questions
aux candidats à l’élection
présidentielle 2012
12 FRANÇOIS HOLLANDE
Quelle est votre position par rapport à la
convention médicale de 2011 et soutiendrez-
vous les mutations de l’exercice professionnel
qu’elle dessine? Vous engagez-vous à donner
les moyens de les financer?
La convention médicale de 2011 a marqué un certain
nombre d’avancées. L’évolution majeure est la mise
en place de nouvelles rémunérations forfaitaires. Que
celles-ci visent à améliorer les pratiques (comme la
généralisation du paiement à la performance que je
préfère appeler paiement de la qualité), ou à payer
certaines missions de santé publique, elles permet-
tent d’envisager d’autres modes de relation avec les
médecins, et de leur donner les moyens de prendre
davantage en compte des objectifs de santé publique.
Que proposez-vous pour favoriser les regrou-
pements entre professionnels de santé?
Je me suis engagé à ce qu’il y ait dans chaque territoire
un pôle de soins et de santé de proximité. L’exercice
regroupé attire de plus en plus de professionnels
de santé et permet d'offrir au patient de nouveaux
services et, souvent, une meilleure disponibilité.
Il ne suffit pas d’attendre que le mouvement se pour-
suive, il faut l’amplifier fortement. D’abord, en mettant
en place un guichet unique d’aide à l’installation, afin
de réunir l’ensemble des acteurs concernés, de réduire
les contraintes administratives et de soutenir les
professionnels dans l’élaboration de leur projet
médical d’établissement. Ensuite, en apportant éven-
tuellement un soutien financier, à partir de critères
objectifs – la qualité de l'accès aux soins sur un bassin
de vie, la démographie médicale, la population prise
en charge – et avec des objectifs de santé publique
précis.
Agirez-vous en priorité pour renforcer le secteur
ambulatoire et les soins de proximité ou pour
préserver la place du secteur hospitalier?
Pourquoi opposer les deux? Chacun a un rôle à jouer.
L’enjeu, aujourd’hui, est de les rendre plus complé-
mentaires. Mais je suis convaincu que les défis que
nous avons à relever imposent une profonde réorga-
nisation de la médecine de premier recours sur notre
territoire.
Quand le secteur ambulatoire n’est pas présent,
désorganisé, mal financé, les services hospitaliers
sont engorgés et on observe des dysfonctionnements
massifs et coûteux. Ce sont les professionnels de ville
qui doivent devenir les premiers acteurs de la préven-
tion et de la santé publique. Ils ont aussi un rôle clé à
jouer face au vieillissement de notre population.
Une partie des médecins pratiquent des dépas-
sements d’honoraires. Quelle serait votre action
sur ce plan en cas d’élection?
Etes-vous favorable au secteur optionnel
étendu à tous les médecins pour rapprocher les
secteurs 1 et 2, comme le demande la CSMF?
(réponse commune aux questions 6 et 7)
Les dépassements d’honoraires sont devenus un
problème majeur pour les Français, qui rencontrent
de plus en plus de difficultés pour accéder aux soins.
Ces dépassements entraînent une déconnexion crois-
sante entre ce que le malade paie et ce que la sécurité
sociale lui rembourse: le montant de ces dépasse-
ments a presque triplé en 20 ans.
Alors même que les abus sont le fait de quelques-uns,
les dépassements excessifs nuisent par ailleurs à
l’image de tous les médecins, y compris ceux qui en
pratiquent de manière raisonnable. Il est donc dans
l’intérêt de tous de mettre un terme à ces abus.
En la matière, le secteur optionnel ne s’attaque
en rien au fond du sujet et aboutira à graver dans le
marbre les situations existantes.
En ce qui me concerne, je m’engage à lutter contre les
dépassements de manière résolue en limitant l’ins-
tallation de praticiens en secteur 2 dans les zones à
forte densité médicale, en reprenant les préconisa-
tions avancées par l’appel des praticiens hospitaliers
du secteur public contre les abus de l'exercice privé
à l’hôpital, et en engageant dès mon arrivée aux
responsabilités des négociations pour un véritable
encadrement des dépassements d’honoraires, par
spécialité et par région.
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