'
1
ד"סב
HOL HAMOED PESSAH
Espace Torah remercie Léa Marciano pour son dévouement et son professionalisme
La particularité du miracle de la Mer Rouge
(Par Rav David Temstet)
La émouna: la clé de la réussite
(Par Rav Yitshak Assuli)
Mais où sont les miracles de la Mer rouge ?
(Par Rav Ron Chaya)
Savoir dire les choses sans tuer l'autre
(Par Rav Mordehai Bitton)
Impossible n'est pas tela !
(Par Rav Raphael Sadin)
Le travail de to'hène (2eme partie)
(Par Rav David Sitbon)
Ce fascicule est dédié à la refoua chlema de
Margaret Simha bat Soly et à la mémoire de
Chmouel Claude ben Mouni
'
2
Dans la paracha de Béchalah, il est
dit: "Vayiréou ha'am eth Hachem"; et,
étonnamment, ces mots indiquent que
c'est à partir du miracle de la Mer Rouge
que le Klal Israël a commencé à craindre
Hachem. Mais, comme le demande le
Midrash, fallait-il vraiment ce miracle
pour que le peuple commence à craindre
Hachem ? Les nombreux miracles qui
ont eu lieu en Egypte ne sufsaient-ils
pas aussi pour déclencher ce sentiment
? Dans son livre Béménou'hot , le
malakh Réphaël Berdugo explique une
idée dont parle aussi le Beth Halévy
(ceci nous montre d'ailleurs que la Torah
est la même, qu'elle ait été étudiée à
Mékness ou à Brisk; que ceux qui ont
étudié la Torah avec les grands maîtres
se rejoignent sur les idées de celle-ci):
Hachem gère ce monde avec rigueur et
miséricorde.
Dans Sa bonté, Hachem nous permet
de vivre et nous donne tout ce dont nous
avons besoin. Mais d'un autre côté,
lorsqu'une personne ne respecte pas les
lois de ce monde et dépasse les limites
qu'Il a xé, Il est obligé d'intervenir.
De même que si l'on veut véritablement
élever un enfant, si on veut qu'il puisse se
comporter comme il faut, on ne peut pas
lui donner que de l'amour et des choses
qui lui sont agréables; on est parfois
obligé de lui xer des limites.
Les dix plaies d'Égypte ont montré la
rigueur d'Hachem envers les Égyptiens,
qui ont été trop loin dans la souffrance
qu'ils ont inigée au Klal Israël.
Nous avons une mitsva d'aimer Hachem,
mais aussi une mitsva de Le craindre.
Or si la vie se passait toujours comme
nous l'entendions, sans que nous ayons
la moindre épreuve ou difculté, cela
nous permettrait de développer, dans le
meilleur des cas, notre reconnaissance et
notre amour envers Hachem. Mais cela ne
nous permettrait pas de Le craindre. Car
si on n'a jamais
eu d'autorité
face à nous, si
personne ne
nous a jamais fait
peur ni imposé
quoi que ce soit,
on n'arrive pas
à ressentir de la
crainte.
A contrario,
une personne
qui a été très
éprouvée,
qui a traversé
beaucoup de
difcultés, arrive
(dans le meilleur
des cas) à
craindre Hachem, mais elle a du mal à
L'aimer.
L'ouverture de la Mer Rouge, cependant,
nous indique comment arriver à aimer
Hachem et à Le craindre.
Les plaies d'Egypte montrent la rigueur
d'Hachem envers les Égyptiens. En effet,
les lois de la nature ne fonctionnaient
La particularité du miracle de la Mer Rouge
(Par Rav David Temstet)
'
3
plus normalement envers eux (puisque, par exemple, l'eau devenait du sang),
mais seulement envers les Bené Israël. Elles étaient donc une sanction envers
les Égyptiens, pour le mal qu'ils ont causé aux Bené Israël, et montraient donc la
rigueur d'Hachem envers eux.La traversée de la Mer, par contre, montre à la fois
l'amour d'Hachem envers les Bené Israël (qu'Hachem a sauvé) et Sa rigueur envers
les Égyptiens (qu'Il a ensuite noyé). La crainte qu'ont alors ressenti les Bené Israël
ne provenait pas seulement d'une manifestation de Sa rigueur, mais du fait qu'Il a
exprimé au même moment de la rigueur et de la miséricorde. A la n de parachat
Béha'alotekha, nous voyons aussi un moment où Hachem a exprimé Sa rigueur et Sa
miséricorde. En effet, lorsque Myriam a eu la tsaraat pour avoir dit du lachone hara
sur son frère Moché, d'un côté elle a dû être isolée (et c'est alors la rigueur d'Hachem
qui s'est exprimée); mais d'un autre côté, Hachem, dans sa miséricorde, a demandé
à ce que tout le peuple l'attende, et ne poursuive pas son voyage avant qu'elle ne soit
guérie (comme l'explique Rachi, Il l'a ainsi récompensée pour avoir surveillé son frère
Moché lorsqu'il était encore bébé et qu'il avait alors été déposé sur le Nil). Ceci nous
enseigne un grand message: même dans les moments de difcultés, nous pouvons
voir la bonté d'Hachem. Celle-ci n'est alors pas toujours évidente à voir mais si on la
cherche, on la trouve. Un Juif arrive à voir la bonté et la miséricorde d'Hachem même
lorsqu'Il lui dit "Non!" (c'est-à-dire même lorsque les choses ne se passent pas tel
que lui l'aurait voulu). La spécicité du peuple juif, c'est d'être capable d'entendre
un non d'Hachem. Le Midrash raconte, en effet, qu'après que Chelomo Hamélekh ait
construit le Beth Midrash, il a demandé à Hachem:
-de toujours accepter la tela qu'un goy viendrait y faire;
-mais de n'accepter celle d'un Juif que si c'est bon pour lui (pour ce Juif).
Car seuls nous, Juifs, qui avons traversé la Mer Rouge, sommes capables d'entendre
un non d'Hachem. De déceler Sa ra'hamim (miséricorde) même dans les moments de
din (rigueur). Car nous, Juifs, savons que même derrière les plus grandes difcultés
se cache une énorme bonté d'Hachem.
'
4
On parle souvent de émouna (conance en
Hachem) en considérant celle-ci comme
une aide pour surmonter les difcultés de
la vie. Et il est vrai que celui qui a de la
émouna arrivera plus facilement à gérer
les problèmes que celui qui n'en a pas
?Mais la émouna n'est pas seulement
une aide pour surmonter les difcultés.
Elle permet de créer les évènements, au
lieu de simplement les subir. Elle permet
aux choses de venir vers nous.
Cette idée, nous la trouvons à plusieurs
endroits dans la Torah, et notamment
dans la paracha de Béchala'h. Et c'est
une idée très importante, puisque nous
devons l'utiliser presque à chaque minute
de notre vie. Mais en quoi la paracha de
Béchala'h la rappelle-t-elle ?
Dans la paracha de Béchala'h, la Torah
nous parle du moment où les Bené Israël
se sont retrouvés face à la Mer, et où les
Égyptiens étaient derrière eux, en train
de les poursuivre. Moché Rabbénou,
ne sachant pas comment Hachem allait
sauver les Bené Israël, se mit à Le prier.
Mais Hachem lui dit: "Ce n'est pas le
moment de prier! Parle aux Bené Israël
et qu'ils avancent !".Rachi explique ces
propos très étonnants: pourquoi n'était-
ce pas le moment de prier ? Dans une
situation aussi éprouvante, n'était-il pas
évident de demander l'aide d'Hachem
? Par conséquent, pourquoi n'est-ce
pas le moment de prier mais d'avancer
? Rachi explique qu'Hachem a dit à
Moché: "Tu n'as pas besoin de prier, car
tes ancêtres ont déjà cru en Moi. Malgré
toutes les épreuves auxquelles ils ont été
confronté, et même s'ils n'ont pas vu la
récompense de leur émouna. C'est grâce
à cette émouna que la Mer va s'ouvrir".
C'est aussi grâce à la émouna que les
Bené Israël ont pu suivre Hachem sans
amener de provisions pour la route avec
eux, si ce n'est une pâte qui n'a même
pas eu le temps de lever. Ils avaient alors
une très grande conance en Hachem.
Et c'est cette émouna, cette conance
aveugle qu'ils ont eu envers Hachem,
qui va créer, plus tard, l'événement de
l'ouverture de la Mer Rouge.
Rav Yérou'ham dit que les Bené Israël,
grâce à leur émouna, sont au delà de la
nature; et que la tela, c'est la dimension
de la nature. Cela signie que lorsqu'on
prie, on ne fait pas des miracles. On
permet à l'abondance de venir dans ce
monde, de la manière dont Hachem a
voulu qu'elle y vienne. Mais la émouna
est beaucoup plus forte que la tela, car
elle permet à des miracles d'avoir lieu.
C'est la émouna qui nous a permis
(à nous, Bené Israël) d'être encore là
aujourd'hui, malgré toutes les tentatives
de destruction à notre encontre.
La émouna permet de ne pas seulement
subir les évènements, mais au contraire
de les créer.
Et s'il faut, par exemple, avoir la émouna en
la venue du Machiah, y croire fermement
même s'il tarde à venir, c'est parce que le
fait de croire en cet événement entraînera
sa réalisation. Alors que si, au contraire,
on n'y croit pas, rien ne se passe.
De même, dans la vie, il y a des gens qui
changent très fréquemment de travail car
ils en sont toujours insatisfaits; alors que
d'autres, au contraire, occupent le même
poste depuis des années (voire des
générations, puisqu'il s'agit parfois aussi
de l'affaire dans laquelle travaillaient leur
père et leur grand-père), et tout se passe
bien. Car ces derniers ont la émouna,
ils ont conance en eux et savent qu'ils
vont réussir (même s'ils ne savent pas
forcément comment).
Alors que les autres ne croient pas en
ce qu'ils font. Par conséquent, ils ne
réussissent pas.
La émouna est le moteur de toute
réalisation.
Parfois, nous ne comprenons pas
pourquoi nous devons traverser telle
ou telle difculté. Mais une situation
La émouna: la clé de la réussite
(Par Rav Yitshak Assuli)
'
5
d'épreuve est justement l'occasion de garder une émouna complète en Hachem, et
donc de vivre ensuite un événement très positif.Hachem a créé le monde de la rigueur,
et celui de la miséricorde. Le monde de la rigueur, c'est celui où je ne comprends
pas; où ce qui me permet de vivre, c'est la émouna. Le passage par ce monde est
nécessaire pour accéder au monde de la miséricorde. La miséricorde, c'est l'ouverture
de la Mer Rouge. C'est la réussite dans la parnassa ou dans l'éducation des enfants.
D'ailleurs, pour que des enfants puissent réussir, il est indispensable d'avoir conance
en eux. De même pour la réussite du couple, ou pour notre propre réussite: pour
qu'elle puisse avoir lieu, il faut y croire !
Récemment, des statistiques ont été publiées, et elles ont révélé que l'homme qui
réussit un examen n'est pas le plus intelligent de tous les candidats, mais celui qui a
conance en lui. Celui qui sait qu'il va y arriver.Chaque fois qu'on a eu une faiblesse,
c'était en raison d'un manque de émouna. Partir défaitiste, pessimiste, c'est rater
d'avance. Aujourd'hui, l'avenir et la réussite de nos enfants dépend de la conance
qu'on a en eux. La émouna est extrêmement importante. C'est la clé de la réussite de
la vie.La émouna est plus forte que la prière. Elle permet de créer même des miracles.
Cette émouna, c'est la force du Am Israël. C'est ce qui nous a permis de passer les
épreuves. C'est ce qui nous a permis d'ouvrir la Mer Rouge.
Au moment où les Bené Israël se sont retrouvés devant la Mer, ce n'était pas le moment
de prier. Car à ce moment-là, il fallait un miracle. Et pour qu'un miracle ait lieu, la
émouna est indispensable. Dans les moments difciles, il faut s'habituer à dire (et à
penser) "Gam zou létova (tout est pour le bien)!". Car c'est cette phrase "magique" qui
nous amènera à voir des miracles dans nos vies.
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !