Test de Pap: Prise en charge à la suite d’un résultat anormal Un test de Pap est un test simple qui détecte les changements cellulaires sur votre col utérin. Un résultat anormal au test de Pap pourrait signifier que les cellules recueillies de votre organisme ne ressemblent pas à ce qu’elles devraient être. C’est différent d’un résultat insatisfaisant, ce qui veut dire que votre test de Pap pourrait ne pas être analysé avec précision et doit être répété. Lorsque des cellules anormales sont détectées dès les premiers signes sur le col utérin, elles peuvent souvent être traitées efficacement avant que ces changements ne deviennent dangereux. Parfois, les cellules anormales peuvent disparaître sans traitement, mais doivent être surveillées. En l’absence de traitement pendant des années, les cellules anormales pourraient se transformer en cancer du col de l’utérus. Il existe plusieurs causes justifiant les résultats anormaux : les cellules sur votre col pourraient être enflammées en raison d’une infection (comme une infection à levures ou une infection transmissible sexuellement). Si vous présentez des anomalies légères qui insinuent ces causes, vous devrez probablement subir un autre test de Pap six mois plus tard, pour donner le temps à une infection possible de disparaître. Les cellules anormales pourraient également être un signe très précoce de lésions précancéreuses, ou du cancer en soi. Dans ces cas, on pourrait vous orienter vers un spécialiste pour une colposcopie ou un traitement. La première étape : La colposcopie La colposcopie est une intervention qui permet au médecin ou au colposcopiste d’examiner le col à la suite d’un test de Pap anormal. Le fournisseur de soins de santé utilise une solution sur le col utérin qui blanchira les cellules anormales. Il ou elle utilisera alors un colposcope (qui agrandit une image) pour observer le col. Le fournisseur de soins de santé pourrait prélever un échantillon de tissu du col pour réaliser d’autres tests en laboratoire. La sensation d’une colposcopie n’est pas bien différente de celle du test de Pap, bien que certaines femmes ressentent des crampes et présentent un saignement peu après. Si un échantillon de tissu est prélevé, vous ne devriez pas utiliser de tampons, insérer quoi que ce soit dans votre vagin, ni avoir de relations sexuelles jusqu’à ce que le saignement cesse. Selon les résultats de la colposcopie et des tests de laboratoire, qui prennent habituellement environ trois semaines à analyser, votre fournisseur de soins de santé peut recommander soit la surveillance des cellules ou le traitement pour éliminer les cellules anormales. Vous pourriez avoir besoin d’une consultation de suivi dans les six mois suivants. Qu’est-ce qu’un colposcopiste? Un médecin formé pour examiner les voies génitales basses des femmes au moyen de la colposcopie. Le traitement Il existe plusieurs types de traitement pour les cellules anormales qui doivent être éliminées. Celui que vous subirez dépendra de votre cas; l’un n’est pas meilleur que l’autre. Toutefois, dans les rares cas où ce le serait, on vous orientera vers un spécialiste en traitement des cancers. Chirurgie LEEP La chirurgie LEEP (technique d’excision électrochirurgicale à l’anse) est un des traitements courants. Une petite tige mince en métal a recours à un faible courant électrique pour exciser la partie affectée, soit l’élimination des cellules anormales. Le traitement dure environ 10 minutes. Vous ne devriez pas avoir de relations sexuelles, utiliser de tampons, ni insérer quoi que ce soit dans votre vagin pendant un mois après. Il est normal de présenter une combinaison de pertes vaginales aqueuses et des saignements qui peuvent être aussi abondants que les règles pendant une période pouvant aller jusqu’à 10 jours à la suite de la chirurgie LEEP. Vous devrez subir une autre colposcopie six mois plus tard. Si toutes les cellules anormales sont disparues, c’est la fin du traitement. Dans la négative, vous pourriez avoir à subir à nouveau une chirurgie LEEP jusqu’à ce que les cellules anormales soient éliminées. Laser La zone de votre col présentant les cellules anormales est gelée au moyen d’une injection, tout comme ce qu’utilise un dentiste lorsqu’il travaille sur vos dents. Votre fournisseur de soins de santé utilise alors un laser pour brûler les cellules anormales. Cryothérapie Dans ce cas, une sonde de congélation est placée sur votre col utérin pendant environ cinq minutes pour refroidir les cellules à des températures de congélation. Ces cellules détruites sont nettoyées avec une solution aqueuse. Ce traitement n’est pas beaucoup utilisé au Canada. Conisation ou biopsie conique Il s’agit d’un traitement utilisé pour détecter les cellules anormales si elles ne peuvent être détectées facilement par aucune autre intervention. Cette intervention est effectuée dans une salle opératoire à l’hôpital sous anesthésie générale. Un scalpel est utilisé pour retirer un échantillon de tissu de forme conique (biopsie) du col utérin. Des points de suture sont parfois utilisés par la suite pour interrompre le saignement. La biopsie est envoyée au laboratoire aux fins d’analyse. Si on vous oriente vers un spécialiste pour un traitement au laser, une cryothérapie ou la conisation / biopsie conique, vous aurez probablement besoin d’au moins deux visites de suivi après votre traitement. Il est important d’être présent à ces consultations afin de garantir qu’aucune cellule précancéreuse n’ait été omise et que vous guérissez bien. Et si c’était le cancer? Il est fort peu probable qu’un résultat anormal au test de Pap donne lieu au cancer. Si les résultats de la colposcopie indiquent que les cellules pourraient être cancéreuses, on vous orientera vers un gynécooncologue (un médecin qui se spécialise dans les cancers du système reproducteur féminin) pour les traitements. Pourquoi ai-je des cellules anormales? Les cellules anormales peuvent être causées par le virus du papillome humain (VPH). Les femmes autant que les hommes peuvent contracter le VPH. Il existe 40 types différents du VPH qui peuvent affecter les voies génitales. Tous les types causent des infections et des lésions qui peuvent se résorber d’elles-mêmes. Cependant, certaines infections qui ne se résorbent pas d’elles-mêmes peuvent entraîner des cellules précancéreuses, qui pourraient se transformer en cancer en l’absence de traitement. C’est ce qu’on appelle le VPH à risque élevé parce qu’il peut mener au développement du cancer. Les souches 16, 18, 31 et 45 sont les quatre types de VPH les plus couramment associés au cancer. Les femmes peuvent souffrir du cancer du col de l’utérus, de la vulve et du vagin, tandis que les hommes peuvent souffrir du cancer du pénis. Par ailleurs, chez les hommes autant que chez les femmes, 10 à 20 % des cancers de la tête et du cou sont causés par une infection au VPH. Le cancer de l’anus chez les deux sexes est également lié au VPH. On estime qu’au moins 75 % des femmes et des hommes contracteront le VPH au moins une fois dans leur vie. Le VPH se contracte par des contacts peau contre peau, ce qui comprend tout contact sexuel, même sans pénétration, ou par le sexe oral. On ne peut pas vraiment prévenir le VPH, autre que par l’abstinence complète, mais vous pouvez prendre des mesures pour minimiser les risques. Vous pouvez porter un condom, parce qu’il fournit une certain protection; limiter le nombre de partenaires sexuels; et vous pouvez vous faire vacciner pour vous protéger contre les deux souches les plus graves et les plus fréquentes. Autres ressources Site Web d’éducation publique de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, www.infovph.ca Brochure d’éducation publique de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada sur le test de Pap, disponible à www.sogc.org Site Web d’éducation publique de la Société canadienne des colposcopistes, www.infotestpap.ca