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encore sur ses diverses formes. Aristote distingue selon le nombre des gouvernants trois sortes de
constitutions, chacune pouvant être bonne (si le pouvoir vise le bien commun) ou corrompue:
monarchie/tyrannie, aristocratie/oligarchie, démocratie/ochlocratie. Montesquieu énumère les gouvernements
et leurs principes (la vertu dans la démocratie, la modération dans l'aristocratie, l'honneur dans la monarchie,
la crainte dans le despotisme). Max Weber reconnaît trois "types de domination" relevant de légitimités
différentes: pouvoir rationnel ou légal; pouvoir traditionnel (fondé sur la croyance en la sainteté des
coutumes) et pouvoir charismatique (basé sur le dévouement pour un chef porteur de valeurs sacrées ou
héroïques).
A l'époque des Lumières, le pouvoir devint un concept abstrait, une entité dépersonnalisée correspondant à la
puissance institutionnalisée de l'Etat, sous la forme du "pouvoir des lois". Rousseau le premier exprima l'idéal
d'un pouvoir qui soit compatible avec la liberté sans tomber dans l'anarchie. Cette vision imprégna les débats
politiques au XIXe s. (Marx et Engels prophétisant la fin du pouvoir d'Etat), ainsi qu'au XXe (éthique de la
communication selon Jürgen Habermas et Karl-Otto Appel), alors même que le monde était confronté au
"pouvoir de la terreur" des système totalitaires et de leurs chefs.
L'exercice du pouvoir revêt un caractère légitime quand il respecte un cadre juridique fait de privilèges, de
contrats de gouvernement et de droits acquis, par opposition aux cas où un tel cadre n'est pas respecté
(tyrannie, despotisme, usurpation, etc.) ou fait défaut (anarchie). Longtemps, il s'est constitué à travers la
prestation réciproque de serments solennels (sous l'invocation de la divinité), qu'ils fussent asymétriques
entre maîtres et sujets (Hommage) ou symétriques entre associés (commune jurée, confédération,
conjuration). Pour Otto von Gierke, historien allemand du droit, l'opposition entre le pouvoir et la communauté
est un facteur explicatif universel.
Parmi les manifestations du pouvoir figuraient les rituels symboliques entourant l'entrée en fonction de ses
détenteurs: couronnement, sacre et intronisation des empereurs et des rois, investiture, réception et
hommage des princes, des seigneurs et de leurs représentants (baillis). La passation du pouvoir trouvait une
expression matérielle dans la remise d'insignes: couronne, sceptre et épée dans les monarchies; verge, sceau
et clés dans les républiques et les communes; tiare, mitre et crosse dans l'Eglise (en 1964, le pape Paul VI
renonça symboliquement à la tiare). Les emblèmes héraldiques, les "antiquités juridiques" (objets autrefois
liés à l'exercice de la justice), les bâtiments officiels, les costumes de fonction et les cérémonies étaient
autant de marques visibles du pouvoir et de sa présence en tout lieu.
Bibliographie
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– Idiotikon, 2, 1553-1554
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– HRG, 1, 1823-1842, 2030-2033; 2, 104-113, 1383-1388
– M. Weber, Economie et société, 1971 (all. 1922)
– Historisches Wörterbuch der Philosophie, 3, 1974, 1083-1100
– G. Hartfiel, éd., Wörterbuch der Soziologie, 1976, 268-270
– D. Hilger, «Herrschaft», in Geschichtliche Grundbegriffe, 3, éd. O. Brunner et al., 1982, 1-102
– L. Carlen, Rechtsgeschichte der Schweiz, 31988
– LexMA, 4, 2176-2179
– A. Holenstein, Die Huldigung der Untertanen, 1991
– A. Lüdtke, éd., Herrschaft als soziale Praxis, 1991
– P. Prodi, Il sacramento del potere, 1992
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