise en charge ambulatoire. »
Jean-Philippe Masson président de la FNMR
à propos de la réintégration de l’article 52 bis dans le PLFSS par les députés.
Le Médecin de France n°1275 30 novembre 2016
4
Le Médecin de France n°1275 30 novembre 2016
5
l'événement
Le candidat de la droite et du centre
a mis la santé sur le devant de la
scène, en évoquant son programme
fondé sur la séparation entre petit
risque et gros risque.
À
peine désigné candidat de la
droite et du centre, François
Fillon a fait l’objet de polé-
miques sur divers aspects de son
programme. Avec, pour la première
fois, un clivage prononcé sur le
thème de la santé, alors qu’en gé-
néral la thématique est quasi-ab-
sente de la campagne électorale.
C’est l’ancien Premier ministre de
Nicolas Sarkozy qui avait imposé le
sujet lors de l’ultime débat télévisé
des primaires face à Alain Juppé.
De fait, sa proposition est nette-
ment d’essence libérale. Il propose
en effet que l’assurance maladie se
concentre sur la « prise en charge des
soins graves et de longue durée », tan-
dis que les soins courants seraient
couverts par les complémentaires
santé. Une position qui fait ressur-
gir deux vieilles idées : d’abord la
distinction entre gros risque et petit
risque et ensuite la définition d’un
« panier de soins », c’est-à-dire le
périmètre des prestations de santé
jugées suffisamment graves pour
être prises en charge par l’assurance
maladie. À cela s’ajoute également
un autre concept, celui d’une fran-
chise applicable sur les premières
dépenses générées, remplaçant le
ticket modérateur et les franchises
actuelles. Face au tollé suscité par
ses premières déclarations, Fran-
çois Fillon avait également précisé
la portée d’une mesure plus sociale,
évoquant un « bouclier sanitaire »
permettant aux moins favorisés de
ne pas se voir appliquée la fran-
chise.
Un programme à clarier
Comme on peut l’imaginer, de
telles déclarations ont suscité de
nombreuses critiques, dans son
camp comme dans celui d’en face.
Par Twitter, Marisol Touraine avait
émis un calcul fallacieux, estimant à
3 200 par personne le surcoût du
programme Fillon. Ses adversaires
se sont d’ailleurs fortement mobili-
sés toute la semaine sur le thème « il
veut privatiser la santé ». En réalité, si
on y regarde de plus près, il semble
que plusieurs concepts ont été déve-
loppés ensemble sans réelle cohé-
rence. C’est ce qu’observe l’écono-
miste de la santé Claude Le Pen, qui
estime dans le Quotidien du Médecin
que le programme de François Fil-
lon « mérite d’être clarifié ». Il émettait
notamment des doutes sur l’oppor-
tunité d’une franchise sur les soins
remboursés par l’assurance mala-
die, alors qu’elle est censée assurer
les soins lourds et graves. Quoi qu’il
en soit, avant même l’ultime vote des
primaires, la généticienne Domi-
nique Stoppa-Lyonnet, porte-parole
santé de François Fillon, reconnais-
sait qu’il faut « remettre le travail sur
l’établi ».
Des engagements pour la médecine
libérale
Qu’en pense-t-on du côté des mé-
decins libéraux ? Pour Jean-Paul Or-
tiz, le candidat Fillon a le mérite de
placer la thématique santé au cœur
du débat électoral. « C’est une bonne
chose, car la santé vient systématique-
ment en tête des préoccupations des
Français, sans que la plupart des po-
litiques en tiennent compte. » Mais le
président de la CSMF reste réservé
sur la distinction entre petit et gros
risque. Car tout médecin sait bien
qu’un symptôme bénin peut être le
signe d’une maladie grave, et donc
à prendre au sérieux. La confédéra-
tion attendra donc d’en savoir plus
sur le programme Fillon avant de
se prononcer. Il est à noter cepen-
dant que dans l’interview accordée
au Médecin de France, François Fillon
prend plusieurs engagements forts,
comme la suppression du tiers
payant généralisé, l’adoption d’une
loi de santé rectificative et le sou-
tien à l’entreprise libérale de santé.
Présidentielle : Fillon place
la santé au cœur du débat
6
« Pour une stratégie
sanitaire de l’innovation »
Ses trois idées fortes
« Le secteur de la santé n’est pas en panne
d’innovation. Au contraire, nous vivons
actuellement une phase prometteuse, amenée à
bouleverser la prise en charge des patients. » À la
fois thérapeutique, technologique et numérique,
cette innovation se traduit notamment par de
fortes mutations en cours dans les modalités
d’organisation des soins.
« Il faut construire un écosystème favorable au
développement des innovations, en promouvant
l’agilité des procédures d’accès au marché, la
performance dans l’évaluation et la garantie d’un
accès universel à ces nouvelles solutions. » Le
HCAAM propose plusieurs réformes, comme la
médicalisation de l’ONDAM, la systématisation
des études en vie réelle, et la tarification aux
séquences de soins.
« Le HCAAM va mener des travaux en 2017 pour
mieux connaitre les soins de spécialité délivrés en
ambulatoire. » Une démarche jugée nécessaire,
alors que l’essentiel des efforts, ces dernières
années, ont porté sur les soins de premier recours.
Anne-Marie Brocas,
présidente du Haut
Conseil pour l’Avenir
de l’Assurance Maladie
R
Le Médecin de France n°1275 30 novembre 2016
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