A/64/475
S/2009/508
09-54445
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améliorer la situation dans le sud du Caucase et à instaurer la stabilité et la sécurité
dans la région [par un] règlement politique du conflit du Haut-Karabakh sur la base
des principes et normes du droit international et des décisions et instruments adoptés
dans ce cadre […] », le mémorandum de l’Arménie omet cependant la mention,
pourtant importante, des « décisions et instruments adoptés dans ce cadre » et
déforme ainsi de manière patente le contenu du document signé par les trois chefs
d’État
10
.
11.
La Déclaration commune établit clairement qu’« un règlement politique
[… créera] des conditions propices à la croissance économique et à la coopération
généralisée dans la région », rendant les spéculations de la partie arménienne à
propos d’un « blocus imposé à l’Arménie »
11
totalement vides de sens. Elle
confirme au contraire la validité du point de vue de l’Azerbaïdjan, qui considère
inacceptable toute coopération avec l’Arménie, à moins que cet État ne manifeste sa
volonté d’avancer dans le règlement du conflit en mettant fin à l’occupation des
territoires de l’Azerbaïdjan.
12.
En ne faisant aucun cas des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et
l’Assemblée générale, auxquels incombe la responsabilité première du maintien de
la paix et de la sécurité internationales, et en dénaturant, par une fausse
interprétation, d’autres documents, dont la déclaration conjointe signée à Moscou
par les Présidents de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Fédération de Russie,
l’Arménie montre clairement qui mène en vérité une politique destructrice et
militariste.
13.
L’Arménie accuse l’Azerbaïdjan d’augmenter son budget militaire et de violer
les règles sur la limitation des armements, mais elle omet en même temps de dire
que les dépenses annuelles de l’Azerbaïdjan en matière de défense correspondent à
l’augmentation globale du budget national, que l’Azerbaïdjan continue de consacrer
à son armée un pourcentage de son produit intérieur brut largement inférieur à celui
que l’Arménie consacre à sa propre armée et que les effectifs des forces armées
azerbaïdjanaises sont proportionnels à sa population, à l’étendue de son territoire et
à la longueur de ses frontières et demeurent moins nombreux que ceux de
l’Arménie
12
. L’Arménie passe également sous silence le fait que le mécanisme de
contrôle des armements n’est pas appliqué dans les territoires occupés de
l’Azerbaïdjan et qu’elle déploie, hors contrôle international, un grand nombre
d’armes et de munitions dans ces territoires.
14.
Par ailleurs, l’Arménie reconnaît dans le mémorandum précité qu’elle
considère la question du Haut-Karabakh comme un problème dont les origines
remontent à un passé lointain
13
. Dans cette perspective, elle pose une série
d’affirmations d’ordre historique qui dénaturent le problème et présentent un risque
de revendications révisionnistes fondées sur des arguments historiques dont
l’objectif est en réalité de justifier le bien-fondé de la politique expansionniste
menée aux dépens non seulement de l’Azerbaïdjan mais aussi d’autres États voisins.
En d’autres termes, l’Arménie confirme que ses revendications territoriales vis-à-vis
de l’Azerbaïdjan et que ses opérations militaires contre ce pays ont eu dès l’origine
__________________
10
A/63/781-S/2009/156, p. 5, par. 10.
11
Ibid., p. 14, par. 46.
12
Voir, par exemple,
Azerbaijan:
Defence Sector Management and Reform
, International Crisis
Group policy briefing n
o
50, 29 octobre 2008, p. 5.
13
A/63/781-S/2009/156, par. 21 et suiv., p. 7.